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trats fidèles. Les mêmes voix qui, pendant quinze années, ont disputé les victimes politiques à dos accusations passionnées, devenues les organes légaux du pouvoir royal, vont se e faire entendre pour proclamer lis maximes libérales du nouveau gouvernement

Votre règne commence une ère nouvelle, une ère de sincérité, de droiture et de bonne foi, où le Peuple et le Pooi, unis par

un mome

contrat, et pareillement résolus à en observer. fidelememt toutes les conditions, ont fondé leur alliance sur la plus solide de toutes les bases, L'Ordre public et la Liberté.

SIRE, J'ai l'honneur de renouveler à VOTRE MAJESTÉ l'hommage sincère de mon profond respect et de mon inébranlable fidélité.

Dupin amé.

Paris, ce 15 août 1830.

PRÉFACE.

J'ai voulu profiter de l'année où j'étais Bátonnier de l'Ordre des Avocats, pour donner cette nouvelle édition. J'ai été invité à terminer ce travail entrepris depuis long-temps, par l'espèce de loisir que m'a procuré la prorogation des Chambres après notre Adresse; n'ayant eu, dans cet intervalle, à m'occuper, ni des affaires privées dont j'avais évité de me charger en vue des affaires publiques, ni de celles-ci, puisqu'elles se trouvaient ajournées.

Déjà l'édition que j'ai publiée en 1818 était double de la précédente. J'ai encore augmenté celle-ci, et je me suis efforcé de la rendre complète, afin qu'elle devînt, pour ainsi dire, le Code de la profession d'Avocat.

J'y ai fait entrer tout ce qui intéresse notre histoire, nos études, nos usages et nos maximes; voulant, après bientôt trente ans d'exercice de ma Profession, laisser ce monument de mon amour pour elle, de mon affection pour les Anciens dont l'exemple m'a soutenu, pour les contemporains dont les talens et les succès ont stimulé mes efforts, et pour les plus jeunes dont la naissante émulation m'a paru mériter que je leur rendisse les encouragemens que j'avais reçus.

M'adressant à tous, je leur dis, comme Loysel, aux avocats de son temps :

O vos! ô Socü 1 Prima utque novissima nostri

Nomina Collegii discite, et historias.

Ce volume est vraiment un ouvrage de famille, une

a.

œuvre de communauté. Ce n'est point un livre à moi; c'est un recueil où chacun aura fourni son contingent. L'antiquité s'y trouve concourir avec les temps modernes ; les auteurs morts avec les auteurs vivans: mais c'est toujours la profession d'avocat, immuable dans ces vieilles maximes d'honneur au sein desquelles elle est née, et hors desquelles il ne serait plus possible de la concevoir.

Et tête du second volume, je rendrai compte du travail qu'a exigé la Bibliothèque des livres de droit. Pour celui-ci, je me bornerai à donner une idée des pièces qu'il renferme, dans l'ordre où j'ai cru le plus convenable de les disposer.

PREMIÈRE DIVISION.

I. J'ai placé en tête le Discours d'ouverture des Conférences de la Bibliothèque des Avocats, que j'ai prononcé le 1er. décembre 1829. L'approbation avec laquelle il a été entendu par mes confrères, m'a fait espérer qu'ils le reliront avec le même sentiment de bienveillance. Par la généralité même des aperçus qu'il renferme, il devient une sorte d'introduction pour le reste de l'ouvrage.

II. Histoire abrégée de l'Ordre des avocats, par M. Boucher d'Argis (1).

Cette histoire n'est point parfaite; elle est même assez mal écrite, quoique l'auteur appartienne aux temps modernes; mais au mérite de l'exactitude elle réunit celui

(1) Antoine-Gaspard Boucher d'Argis, avocat, naquit à Paris, le 3 avril 1708; il y est mort le 26 janvier 1791. Il était fort laborieux, et on lui doit plusieurs bons ouvrages de jurisprudence, qui sont indiqués dans la Bibliothèque des livres de droit.

de la brièveté (1). La table des chapitres indique assez le nombre et la variété des faits qui y sont rapportés.

III. Appendice. L'histoire de Boucher d'Argis est antérieure à la révolution. C'est, à proprement parler, l'histoire ancienne de notre Ordre. Pour y suppléer autant qu'il était en moi, j'ai ajouté quelques pages où je rends compte de la suppression des avocats en 1790, de leur rétablissement sous l'empire, du décret impérial de 1810, de l'ordonnance du 20 novembre 1822, et des espérances que l'Ordre a conçues d'obtenir un régime qui s'accorde mieux avec ses anciennes traditions.

J'ai consacré un chapitre particulier à la Bibliothèque des avocats, pour expliquer son origine, ses accroissemens, sa suppression, son rétablissement dù au legs de M. Ferey, et les développemens qu'elle reçoit chaque jour.

IV. Dialogue des Avocats de Loysel.

De tout ce que j'appelle nos titres, dit Camus, je n'en connais point de plus beau que le Dialogue des Avocats de Loysel.

Les principaux interlocuteurs de ce dialogue sont Loisel, Pasquier, Pithou et quelques jeunes avocats.

Chacun selon son âge, son humeur et le caractère qui s'attache à son nom, expose et raconte tout ce qui tient aux mœurs, aux usages et à l'histoire de la profession. C'est une biographie piquante de tous les avocats antérieurs à l'année 1602. Il n'y a pas d'écrit sur la profession d'avocat qui renferme autant de traits saillans, de mots heureux et d'exhortations utiles.

V. Appendice au dialogue. J'appelle ainsi le frag

(1) In historiá illustri, nihil est brevitate dulciùs. CICER. de claris orator.

ment d'un discours. de M. de Lacroix-Frainville, notre vénérable doyen, qui, sans remonter au temps où finit le Dialogue de Loysel, renferme une brillante énumération des avocats qui ont illustré la fin du dernier siècle et le commencement de celui-ci.

DEUXIÈME DIVISION.

Tout ce qui précède est historique. Une seconde partie est consacrée à ce qui concerne les études nécessaires à l'exercice de la profession d'avocat. Cette seconde division est partagée en sections, sous lesquelles se trouvent rangées les différentes parties de la science. Les sept premières sections contiennent les anciennes lettres de Camus.

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Ire. LETTRE. On y traite de la profession d'avocat. Les qualités qu'elle exige, les devoirs qu'elle impose, l'honneur dont son exercice est accompagné : tels sont les objets par lesquels l'auteur entre en matière.

2o. LETTRE. -Sur les études en général qui sont nécessaires à la profession d'avocat. Humanités, littérature, histoire, droit, pratique, aucun genre d'étude et de science ne doit être étranger à l'avocat ; il faut qu'il ait ce que Cicéron appelle : omnium rerum magnarum atque artium scientiam.

Mais ces études générales ne suffiraient pas; il faut surtout étudier à fond les diverses parties du droit.

3. LETTRE. Étude du droit naturel et public, et du droit romain. Le droit naturel est la source de tous les autres; il faut donc commencer par celui-là. Cicéron, dans son Traité des Offices, Platon, dans sa Rẻpublique, tels sont les ouvrages dont un avocat doit d'abord se pénétrer. Sur le droit public, il lira Gro

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