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en s'éteignant, les générations qui ne sont plus, pour nous attester leur reconnoissance envers cette auguste Vierge, et perpétuer à jamais le souvenir de ses bienfaits. 19

C'est donc pour se rendre aux désirs du clergé et des fidèles, autant que pour satisfaire sa piété, que le prélat a sollicité la translation des quatre fêtes ci-dessus, qui n'étoient plus que de dévotion. Le Saint-Père lui a accordé ses demandes par deux brefs du 14 février dernier et un troisième du 24 avril. En conséquence, le fête de la Conception sera célébrée dans le diocèse le second dimanche de l'Avent; on ajoutera Immaculatá à la préface et aux oraisons, et une indulgence plénière est accordée pour ce jour. Désormais aux litanies on ajoutera Regina sine labe concepta avant l'Agnus Dei. Les fêtes de la Nativité, de l'Annonciation et de la Purification, dont l'office demeure fixé aux 8 septembre, 25 inars et 2 février, seront célébrées le premier dimanche non empêché. Dans les chapelles de communautés, on pourra conserver l'ancien ordre de choses. M. l'évêque invite les curés à propager la dévotion à Marie conçue sans péché. Il recommande les confréries en l'honneur de la sainte Vierge, entre autres l'association de prières pour la conversion des pécheurs, en union à la confrérie établie dans l'église Notre-Dame-des-Victoires à Paris. Le prélat a établi cette association dans son grand séminaire le 26 mars dernier, et depuis dans plusieurs paroisses.

La retraite pastorale s'ouvrira, au grand-séminaire d'Amiens, le lundi 3 août prochain, à six heures du soir, et finira le mardi 12. Les piédications seront faites par les directeurs et les professeurs de l'établissement M. l'évêque s'y fera

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Le 12 juillet a eu lieu à Annay, canton de Lillers, diocèse d'Arras, la bénédiction d'une chapelle où on a restauré un calvaire. La cérémonie a été faite avec beaucoup d'appareil. Tout le village avoit pris un air de fête. Des arcs de triomphe s'élevoient dans les rues. Après les vêpres, une procession nombreuse se rendit à la chapelle. Le christ étoit porté par quatre notables. Un clergé nombreux étoit suivi des membres du conseil municipal et des autorités locales en écharpe. Arrivé à la chapelle, M. l'abbé Cloet, vicaire de la cathédrale et frère.du curé du lieu, prononça un discours. De retour à l'église, M. le curé-doyen de Lens donna la bénédiction du saint Sacrement.

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rèrent pendant deux jours consécu-métrius Gallitzin, missionnaire catholique en Amérique. Nous avons donné cette nouvelle dans notre numéro du 25 juin. M. Gallitzin étoit né, comme nous l'avons dit, à La Haye, où son père étoit ambassadeur de Russie. Sa mère, la comtesse Amélie de Schmettau, l'avoit élevé dans la religion catholique. Depuis qu'il étoit entré dans l'état ecclésiastique, il avoit renoncé au titre et aux honneurs de sa famille, et avoit pris le nom de M. Smith. Il exerça d'abord le ministère à Conwago, où il y avoit beaucoup d'Allemands, puis à Taney-Town. Il en partit avec un grand nombre de ses paroissiens pour former un établissement à Fort-Cumberland, dans un autre comté. Il fut leur conseil et leur guide pour le temporel comme pour le spirituel, bâtit une église, et pourvut aux besoins de son troupeau. Une pension qu'il recevoit de sa famille lui servoit à aider les colons, dont il étoit véritablement le père. Depuis, il retourna à Conwago, que par erreur les journaux ont appelé Couwago. Dans, les derniers temps, les Jésuites l'avoient remplacé dans cette mission. Pour lui, il résidoit constamment à Lorette. On a de lui une Défense des principes catholiques et des Lettres à un protestant sur les saintes Ecri

tifs. Près de trente orateurs prirent part à cette question qui intéresse vivement les catholiques. Parmi les partisans de l'unité, on remarquoit MM. Dosseckel, Dietsehi, Tanner, Keller, le conseiller d'état Wieland et d'autres; parmi les séparatistes, MM. Weber de Bremgarten et le docteur Baur. M. Weber proposa d'ajouter au premier projet de la commission l'adjonction suivante: « Pour la conservation des droits de l'Eglise, on établira deux sections du grand conseil, indépendantes l'une de l'autre. Ces deux sections seront composées de membres du grand-conseil de chaque confession, qui régleront respectivement les intérêts de leur église, aussi longtemps qu'ils ne s'éloigneront pas du cercle de leurs attributions; ils seront sous la protection spéciale de P'état. Cette proposition ne réunit néanmoins que 21 voix sur 161. Parmi les cinq autres qui furent successivement présentées, celle du directeur du séminaire, Keller, fut enfin adoptée par 120 voix Cette dernière est ainsi conçue: « Les droits de l'Eglise catholique et réformée, ainsi que le libre exercice de leur culte, sont garantis. Les rapports des deux églises avec l'état seront réglés par une loi; les affaires catholiques le seront en outre par un concordat. »

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tures.

POLITIQUE, MÉLANGES, ETC.

M. Pariset a rendu compte les 3 et 4 mai, dans l'Echo français, de l'ouvrage de M. Artaud, Vie et travaux politiques du comte d'Hauterive (1). Ce compte-rendu est

assez étendu. Il commence ainsi :

Voici une vie qu'auroient écrite Cornelius-Nepos et Plutarque; et si sur le titre de ce livre, il est des gens qui se de

mandent: Comment le comte d'Haute

rive seroit-il un personnage historique ? »

(1) 1 vol. in-8°. Prix: 7 fr. 50 c. Au bureau de ce Journal.

સર

en revanche, il n'est personne qui la lecture du livre achevée, ne rende mille grâces à l'auteur, et de l'ouvrage et du sujet. Du côté d'Hauterive, du côté de cet excellent homme, quelle vie laborieuse! que de savoir et de modestie ! que d'activité et de sagesse, de désintéressement et de vertus! quelle variété d'aventures! Et dans tant de situations opposées, dans la bonne et la mauvaise fortune, quelle égalité d'ame! que de courage et de sérénité! Du côté de l'historien, quels soins, quel art de rattacher | aux événemens de cette vie privée, cette longue suite d'événemens contemporains, singuliers, grands, terribles, affreux, brillans de gloire et teints de sang, auxquels nous sommes, pour ainsi dire, étonnés de survivre, et qui, remplissant de catastrophes déplorables tout notre passé, en rempliront peut-être encore tout notre avenir. Quelles leçons pour nous des deux parts! et dans la triste confusion où nous a jetés la discorde, qu'il est consolant de rencontrer encore quelques hommes dont les uns laissent après eux une mémoire digne de tous nos respects, et dont les autres se font un devoir religieux de relever cette mémoire, de l'environner d'hommages, et de la proposer comme un modèle à l'imitation de la postérité.

Lisez donc cette bistoire, vous qui savez quel est pour les sociétés humaines le prix des lumières, de la modération, de la droiture, ou pour mieux dire, quel est le prix de cette probité politique, de ce vif amour du vrai, du beau, du juste. dont se compose avant tout l'amour de la patrie. Lisez, je le répète, lisez cette histoire; vous y verrez les moindres actions d'Hauterive empreintes à chaque page de ces touchans caractères: et, le cœur ému de tant de bonté et de raison, yous sentirez, plus que jamais, à quel point de si utiles et si nobles qualités l'emportent, pour le bonheur des hommes, sur ces talens dangereux, qui remuent le monde et le précipitent dans des abîmes, afin que le monde ébloui et

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conspirant avec eux contre lui-même, les prenne pour grands et habiles.

M. Pariset trace une biographie abré gée de M. d'Hauterive ; puis, se lançant dans la politique, il fait une assez longue excursion sur l'Angleterre et sur Mehemet Ali en faveur duquel il plaide avec chaleur. Enfin, revenant au livre de M. Artaud, il en cite des traits piquans et conclut ainsi :

Tout le livre de M. Artaud fourmille de ces hautes leçons de morale et de politique. Je compare l'histoire qu'il a écrite à un grand drame où figurent sous leur vrai caractère toutes les parties de l'Europe. Spectacle immense, plein de siturations, d'intérêt, de mouvement; où chaque scène attache, ément, instruit ; et où parmi tant de rôles divers, le plus glorieux aux yeux du sage et le plus digne d'être envié, parce qu'il a été le plus utile, est le rôle qu'a rempli l'excellent d'flanterive.

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Je terminerai cet extrait par le vœn qui termine le livre. Puisse cet ouvrage être utile à tous, et détourner la diplomatie curopéenne de toute action imprudente et fatale au bonheur des nations!

»Si l'histoire d'Hauterive fait un bonneur infini au talent de M. Artaud, ce vœu n'en fait-il pas encore plus à son cœur?»

Nous aimons à citer ce jugement d'un homme d'esprit sur un livre que nous avons lu nous-même avec intérêt, et qui est remarquable à la fois et sous le rap, port littéraire, et par les aperçus qu'on y trouve, et par des appréciations trèsjustes des hommes et des faits dans ces derniers temps.

Les journaux les plus engagés dans le progrès démocratique se trouvent maintenant dépassés de beaucoup par les élèves de leur école. Ceux-ci courent en avant à bride abattue, et reprochent à leurs maîtres de n'être que des retardataires. C'est ce qu'on a pu remarquer vendredi dernier dans le langage des orateurs qui sont allés pérorer à Saint

Mandé sur la tombe d'Armand Carrel. | qu'il y mettoit du sien; alléguant qu'il

Là, le système des communistes s'est expliqué et développé sans détour. L'ancienne montagne de la convention a retrouvé des organes et des apologistes pour louer son œuvre, et la proposer comme modèle. Un des orateurs n'a pas caché, du reste, que ce travail est repris el continué avec succès par les propagandes sorties du sein de la révolution de juillet. La doctrine de la communauté des biens et du partage de la propriété s'est produite à découvert, comine quelque chose qui va sans dire, et qui doit naturellement faire retour au prolétaire en réparation de ce qu'on lui a volé. Aussi cela s'est-il réduit à ce peu de mots dans la bouche de leur avocat : Restitution ou la mort!

Enfin, les communistes sont allés si vite et si loin dans leurs harangues, que les plus ardens prosélytes de la démocratie s'en sont effrayés, et ont cru devoir arrêter cette intempérie de franchise. Il s'est élevé entre les prudens et les indiscrets un conflit par suite duquel ces derniers ont été mis à la porte du cimetière de Saint-Mandé. Mais la restitution ou la mort n'en sont pas moins restées dans leur programme.

Un nouveau trait des mœurs de notre temps vient de se révéler à l'occasion d'un procès porté devant la police correctionnelle par un honnête boulanger de Paris. Ce brave homme ayant commis une légère infraction aux lois sur le pesage du pain, se vit menacé d'un procèsverbal désagréable par le commissaire de police de son quartier. Heureusement celui-ci se trouva être un bon humain, qui, moyennant finance, lui proposa de le gracier; car telle fut son expression,

La négociation s'étant ouverte là dessus entre le délinquant et le fonctionnaire public, le montant de la grâce fut fixé à 300 fr. d'argent comptant, et à une redevance de 200 autres francs par an. Encore le commissaire de police lui persuada t il qu'il le traitoit en ami, et

n'étoit pas dans l'habitude de grâcier les autres contrevenans à aussi bon marché. L'honnête homme de boulanger ne trouva point que l'affaire péchât contre l'idée qu'il s'étoit faite des mœurs et des consciences de ce temps-ci; et il lui parut tout simple que les fonctionnaires publics se fissent des petits revenus accessoires avec ce genre de casuel. Il fallut qu'un de ses amis vint flairer pour lui cette prévarication, et lui conseiller de n'en pas être dupe. Autrement, il prenoit cela comme faisant partie des mœurs • contemporaines de notre progrès des lumières.

PARIS, 27 JUILLET.

La question d'Orient, qui paroissoit devoir se terminer par les voies diplomatiques, se complique depuis quel ques jours d'une manière tout-à-fait inattendue. Voici ce qu'on lisoit hier dans le Constitutionnel, principal organe du cabinet :

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Les résolutions long-temps annoncées contre le pacha d'Egypte viennent d'être arrêtées à Londres. Les représentans de quatre puissances, l'Angleterre, l'Autriche, la Prusse et la Russie, ont signé avec l'envoyé de la Porte une convention dont voici à peu près les dispositions principales. Le sultan offrira au pacha d'Egypte l'Egypte héréditairement, et le pachalick de Saint-Jean-d'Acre viagèrement. Si dans dix jours le pacha n'a pas consenti, le sultan ne lui offrira plus que l'Egypte seule. S'il refuse encore, les quatre puissances s'engagent à faire rentrer Méhémet-Ali dans l'obéissance.

» On ne dit pas encore quels seront les moyens coërcitifs. On parle d'un blocus des côtes de Syrie, et si Méhémet-Ali menaçoit la capitale de l'empire, d'un concours semblable à celui qui étoit stipulé dans les propositions Brunow. Cette convention a été envoyée, dit-on, à Vienne, Berlin et Saint-Pétersbourg pour y être ralifiée.

Ce fait, qui paroît certain, est si

grave, que nous nous abstenons pour proposé par la France dans l'affaire des aujourd'hui de toute réflexion. » soufres de Sicile.

La même feuille termine aujourd'hui par ces mots un long article consacré à | énumérer les dangers dans lesquels l'esprit aventureux et inquiet de lord Palmerston peut entraîner l'Angleterre :

« Nous ne disons rien du rôle qui appartient à la France. Le cabinet anglais, qui proteste si fortement de son goût pour notre alliance, paroît y avoir peu songé; c'est à notre cabinet de l'en instruire, et nous avons la confiance qu'il • n'y aura pas manqué. Quels que soient les traités qui interviennent, dans quelques limites qu'on les exécute, la France | a, dans cette question, sa ligne de condnite toute tracée, et dans aucun cas son assistance ne peut manquer au viceroi..

Le Courrier Français, autre organe du ministère, annonce que, non-seulement la France a été exclue du traité. mais qu'elle n'en a été avertie qu'après la signature, et quand l'exécution étoit déjà commencée. Après un article violent contre la politique du cabinet anglais, ce journal demande que l'amiral Lalande soit rappelé avec sa flotte, ou qu'il ait l'autorisation d'agir, et que notre armée soit portée de 310,000 hommes à 500,000. On a voulu, ajoute-t-il, isoler la France; eh bien ! nous marcherons seuls, et nous verrons ce que l'Europe des rois y gagnera. L'isolement de la France, c'est la France à la tête des peuples. Il nous reste, grâce à Dieu, des principes, de l'argent, des soldats et du canon. En voilà bien assez pour soulever l'Europe et en changer les destinées. »

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Les fonds ont éprouvé samedi une baisse assez forte à la Bourse par suite des nouvelles reçues d'Angleterre, et relatives à la question d'Orient.

Le traité de commerce entre la France et la Hollande a été signé samedi. Au nombre des dispositions qu'il ren ferme, se trouve un article qui interdit en Hollande la contrefaçon des livres français.

Le ministre de l'intérieur vient d'adresser aux préfets une circulaire dans laquelle il invite ces fonctionnaires à compter dans le cens des membres des colléges électoraux la taxe de prestation pour les chemins vicinaux, soit qu'elle ait été acquittée en nature, soit qu'elle l'ait été en argent.

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L'amiral de Mackau est parti vendredi pour Cherbourg, où il doit immédiatement s'embarquer pour la Plata.

- Le marquis de Rumigny, nommé ambassadeur en Belgique, doit partir pour Bruxelles après les fêtes.

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Une ordonnance du 23 réduit les droits de douanes à l'entrée sur plusieurs produits de la côte occidentale d'Afri que, lorsque ces produits seront impor. tés en droiture et par navires français.

· Le lieutenant-général Philippe de Ségur est de retour à Paris de la mission extraordinaire qu'il vient de remplir à Berlin auprès du roi de Prusse.

- M. de Lavalette, membre de l'ambassade extraordinaire en Perse, est aussi de retour à Paris.

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Il n'y a rien de changé aux dispo sitions des années dernières pour le premier et le dernier jour de l'anniversaire des journées de juillet. Voici ce que les journaux ministériels nous annoncent pour mardi. « A neuf heures, un service funèbre sera célébré avec pompe dans l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. Des salves d'artillerie annonceront le commencement et la fin de cette cérémonie. Les autorités et les états-majors qui auront assisté au service se rendront ensuite en cortège à la place de la Bastille. Les Une dépêche télégraphique an- cercueils seront placés dans un temple noncé que le roi de Naples a donné son funèbre élevé en avant de la colonne. approbation définitive au conclusum | Aussitôt après l'arrivée du cortége, le mo

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Le roi et la famille royale sont revenus aux Tuileries pour y passer les fêtes de juillet.

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