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distance, dans le bas de la clôture, quelle que soit sa nature, des barbacanes au niveau du sol, et à l'ouverture desquelles on place, dans l'intérieur de l'enceinte, des trébuchets ou des assommoirs pour prendre les petits quadrupèdes qui tenteraient de s'introduire dans la faisanderie, en observant de tendre trèsbas, car autrement un faisan pourrait suivre la coulée et se faire prendre. Il faut aussi faire abattre les arbres qui se trouveraient trop près de la clôture, parce qu'ils pourraient faciliter l'entrée aux bêtes nuisibles.

Après avoir clos l'enceinte destinée à l'établissement de la faisanderie, on commence par déterminer la place que doivent occuper les parquets dont l'exposition doit être celle du midi; on laisse en avant un espace libre assez considérable pour y placer les élèves dans le jeune âge, ainsi que nous le dirons plus loin. On trace en dedans du mur de clôture un sentier d'assommoirs que l'on masque par un fourré de trois pieds de large. On donne à ce sentier environ deux pieds de largeur. C'est là que l'on place les assommoirs, en face des barbacanes et dans tous les endroits suspects. On établit ensuite une platebande de gazon de six à sept pieds de large,

puis une route de pourtour de dix-huit pieds, et enfin une seconde plate-bande de gazon de la même largeur que la première. On divise le surplus de l'enceinte en routes parallèles et perpendiculaires aux parquets, pour le placement des boîtes et du gibier. La largeur de ces routes doit être de quinze pieds, pour pouvoir contenir avec un intervalle de six pieds, deux boîtes à faisandeaux l'une devant l'autre. Les routes perpendiculaires doivent partir des portes des parquets. On emploie la moitié des carrés en remises à grains que l'on ensemence, en alternant, de tous ceux que les faisans recherchent; l'autre moitié est consacrée à des remises à bois qui doivent s'élever à hauteur de ceinture, et offrir du couvert aux faisans. Un dixième environ de ces remises, et pris an centre, doit être planté de grands arbres où le gibier puisse se brancher. Enfin, on sablera quelques allées au moins, s'il n'est pas possible de les sabler toutes, pour lui procurer un ressui salutaire où il puisse faire ce qu'on nomme la poudrette; moyen qu'il emploie pour chasser la vermine qui l'inconmode. De cette manière, la faisanderie offre aux élèves du gagnage, du couvert, du ressui et du brancher.

Si l'on devait planter les remises à bois, on choisirait des arbrisseaux qui portent fruits; tels que l'aubépine, le genévrier, le fusain, le nerprun, le groseiller, le framboisier, la viorme, le sorbier, le cormier, l'alizier, le mûrier sauvage, etc.

Quelques huttes en genêts placées dans les remises à brancher sont nécessaires pour abriter le gibier pendant la rigueur de l'hiver, encore s'y tient-il peu; enfin, on dispose aussi quelques forts buissons factices, où les faisans puissent se réfugier et se soustraire aux poursuites de l'oiseau de proie.

La faisanderie ainsi disposée, il ne reste plus qu'à la peupler. On peut y parvenir, soit en se procurant, du 15 au 30 avril, des œufs de faisans qu'on donne à couver à des poules domestiques (1); soit en rassemblant, dans

(1) Il faut n'acheter les œufs qu'avec garantie, et à des personnes connues, autrement on court risque de perdre son argent, car on achète quelquefois des œufs clairs de l'année précédente. A Paris, on achète les œufs de faisans aux oiseleurs, à raison de 12 à 15 fr. la douzaine. C'est une acquisition qu'il ne faut pas faire après le 15 mai, parce qu'alors la ponte est trop vieille et l'incubation trop avancée pour que les œufs réussissent.

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les premiers jours de février, un certain nombre de poules faisanes et autant de coqs qu'il en faut, pour que chacun ait cinq à sept poules (1), et les plaçant dans des parquets; soit enfin, comme cela se pratique dans les faisanderies royales, en entretenant; une partie de l'année, dans les parquets, ces poules et ces coqs pour en recueillir la ponte au printemps. Ce dernier procédé étant le plus sûr, nous allons entrer dans les détails qui y sont relatifs.

Les parquets sont destinés à la ponte; leur dimension est plus ou moins grande; on les établit dans l'emplacement que l'on a choisi, en les adossant au mur de clôture qui les garantit du vent du nord, et conserve la chaleur. On les place à côté les uns des autres; on donne à chacun de quinze à vingt pieds carrés (2), on les entoure d'un treillage en fil

(1) C'est le terme moyen. Dans les faisanderies royales, on donne six poulès à un coq. Bechstein, Hartig et Winckel disent de sept à dix. Nous pensons que plus de sept sont de trop, et que moins présente un autre inconvénient, qui est que le coq tourmente trop ses femelles et nuit à la ponte.

(2) Quelques auteurs disent cinq à six toises carrées;

de fer ou en bois d'une hauteur d'environ quatre pieds et demi à huit pieds. Lorsqu'on ne les fait qu'en bois, ils peuvent être réduits à douze pieds carrés, sur une hauteur de quatre pieds. On les couvre d'un filet de corde, ou, ce qui vaut mieux, d'un grillage de fil de fer (1) supporté par un poteau planté au milieu du parquet et plus haut de trois pieds que le treillage de clôture; on y met quatre ou cinq bâtons pour servir de juchoirs, et une petite hutte au milieu ou dans un des coins, le tout peint à l'huile. On place dans un autre coin un paillasson de genêts pour servir d'abri, et on recouvre le sol d'environ trois pouces de sable fin. Il est bien qu'il y croisse trois ou quatre arbustes. Il faut aussi que la cloison mitoyenne à deux parquets ne soit pas à claire-voie; les coqs, étant extrêmement jaloux, se tourmenteraient s'ils se voyaient, et la ponte en souffrirait. Cette cloison

plus le parquet est grand, meilleur il est ; cela dépend de l'emplacement.

(1) Ce grillage a le double but de les garantir des attaques des oiseaux de proie, et de les empêcher de sortir du parquet.

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