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national ou étranger, contre lequel ne s'élèverait aucune cause d'incapacité légale.

Les dépôts exigés auraient lieu dans les opérations d'effets publics, et les agents devraient fournir les cautionnements ordinaires (voy. la loi aux Documents historiques, à la date du 20 juin).

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ment.

Arrestation de plusieurs

Condamnations et commutations de

Sensation produite par cet événe

Conspiration de Vittoria. — Troubles dans le cercle de Barcelone

à l'occasion de la quinta. — Loi sur la presse.

--

Tribunal spécial destiné à remplacer le jury. Fautes du ministère Narvaez. Destitution du baron de Meer.-Menées carlistes dans les provinces basques. Troubles à Madrid. Procès Cortina-Madoz. - Abdication de don Carlos. Proclamation du comte de Montemolin. —- Mariage de la reine Christine avec le duc de Rianzarès.

ESPAGNE (SUITE).

La révolte qui, à la fin de l'année dernière, avait relevé la tête à Logroño et à Huesca, avait été étouffée, et il ne restait plus qu'à faire justice des coupables. Le plus important de tous, Zurbano, se cachait encore dans les montagnes. Son fils, Benito Zurbano, avait déjà été pris et fusillé. Déjà aussi avaient été arrêtés à San-Millian de la Cogulla, le capitaine d'infanterie don Jose Baltanas, secrétaire de Zurbano, le sous-lieutenant don Santiago Martinez, et le lieutenant de cavalerie don Feliciano Zurbano, fils aîné du chef de l'insurrection. A Lambreras, le lieutenant don Antonio San-Gil y Heredia avait opéré l'arrestation de don Francisco Herbias, le principal meneur d'Ezcaray, et don Pedro Lucas Iturralde. Les plus importants d'entre eux furent passés par les armes.

Il restait encore à juger M. de Gamboa, le général Iturbe. D'un autre côté, une société secrète, formée dans le but de renverser le gouvernement actuel, de proclamer une junte centrale et de replacer Espartero à la tête des affaires, avait été découverte Trente-cinq personnes étaient compromises dans cette affaire; vingt-trois avaient été arrêtées, parmi lesquelles on remarquait le colonel Rengifo, don Manuel Arilla, don

Pedro Garcia, don Gabriel Talaveira, le colonel Gandara, Alonso Cordero.

Trois d'entre eux furent condamnés à mort par le conseil de guerre, le colonel Rengifo, don Manuel Arilla et Pedro Garcia. Mais une adresse ayant été signée par les rédacteurs de journaux de toutes nuances, la reine commua la peine de mort en celle qui la précède immédiatement.

Dans les premiers jours de l'année vint se terminer le drame de la dernière insurrection. Zurbano fugitif errait dans les montagnes lorsque, le 20, le commandant Mateo parvint à le saisir dans une grange de Ortigosa de Lomeros. Cayo Muro, qui était avec Zurbano, voulut fuir. Blessé par un coup de feu, il se tua d'un coup de pistolet.

Zurbano fut fusillé. Sur le lieu mème de son exécution, cet homme intrépide harangua les soldats, et leur recommanda de ne jamais s'écarter de leur devoir et de ne pas manquer à la discipline militaire. Quelque temps après l'exécution arriva à Logroño un courrier portant l'amnistie de la reine Isabelle. C'était là le prélude d'un acte honorable et approuvé par tous les partis, l'amnistie accordée à presque tous ceux qui avaient trempé dans l'insurrection.

Mais la mort de Zurbano avait excité les colères, et provoqué les violences du parti progressiste. Les journaux de l'opposition ouvrirent une souscription pour faire à Zurbano de magnifiques funérailles. D'abord le gouvernement laissa faire. Mais plus tard, averti que le parti progressiste préparait à cette occasion une démonstration politique de nature à troubler l'ordre, il déclara s'opposer formellement à la cérémonie projetée.

A cette nouvelle, le désappointement et le dépit furent grands dans l'opposition. El Espectador publia, sous le titre de Zurbano, un article où la vie privée des ministres était l'objet des attaques les plus violentes. Le scandale de ces personnalités fut tel, que tous les membres du cabinet en masse, laissant de côté leur caractère officiel, intentèrent, comme simples particuliers, à l'Espectador un procès en diffamation.

Le 17 février, une conspiration nouvelle fut découverte à Vittoria par le général Urbistondo, gouverneur en l'absence du général don Jose de la Concha. Attribuée d'abord aux partisans d'Espartero, cette conspiration parut ensuite dirigée par les intrigues des absolutistes, qui, quelques jours après, organisėrent à Valence un mouvement aussitôt réprimé.

A ces nouvelles, don Jose de la Concha partit en toute hâte à la tête de toute la cavalerie disponible, et d'un bataillon d'infanterie du régiment de la reine. Déjà une junte centrale était établie à Barcelone avec des ramifications dans toutes les villes un peu importantes de la principauté, à Berga, à Figuières.

Au commencement de juillet, des troubles éclatèrent dans plusieurs petites villes du cercle de Barcelone à l'occasion de la quinta ou levée d'un homme sur cinq.

Jusqu'à ce jour Barcelone et son district n'étaient point soumis à cette réquisition comme les autres provinces de l'Espagne. Une contribution particulière était versée par les habitants dans la caisse des municipalités, et les autorités municipales se chargeaient ou de fournir au gouvernement le nombre d'hommes requis, ou de payer une somme fixe pour en tenir lieu. Mais le système constitutionnel ne comportant pas ces inégalités entre les provinces d'un même État, le gouvernement refusa de reconnaître plus longtemps le privilége de la Catalogne, et il transmit au capitaine général Concha des ordres pour que le tirage général du recrutement se fit cette année à Barcelone et dans tout le pays comme dans le reste de l'Espagne.

Le jour même désigné pour le tirage des recrues, la résistance éclata sur plusieurs points à la fois dans la banlieue de Barcelone, à Molins - de- Rey, à San-Andrès, à Sabadell, à Tarassa, à Badalona, à Esparraguera, à Colders et à SapFelice de Penon. A Badalona, les listes du tirage furent brûlées et deux agents de la force publique tués; à Tarassa, l'alcade fut assassiné; à San-Andrès, les habitants dispersè

rent les autorités à coups de fusil; à Molins-de-Rey, à la suite d'une révolte de même nature, le peuple arrêta la 'poste, les diligences publiques et les courriers. Cette petite ville étant située sur la grande route de Barcelone à Madrid par Saragosse, toutes les communications se trouvèrent un moment interrompues.

Bien plus, à Sabadell, à cinq lieues seulement de Barcelone, des progressistes exaltés, profitant de l'irritation populaire, cherchèrent à installer une junte centrale au nom d'Espartero, et formèrent un rassemblement de deux mille hommes armés.

Ces nouvelles ayant été rapidement transmises à Barcelone, le capitaine général Concha se mit en marche le jour même, en toute hâte, à la tète d'une colonne d'infanterie et de cavalerie appuyée de quelques pièces de canon. Les insurgés furent débusqués de Sabadell, où ils perdirent vingt-cinq hommes tués et un assez grand nombre de prisonniers. Le général les poursuivit jusqu'à Tarassa, et de là ils s'échappèrent dans la montagne.

A Barcelone, où se trouvaient encore les deux reines et une partie du ministère, la tranquillité n'avait pas été troublée. Mais il avait fallu pour cela employer des moyens énergiques. Plusieurs jours à l'avance, le général Concha avait pris des dispositions militaires propres à prévenir tout mouvement de révolte le jour du tirage. De forts piquets d'infanterie occupaient les principales églises et les édifices qui avaient servi de citadelles aux insurrections précédentes; une batterie d'artillerie stationnait sur la place de la Constitution, et toutes les troupes de la nombreuse garnison de Barcelone avaient leurs postes indiqués et leurs mouvements tracés en cas d'événements.

La modération dont fit preuve le gouvernement espagnol en cette occasion, en accordant l'amnistie à tous les insurgés qui rentreraient dans leurs foyers dans le délai de trois jours, produisit le meilleur effet. Les prisonniers arrêtés à San

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