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sera. Nous avons eu ces trois jours-gras des bals qui m'ont fort enuyé il ny avoit pas beaucoup de bonnes danceuses; la Comtesse d'Estrées estoit des meilleures, quand par hasard elle se trouvoit en cadence.-Vous devés estre bien las de voyager et le temps qu'il fait n'est pas bon au rumatisme. J'ay bien de l'impatience, Monsieur, que vostre voyage soit finy et que je puisse vous asseurer moy mesme que vous n'avès point de plus véritable amie que moy.

MARIE ANNE DE BOURBON, fille de France.

T. II, fol. 142.

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MADAME LA DUCHESSE DE BOURGOGNE (1) A MADAME
LA MARECHALE DE NOAILLES.

Complimens et protestations d'intérêt.

Je prend trop de part à tout ce qui vous touche pour ne vous en pas donner des marques aujourdhuy. Je vous ferai en mesme temps des complimens de joie et de tristesse: soyez persuadée que persone ne prend plus d'interest à tout ce qui peut vous faire plaisir.

T. II, fol. 305-19.

(1) Marie Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne, puis Dauphine, née le 5 décembre 1685 à Turin, mariée le 9 décembre 1697 à Louis, duc de Bourgogne, dauphin de France, petit-fils de Louis XIV et père de Louis XV, célèbre par son enjouement, son esprit et le rôle qu'elle joua durant la vieillesse du grand Roi. Morte à 26 ans de la rougeole pourprée six jours avant son mari, le 17 février 1712. C'étoit du Recueil la seule lettre de la Duchesse de Bourgogne.

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20. MADAME LA MARECHALE DE SCHONBERG A MADAME

LA DUCHESSE DE NOAILLES.

Compliments et félicitations.

Je ne donneray pas la peine a Madame la Duchesse de Noailles de lire une lettre pour luy dire la part que je prends en tout ce qui peut reguarder sa satisfaction, puisquelle ne peut doutter du parfait respect que j'ay pour elle.- S'y vous doutiez demoy, l'un et l'autre,vous seriez des ingrats, car vous ne pourez jamais avoir tant de bien et de prosperitez que je vous en souhaite; ny estre aimez et honnorez sy véritablement que je vous honnore.

T. IV, fol. 5.

LA MARÉCHALE DE SCHONBErg.

La belle Marie de Hautefort, si célèbre par l'amour du roi Louis XIII, après avoir refusé de nombreux partis, avoit épousé à 30 ans (23 sept. 1646) le maréchal de Schomberg, duc d'Halluin, qui en avoit 45. Les mémoires du temps ne se lassent point de louer son esprit, son caractère, sa vertu et sa merveilleuse beauté qu'elle conserva longtemps. Morte à Paris, le 1er

août 1691. - La seule lettre du recueil.

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21.

MADAME LA DUCHESSE DE BEAUVILLIERS (1)

A M. LE MARÉCHAL DE NOAilles.

Elle ne se sent coupable d'autre crime que de trop l'aimer. Sa joie de ses succès.

Vous m'avez mis dans une paine extreme, mon cher Duc,

(1) Cette duchesse de Beauvilliers étoit Henriette Louise Colbert, seconde fille du grand ministre: elle avoit été mariée le 21 janvier 1671, à Paul de Beauvilliers en faveur de qui le duc de Saint-Aignan, son père, s'étoit démis de son duché-pairie, mais qui ne prit que le titre de duc de Beauvilliers pour laisser à son père celui de duc de Saint-Aignan. — Nous donnons les deux seules lettres de madame de Beauvilliers.

par le froid, et l'air de cérémonie que jay trouvé dans vostre lettre. Quel crime ay je commis à vostre esgard? je ne me sens coupable daucun s'y s'en estoit un de vous aimer tres tandrement jadvoüe que jay celuy là au supresme degré: ne m'accusez d'aucun autre. Sy je ne vous ay pas plustost escrit, sest parceque jay fait un voiage tres long dans nos terres, pandant lequel touttes le merveilles que vous avez faites se sont passées : j'y ay esté plus sensible que personne du monde, et ne seray point contante, que l'on ne me fournisse de ce costé cy quelque occasion qui me donne une tres grande joye à vostre esgard ; je me sens liée à vous d'une telle maniere que vos interets seront toujours les miens, comptez donc sur cella, et que personne ne vous ayme plus tandrement, et ne vous honore plus veritable

ment.

LA DUCHESSE DE BEAUVILLIERS.

T. VI,
fol. 192.

22.

A Versailles, ce 13o Aoust,

MADAME LA DUCHESSE DE BEAUVILLIERS

LA MADAME LA MARÉCHALE DE Noailles.

A St-Aignan, ce 3me mars.

Remercimens.

Mauvais état de santé de M. de Beauvilliers. Méchants propos du public dont elle se croit justifiée... vers 1694.

Jay receu avec un grand plaisir, Madame, les marques que vous me donnez de vostre amitié je vous assure que j'y suis fort sensible, et je ne puis attandre a mon retour à vous le temoigner. Jay ésté fort mal à mon ayse dans tout se voiage, car monsieur de Beauvillier a toujours ésté incomodé et cella augmanta fort en revenant: il est mieux de

puis quil est icy, il prit hier une médecine; Elvesius luy a ordonné une drogue qui luy fait du bien, et l'exemple de madame la duchesse de Guiche nous a fort enhardy. Il croit le mettre en etat d'attandre les eaux de Bourbon sans nouvel accidant, et que Bourbon achevera de fortifier.-Je suis ravie Madame que Monsieur le Maréchal de Noailles soit contant de nous; en vérité la mechanceté du public est bien grande, car tout a ésté imaginé, et controuvé. Jespere que l'advenir leur fournira beaucoup de preuves du contraire, car nous ne desirons rien plus fortement que de vous donner touttes sortes de preuves de notre véritable attachement.

LA DUCHESSE DE BEAUVILLIER.

Monsieur de Beauvillier me charge de vous marquer sa reconnoissance, il espere vous remercier bientost.

T. VI. fol. 196.

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MADAME LA DUCHESSE DE LA VALLIÈRE (1)

A M. LE MARÉCHAL DE NOAILLES.

Ce 21 aoust 1695.

A propos de la promotion de M. Antoine de Noailles, évêque · de Châlons, au siége archiepiscopal de Paris.

F.

JÉSUS MARIA

Dieu nous a donné, Monsieur, un sy St. pasteur que je ne puis m'enpescher de m'en rejouir avec vous, comme avec le

(1) Voici une fort jolie lettre de la belle pénitente Carmélite. Nous n'oserions affirmer qu'elle soit inédite. Mais comme nous n'avons pas sous la main les moyens de conviction, nous la donnons telle que nous l'avons copiéé. C'étoit la seule du recueil. Tome vi bis.

meilleur de nos amis: je nay point l'honneur d'estre connüe de luy; je vous suplie, Monsieur, de vouloir bien luy demender pour nous sa benediction, et sa protection pour nostre monastère. Nous avons fait icy de grandes prières pour obtenir un digne ministre de J. C.-Nous l'avons par sa grace c'est à nous à proffiter de cette avantage et à demander sa conservation et la vostre. Je souhaite, Monsieur, que vostre santé ce retablisse, jay esté touchée de vostre état, et toute pauvre que je suis, jay prié pour vous de tout mon cœur. Jespere que vous este bien persuadé, Monsieur, que je vous dis la verité, en vous assurant que personne ne vous honore plus que je fais et n'est plus à vous en nostre Seigneur.

S LOUISE DE LA MISÉRICOrde.

Il y avoit desja du tems que feu M. l'Archevesque nous avoit promis une place à St.Magloire : il y en aura trois vacante dans cette année. Au retour de l'assemblée j'avois ecry a Mons. l'Archevesque pour en avoir une, mais la mort la surpris. Mandez nous, je vous suplie, sy je dois ecrire à Mgr nostre archevesque, ou sy vous m'obtiendrez cette petite grace sy je ne savois que cela est fort recherché je ne l'inportunerois pas sy fort: la charitě souffre tout; c'en est une grande que de nous accorder cette place, je feray la dessus, Monsieur, selon que vous aurez la bonté nous conseiller.

Mr labbé Pirot chancelier de nostre dame est homme par son mérite à ce faire distinguer de Mgr vostre frere, il est nostre superieur, nous esperons ancore que par cet androit il recevra quelque marque de sa bonté.

T. vi, fol. 348.

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