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19.

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THOMAS DE MAUBEUGE, LIBRAIRE A PARIS, VEND AU DUC DE NORMANDIE UN ROMAN DE MORALITÉ SUR LA BIBLE

EN FRANÇOIS.

Pièce omise à sa date.

1349, 24 oct.

A tous ceux qui ces lettres verront, Alixandre de Creveiner, garde de la prevosté de Paris, salut, Savoir faisons que devent nous vint en juge, Thomas de Maubeuge, demeurant à Paris.

Il dist et recognut que il avoil eu et receu de noble et puissant Prince, Mons. le duc de Normandie, par la main de sire Nicolas Birague, son thresorier, quatorze florins d'or à l'escu que ledit Mons. le Duc devoit pour la vente d'un Roman de moralité sur la bible en françois; de laquelle somme de florins ledit Thomas se tient à bien paiez et en a quitté a tous jours lesdis Mons. le duc et thresorier et tous autres à qui quictance en peut apartenir, et promist par sa foy et sur l'obligacion de tous ses biens et de ses titres présens et a venir pour justice, toute instance avoir tenir et garder ceste quictance ferme et stable a tous jours sans jamais aler en contre par lui, ne par autres. En tesmoing de ce nous avons mis a ces lettres le scel de la prevosté de Paris, l'an mil ccc. quarante neuf le samedi vingt et quatre jour d'octobre.

Fol. 145.

VIII.

RECUEIL BOURDIN.

Nous avons sauvé peu de chose du recueil Bourdin: recueil dont on verra l'importance par l'indication sommaire que nous en donnons au catalogue qui suit. Voici pourtant trois pièces, que nous sommes heureux d'avoir copiées. Cette première est au sujet

de la reprise, par le duc de Guise, de la ville de Calais, que les Anglois détenoient depuis 1347. Le roi de Navarre, Antoine de Bourbon, y fait porter ses félicitations à son cousin germain le duc de Guise c'est qu'à cette époque aucune rivalité, aucun dissentiment n'avoient encore troublé le bon accord de MM. de Guise et de MM. de Bourbon.

1.

D'ALBRET MIOSSANS AU DUC DE GUISE.

Félicitations pour la prise de Calais.

Monseigneur, il avoit pleu au Roy ces jours passés m'envoyer devers le Roy de Navarre pour le faire participant des bonnes et heureuses nouvelles qu'il avoit eu de vous, de la conqueste par vous faicte sur la ville de Callais : de quoy le dit seigneur Roy de Navarre avoit déjà esté adverty par une depesche que je luy en avois faicte, et le trouvai (...illisible) ayant désia adverty les villes de son gouvernement pour en dresser les congratulations requises, et sur le poinct q'huy mesme en rendoit graces et louanges a Dieu par une procession généralle qu'il faisoit. Il n'est jà besoing Monseig. que je vous narre le grand plaisir et contentement que le Seig. Roy de Navarre receust de telles nouvelles, tant pour la grandeur du Roy, bien et repos de son peuple, que pour la louange et gloire immortelle qui vous en demeure; de laquelle le Seig. Roy de Navarre est aussi aise comme si le tout luy estoit deu, ainsy que plus emplement il vous faict entendre par les lettres qu'il m'a laissées pour vous présenter, cuidant que je deusse aller retrouver le Roy au camp. A faulte de quoy, Monseigneur, je vous ay bien voulu escripre la présente pour m'acquitter de la créance que le dit Seigneur Roy de Navarre m'a donné pour vous; c'est que vous vous pouvés assurer de son amytié comme de la vostre mesme, et de tout le demeurant qui dépend de sa puissance. Et quant à moy, Monseigneur, je vous supplie tres humble

ment le croire ainsi, et me conter tousiours au nombre de vos très humbles et très obéissants serviteurs.

J'ai laissé le Seigneur Roy de Navarre à Saintes, s'en allant à la Rochelle visiter la place pour le service de Roy, délibéré de s'en venir incontynant après trouver Sa Majesté la part quelle sera, et la Royne de Navarre aussy, suyvant ce qu'il a pleu à Sa Majesté la prier de se trouver au fiançailles de Monseigneur le Daulfin (1).

Monseigneur, je supplieray le Créateur vous conserver en parfaicte santé et très longue vie, de Paris, ce VI de febvrier 1557. Votre très-humble et très obéissant sereiteur, J. D'ALBRET-MIOSSANS.

(Autogr. avec scel.)

T. IV, fol. 79.

2. COPIE DE LA LETTRE DE MADAME LOYSE DE SAVOIE, MÈRE DU ROI, A MADAME D'AUMONT.

Au sujet de la dentition de sa petite-fille. François ir, qui n'eut point d'enfant de sa seconde femme, Eléonore, sœur de CharlesQuint, en avoit eu sept de sa première femme, Claude, fille de Louis XII. Il s'agit ici de Magdelaine, née le 10 aout 1520, qui épousa, le 1er janvier 1536, Jacques Stuart, roi d'Ecosse, et mourut le 2 juillet suivant.

1520.

Ma cousine, j'ay receu les lestres que m'avez escriptes par lesquelles j'ay veu que Madame ma petite-fille n'a point fait plus mauvaise chere des dens quy luy sont persées : elle tient cela du Roy, car il n'en fut comme point malade. Je suis d'advis que vous lui faisiez faire une robbe ou de satin blanc ou de damas, ainsy que adviserez, en actendant qu'on vous envoye autres acoustremens: Et au demeurant continuez a me faire souvent tenir de ses nouvelles Et a Dieu ma

(1) François II, Dauphin, fiancé de Marie Stuart an mois de février 1557, l'épousa le 24 avril suivant.

cousine, qu'il vous ayt en [sa garde. - A Cremyeu, le II* jour de may. La toute vostre

LOYSE.

3.-LETTRE DU ROY FRANÇOIS 1er A MADAME LOYSE DE SAVOIE SA MÈRE, QUAND IL FUST PRIS PRISONNIER.

Parce que l'on n'a pas retrouvé la lettre originale par laquelle François Ier mande à sa mère la nouvelle du désastre de Pavie, on a mis en doute quelle ait jamais existé. Cependant le texte que nous en avons nous-mêmes publié dans le Cabinet historique, t. I, p. 00, texte d'ailleurs connu par d'autres publications, avoit bien tous les caractères de véracité. En voici une nouvelle reproduction, sur une copie indiscutable, puisque non-seulement elle est du temps, mais encore la copie même produite devant la Cour du Parlement de Paris, copie dont les registres ont conservé la teneur.

Du mardy, 7 mars 1524.

Ce jour a esté leu au bureau de la Cour le double ou copie d'une lettre missive escrite et envoyée par le roy a madame, sa mère de laquelle la teneur est telle : »

Pour vous faire scavoir, madame, comment se porte le reste de mon infortune, de toutes choses ne m'est resté que l'honneur, et ma vie qui est sayne et pour ce que en adversité ceste nouvelle vous sera quelque peu de reconfort, ay prié qu'on me laissast vous escrire ceste lettre, qui m'a aysement esté accordé vous suppliant ne vouloir prendre l'extremité en vous mesme en usant de vos accoustumées prudences, car j'ay espérance à la fin que Dieu ne m'abandonnera point; vous recommandant vos petits enfants et les myens et vous supplie faire donner le passage pour aller et retourner en Espagne au porteur, car il va vers l'empereur pour scavoir comment il vouldra que je sois traité. Et sur ce me recommande a vôtre bonne grace. De Pavye le lendemain de St-Mathieu.

Votre tres-obéissant fils,

FRANÇOIS.

Au dos Lettre du roy François Ier a Madame, sa mère,

quand il fut prins prisonnier.

VIII.- EXTRAITS DE LA COLLECTION DE NOAILLES.

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MADAME DE NOAILLES, NÉE GONTAUT, A M. SON FILS

HENRI DE NOAILLES.

Nous avons déjà parlé de Madame de Noailles, mère de Henri, principal auteur de la correspondance contenue aux quatre volumes de l'ancien Noailles. Jeanne de Gontaut, fille de Raymond de Gontaut, baron de Gramat, de la branche des Gontaut, comtes de Cabrères, en Quercy, éteinte au XVIIe siècle, et de Françoise de Bonafos, dame de Lentour, avoit épousé, le 30 mai 1540, Antoine, seigneur de Noailles et de Noaillac, baron de Chambres, de Montclar et de Carbonnières, ambassadeur en Angleterre maire et gouverneur de Bordeaux où il mourut le 11 mars 1562.-Jeanne avoit été l'une des dames de la reine Catherine de Médicis et dame d'honneur de la reine Elizabeth d'Autriche, épouse du roi Charles IX et gouvernante de ses filles. Le roi de Navarre, plein d'estime pour le caractère et l'esprit de Madame de Noailles, l'avoit ralliée au même titre de dame d'honneur à la reine Marguerite. La perte des lettres de Jeanne de Gontaut est fort regrettable pour l'histoire du temps, en raison des précieux détails de mœurs et des nombreuses particularités anecdotiques qu'elles contenoient. En le peu de chose que nous avons pu sauver d'elle, ou des lettres lisant à elle adressées, on sent la femme supérieure que les biographes ont bien à tort méconnue ou oubliée.

Des trente-six lettres de madame de Noailles-Gontaut, qui contenoient les tomes i et iv de la première série du Recucil, celle qui suit est la seule que nous ayons sauvée et que nous puissions produire, encore est-elle inachevée. Elle est de l'année 1676, et à l'adresse de Henri de Noailles, âgé seulement alors de 19 ans, fort enclin, à cette époque, paroît-il, à la dépense et au gaspillage, et plus occupé de ses plaisirs que de l'idée de ménager la dot de ses sœurs. Les détails sont piquants.

1576, 10 mars.

Mon fils, je receus le premier jour de caresme votre lettre du premier de fevrier; ce jour mesmes je vous respondis et pensois baillea mes lettres a Mons. de Chateauseau, mais

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