MAROC.

La chasse, dans le Maroc, n'est régie par aucun règlement. Du reste, s'il en existait un, il est plus que certain que l'autorité marocaine serait complètement impuissante à en surveiller l'application.

Dans ce pays, quiconque chasse ce qu'il veut et quand il veut; et lorsqu'il prend fantaisie à un riche caïd de tirer quelques perdreaux, il se contente de faire défendre à ses administrés de chasser pendant un certain temps dans le pays qu'il désigne : telle est la coutume.

Le corps diplomatique de Tanger a bien formulé quelques vœux tendant à ce que tel gibier ne soit chassé que pendant telle époque, mais ces desiderata, faiblement soutenus par l'autorité locale, ne sont respectés que par quelques Européens.

De la liberté absolue qui règne en cette matière, il résulte que le gibier est relativement rare aux environs de Tanger, et qu'il faut pénétrer assez avant dans l'intérieur pour faire de bonnes chasses.

On trouve des lapins en grande quantité entre Harache et Mogador; les lièvreset les perdreaux sont également abondants. Le passage des cailles à Tanger est renommé; mais la chasse la plus estimée dans ces parages est celle au sanglier, qui, du reste, est en même temps la plus intéressante. Cette chasse se fait à cheval et à la lance.

On va camper à un ou deux jours de la ville, pendant une semaine, et il est rare que l'on ne tue pas un ou deux sangliers par jour. La lance employée pour cette chasse mesure deux mètres de longueur environ. Dès que le sanglier est signalé, les cavaliers se lancent à sa poursuite, lance baissée, dans la position du picador pour les courses de taureaux : c'est à qui

LOIS SUR LA CHASSE.

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touchera le premier la bête, et, dans la bagarre, il y a souvent des accidents. Pour ces chasses, il faut être excellent cavalier.

Il y a aussi à Tanger un club de chasse au renard admirablement organisé, ayant les mêmes règlements que ceux appliqués dans les clubs analogues qui sont assez nombreux en Angleterre. Ces chasses sont très brillantes, elles ont lieu deux fois par semaine, du mois de novembre au mois de mars. Il faut encore, là, être bon cavalier et avoir une monture solide, étant donné l'absence totale de routes, le mauvais état des terrains et les obstacles souvent dangereux que l'on doit franchir à chaque instant (1).

RÉPUBLIQUE SUD-AFRICAINE.

Le Transvaal, qui se trouve dans la région du cap de BonneEspérance, se nommait autrefois République Hollandaise-Africaine.

Ce pays, en 1853, a pris le nom de République Sud-Africaine. Le siège de son gouvernement est dans la ville de Pretoria. État oligarchique et patriarcal, il est fondé sur différents privilèges, qui sont dans les mains de la classe blanche, au détriment de la classe noire, des propriétaires fonciers et des représentants de la religion protestante.

Les blancs jouissent seuls des droits politiques. C'est dans ce pays que les Boers se trouvent cantonnés depuis 1652.

Jusqu'à présent, la chasse avait été complètement libre dans le Transvaal.

Toutefois il y avait une exception pour le gibier à poil, qui ne pouvait être chassé du 15 septembre au 1er janvier.

Le gibier étant, par suite, devenu fort rare, la Chambre, pour remédier à ce mal, a décrété qu'à partir du 1er janvier 1892, nul ne pourrait chasser sans permis, sauf sur son propre terrain, pour détruire les animaux nuisibles qui portent dommage aux récoltes.

La chasse de l'éléphant et de l'hippopotame est complètement interdite par ce décret.

Celle des autres quadrupèdes n'est plus autorisée que du 1er fé vrier au 15 septembre.

(1) L'ensemble de ces indications nous a été gracieusement fourni pas M. Pascal, secrétaire de la légation de France à Tanger.

Celle du gibier à plumes, du 1er février au 15 juillet.

Un permis de chasse est nécessaire; son prix est de 250 francs par an pour la chasse aux buffles, à l'élan, à la girafe et au rhinocéros.

Le prix est de 75 francs pour la chasse des grandes antilopes et du sanglier.

De 37 fr. 50 pour la chasse des petites antilopes.

Et de 12 fr. 50 pour celle du gibier à plumes de toute espèce. Tous les animaux carnassiers peuvent être tirés en tout temps, et sans permis (1).

(1) Extrait d'une dépêche du vice-consul de France dans la République SudAfricaine, du 17 octobre 1891.

CORRECTIONS ET ADDITIONS.

ALLEMAGNE.

Page 142, ligne 25. Lire: loi du 9 mars 1868, au lieu de: 1867. - Page 142, ligne 31. Lire: établi en Allemagne, au lieu de : semblable à celui établi en France.

BELGIQUE.

Page 441. Lire: la Belgique, dont l'indépendance ne date que de 1830, au lieu de la Belgique, en recouvrant son indépendance.

PORTUGAL.- Page 607. Lire : en exécution de la délibération prise par, au lieu de de la délibération de prise.

ALLEMAGNE. - PRUSSE. La loi du 9 mars 1868 avait décidé que les permis de chasse obtenus dans un des territoires annexés à la Prusse seraient valables dans les anciennes provinces et vice versa. Ladite mesure ne fut pas prise à l'égard du duché de Lauenbourg, lors de son incorporation à la monarchie en 1876. Cet oubli eut pour conséquence de nombreux procès-verbaux dressés contre les chasseurs qui se rendaient dans ce duché munis d'un permis général. La loi du 20 avril 1891 a fait cesser cette anomalie en étendant au Lauenbourg la loi de 1868. (Annuaire de législation étrangère, xx1o année, p. 223.) AMÉRIQUE. CALIFORNIE. Dans la législature de 1891 (Code pénal), la section 626, relative à la protection du gibier, chap. 252 (31 mars) a été amendée. MASSACHUSETTS. 28 mars 1891. Chasse, chap. 142: Loi fixant une pénalité contre ceux qui prennent ou tuent des bécasses, grouses, cailles et canards pendant certaines saisons. Il est interdit de prendre ou de tuer des grouses à crête en toute saison (prohibition nouvelle); des bécasses, des grouses à collerette, appelées perdrix, entre le 1er janvier et le 14 septembre; des cailles, entre le 1er janvier et le 15 octobre ; des canards des bois ou d'été; des canards noirs ou sarcelles, ou aucun oiseau rentrant dans l'espèce des

canards, entre le 15 avril et le 1er septembre, sous peine d'une amende de 20 francs pour chaque oiseau pris ou tué (la loi de 1886 fixait comme date le 1er janvier et le 1er octobre.)

CHAPITRE 254 (28 avril) : Loi concernant la preuve des infractions à certaines lois sur la chasse : L'article 5 du chapitre 266 des lois de 1886 qui interdisait l'usage de certains engins de chasse trappes, filets ou pieges, est amendé par l'addition suivante : « La construction et la disposition de trappes, pièges ou filets servant à prendre ou à tuer des oiseaux de chasse, des oiseaux d'eau, des lièvres ou des lapins sur des terrains fréquentés par ces animaux, sera une preuve suffisante que cette construction ou disposition était faite dans l'intention de prendre ou de tuer ces animaux en violation de la loi.▸ (Annuaire de législation étrangère, xxie année, page 948.)