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Ils sont proclamés vice-présidens.

Aucun autre membre n'ayant obtenu la majorité absolue, le Corps Législatif procède de suite à un second scrutin pour la nomination du quatrième vice-président.

Les formalités observées dans le premier scrutin ayant eu lieu pour le second, et le nombre des votans constatė pareillement par MM. les secrétaires, étant de deux cent quatre-vingt, majorité absolue, cent quarante-un,

M. de Saint-Martin (Riffard) a obtenu la majorité absolue, ayant réuni cent soixante-dixsept suffrages,

Il est, en conséquence, proclamé vice-président.

En résultat, les vice-présidens sont MM. le le Chevalier Borne-Desfourneaux, Gourlay (de Nantes), Bavouz et de Saint-Martin (Riffard).

Son Exc. M. le Président annonce l'ordre du jour de demain.

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La séance est levée.

Signé le Comte de MONTESQUIOU, président; DUHAMEL, RIOULT DE NEUVILLE, TOMMASI, secrétaires.

PRÉSIDENCE DE SON EXc. M. LE COMTE DE MONTESQUIOU-FEZENSAC.

M.

Séance du Vendredi 19 Février 1813.

le Chevalier Borne-Desfourneaux, vice-président, occupe lè fauteuil.

Un de MM. les secrétaires provisoires fait lecture du procès-verbal de la séance d'hier, dont la rédaction est approuvée.

Un membre obtient la parole et dit;

Messieurs,

C'est au nom du fils et de l'épouse de feu M. Toulongeon, que je viens vous présenter la Traduction des Commentaires de César.

Déjà votre Bibliothèque possède plusieurs Ouvrages de cet estimable collègue, qu'une mort

imprévue nous a enlevé; vous les avez accueillis, et parce que vous aimiez l'auteur, et parce que ses intentions étaient toujours pures.

L'Histoire de France depuis 1789, qui se trouve parmi ses OEuvres, était sans doute difficile à écrire, puisqu'il fallait retracer les événemens presqu'en présence de ceux qui y avaient pris une part active : cependant on a proclamé l'impartialité de l'historien et rendu justice aux sentimens dont son cœur était rempli; ils lui avaient inspiré le dessein de ramener les divers partis à l'union, par le rapprochement et la comparaison de leur union.

Dans la Traduction des Commentaires de César, se manifeste encore sa passion pour le bien publie; elle excite en lui cette noble ardeur, qui jamais n'abandonne l'âme du militaire français.

M. Toulongeon avait servi avec distinction dans des grades supérieurs; il pouvait donc saisir et rendre avec avantage les pensées d'un grand capitaine sur l'art de la guerre. Cet art, il est vrai, a changé ; les hauts faits d'armes qui illustrent notre siècle, les sublimes conceptions. qui, de nos jours, maîtrisent la confiance, sont

bien supérieurs à la tactique et à la politique du général romain: mais tel est l'effet des grandes choses, c'est que lors même qu'elles sont surpassées, on désire encore remonter vers celles qui ont précédé; on espère rencontrer les principes de cet esprit qui rend digne de l'admiration des hommes, et la source de cet enthousiasme qui fait aimer sa profession et ses devoirs. Enfin, pour me servir des propres expressions du traducteur, on aime à contempler cet aigle qui, d'un coup d'œil, saisit au moment utile l'occasion de s'emparer du terrain ou des circonstances: César n'enseigne point, mais il inspire! Le recueil de ces méditations est donc, comme 'l'ont répété tant d'hommes célèbres, le manuel des gens de guerre ; il leur apprend que jamais on n'est honoré dans l'âge du repos, si, dans celui de la vigueur on n'a bien servi sa Patrie et son Prince.

L'exemple de notre collègue confirme le précepte. << Pendant trente ans, dit-il à ses anciens » camarades, je fus ce que vous êtes, Soldat : » võus serez un, jour ce que je suis, Citoyen ». Il aurait pu ajouter que jamais la licence ne corrompit ses mœurs, que jamais la chaleur des combats n'endurcit son âme, et que, toujours brave,

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