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rigé leurs premiers pas dans la carrière sacerdotale.

zèle et de dévoûment dans le cure de Servian; dès ce moment il lui donna toute sa confiance, lui continua entièrement les pouvoirs extraordinaires qu'il avoit reçus de La foi vient d'éprouver dans la M. Fournier, et montra dans toutes paroisse d'Essars, diocèse d'Arras, les occasions qu'il avoit hérité de un réveil consolant, à l'occasion toute l'estime et de toute l'affec-d'une relique de saint Jacques-letion dont son vénérable prédéces- Majeur, apôtre, son patron, que seur honoroit le bon curé. Celui-ci, M. le cardinal de La Tour d'Auververtueux piêtre jusqu'au bout, negne lui a procurée, après y avoir cessa non plus de professer pour donné la confirmation. M. Prou, son évêque tout le respect et tout maire du lieu, s'unit à son pasteur le dévoûment dont il avoit environné M. Fournier, pendant vingt-counoissance à Son Eminence. Ce pour en témoigner la plus vive rehuit ans.

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magistrat se prêta avec zèle à tout On peut dire que le curé de Ser- ce qui pouvoit relever l'hommage vian est mort les armes à la main : qu'on devoit rendre à la précieuse le dimanche 5 juillet, ne pouvant relique. Un autel fut élevé en l'honplus monter à l'autel, à cause de neur du saint. La cérémonie eut son excessive foiblesse, il se fit con- lieu un dimanche, et fut présidée duire à l'église, entendit quelques par M. le doyen de Béthune. Ce confessions, assista à la messe, et respectable vieillard, malgré ses reçut la sainte communion des 80 ans s'y rendit à pied par mains de son vicaire, en présence de un temps pluvieux, accompagné toute la paroisse, qu'un tel exemple d'un chanoine. Malgré le mauvais attendrit jusqu'aux larmes. Dans temps, l'église fut tellement remla semaine qui suivit, il voulut re- plie, qu'on ne pouvoit presque tourcevoir les derniers sacremens. 'Sa ner sa chaise pour s'asseoir. Après piété, son humilité, sa résignation, Magnificat, M. le doyen, accompasa confiance en Dieu, ont été admi- gné de plusieurs prêtres, alla prenrables jusqu'à son dernier soupir; dre la relique au presbytère, et la presque continuellement il s'entre- rapporta en procession à l'église où tenoit avec son Dieu, en récitant on la fit baiser au clergé, aux autcquelques passages des livres saints rités, aux marguilliers, aux confrèparfaitement appropriés à son état; res charitables et aux autres, assiset s'il adressoit parfois la parole tans. A chaque fois qu'on présentoit aux personnes qui le servoient ou la relique, on récitoit cette prière: qui venoient le visiter, c'étoit tou- Sancte Jacobe, ora pro nobis. Un disjours pour les remercier de leur cours plein d'à-propos, de foi et bon souvenir, ou des soins qu'elles d'onction, fut prononcé par M. le lui prodiguoient. Sa paroisse, qui curé de Lacouture. Malgré la londans cette circonstance s'est mon- gueur de l'office, la pieté s'est constrée si digne d'un tel pasteur, n'ou- tamment soutenue, et les bons habliera jamais ses leçons et ses exem- bitans disent qu'ils n'ont jamais ples, et surtout son inépuisable rien vu de si touchant. La foi qu'ils charité; les prêtres du diocèse bé-ont montrée dans cette circonstance niront la mémoire d'un si digne confrère, et plusieurs d'entre eux conserveront une éternelle reconnoissance au bon vieillard qui a di

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aura été sans doute une consolation pour leur digne pasteur, et l'acquisition qu'ils viennent de faire d'une précieuse relique les encouragera

de plus en plus à se montrer bous barrassante. • Nous prendrons ici 300

chrétiens.

POLITIQUE, MÉLANGES, ETC. Nous n'avons rien fait connoître du discours de M. Cousin à la distribution des prix du grand concours. L'orateur a insisté sur la nécessité du travail, de l'étude, de l'émulation. Il a dit aux élèves que chacun étoit le maître de sa destinée; ce qui nous paroît plus propre à exalter et à égarer de jeunes têtes qu'à les guider | d'une manière sûre dans les sentiers difficiles de la vic. Il a parlé en termes magnifiques de l'Université, de notre siècle, du gouvernement actuel. Il a fait entendre le nom de la providence divine. On auroit désiré qu'il cût dit à la jeunesse qui l'écoutoit quelque chose de ses devoirs religieux, qu'il lui eût fait sentir linfluence et les bienfaits de la religion. C'étoit, à notre avis, une belle occasion pour un ministre de l'instruction publique de faire entendre à la génération naissante de hautes et importantes vérités. Toutefois un passage de son discours a été remarqué et applaudi, c'est celui où le ministre annonce d'une manière assez explicite la liberté de l'enseignement :

« Bientôt, à côté des écoles nationales, s'élève ont des écoles privées, où toutes les méthodes, tous les systèmes que peut avouer la raison publique seront librement essayés. L'Université applaudit d'avance à tous les efforts qui viendront s'unir aux siens pour accroître et propager les lumières. Placée au-dessus des caprices de la mode, marchant sans bruit, comme le monde, suivant la parole de son glorieux fondateur. l'Université est sûre de sa force, et pleine de foi dans son avenir qui est celui de la patrie elleelle-même..

Les idées de guerre sont acceptées assez gaîment par certains journaux. Ils règlent et arrangent tout cela d'avance dans leurs calculs, comme la chose du monde la plus simple et la moins em

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mille hommes; nous mobiliserons 500 mille gardes nationaux; nous retirerons les deux tiers de l'armée d'Afrique, pour les employer de telle manière dans la guerre d'Europe; nous renoncerons à protéger nos colonies, et elles devien. dront ce qu'elles pourront. Le sucre de betterave est là pour permettre à la métropole de ce passer d'elles. Enfin nous sommes en mesure de toute manière, et il n'y a plus qu'à parler. »

C'est à peu près de cette façon et avec cet air d'indifférence qu'on s'exprime dans les journaux belliqueux. Comme on voit, ils n'attendent pas la tempête pour alléger notre barque et jeter à la mer tout ce qui peut la surcharger. En Afțique, ils ne gardent que le strict nécessaire. Quant aux autres colonies, ils s'en débarrassent en bloc, pour n'avoir | oint à en prendre souci; et c'est aux Anglais qu'ils les abandonnent sans coup férir, | si elles peuvent leur faire plaisir.

N'allez pas croire, toutefois, que ces journaux veuillent nous engager dans la guerre sans aucun dédommagement et sans compensation. Ce qu'ils sacrifient d'un côté, ils espèrent bien le retrouver de l'autre. Ils savent déjà dans quels pays on nous attend avec le plus grand empressement pour nous fêler comme des libérateurs, et pour se partager les félicités, les bienfaits et les trésors de liberté que la révolution de juillet doit y porter avec elle. De tous côtés, les bras s'ouvrent pour nous recevoir; les propagandes fraternisent avec les nôtres, et s'étouffent d'embrassemens. Quand il s'agit d'acheter un tel bonheur, qu'est-ce que c'est que notre établissement d'Afrique? qu'est-ce que c'est que nos autres colonies? qu'est ce que c'est que 500 mille gardes nationaux de plus ou de moins? Et quant à ce qui est de nos ar mées de terre et de mer, ne voilà t-il pas une belle affaire? Comme si elles n'étoient pas faites pour cela!

Toujours est-il que notre comple est dressé et réglé d'avance par les journaux

de la guerre, et qu'ils trouvent partout de quoi faire face à notre dépense Le conseil d'arrondissement de Mard'hommes. En sorte qu'il ne leur resteseille a terminé la première partic. de sa plus qu'à trouver de quoi faire face à session par l'expression d'un vœu pour notre dépense d'argent. la liberté de l'enseignement; voici les termes dans lesquels est conçue la délibération du conseil :

Comme il y a toujours beaucoup d'analogie entre les signes d'irréligion et les signes de révolution, peut-être ne seroitil pas sans quelque intérêt pour les hommes de l'ordre politique de remarquer, comme nous, le petit progrès que voici : Pour un certain nombre de gens du bas peuple, et surtout pour la partie active de la classe révolutionnaire de Paris, saint Antoine, saint Marceau et sainte Pélagie n'ont point repris dans le calendrier la place dont ils avoient été chassés en 93 par la déesse de la Raison. Ainsi dans la langue de ceux dont nous parlons, il étoit passé en habitude de dire : le faubourg Antoine, le faubourg Mar. ceau, la prison de Pélagie.

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Vu l'article 69 de la charte constitutionnelle de 1830, portant déclaration qu'il est nécessaire de pourvoir, dans le plus court délai possible, à l'instruction publique et à la liberté de l'enseignement;

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» Considérant que dix ans se sont écoulés depuis cette déclaration, et que le délai dans lequel la liberté d'enseignement devoit être organisée dure encore; Que le vœu public n'a cessé de solliciter instamment les lois particulières qui doivent réglementer l'exercice de cette liberté vitale, sans laquelle la liberté religieuse, la liberté des opinions et même les droits de l'autorité paternelle seroient presque illusoires;

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» Que si l'éducation publique est une dette de l'état, elle ne sauroit constituer un privilége ou un monopole; que la concurrence est d'ailleurs le moyen le plus certain d'améliorer l'instruction et les mœurs, et que les écoles du gouver

Mais jamais cette locution n'avoit été aussi généralisée qu'elle l'est maintenant parmi la classe révolutionnaire du peuple. C'est surtout depuis que la colonne de juiilet se trouve inaugurée entre la rue el le faubourg Antoine qu'il n'est plus question de ce saint pour les gens du peuple et les ouvriers. Ils ont apparem-nement elles-mêmes ont tout à gagner ment compris que le culte de la colonne el celui des saints ne pouvoient guère s'accorder ensemble; et ils ont conformé là-dessus en conséquence leur langage à leurs idées.

de l'influence de l'émulation;

Que tel étoit l'état ancien des choses en France, sous le régime de l'édit de 1763, où l'on retrouve ces paroles remarquables: • Deux sortes d'écoles existent aujourd'hui dans nos états les unes gouvernées par nos universités, sous leur inspection et leur discipline, soumises à leurs lois et à leurs statuls; les autres, subsistant chacune par son propre établissement et dispersées dans toute l'étendue de notre royaume. Nous devons également à toutes notre protection royale et notre autorité paternelle ; »

Quant à Sainte-Pélagie, on sait que les prisonniers libéraux qui en sortent pour être appelés devant la justice, ne la nomment jamais que Pélagie dans leurs interrogatoires et leurs plaidoiries. Et ce qui donne lieu de croire que celle façon de parler est désormais adinise et consacrée par la tolérance des formes judiciaires, c'est que les magistrats n'en font pas l'objet de la moindre censure, ni de la » Considérant que ces mêmes principlus simple observation. La chose ce- pes ont été avoués par l'un des hommes pendant en vaudroit la peine, si l'on te- | les plus spéciaux en matière d'instruction noit à déshabituer le peuple de ses ten-publique, ministre alors de ce départedances révolutionnaires. ment, dans une circulaire en date du .7

sommations faites. et avec un firman da sultan. Agir autrement. ajoute-t-il, seroit faire un acte de piraterie.

- Une circulaire récente du ministre de l'intérieur prescrit aux préfets la for

octobre 1832, où on lit ce passage: Plus l'esprit de notre constitution doit laisser de place à la liberté dans l'enseignement, comme ailleurs, plus il importe que les écoles de l'état repondent aux besoins du temps, ́aux diversités locales,mation d'une statistique générale des et qu'elles obtiennent partout la primauté du travail, de la discipline et dos succès.» » Considérant que nulle part en France plus que dans le premier arrondissement des Bouches-du-Rhône, le besoin d'une libre concurrence dans l'éducation publique, ne se fait impérieusement sentir;

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mendians et indigens. A cet effet, ils auront à former des commissions de quatre degrés différens, savoir : 1o par commune; 2° par canton; 3o par arrondissement; 4° enfin une commission centrale sera instituée aux chefs-lieux de préfecture. Seront appelés à faire partie de ĉes commissions les principaux fonctionnaires de la commune, du canton, de l'ar

Le conseil émet le vœu, et réclame du conseil-général qu'il veuille bien appuyer avec instance auprès de l'adminis-rondissement et du département, les mitration supérieure ce même vœu tendant nistres des cultes, les habitans notables et à ce qu'il soit présenté à la prochaine surtout les personnes qui se sont parsession des chambres une loi destinée à | ticulièrement occupées de bienfaisance. organiser définitivement la liberté d'enseignement.

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Une autre circulaire du même ministre est relative au transport cellulaire des condamnés, et règle les dépenses occasionnées par ce mode de transport.

Plusieurs journaux de Paris ont annoncé, d'après un journal de Metz, que les jeunes Allemands employés dans les maisons de commerce de cette ville, avoient été rappelés par leurs gouvernemens. On écrit de Metz que ce fait est entièrement controuvé.

Après avoir accordé les subsides an général polonais Dwernicki, le ministre de l'intérieur vient d'autoriser tous ceux de ses compatriotes qui avoient été expulsés de France en 1838, à y rentrer, avec la faculté d'habiter la capitale et de toucher des subsides. Cette mesure a été provoquée, dit le Constitutionnel, par les sollicitations du comte Ostrowski. L'ordre a été donné à l'autorité de SaintMalo de délivrer des passeports à ceux de ces étrangers qui se trouvent en ce moment à lîle de Jersey.

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Grenoble, vient de commencer ses opé- | sence d'un grand nombre de jeunes gens rations, et qu'en conséquence la Banque qui étoient venus, aujourd'hui comnie admettra désormais à l'escompte, à Paris, | autrefois, prendre part à cette solennité, les valeurs sur Grenoble, aux mêmes conditions que celles sur les villes où existoient déjà des comptoirs.

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et exprimer de nouveau à M. l'abbé Buquet, directeur du collège, les sentimens de respect et d'affection que lui ont con, servés, au milieu de leurs différentes carrières, ceux qui s'honorent toujours de s'appeler ses élèves.

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-Tous les inculpés de l'affaire de Boulogne sont arrivés à Paris, à l'exception du colonel Voisin et du polonais Ovinski, blessés, qui sont restés tous deux à Boulogne. Ils sont au nombre de 74; 17 sont à la Conciergerie et les autres à SaintePélagie.

· De nouvelles arrestations ont eu lieu, en vertu de mandats de M. le juge d'instruction Zángiacomi, sur la personne d'ouvriers tailleurs prenant la qualité de délégués de leurs camarades coalisés.

Les ouvriers tailleurs de pierres ont cessé leurs travaux. Ils réclament de nouveaux arrangemens avec leurs maitres. Jusqu'à ce moment, leurs réunious se sont tenues sans désordre.

Des voleurs se sont introduits une des dernières nuits dans la partie des bureaux du ministère de l'intérieur, qui touche aux bâtimens en construction; ils ont forcé une porte et enlevé une pendule.

La distribution des prix a eu lieu hier dans tous les collèges de Paris. Elle a été présidée au collège Stanislas par M. Rendu, membre du conseil royal de l'instruction publique. On remarquoit parmi les assistans MM. Lemercier, ancien évêque Beauvais; Colin, curé de SaintSulpice; Eglée, secrétaire de l'Archevêché. M. Rendu a exprimé le plaisir qu'il éprouvoit à se retrouver à une solennité qu'il avoit déjà présidée plusieurs fois, et a félicité le college sur le progrès des études. Le Journal des Débats rend juslice à la bonne administration de cette maison, et termine ainsi son article sur Les nouvelles listes électorales de la la distribution des prix. « M. Rendu a dit Seine, révisées, comprennent 21.216 avec raison que le nom du collège Sta- noms, savoir: 17.990 électeurs censilainislas se présentoit toujours quand s'agi-res (nommant les dé, ulés), 2.740 électoit dans les familles le problême de l'in- teurs départementaux, 486 jurés non struction et de l'éducation combinées. électeurs. Bien que le collége Stanislas ait prouvé par ses succès de cette année qu'il avoit des prétentions littéraires fort légitimes, nous continuous cependant à mettre au premier rang de ses mérites celui de s'at- 27 faillites ont été déclarées par le tacher à former le caractère au moins au- tribunal de commerce de la Seine, pentant que l'intelligence. L'éducation bien- dant la première quinzaine du mois d'août. veillante que l'on y reçoit a cet avantage - Un incendie des plus violens a qu'elle crée entre les maîtres et les élè éclaté à Alger, dans la nuit du 2 au ves des liens durables. Ce qui prouveroit 3 août, et a menacé un moment de déceci mieux que toute parole, c'est la pré-ruire une grande partie du faubourg

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La caisse d'épargne de Paris a reçu dimanche et lundi la somme de 526,411 fr., et remboursé celle de 617.000 fr.

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