Messieurs, Buonaparte, frère et tuteur de mademoiselle Buonaparte, a l'honneur de vous exposer que la loi du 7 aoust, et plus particulièrement l'article additionnelle décrété le 16 du même mois, supprimant la maison de Saint-Louis, il vient réclamer l'exécution de la loi et ramener dans sa famille ladite demoiselle sa sœur; des affaires très-instantes et de service publique l'obligent à partir de Paris sans delai, il vous prie de vouloir bien ordonner qu'elle jouisse du bénėfice de la loi du 16, et que la thrésorie du distric soit autoriser à lui esconter les 20 sols par lieu, jusqu'en la municipalité d'Ajaccio Corse, lieu du domicile de sa mère. Marianne (Eliza) Buonaparte, née à Ajaccio le 3 janvier 1777,depuis princesse de Lucques, de Piombino, Masso-Garera et de Gerfaguana, grande duchesse de Toscane, morte en 1820 à Trieste. Elle fit son éducation à la maison royale de Saint-Cyr, et revint, disent les biographes, auprès de sa famille en Corse. - Ce qu'on ignoroit, c'est que, dénuée de tout, elle y fut ramenée par son frère Napoléon. On voit par cette lettre que l'orthographe n'étoit pas non plus la partie brillante de ses études. J'ay l'honneur de faire observer à Mrs les administrateurs que n'ayant jamais connu d'autres pere que mon frère, sy s'es affaires l'obligoiet à partir sans qu'il ne m'amenat avec luy, ge me trouverois dans une impossibilité absolu dévacuer la maison de St-Cyr. Avec respect, Marianne BUONAPARTE. 17e année. Janvier à Juillet 1871. Docum. 3. VEUVE BEAUHARNAIS, AU CIT. GÉNÉRAL BONAparte. On sait que le vicomte de Beauharnais, premier mari de Joséphine, étoit mort sur l'échafaud le 7 thermidor, l'avant-veille du supplice de Robespierre. Protégée par Barras, c'étoit chez ce directeur, qu'à la suite du 13 vendémiaire, elle avoit rencontré le général Bonaparte et que s'établit leur liaison si prompte et si intime. Ce 6 au soir. Vous ne venez plus voir une amie qui vous aime, vous l'avez tout à fait délaissée, vous avez bien tort, car elle vous est tendrement attaché. Venez demain septidi déjeuner avec moi. J'ai besoin de vous voir et de causer avec vous sur vos interets. Bonsoir mon ami je vous embrasse. Ce billet n'est point une réponse au précédent, mais s'applique à d'autres plaintes de Joséphine. Je ne conçois pas ce qui a pu donner lieu à votre lettre. Je vous prie de me faire la justice de croire que personne ne désire autant votre amitié que moi et n'est plus porté que moi a faire quelque chose qui puisse le prouver. Si mes occupations me lavoiet permis je serai moi meme venu porter 'ma lettre, BUONAPARTE. Ainsi que les deux précédents, ce billet célèbre a été publié, en fac-simile, vers 1818. Passer Haus, le 4 vendémiaire. Je suis malade et j'ai besoin de repos. Je demande ma demission apuie la si tu es mon amie. Deux ans dans une campagne près Paris retabliroit ma santé et redonneroit à mon caractère la popularité que la continuité du pouvoir ote incessament... Je suis exclusif dans ma manière de sentir et d'agir, et j'estime le cœur bien plus que la tête. BONAPARTE. 6. BONAPARTE, GÉNÉRAL EN CHEF DE L'ARMÉE d'Italie, A JOSEPHINE. Promu au grade de général en chef de l'armée d'Italie le 23 février 1796, Napoléon épousoit Joséphine le 9 mars suivant, à la mairie du 2o arrondissement, et partoit immédiatement pour cette glorieuse campagne qui devoit l'illustrer et lui frayer le chemin du trône. Armée d'Italie. - Liberté. Egalité. — République françoise. Au quartier général de le 13 fructidor, an ive de la République françoise. J'arrive, mon adorable amie, ma première pensée est de t'écrire, ta santé et ton image ne sont pas sortie un instant de ma mémoire pendant toute la route je ne serai tranquille que lorsque j'aurai reçu des nouvles, de toi j'en attends avec impatience. Il n'est pas possible que tu te plaignes de mon inquiétude. Je suis bien triste chagrin à demi malade. Si l'amour le plus profond et le plus tendre pouvoient te rendre heureuse tu devrois l'être. Je suis accablé d'affaires (1). Adieu, ma chère Joséphine, aime moi porte toi bien et pense souvent, souvent à moi. B. 7. LE PREMIER CONSUL A REIMS. En 1803, le premier Consul avec Madame Bonaparte, après avoir visité les principales villes de la Belgique, arriva à Reims le 22 thermidor au matin, reçut les autorités, visita les manufactures, et donna mille écus aux ouvriers de chacune. Le soir il y eut bal, feu d'artifice et illuminations. Nous avons trouvé dans les combles de l'Hôtel-de-Ville de Reims une centaine de cartes d'entrée à ce bal, restées sans doute sans emploi, et jetées le lendemain à la corbeille. Voici la disposition et le texte de cette invitation : M Vous êtes invité au Bal paré que le Commerce de cette Ce billet ne peut servir que pour vous. La Salle s'ouvrira à dix heures du soir. Pour le Commerce, Signé, PONSARDIN. A l'occasion du passage des illustres visiteurs, les beaux esprits (1) Ce troisième billet, que nous empruntons à l'Autographe, est accompagné de cette note de l'éditeur : Si madame Buonaparte a déchiffré facilement ce rébus, c'est que probablement elle l'a lu avec son cœur.» du lieu se donnèrent carrière pour fêter les vertus du glorieux couple. Voici quelques produits de la veine remoise : Liberté. Égalité. Reims, le 24 thermidor, an 10° de la République françoise, une et indivisible. Le Président du Tribunal criminel du département de la Marne, au citoyen maire de la Ville de Rheims : Citoyen, Je vous soumets un distique à l'honneur du 1er Consul, pour le jour fixé pour les illuminations, qui peut être mis sur un transparent ? Vous en ferez tel usage que bon vous semblera. trave Héros, tu sçais en fixant la victoire nir à l'olivier les lauriers de la gloire. Objet de notre amour, tes bienfaits, tes vertus ar toi nous les voyons régner en ces contrées. Home eut ses Fabius, ses César, ses Caton; |