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rencontra la côte à l'est du cap Matifoux, au moment où l'estime le placait au milieu de la baie d'Alger. 11 était déjà entouré de rochers quand on aperçut la terre; de plus, ce pesant navire n'obéit pas assez vite à sa machine et ne put arrêter sa course. Il est donc alle toucher sur des rochers dont les pointes ont pénétré dans la coque en trois endroits differents. Les passagers, au nombre de trois cents, ont été mis à terre, et l'équipage a commencé les travaux pour essayer de renflouer le navire. Uu canot, expédié à Alger en toute hâte, a apporté cette fâcheuse nouvelle à onze heures du soir. Le contre-amiral, commandant la marine, a immédiatement donné des ordres pour que de prompts secours fussent portés au Sphinx Le Caméléon est parti dans la nuit du dimanche au lundi, et le lundi matin la Chimère, pourvue de nombreux apparaux, pompes, futailles vides, etc., est partie ensuite. Ces efforts ont été infructueux, le navire n'a pu être sauvé.

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Les fêtes en l'honne::r de l'anniversaire de la révolution de Juillet, que l'on pouvait croire tombées dans l'oubli, se sont ranimées, cette année, plus brillantes que jamais. Le temps, qui avait d'abord paru menaçant, s'est éclairci vers le milieu de la journée Ja population s'est portée alors vers l'esplanade des Invalides et vers les Champs-Elysées, que bordaient des boutiques et des parades en plein vent. La foule était immense. Il était curieux de voir ces théâtres forains se développer autour de l'obélisque de Luxor, qui a été témoin des pompes de Sésostris. Jusqu'à la nuit, la fête n'avait pas présenté de caractère re

marquable; mais, vers huit heures du soir, au moment où le concert retentissait dans le jardin des Tuileries, une immense illumination a commencé à courir depuis la place de la Concorde jusqu'à la barrière de l'Etoile, Il est difficile de donner une idée de cette architecture de feu qui s'est allumée comme par enchantement. Des arcades surmontées d'une trise en verres de couleur, et interrompues par des portiques étincelants, ont relié bientôt sur ni espace con idérable les ailes de l'édifice magique aux illuminations de la place. L'admiration de la foule s'est exprimée par un mouvement general. L'illumination était encore incomplète, 1 rsque les premières tusées du feu d'artifice se sont montrées au-dessus des arbres des ChampsElysées. Un bouquet de bombes tricofores a rappele cet arc-en-ciel de la liberté qui est resté comme une des figures classiques de la révolution de Juillet. Des que la dernière fusée se fut éteinte, la foule s'est portée vers la grande allée des Champs Elysées, qui avait achevé de dessiner ses lignes de feu le spectacle était imposant et féerique. La population était concentrée sur la place de la Concorde et du jardin des Tuileries, d'où l'on découvrait tous les points de vue de la ville illuminée.

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Prix d'histoire, M. Neumann, professeur d'histoire à l'Académie de Munich.- Prix de numismatique, M. Akermann; médaille très-honorable, M. Friedigender; mention honorabie, M. de Witte. - Antiquités de France: 1re médaille, M. Cauyin; 2, M. Buchon; 3, M. Guessard; 4e, MM. Bernhard et Thomas; mentions très-bonorables, MM. Roger, Doublet de Boisthebault, Lemaistre, Bando!; mentions et rappels, MM. Chaillou des Barres, Ludovic Labaune, l'abbé Giraud, Robert, Alberi du Boys, Gallois. - Prix Gobert: 1 prix, M. Jules de Pétigny; 2o, M. Monteil.-Prix ordinaire à décerner en 1847 : L'histoire de l'étude de la langue grecque dans l'occident de l'Europe, depuis la nu du ve siecle jusqu'à celle du xiye.

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Aujourd'hui, à onze heures et demie du matin, au moment où les forçats quittaient leurs travaux, le feu s'est manifesté à la fois sur plusieurs points du grand hangar du nord. Le vent soufflait à l'est avec force, et en quel ques minutes la flamme s'est propagée d'un bout à l'autre des deux hangars principaux.

Accouru au premier signal de ce désastre, M. le vice-amiral Baudin, préfet maritime, dirigea d'abord les secours de manière à sauver la scierie à vapeur et le magasin qui en dépend. Il importait d'autant plus de préserver ce précieux atelier, que, si les flammes l'eussent atteint, elles auraient pu gagner le groupe des cinq vaisseaux sur les cales au nord du chantier.

Tous les efforts ont ensuite été employés à sauver une partie des piles de bois séparées des hangars, et à empêcher que le feu ne se propageât du côté nord du canal du Mourillon.

Pendant ce temps, les précautions nécessaires étaient prises dans l'arsenal, et les forçats renfermés; aucun ne s'est trouvé manquer à l'appel.

A huit heures du soir, on était maitre du feu sur tous les points; toutefois les pompes à incendie ont contirué à jouer toute la nuit. Le 3 au matin, l'incendie était complétement éteint.

M. le contre-amiral Parceval, commandant l'escadre d'évolution mouillée aux îles d'Hyères, s'est empressé de fournir son contingent de secours, et avant la nuit, le vaisseau le Triton et la frégate à vapeur le Descartes ont amené une partie des pompes à incendie de l'escadre et un renfort de 1500 marins.

Une quarantaine d'hommes ont été blessés, mais légèrement pour la plupart; un seul a péri.

Les soldats des 36o et 43o régiments de ligne, composant la garnison, mis à la disposition du vice-amiral préfet maritime par le maréchal de camp commandant le département, ont rivalisé de zèle et d'efforts avec les marins, les troupes de marine et les ouvriers de l'arsenal, pour sauver des flammes tout ce qu'il était possible de préserver.

Nul effort humain ne pouvait lutter contre les flammes de cet incendie qui, à peine commencé, atteignait déjà des proportions gigantesques.

Nul pinceau ne pourra jamais rendre le deuil, l'effroi, ia consternation, le dévouement de la population entière, qui venait offrir, avec une abnégation héroïque, ses bras et des secours de toute espèce aux chefs des corps maritimes et militaires campés autour de ce volcan.

La population frémissait à l'idée d'une explosion des poudrières; mais le feu coinmençait à peine, que le général Galinier avait déjà fait vider la poudrière du fort Lamalgue.

Heureusement le vent, quoique assez fort, dirigeait les flammes du côté où eles trouvaient moins d'aliment à leur fureur. Cependant le feu se rapprochait de la scierie, et tous les moyens furent mis en jeu pour préserver cet établissement qui a coûté des sommes énormes. On y est parvenu; mais que de fatigues, que de courage, que d'abnégation!" Officiers, soldats, matelots, ouvriers, enfants de Toulon, tous rivalisaient de zèle. L'ardeur du foyer était si intense que l'on revenait suffoqué, les yeux sanglants, hors des orbites. après quelques instants de travail.

La faim, la soif dévoraient les ouvriers. Les femmes, au milieu du chaos des bois embrasés, des pompes, de la foule, des poutres qui jonchaient le sol, transportaient du pain, du vin et de l'eau aux travailleurs. Nul danger ne les arrêtait, leur dévouement était sublime; chacun, du reste, contribuait de sa bourse.

Toute la ligne des chantiers de bois était embrasée, la charpente des toitures s'écroulait, quoiqu'elle fût en fer. Les habitants du faubourg du Mourillon déménageaient leurs maisons, de peur de les voir s'enflammer, tant la chaleur était forte.

M. l'amiral Baudin expédia immédiatement la frégate à vapeur le Descartes pour aller chercher sur l'escadre d'évolution, aux îles d'Hyères, six cents hommes et des pompes. Le Descartes était de retour à neuf heures du soir, et ce renfort vint fort à propos soulager pour la nuit ceux qui travaillaient avec tant d'ardeur depuis le matin.

D'après des renseignements qui

émanent d'une source certaine, le nombre des blessés est environ de cent, dont neuf assez grièvement.

Le Mourillon est un second arsenal que la marine a fait construire à l'est de la ville, au pied de la presqu'ile Lamalgue, sur le rivage et en face de la petite rade. Il est altenant, d'un côté, aux nouvelles cales où se trouvent des vaisseaux en construction, de l'autre côté aux maisons et autres bâtiments du nouveau port marchand.

Dans cet arsenal, sous de grands hangars, étaient déposées d'énormes pièces de bois de construction formant l'approvisionnement de la marine.

Des circonstances non expliquées au moment où l'événement venait de s'accomplir avaient d'abord donné lieu de penser qu'il avait été produit par la malveillance. Jusqu'à présent des investigations actives et dirigées avec le plus grand soin n'ont fourni aucune preuve à l'appui de cette opinion. Les recherches continuent; mais il est permis de croire que le feu, ayant pris naissance sur un seul point par un de ces accidents qui échappent à toute surveillance, a pu, animé par l'action du vent, être rapidement propagé par la toiture sur toute la longueur des deux hangars très-rapprochés l'un de l'autre.

Le dommage que le département de la marine a éprouvé par ce terrible événement comprend la perte de bois et d'autres matières contenues sous les hangars, et celle des hangars euxmêmes.

Un état dressé au port de Toulon, et dont les éléments, établis avec le plus grand soin, méritent toute confiance, porte la valeur des bois consu2,042,957 fr.

més à

Il y avait, en outre, sous les hangars, 1333 caisses à eau en tôle, qui ont été atteintes par le feu; 886 de ces caisses pourront être remises en état de service, moyennant des réparations qui ont été évaluées à. 56,610 fr.

Les 447 au

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tres, qui ont

été compléte

A reporter. 56,610

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Un monument colossal a été élevé en cette occasion à Erlangen. Sur un immense piédestal, le Mein et le Danube, sculptures de Schwanthaler, se donnent la main et mêlent leurs eaux.

On lit au bas cette inscription: Donau und Main fur Schiffahrt verbunden! Ein Werk von Karl dem grossen ersucht, durch Ludwig 1, König von Bayern, neu begonnen und vollendet (Le Mein et le Danube unis pour la navigation, entreprise essayée par Charlemagne, recommencée et achevée par Louis ler, roi de Bavière).

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8 septembre. FRANCE. EU. Visite de la reine de la GrandeBretagne.

Ce matin, 8 septembre, à sept heu2,042,957 fr res, quelques coups de canon tirés

dans le lointain ont signalé le yacht 8 septembre.- BAVIERE. MUNICH.

royal Victoria and Albert. A sept heures et demie, le Roi, la famille royale, les ministres des affaires étrangeres et de l'instruction publique, et les personnes de la suite de LL. MM., sont montés en voiture et se sont dirigés sur le Tréport, en passant par les routes nouvelles que le Roi a fait faire dans le parc.

Arrivés au Treport, le Roi et sa suite sont montés dans trois canots, et sont allés rejoindre le Var, qui se trouvait en rade avec le Pluton et le Caïman.

Le Var s'est mis en marche audevant de la reine d'Angleterre. Le Caiman et le Pluton, pavoisés et matelois sur vergues, ont salué le Roi à son passage. L'escadrille anglaise s'avançait rapidement par un temps magnifique.

A neuf heures moins un quart, le Roi est descendu du Var, est monté dans le canot royal et a abordé le yacht de la reine, où il est monté et où il a été reçu par la reine et par le prince Albert.

La reine est descendue ensuite avec le Roi, le prince Albert, le prince de Joinville, le prince Auguste de SaxeCobourg-Gotha et M. Guizot, dans le canot du Roi.

LL. MM. ont gagné la plage du Tréport, où la Reine et la famille royale les attendaient avec toutes les Voitures de la cour.

Le cortège s'est mis immédiatement en marche, et il est arrivé à Eu à 9 heures et demie, au milieu des acclamations de la p. pulation accourue sur son passage.

La reine d'Angleterre, accompagnee de LL. MM. et de la famille Toyale, a visité la galerie Victoria, et s'est retirée ensuite dans ses appartements.

La reine a trouvé dans le cabinet qu'elle occupait lors de son précédent voyage, il y a deux ans, les portraits en pied de son père et de sa mère, qui y avaient été placés par les ordres du Roi, ainsi que deux charmantes aquarelles représentant son couronnement. Le portrait du duc de Kent est de sir William Picci, peintre anglais du dernier siècle, et celui de la duchesse de Kent, de M. Winterhalter, fait en 1833. La reine a paru extrêmement touchée.

Inauguration de ia basilique de Saint-Louis.

Aujourd'hui, a été inaugurée la superbe basilique de Saint-Louis, qui a été construite à la place Saint-Louis de notre capitale.

Cette basilique, bâtie dans le style de celles d'Italie, se distingue par le nombre prodigieux de sculptures et de peintures à l'huile, à fresque et sur verre, qui la décorent, et qui ont été exécutées par les plus célèbres artistes allemands de noire époque, tels que Danecker, Rauch, Schadou, Schwanthaler, Cornelius, Overbeck, Lessing, Quagligo, Bendemann, Gaertner, Bimmerinann, etc.

Aprés l'inauguration, qui a été faite par M. l'archevêque de Munich, ce prélat a donné lecture des lettres patentes par lesquelles S. M. érige la basilique de Saint-Louis en paroisse de la maison royale et en église de l'université de Munich, ordonnant que joutes les fêtes religieuses de cet établissement et toutes les messes qui précédent ordinairement les solennités anniversaires y seront célébrées.

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La nouvelle bourse d'Amsterdam a été inaugurée aujourd'hui. Le roi et les princes d'Orange et Alexandre bonoraient certe solennité de leur présence.

L'édifice a 78 mètres de longueur sur 39 et demi de largeur à l'extérieur, et toute la surface est de 2,833 metres carrés, dont 2,043 sont couverts.

La première pierre fut posée le 29 mars 1842.

Le nombre des pavillons qui décorent l'édifice est de 59. Au milieu, se trouve celui de la ville d'Amsterdam, entouré de ceux des huit autres provinces; à droite et à gauche, les drapeaux d'Orange sont entourés de pavillons aux couleurs russes et prussiennes. Le pavillon national, celui de Batavia, de Wurtemberg, de France, d'Angleterre et d'Autriche, sont placés autour de deux drapeaux aux couleurs nationales et de dent autres aux couleurs d'Orange. Au. dessus des galeries, flotteut les pa.

villons de toutes les puissances ayant des consuls résidant à Amsterdam, à savoir les Etats-Unis, la Baviere, le Brésil, la ville de Brême, Lubeck, l'Angleterre, le Danemark, lá ville libre de Francfort, la France, la Belgique, la Grèce, Hambourg, le Hanovre, les Hesses grand'ducale et électorale, les Etats du Saint-Siége, la Suisse, la Russie, le grand-duché de Luxembourg, le Mecklenbourg, le Nassau, l'Oldenbourg, l'Autriche, la Prusse, le Portugal, la Sardaigne, les Deux-Siciles, la Saxe, Saxe-Weimar et Gotha, l'Espagne, le Texas, le Wurtemberg, la Suède, la Norvége et la Turquie.

11 septembre. FRANCE. Accident sur le chemin de fer de Saint-Etienne.

Un événement très-grave est arrivé aujourd'hui, à sept heurs du matin, sur le chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon. La locomotive no 31, attelée à un train de wagons de marchandises, après avoir stationné un moment au Moulin-Perrot, près SaintEtienne, pour y déposer un wagon, venait de se remettre en mouvement. Deux autres locomotives, nos 35 et 37, accrochées ensemble et descendant sans charge sur l'autre voie. voulurent s'arrêter auprès du no 31. A ce moment méine, la chaudière de cette dernière machine éclata, et ses flancs déchirés longitudinalement s'abattirent avec fracas sur le tender du n° 37. Chacune des trois machines était montée par trois hommes, un mécanicien, un chauffeur et un aide. Les sieurs Limone, chauffeur, et Michon, aide du no 37, furent projetés morts contre le talus de la tranchée. Le mécanicien Perrin ne fut pas projeté, mais il reçut une blessure grave à l'épaule. Parmi les hommes attachés aux deux autres machines, le mécanicien Deville et l'aide Esparon, du no 31, ont seuls été légèrement contusionnés.

Les secours les plus prompts ont été donnés aux blessés. Le mécanicien Perrin a été porté immediatement dans la maison d'un cantonnier, où le médecin de la compagnie lui a amputé une partie de la main; malgré la gravité de sa blessure, on pense qu'elle ne sera pas mortelle. Les deux

autres blessés ont pu revenir immediatement à Rive-de-Gier. La chaudière qui a éclaté a brisé tout son mécanisme, et la réaction de la vapeur a plié et rompu les essieux de son chassis; ses tuyaux de communication avec le tender ont été rompus, et une partie du te der du no 37 a été défoncée. Le no 35 n'a rien éprouvé

Ces trois machines, construites à quatre cylindres, pour le service des marchandises, dans le nouveau système de M. Verpilieux, appartenaient à cet entrepreneur. L'examen des parties avariées a été fait pa» M. l'ingénieur des mines, et a établi que la chaudière du n° 31, construite en tòle extrêmement nerveuse, avait une épaisseur de neuf millimetres. Cette chaudière avait été éprouvée à double pression, il y a quinze jours, par les agents de l'administration des mines, et elle était pourvue de tous les appareils de sûreté exigés par les réglements.

On ne sait encore à quoi attribuer cette explosion Le tender avait été rempli au château d'eau de SaintChamond, distant seulement de sept kilomètres. On ne peut expliquer ce fait qu'en admettant que, l'alimentation ayant cessé pendant l'arrêt et ayant déterminé un abaissement dans le niveau, l'injection d'une nouvelle quantité d'eau au moment de la mise en marche aura pu determiner l'explosion.

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L'ouverture du congrès des savants italiens a eu lieu aujourd'hui. Il était présidé par S. Exc. don Nicolo SanAngelo, ministre de l'intérieur.

22 septembre. - FRANCE. ALGÉRIE - Combat de Sidi-Brahim.

Le lieutenant-colonel de Montagnac, du 15e léger, avait été prévenu, le 21 septembre, par un chef indigène. Molei-Cheikh, homme dans lequel il avait toute confiance, que 200 hommes commandés par Abd-el-Kader en personne allaient venir pour eplever un douar voisin L'heure et le lieu lui étaient si formellement désignés, qu'il n'y avait pas d'hésitation possible. Il part donc avec trois compa

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