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Pour un marcassin jusqu'à un an:

Pendant six mois d'été, go livres de grains ou légumes secs, ou 60 livres des mêmes et 100 livres de pommes de terre.

Pendant six mois d'hiver, 180 livres de grains, ou seulement 120 livres et 200 livres de pommes de terre.

Pour un sanglier d'un à deux ans :

Pendant six mois d'été, 180livres de grains, ou seulement 120 livres, et 200 livres de pommes de terre.

Pendant six mois d'hiver, 360 livres de grains, ou seulement 240, et 420 livres de pommes de terre.

Pour tout sanglier en son tiers an et audessus :

Pendant six mois d'été, 360 livres de grains, ou seulement 240, et 420 livres de pommes de terre.

Pendant six mois d'hiver, 550 livres de grains, ou seulement 370, et 630 livres de pommes de terre.

La glandée, les fruits sauvages, les légumes que peuvent produire les localités, viennent en déduction de ces quantités.

Ces frais sont sans doute considérables; mais nous ne pensons pas qu'on puisse les

faire entrer en balance avec les pertes que les sangliers en liberté causent infalliblement aux cultivateurs riverains des forêts dans lesquelles on veut en entretenir. Il est d'ailleurs naturel que celui qui désire se procurer le plaisir de chasser ces animaux, supporte seul les frais auxquels ils peuvent donner lieu. C'est à lui de calculer avant tout ce que sa fortune lui permet de faire à cet égard.

SIV. Des faisanderiés,

Comme les faisans ne sont en France que des oiseaux exotiques qui s'y acclimatent sans s'y naturaliser (quoique notre propre expérience nous porte à croire qu'ils s'y naturalisent en effet ), il arrive souvent qu'une terre ou qu'un parc en est entièrement dépeuplé, soit qu'on les ait chassés sans ménagement, soit qu'un hiver rigoureux les ait fait périr. Il faut les reproduire en quelque sorte, et c'est une entreprise qu'il n'appartient qu'aux personnes riches de enter, l'établissement d'une faisanderie nécessitant un grand emplacement, et ie service continuel d'un nombre de personnes plus ou moins considérable, suivant la quantité de faisans que l'on veut élever.

On appelle faisanderie l'endroit clos dans lequel on élève les faisans. Il faut, autant que possible, y consacrer une partie du parc ou du bois que l'on veut peupler de ce gibier, c'est le plus sûr moyen d'y naturaliser les faisans; mis très - jeunes dans un canton et accoutumés à revenir de temps en temps chercher leur pâture dans le lieu où ils sont nés, ils s'en écartent rarement ensuite. Les circonstances qui peuvent leur faire abandonner leur séjour, sont assez difficiles à indiquer, et cependant il est constant qu'il existe des parcs, des bois, où, quelques efforts que l'on ait faits, il a été impossible de les retenir. Nous serions tentés de dire que ces oiseaux, qui boivent beaucoup et dépérissent en peu de temps s'ils manquent d'eau limpide, ne doivent pas se plaire dans les terrains arides et sablonneux, si la rapidité avec laquelle ils viennent de se multiplier dans les bois et tirés de S. M. aux environs de Paris, Versailles, Saint-Germain, etc., n'était une preuve du contraire.

Lorsque l'on a fait choix d'un emplacement convenable à l'établissement d'une faisanderie, lequel devra être à l'abri des vents froids et humides qui règnent quelquefois au

printemps, et éloigné de plusieurs centaines de pas de toute habitation, on trace l'enceinte à laquelle on donne une étendue plus ou moins vaste, suivant le nombre d'élèves que l'on veut faire. Il y a des faisanderies où l'on élève huit cents faisans sur quatre arpens; . cette proportion nous paraît trop forte, et nous sommes fondés à croire qu'on réussira mieux en comptant un arpent pour cent faisans. Cette proportion est celle adoptée, pour les faisanderies royales, par M. le comte de Girardin, premier veneur de la couronne.

Si l'établissement doit être permanent,⚫un mur en pierre est le mode de clôture que l'on doit adopter de préférence, quelque dispendieux qu'il soit d'ailleurs; il faut y ajouter un logement pour le faisandier, une couverie, une pièce pour faire manger les couveuses, un bâtiment d'élèves, un magasin pour conserver les grains et les ustensiles, et des parquets dans la proportion du nombre d'élèves que l'on veut faire (1); dans les faisanderies royales on établit de plus un corps

(1) Dans plusieurs faisanderies d'Allemagne, on dispose quelques pièces pour conserver, pendant l'hiver, les faisans destinés pour la ponte.

de garde et une écurie. Mais si l'on n'a pour but que de repeupler une terre de faisans, et de laisser ensuite multiplier en liberté, on peut se borner à former la clôture en planches, ou même établir une forte haie de roseaux.

Dans l'un ou l'autre cas, il faut chercher par tous les moyens possibles à garantir l'intérieur de la faisanderie des incursions des animaux nuisibles: ainsi, le mur élevé de six à huit pieds devra être ravalé avec soin, surtout en dehors; si la clôture est en planches, les poteaux qui la soutiendront seront plantés à l'intérieur, et les planches non-seulement bien jointes, mais aussi varlopées à l'extérieur, de manière à n'offrir aucune prise pour grimper; il serait bon même de couronner cette clôture par un auvent en planches incliné et saillant à l'extérieur de six pouces au moins, ce qui rendrait l'escalade impraticable. Quant à la haie de roseaux, on conçoit facilement qu'elle ne présente aux animaux nuisibles qu'un faible obstacle, et que l'on aurait à suppléer à son insuffisance par une surveillance extraordinaire; aussi pensons-nous qu'on ne doit l'employer que dans le cas où l'on ne craindrait rien à cet égard. Il n'est pas moins utile de pratiquer de distance cu

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