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Il arrive en effet que ces dépôts subissent avec le temps des modifications physiques et chimiques qui en changent la compacité et en accroissent la densité, en diminuant leur teneur

en eau.

Au bout d'un délai de dépôt très long, de plusieurs mois par exemple (cas des fosses septiques), cette teneur s'abaisse jusqu'à 80-85 %, et la densité sera environ 1,08. Au bout d'un délai très court de quelques heures, la teneur en eau atteindra au moins 95% et la densité s'abaissera à 1,02. Enfin, avec de simples appareils de décantation, la boue recueillie après quelques jours contiendra 90% d'eau et aura une densité de 1,04.

Ces grands écarts dans les proportions d'eau entraînent des différences importantes dans les masses des matières en suspension, telles qu'on les recueillera réellement, c'est-à-dire à l'état humide, ainsi qu'en font foi les chiffres suivants :

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Poids de matières sèches: 60 gr. comprenant :

40 gr. de matières organiques.

20 gr. de matières minérales.

4° Matières en solution. - Dans les matières en suspension, on peut compter 2/3 de matières organiques et 1/3 de matières minérales et par conséquent, ce sont les premières qui dominent. Il en est différemment pour les matières en solution qui contiennent en général un peu plus de matières minérales que de matières organiques: 4/7 contre 3/7.

Le poids en matières sèches peut être évalué en moyenne à 140 gr., comprenant 60 gr. de matières organiques et 80 gr. de matières minérales.

En définitive, le bilan s'établit par le tableau suivant pour un habitant et par jour :

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Et nous admettrons, pour simplifier encore, les conclusions suivantes :

Un habitant fournit par jour: 230 gr. de matières polluantes, évaluées à l'état sec, qui comprennent moitié de substances organiques (1), moitié de substances minérales, et sur le total desquelles 140 gr., soit plus de 30 。° sont dissoutes. Par suite de la grande teneur en eau des substances non dissoutes, celles-ci sont recueillies sous un volume qui sera en moyenne de 1/2 litre et pourra varier suivant la concentration de 1/3 à 2/3 de litre.

(1) D'après ce qui a été dit, les matières organiques fournies par l'urine et les matières fécales représentent environ 70 gr., soit 60 o, du total.

Inégalités du débit des eaux ou matières polluantes, et du degré de pollution suivant les heures de la journée, en temps sec. Le débit de temps sec ne se répartit naturellement pas également sur les différentes heures du jour. Voici par exemple (fig. 1) le graphique de la répartition pour les égouts de la région desservie par l'usine départementale d'Ivry-sur-Seine, dont le débit a donné lieu à de fréquents jaugeages.

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Heures O I 2 3 4 5 6 7 8 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Fig. 1.

Courbe des débits horaires d'eaux d'égout à l'usine d'Ivry
(en mètres cubes).

La moyenne horaire était 1 mc. 154 représentant 4,2% du total journalier.

0

Le maximum horaire était 1 mc. 760 représentant 6,85 °, du total journalier.

0

Le minimum horaire était 0,650 représentant 2,37 % du total journalier.

Il y avait deux maxima, à 11 heures et à 16 h. 1/2, et un minimum à 4 heures. Entre 6 heures et 18 heures le débit était 65°/。 du total.

A Brême, d'après des jaugeages de 1903, le débit horaire maximum atteint 540 mètres cubes contre 144 pour le débit

minimum et 337 pour le débit moyen. De 6 heures à 18 heures, le débit est les 66 / du débit total (1).

0

La forme du graphique du débit est très fréquemment analogue à celle d'Ivry, comme nous avons pu nous en convaincre sur de nombreux exemples, avec deux maximum à peu près égaux entre eux, de l'ordre de grandeur de 1 fois 1/2 le débit moyen, et se produisant, l'un entre 10 heures et 13 heures; l'autre entre 13 heures et 17 heures. Le minimum, qui a lieu entre 4 heures et 6 heures, est de l'ordre de grandeur de la moitié du débit moyen. Enfin le débit diurne entre 6 heures et 18 heures représente à peu près le double du débit nocturne entre 18 heures et 6 heures et les 2/3 du total.

En admettant 150 litres comme débit journalier par habitant, le débit moyen horaire serait 6 litres 25, les débits maximum et minimum, environ 10 litres et 3 litres.

Les débits diurne (entre 6 heures et 18 heures) et nocturne (entre 18 heures et 6 heures) donnent respectivement 100 et 50 litres.

Non seulement le débit varie suivant les heures, mais aussi le degré de pollution d'un litre d'eau ; et ce degré est, en général, le plus élevé aux moments où le débit est le plus abondant (2).

On peut à titre de première approximation, admettre que

le

(4) A Cologne, d'après les jaugeages de 1901 le débit de 6 heures à 18 heures est les 59 % du débit total. A Leeds, ce taux est de 66%; à Birmingham de 59 %

(2) Ainsi à Cologne, les matières en suspension varient, d'après Steuernagel, de 56 mgr. par litre dans la nuit, à 314 mgr. entre midi et 18 heures. A Fribourg-en-Brisgau, les matières dissoutes varient de 30 mgr. par litre, entre 5 heures et 6 heures, à 250 mgr. entre 9 heures et 10 heures. Le total des matières dissoutes contenues dans les eaux d'égout pour 2 périodes de 3 heures est de :

51 kg. entre 5 heures et 8 heures.

260 kg. entre 8 heures et 11 heures.

De 6 heures à 18 heures (débit diurne) le total des matières dissoutes est de 770 kg. représentant 74 % du total de la journée; de 48 heures à 6 heures (débit nocturne) on compte 270 kg. de matières dissoutes représentant 26 % de ce total. A Colombus (Etats-Unis) le débit diurne fournit 70% du total des matières en suspension, 68°/。 du total des matières dissoutes.

débit diurne contiendra environ les 3/4 des matières polluantes de la journée de sorte que pour le total par habitant de 230 gr. par jour, on devrait tabler sur 170 gr. déversés entre 6 heures et 18 heures (débit diurne) et 60 gr. déversés entre 18 heures et 6 heures (débit nocturne).

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Débit des eaux de pluie et d'orage. Dimensions des égouts. Tout ce qui précède est relatif à l'afflux de temps sec. En cas de pluie ou d'orage, le débit envoyé au fleuve est accru dans des proportions considérables.

Les conditions dans lesquelles on devra rejeter tout ou partie de ce débit sans épuration varient beaucoup avec les dispositions adoptées dans l'établissement du réseau d'égouts (système unitaire ou séparatif), des décharges, des usines ou conduites de refoulement, et des stations d'épuration.

Suivant qu'il s'agit d'arrêter les dimensions des égouts, de fixer les points où se feront les décharges dans le fleuve ou de déterminer la puissance et le nombre des pompes, les diamètres des conduites de refoulement, le nombre d'appareils de décantation, l'étendue des lits bactériens ou des champs d'épandage, l'intensité et la durée des pluies à considérer comme données du problème varient.

Si on veut savoir quelle est la grandeur à donner aux égouts du système unitaire ou aux égouts pluviaux du système séparatif, il faudra, au moins dans la partie trop éloignée du fleuve pour qu'on puisse y rejeter l'eau lorsqu'elle devient trop abon-dante, être en mesure d'écouler la plus forte pluie sans que l'égout se remplisse complètement, avec une marge de sécurité pour être certain d'éviter la mise en pression. La donnée à considérer ici sera le débit q maximum par seconde et par hectare, tel qu'il résulte des observations locales sur les orages.

Dans la région parisienne on pourrait admettre, pour les égouts secondaires, une intensité maximum de 200 litresseconde-hectare (1); mais toute cette quantité d'eau ne par

(1) Par exemple la pluie d'intensité maximum de l'année 1910 a été pour Paris, celle du 47 juillet. L'intensité a été de 104 1.-s.-h. La durée a été rela

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