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pour tenir cette assemblée : le prélat lui accorda volontiers sa demande. L'assemblée étant finie, le comte de Foix, au lieu de rendre le palais à l'évêque, y mit une forte garnison, sous les ordres d'Arnaud d'Espagne sénéchal de Foix, qui mit une partie de ses troupes dans la tour de la cathédrale, fortifia cette église, la garnit d'artillerie, et s'empara des maisons des chanoines, qui interrompirent l'office divin. L'évêque de Beziers se donna divers mouvemens pour engager le comte de Foix à lui remettre sa maison épiscopale, et à laisser sa cathédrale en liberté mais ce fut toujours inutilement, parce que le comte prétendoit qu'il étoit nécessaire au service du roi, qu'il en demeurât saisi. Ce prélat s'adressa au pape et au roi, qui écrivirent fortement au comte, de même que l'archevêque de Reims chancelier de France, et l'archevêque de Narbonne. La lettre du roi, qui portoit injonction au comte de Foix de remettre le palais épiscopal de Beziers à l'évêque, avec la cathédrale, est datée de Chinon le 8. de Novembre de l'an 1428. Le pape écrivit aussi à Guillaume évêque de Laon principal conseiller du comte de Foix, pour l'engager à retirer ses troupes de ces lieux.

Pierre abbé de Saint Lucien de Beauvais et l'official de Beziers, grands vicaires de l'évêque de Beziers, et les députés du clergé et de la ville, munis de ces lettres, allerent trouver le comte à Mazeres le 24. de Décembre suivant; et après leur avoir donné audience, il leur remit sa réponse par écrit le 26. en présence du comte de Comminges son frere, et des évêques de Laon, de Lescar, de Pamiers, et de Tarbe. Il y déclare, que s'il avoit mis garnison dans le palais épiscopal et dans la cathédrale de Beziers, c'étoit pour des raisons d'état extrêmement pressantes, qui subsistoient encore, et qu'il ne pouvoit révėler; que si le roi, qui ignoroit ces raisons, les savoit, il ne demanderoit pas qu'on ôtât la garnison; mais qu'il écriroit à ce prince pour lui en faire part. Il marque à la fin, qu'il avoit appris que l'évêque de Beziers parloit de lui avec beaucoup de hauteur; et que, continuoit, il étoit assez puissant pour le chasser du païs, ainsi que tous ceux qui parloient de même comme les députés insistoient, le

s'il

comte de Foix se contenta de dire, qu'il donneroit ses ordres pour que l'office divin ne fût pas interrompu dans la cathédrale de Beziers, et qu'on cédât à l'évêque une partie de sa maison s'il vouloit y habiter. Cette affaire traîna en longueur, et les troupes du comte de Foix occupoient encore le palais épiscopal de Beziers à la fin du mois de Septembre de l'année suivante, lorsque Arnaud d'Espagne commandant de cette garnison, présenta à l'évêque quelques articles, que le comte exigeoit qu'il fit serment d'observer, avec les principaux officiers de Beziers, avant que de se retirer; entr'autres, de remettre sa maison épiscopale au comte toutes les fois qu'il en seroit requis. L'évêque répondit que sa fidelité ne pouvoit être suspecte, ayant prêté serment au roi, dans la chapelle du château d'Espali près le Puy, et depuis, lorsque ce prince l'avoit retenu pour son conseiller, tant és mains du chancelier de France qui étoit alors, qu'en la cour du parlement séant à Beziers; qu'il n'avoit jamais fait difficulté d'ouvrir ses maisons, places et forteresses et de les remettre aux officiers du roi, en quelque état qu'elles fussent, toutes les fois qu'il leur avoit plû, «<et mesmement et par spécial, à >> son trés-redoubté seigneur monseigneur le >>> comte de Foix lieutenant, etc. » mais que pour le serment proposé, il ne le feroit jamais, à cause qu'il étoit illicite et contraire à la liberté ecclesiastique. C'est ainsi que le comte de Foix tranchoit du souverain en Lan guedoc, et y faisoit valoir son autorité.

L.

Il tranche du souverain en Languedoc.

Il le fit encore dans les occasions suivantes. Le roi ayant disposé le 5. de May de cette année, en faveur du duc d'Alençon son neveu, du revenu pendant deux ans de la réve de la sénéchaussée de Beaucaire évaluée à douze mille écus d'or, pour payer sa rançon aux Anglois, le comte de Foix étant à Beziers le 12. d'Août, défendit d'exécuter les lettres de ce prince, jusqu'à ce qu'il les eût

1 Reg. 36. de la sén. de Nism.

vérifiées. Le roi avoit donné en effet cette réve pour l'année courante, à certains marchands, en payement de diverses sommes qu'ils lui avoient prêtées. D'ailleurs le roi avoit disposé du même droit en faveur de la reine de Sicile sa belle-mere, pour en jouir sa vie durant; et cette princesse ayant formé opposition au don du roi en faveur du duc d'Alençon, fut maintenue dans la possession de la rève. D'un autre côté le comte de Foix obligea 1 Helie, prévôt de l'église de Rieux, que le pape avoit nommé juge, commissaire et exécuteur apostolique dans le Languedoc et la Guienne, pour l'extirpation du schisme et de l'hérésie, à lui demander permission d'exécuter sa commission, et le comte la lui accorda par des lettres données à Toulouse le 20. de Décembre de l'an 1428. à condition qu'il agiroit de concert avec quelques jurisconsultes, qu'il

nomma.

LI.

Les états de la province assemblés à Carcassonne députent au roi pour le complimenter sur son sacre. Etats généraux de Sulli.

Le roi étant à Chinon le 21. d'Avril de l'an 1429. donna 2 une gratification au seigneur de la Roche son chambellan, pour avoir remis en sa main, par son commandement et ordonnance, quelques places du seigneur de saint Remesi en Vivarais, lequel y avoit mis des gens qui tenoient le parti des ennemis, et qui désoloient tout le païs. Il avoit résolu d'assembler devant lui cette année, aux environs de la Loire, les trois états de Languedoc mais l'heureuse levée du siège d'Orleans par les Anglois, et les succès qui l'accompagnerent, l'ayant mis en état de s'aller faire sacrer à Reims, étant en son host devant Troyes en Champagne le 8. de Juillet, il indiqua 3 cette assemblée à Carcassonne, pour la fin du mois d'Août, devant le comte de Foix son lieutenant dans le païs, avec ordre de demander aux états de la province la somme de trente mille livres pour la solde des troupes

Reg. 18. de la sén. de Toulous. 2 Tit. scell. de Gagn.

3 Reg. 18. de la sén. de Toul. et 36 de la sen. de Nismes. C. des sén. de la prov.

du comte, qu'il avoit appellé auprès de lui, avec un certain nombre de gens-d'armes et de trait.

Le comte de Foix tint les états de Languedoc à Carcassonne au tems marqué, et cette assemblée duroit encore le 17. de Septembre. Il permit alors aux états, à leur demande, de se rassembler dans la même ville le 13. d'Octobre suivant. Cette seconde assemblée nomma des députés ou ambassadeurs pour aller auprès du roi. Les gens des communes de la sénéchaussée de Beaucaire comparurent sans être munis de pouvoirs suffisans. Le comte de Foix ordonna le 10. de Novembre à ces communes de se rassembler incessamment à Nismes, pour aquiescer à ce qui avoit été conclu à Carcassonne par les communes des deux autres sénéchaussées.

Les députés de chaque ordre nommés par cette assemblée, eurent ordre d'aller à la cour complimenter le roi sur son sacre et son couronnement, qui avoit été fait à Reims au mois de Juin précédent. Ceux du Clergé furent l'archevêque de Toulouse et les vicaires de l'archevêque de Narbonne, et des évêques de Carcassonne et de Maguelonne. Le roi ordonna la levée d'un quart de décime sur le clergé de la province, pour les frais du voyage de ces députés, par des lettres données à Sulli en Tourraine le 13. de Mars de l'an 1429. (1430) Il avoit assemblé alors à Sulli les trois états de Languedoc; et il y a lieu de croire que les mêmes députés des trois ordres, qui avoient été nommés pour aller le complimenter sur son sacre, composerent cette assemblée, qui accorda au roi une ayde de deux cens mille francs, à cause de son sacre et de son couronnement. Le roi tint compte sur cette somme de celle de cinquante mille francs, qu'il avoit fait lever auparavant dans la province.

Durant le séjour du roi à Sulli, ce prince ordonna le 6. du mois de Mars aux interessés, de réparer incessamment le pont du Gard fort endommagé par les inondations; et il permite quelques jours après aux consuls

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de Gaillac en Albigeois, d'imposer pendant | louse occupées par les ennemis, que de vingt ans trente deniers sur chaque pipe de vin qui sortiroit de la ville, en considération de ce que les habitans avoient employé la somme de deux mille écus d'or, à acheter la huitième partie de la seigneurie de cette ville, et de ce qu'ils avoient fait vuider, à leurs dépens, les ennemis qui occupoient le château de Combefa en Albigeois. Les consuls de Gaillac avoient acheté en effet deux ans auparavant cette huitième partie de la seigneurie de leur ville, de Philippe de Landorre, fils et procureur de Rathier de Landorre chevalier, seigneur de Solmiech et vicomte de Cadars son père, et d'Eustache de Bruieres dame de Berenx, las Graisses et Montrosier, sa mère; et ils en avoient ensuite fait don au roi.

LII.

Le comte de Foix va joindre le roi, et pourvoit au gouvernement de la province.

Il paroît que le comte de Foix se trouva aux états de Languedoc assemblés à Sulli au mois de mars de l'an 1430. En effet le roi F'avoit appellé auprès de sa personne dès la fin de l'année précedente; et ce comte étoit 1 en armes à Montpellier le 8. de Décembre de l'an 1429. sur le point d'aller joindre incessamment le roi. Avant son départ, il pourvût à la défense et au gouvernement du Languedoc et de la Guienne, et nomma Jean, seigneur de Mauléon, et Bernard de Coarase, seigneur d'Andeo, pour capitaines généraux de la guerre dans ces provinces pendant son absence. Il fit cette nomination de l'avis de son conseil, auquel étoient le comte de Comminges son frere, les évêques de Laon et de Paris, François de Rebouz, et Pierre de Carnessa.

Le roi confirma 2 à Gergeau le 5. de May de l'an 1430. une ordonnance de ce comte, qui avoit continué de son propre mouvement les capitouls de Toulouse dans l'exercice de leur charge, à cause des soins qu'ils s'étoient donnés l'année précédente, tant au sujet de quelques places de la sénéchaussée de Tou

1 Reg. 18. de la sén. de Toul.

2 Ibid. reg 19.

plusieurs chevauchées de gens-d'armes. Le comte de Foix convoqua cependant à Beziers pour le 20. de May suivant, les états généraux de Languedoc, sans doute afin que les députés que la province avoit envoyés au roi pour le complimenter sur son sacre, y rendissent compte de leur commission, et pour répartir l'ayde qu'ils avoient accordée à ce prince aux états de Sulli. Il appella 1 entr'autres, à cette assemblée parmi ceux de la sénéchaussée de Toulouse, l'abbé de Grandselve, les consuls de Grenade, de Castel-sarrasin, de Gimont et de Beaumont; l'évêque de Lombez, le vicomte de Conserans, le seigneur de Terride, les consuls de Montrejeau de Riviere, Alzias de Rigaud seigneur de Tremoulet, Jacques Ysalguier seigneur d'Hauterive, Peyronnet Ysalguier seigneur d'Ayrouville, etc.

LIII.

Concile et archevêques de Narbonne. Etats à Beziers.

Pierre

Cette assemblée fut différée, à cause d'un concile provincial que les évêques de la province de Narbonne tinrent le 29. de May. Pierre évêque de Castres y présida 2 en qualité de vicaire général de François de Conzié archevêque de Narbonne, qui résidoit à Avignon, dont il étoit gouverneur pour le pape ct du comté Venaissin. Les évêques Guillaume de Béziers, Gaufrid de Carcassonne, de Lodève, Bertrand d'Usez et Jean d'Agde y assisterent en personne, et ceux de Maguelonne, Elne, Nismes, S. Pons et Alet par leurs envoyés. Le concile se tint dans la chapelle de la Magdelaine du palais archiepiscopal de Narbonne. Les évêques se plaignirent des entreprises que les officiers de l'archevêque de Narbonne, qui étoit absent, faisoient sur leur juridiction. Le pape Martin V. donna une bulle 3 en sa faveur en 1418. et déclara son église exempte des prétentions chimeriques de celles de Vienne et de Bourges pour la primatie. Ce prélat mourut à Avi

1 C. de la sén. de Toulouse.
2 Mart. anecd. tom. 4. p. 331.
3 Raynauld. ann. 1418. n. 33.

gnon en 1432. après sa mort, les papes don- | teaux; mais Raoul de Gaucourt gouverneur nerent l'archevêché de Narbonne en commande pendant quelques années; en enfin Jean d'Harcourt qui avoit été successivement évêque d'Amiens et de Tournay, y fut nommé en 1436. On abrégea la tenue du concile de Narbonne, parce que les évêques furent obligés de partir incessamment pour les états généraux de Languedoc, que le comte de Foix avoit convoqués devant lui à Beziers.

LIV.

Nouvelles courses des routiers et des Bourguignons dans la province.

Nous ignorons ce qui se passa à cette assemblée; nous savons seulement que le comte de Foix ordonna 1 à Beziers le 6. de Juin à toutes les milices de la province, de courir sus à un grand nombre de brigands qui la désoloient. Jean Valette, Guillot, Odon de Riviere, Pierre Seure et divers autres chefs de routiers s'étoient étendus 2 dès le mois de Janvier, dans les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne, et s'étoient emparés du château de Cabrieres auprès de Pezenas, d'où ils faisoient des courses continuelles jusqu'à Montpellier, malgré les soins que les seigneurs de Mauleon et de Coarasse, qui commandoient dans le païs sous les ordres du comte de Foix, se donnerent pour les réprimer. D'un autre côté Rodigo de Villandraut, à la tête d'un autre corps de routiers, courut le Velai et le Gevaudan aux mois de Juin et de Juillet, et commit partout une infinité de désordres. Le Vivarais étoit aussi dans la désolation, soit par les différends des seigneurs de la Roche et de Saint Remesi, qui continuoient de se faire la guerre, quoique le roi le leur eût defendu, soit par la guerre que Louis de Châlon prince d'Orange, partisan du duc de Bourgogne, porta sur les frontieres 3 de ce païs au mois de May suivant. Ce prince entra en Languedoc du côté du Rhône avec douze cens hommes et soumit divers châ

1 Reg. 37. de la sén. de Nism.

2 C. et reg. des sén. de la prov.

3 Histoire de Charles VII. an. 1430. - Monstrelet an. 1430.

du Dauphiné l'ayant poursuivi, et ayant repris sur lui le lieu de Colombier dans le Vivarais, le défit entiérement aux environs d'Anton sur le Rhône. Enfin les Anglois ou leurs partisans occupoient toujours diverses places dans la sénéchaussée de Toulouse, ct ils s'y étoient tellement fortifiés, qu'ils mirent une grande partie du païs à contribution et obligerent plusieurs villes à traiter avec

eux.

1

La guerre que le roi continuoit en France avec succès contre le roi d'Angleterre, ne permit pas à la noblesse de la province de s'employer à chasser les routiers, parce que ce prince, qui avoit besoin d'un prompt secours, la manda le 7. de Juin de cette année, pour être à l'armée contre les Anglois le premier d'Août suivant. Il falloit d'ailleurs garnir les frontières de Guienne; et c'est dans cette vue que le comte de Foix lieutenant dans la province, étant à Mazeres le 18. du mois d'Août, retint Raymond Aymeri scigneur de Basilhac sénéchal de Carcassonne, pour servir en Agenois avec soixante hommes-d'armes et vingt hommes de trait de sa compagnie. Ce comte, par des lettres datées du même lieu de Mazeres le 2. de Septembre, défendit 2 la sortie des grains hors de la sénéchaussée de Beaucaire, à cause de la disette; et il cassa de son autorité, étant encore à Mazeres le 29. de Décembre suivant, les pâtis ou souffrances de guerre conclus entre les Anglois de la sénéchaussée de Toulouse, et plusieurs villes du païs, comme ayant été faits sans le consentement du roi et le sien.

LV.

Les états de Languedoc tienuent diverses assemblées sans la permission du comte de Foix.

Ces désordres, auxquels le comte de Foix ne remédioit peut-être pas comme il auroit pû, et quelques autres motifs que nous ignorons, engagerent 3 le clergé et la noblesse de

1 Tit. scell. de Gagn.

2 Reg. 37. de la sén. de Beauc.

3 Portef. de Bal. décimes. n. 28. C. des sén. de la prov.

la province, à s'assembler sans sa participation à Cabestan au diocèse de Narbonne, au commencement de Décembre. Pierre abbé de S. Pierre de Caunes, en qualité de vicaire général de François archevêque de Narbonne, qui étoit absent, présida à cette assemblée, dans laquelle on résolut de faire une députation solemnelle au roi, pour lui porter leurs résolutions et leurs plaintes. L'évêque de Carcassonne fut député par l'état ecclésiastique, et on imposa la somme de cinq cens soixante écus d'or sur le clergé des neuf diocèses de la province de Narbonne, pour les frais de son voyage. Le clergé, la noblesse et le tiers-état de la province firent encore quelques autres assemblées qui donnerent de l'ombrage au comte de Foix, ce qu'on voit par des lettres qu'il donna à Mazeres le 10 de Janvier de l'an 1430. (1431.) « en son con>> seil, présent le comte de Comminges son >> frere, l'évêque de Pamiers, les juges-Mages >> de Toulouse et de Carcassonne, etc. » Il marque, «<< qu'ayant appris que plusieurs >> prélats, barons, gentilshommes, et gens >> du tiers état de la province avoient tenu » diverses assemblées, sans la permission du >>> roi et la sienne, et se disposoient à en tenir » d'autres, il leur défend de s'assembler da»vantage sans sa permission et celle du roi, >> et enjoint aux sénéchaux de Toulouse, >> Carcassonne et Beaucaire d'y tenir la >> main. » Il se plaignit en même tems aux trois sénéchaux de ces assemblées; et sur ce qu'on lui avoit rapporté qu'on y avoit résolu de se mettre bien-tôt en armes, et de s'assembler dans la sénéchaussée de Toulouse, il ordonna en particulier au sénéchal de cette ville, de l'empêcher, de l'informer des assemblées précédentes, et de punir les coupables.

1

LVI.

Les routiers continuent leurs courses.

| Carcassonne et de Beaucaire, et le reste de la province, au nombre de cinq à six mille hommes-d'armes. Le comte de Foix donna commission de les réprimer à Jean de Mauleon chevalier, chambellan du roi, qu'il établit de son autorité lieutenant et capitaine général en Languedoc. Le seigneur de Mauleon se rendit à Revel, et là il ordonna le 14. de Mars au sénéchal de Toulouse, «‹ de la part » du roi, de par le très puissant prince mon» seigneur le comte de Foix et de Bigorre », et de sa part, d'assembler incessamment le ban et l'arriere-ban de la sénéchaussée, et après s'être mis à la tête de ses troupes, de venir le joindre en Albigeois dans quatre jours, pour combattre les brigands, qui se disoient du parti du roi d'Angleterre et du duc de Bourgogne. Le seigneur de S. Remesi en Vivarais, qui avoit embrassé le même parti, pour se soûtenir contre le seigneur de la Roche son ennemi, avoit introduit des troupes. Angloises et Bourguignones dans ses châteaux. Le seigneur de la Roche, ayant reçu commission du roi de soumettre ces places, il y réussit, et le roi lui donna 1 le 8. de Février de cette année, en reconnoissance, mille francs de gratification, sur l'ayde de deux cens mille francs, à lui accordée « par >>> les gens des trois états du pays de Langue» doc n'agueres assemblées en la ville de » Sulli. » Le comte de Foix ne put d'abord se mettre à la tête des milices de la province, pour agir contre les routiers qui la désoloient, parce qu'il fut obligé de se rendre sur les frontieres d'Aragon, où il cut 2 une conférence le 9. de May avec les envoyés du roi d'Aragon, et ils promirent de se livrer réciproquement tous les malfaiteurs qui passeroient d'un païs à l'autre. Il résolut ensuite de marcher contre les brigands qui s'étoient répandus dans le Languedoc et qui y faisoient tous les jours de nouveaux progrès. Dans ce dessein 3, il convoqua étant à Mazeres le 26. de Juin, toutes les milices de la province, et se ren

Cependant les routiers continuoient 2 de dit quelques jours après à Beziers, où il avoit

faire des courses dans les sénéchaussées de

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assemblé les états généraux de la province.

Tit. scell. de Gagn.

2 Ch. de Foix, caisse 3.

3 Reg. 19. de la sén. de Toul.

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