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en sifflant. Lorsqu'on a rendu la mère à la liberté, on continue d'apporter tous les jours du grain au même endroit; ils finissent par s'attacher aux lieux où ils sont nés, et au printemps suivant ils y font leur ponte.

SECTION III.

MANIÈRE DE prendre avec LES TOILES LE GROS GIBIER A POIL que l'on deSTINE A PEUPLER

LES PARCS.

Cette espèce de chasse exige le concours d'un grand nombre de personnes et un appareil très-coûteux.

Il faut avant le jour fixé, s'assurer que l'on a tout ce qui est nécessaire, et que chaque chose est en état de servir.

Les toiles dont on fait usage doivent avoir neuf pieds de hauteur lorsqu'elles sont tendues, afin que les animaux, et surtout les cerfs, ne puissent les franchir. Elles sont garnies, aux bords supérieur et inférieur, d'une corde bien câblée et qui sert à les tendre. Ces toiles sont surmontées d'un filet de cordes.

placé

placé entre le bord de la toile et le maître ; Ce filet a environ un pied de hauteur. Une de leurs extrémités a des espèces d'œillets en corde, et l'autre également pourvue de pareils œillets a de plus à chacun un petit bâtonnet fort et long de quatre pouces, qui y est fixé à demeure. Ces bâtonnets, passés dans les œillets de la pièce de toile suivante, servent à réunir les deux pièces d'une manière solide; c'est ce qu'on appelle marier les pièces. Il faut avoir autant de pièces de toile qu'il est nécessaire pour enclorre l'enceinte où l'on aura détourné des animaux; et, comme l'on ne peut pas prévoir quelle sera sa circonférence, il vaut mieux en avoir plus que moins.

On tend ces toiles avec de forts pieux du diamètre de trois pouces environ, et d'une longueur de douze à treize pieds. Ces pieux sont taillés en pointe par un bout pour être enfoncés solidement en terre; l'autre bout est garni de trois ou quatre clous à crochet placés à des hauteurs différentes, pour accrocher la corde qui borde le haut des toiles, suivant les inégalités du terrain. La quantité de ces pieux, qui doivent être plantés de douze pieds en douze pieds, doit être proportionnée à celle des pièces de toile. Il faut se précaution

ner d'un certain nombre de clous à crochet pour remplacer ceux qui viendraient à manquer, ou pour en placer d'autres que le terrain rendrait nécessaires, et de plusieurs marteaux pour les enfoncer, bien entendu néanmoins qu'il ne faut enfoncer des clous avec le marteau que lorsque l'enceinte est close provisoirement, autrement le bruit ferait fuir le gibier.

On n'emploie pas de pieux pour tendre les toiles dans l'équipage du Roi. On se contente d'accrocher le maître des toiles à des branches d'arbres dont on coupe l'extrémité.

On assujettit la corde du bas des toiles avec des piquets à crochet longs de dix-huit pouces à deux pieds. Il faut donc en être abondamment pourvu, ainsi que de plusieurs maillets pour les enfoncer, et de quelques fortes masses pour frapper sur les pieux et les faire entrer en terre. Comme on plante quelquefois ces pieux dans un terrain dur et pierreux, on a besoin de quelques pioches; dans les terrains ordinaires, on se sert, pour préparer les trous, de pieux pointus qui n'ont que trois pieds de longueur. Enfin, pour compléter les ustensiles nécessaires à la tendue des toiles, on a besoin d'un certain nom

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bre d'échelles qui, par le moyen d'un pied fait en fourche par le haut, et tenant à l'é chelle par un boulon qui lui donne l'aisance de s'ouvrir à volonté, font l'usage d'une échelle double sans être ni aussi lourdes, ni aussi embarrassantes.

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Les panneaux dont on se sert pour prendre les animaux ont cinq pieds de hauteur, et sont faits en ficelle très-forte et à mailles carrées de quatre pouces de diamètre; ces panneaux sont bordés, en haut et en bas, d'une corde solide passée dans l'enlarmure des mailles; on emploie, pour les soutenir, des fourches longues de six pieds.

Tous ces objets, reconnus en bon état, sont chargés sur des voitures. La veille du jour choisi pour la chasse, le commandant de l'équipage assigne à chaque valet de limier le lieu de sa quête, et désigne le rendez-vous qui doit être, autant que possible, au centre des quêtes.

Pendant que les valets de limier s'occu pent à détourner les animaux, un veneur conduit les voitures au rendez-vous, où elles doivent être arrivées de bonne heure; et un autre y amène les hommes destinés à entourer l'enceinte pour y maintenir le gibier et

aider à tendre les toiles. Aussitôt que le гарport est fait, le commandant désigne l'enceinte qu'il faut cerner; il se décide ordinairement pour celle qui paraît contenir le plus d'animaux.

Alors le valet de limier qui a détourné, conduit de suite les hommes vers son enceinte, et les place à l'entour, à environ vingt pas les uns des autres; ils doivent contenir le gibier sans l'effrayer par des cris, mais seulement en agitant un mouchoir ou un chapeau, dans le cas où il se présenterait pour franchir l'enceinte avant que les toiles fussent tendues.

On fait suivre en même temps les voitures chargées des ustensiles; on déploie et fait filer les toiles à terre, tout autour de l'enceinte; on en fixe les extrémités au moyen des eillets et des bâtonnets qui s'y trouvent, pendant que d'autres s'occupent à planter les pieux à une distance d'une douzaine de pieds les uns des autres; et, à mesure qu'ils sont plantés, on se hâte d'y accrocher la corde supérieure des toiles au moyen des clous à crochet dont ils sont garnis. On commence toujours par clorre le côté de l'enceinte sous le vent, afin de moins effrayer le gibier. Aussi→

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