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Les nouveaux procédés dans l'agriculture, dans l'industrie, dans les arts utiles ne sont plus repoussés, par cela même qu'ils sont nouveaux. Partout on tente des essais, et ce que l'expérience démontre préférable, est utilement substitué aux anciennes routines. Les prairies artificielles se sont multipliées; le système des jachères s'abandonne; des assolemens mieux entendus; de nouvelles cultures augmentent le produit de nos terres; les bestiaux se multiplient; les races. s'améliorent; de simples laboureurs ont acquis. les moyens de se procurer à de hauts prix, les béliers de race espagnole, les étalons de nos meilleurs espèces de chevaux; éclairés sur leurs vrais intérêts, ils n'hésitent pas à faire ces utiles, achats; ainsi les besoins de nos manufactures de notre agriculture et de nos armées sont chaque jour mieux assurés.

Ce degré de prospérité est dû aux lois libérales qui régissent ce grand Empire, à la suppression de la féodalité, des dimes, des mains-mortes, des ordres monastiques, suppression qui a constitué ou affranchi ce grand nombre de propriétés particulières, aujourd'hui le patrimoine libre d'une multitude de familles jadis prolétaires; il est dû à l'égalité des partages, à la clarté et à la simpli

fication des lois sur la propriété et sur les hypothèques ; à la promptitude avec laquelle sont jugés les procès dont le nombre décroît chaque jour : c'est à ces mêmes causes et à l'influence de la vaccine que l'on doit attribuer l'accroissement de la population. Et pourquoi ne dirions-nous pas que la conscription elle-même, qui, chaque année, fait passer sous nos drapeaux l'élite de notre jeunesse, a contribué à cet accroissement en multipliant le nombre des mariages, en les favorisant, parce qu'ils fixent pour toujours le sort du jeune Français qui, une première fois, a obéi à la loi.

er

Population.

La population de la France était en 1789, de 26,000,000 d'individus ; quelques personnes réduisaient même leurs calculs à 25,000,000. La popula tion acutelle de l'Empire est de 42,700,000 âmes (tableau no 1o), dont 28,700,000 pour les départemens de l'ancienne France. Cette population n'est pas le résultat de simples conjectures, mais de recensemens exacts; c'est une augmentation de 2,500,000 ou de près d'un dixième depuis vingt

quatre ans.

1

CHAPITRE PREMIER.:

De l'agriculture.

La France, par l'étendue, par la fertilité de son sol, doit être considérée comme un Etat essentiellement agricole.

Cependant elle a dû longtems recourir à ses voisins pour fournir à plusieurs de ses besoins principaux. Elle s'est presqu'entièrement affranchie de cette nécessité.

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Le produit moyen d'une récolte en France est de millions de quintaux, sur lesquels il faut en prélever 40,000,000 pour les semences (Tableau n° 3).

La récolte de 181, une des plus mauvaises années connues est entrée dans le calcul de ce

produit moyen.

Les 230,000,000 de quintaux qui restent pour la consommation, auraient, aux prix actuels une valeur de près de 5 milliards; mais aux prix

réduits de quinze ans, cette valeur n'est que

de..

La population de l'Empire est de 42 millions d'individus ; ainsi notre récolte moyenne donne 520 livres de grains à chacun; c'est au delà de tous les besoins tels qu'on les a évalués à diverses époques.

Après de longues recherches faites par ordre de l'ancien Gouvernement, on avait calculé ce besoin à 470 liv. et l'on avait trouvé que la France produisait moyennement les quantités nécessaires à une telle consommation.

Nos produits en céréales se sont donc accrus d'un dixième.

En 1789, la France avait tiré des pays qui sont aujourd'hui

2,300,000,000 fr.

2,300,000,000

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pour nous l'étranger, pour une valeur de 70 millions de grains. (Tableau n. 59 et 60), et en 1812, année où la disette devait être bien plus sensible, la récolte de 1811 ayant été incomparablement plus mauvaise celle de 1788, nous n'avons tiré du dehors que pour 18 millions de grains. (Tableaux n. 59 et 60.) Cependant si la cherté a été grande, le besoin réel s'est fait beaucoup moins sentir qu'en 1789.

que

Le Gouvernement n'a rien né

gligé pour rendre moins pénible

les suites de la mauvaise récolte de 1811.

L'objet principal de ses soins a été de faciliter, d'opérer même le transport des excédans qu'avaient plusieurs contrées, et de rapprocher ces excédens des dé

2,300,000,000

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