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On a vu plus haut qu'une princesse de la maison de Bavière a été appelée à régner sur la Hesse-Darmstadt, par son mariage avec le grand-duc héréditaire de ce pays; une autre princesse de la même maison, Marie-Anne-Léopoldine, en épousant au mois d'avril le prince Frédéric-Auguste, co-régent du royaume de Saxe, s'est vue parcillement destinée à porter un jour une couronne.

DUCHÉ DE BRUNSWICK.

Dans ce duché, c'était aussi pour la première fois que l'assemblée des États allait se réunir, depuis que la constitution avait été modifiée. Les dernières élections ne furent terminées qu'au mois de juin, et, en général, le gouvernement et le pays paraissaient assez satisfaits du résultat. L'assemblée se composerait de dix députés de l'ordre équestre, douze de l'ordre des villes, vingt de l'ordre des bourgs et des campagnes, de six prélats et de dix députés choisis dans les classes les plus instruites du duché : on comptait parmi ceux-ci neuf fonctionnaires publics, circonstance qui fut interprétée comme une preuve de la confiance que le peuple avait dans son gouvernement.

Ouverte le 30 juin par le duc Guillaume qui annonça que plusieurs projets de loi importans sous le rapport des intérêts matériels lui seraient soumis (voy. l'Appendice), cette assemblée n'a permis de juger de ses opinions poliques que par la décision qu'elle a prise sur la question de la publicité de ses séances. Une proposition faite par un député pour l'admission du public dans la salle des États, et tendant en outre à l'impression des procès-verbaux avec l'indication du nom des orateurs, a été rejetée à une forte majorité (29 voix contre 16).

HANOVRE.

La session des États de Hanovre durait déjà depuis près de dix mois lorsqu'elle fut close le 18 mars, après de longues et laborieuses délibérations dont l'objet principal a été, comme on l'a vu dans notre dernier volume, de donner une nouvelle constitution au royaume. Cette constitution, qui n'avait reçu la sanction définitive de la seconde Chambre que cinq jours auparavant, fut envoyée en Angleterre pour être soumise à l'approbation du roi. Discutée et votée sous l'influence presque toujours prépondérante des ministres, rien ne faisait prévoir d'obstacle à sa promulgation très-prochaine. Cependant ce n'est que le 26 septembre que le roi lui donna son assentiment, au château de Windsor. Quelques modifications peu importantes au fond, et que mentionne la patente de la publication (voy. l'Appendice) avaient été faites au projet tel qu'il était sorti des Chambres.

Deux décrets furent rendus à la même date, pour confirmer le duc de Cambridge, frère du roi, dans ses fonctions de vice-roi de Hanovre, et pour ordonner, après avoir prononcé la dissolution des Etats, qu'une autre assemblée fût convoquée conformément aux dispositions de la constitution récemment publiée. Les élections qui eurent lieu en conséquence firent remarquer que cette constitution avait trouvé moins de partisans dans les villes que dans les campagnes où l'on voyait avec satisfaction que désormais tout le monde ferait le service militaire et paierait l'impôt.

La nouvelle assemblée des États fut ouverte le 5 décembre par le vice-roi, qui commença par rappeler, dans son discours (voy. l'Appendice), l'événement capital de l'année, la promulgation de la constitution, et indiqua les améliorations essentielles qui restaient à effectuer dans plusieurs parties, elles que le système féodal, l'administration de la justice, la législation criminelle, le régime hypothécaire, les rap

ports des Etats provinciaux, les réglemens relatifs aux arts et métiers, les tarifs des douanes. Venaient ensuite quelques recommandations sur diverses questions de finances, et le vice roi terminait ainsi :

« Le roi, plein de confiance dans la fidélité, les lumières et la sagacité des habitans de ce pays, a accordé aux Etats le droit de procéder publiquement à leurs délibérations. Vous saurez, messieurs, justifier cette confiance, et vous rendrez permanent l'exercice de ce droit important, en traitant les matières soumises à vos délibérations, avec la dignité et le calme qu'elles exigent. L'état de la société, les rapports avec d'autres états, et notamment avec la Confédération germanique, entraînent néces sairement des restrictions qui ne sauraient être franchies sans danger. Celuilà seul qui respecte et ménage les droits d'autrui, peut espérer que ses droits seront respectés, et que sa liberté sera maintenue; je voudrais pouvoir fonder dans le pays cette liberté et ce que la publicité a de bienfaisant, et laisser un jour cet héritage à nos neveux. »

Les Etats, en protestant, dans leur adresse, de leur attachement et de leur reconnaissance pour le roi, ajoutèrent que quoique tous les souhaits des représentans n'eussent pas été remplis, les Hanovriens n'en appréciaient pas moins les bienfaits qu'ils devaient uniquement à la fermeté glorieuse avec laquelle S. M. avait accompli la parole donnée, en adoptant la constitution.

La publicité des débats législatifs, qui paraissait l'une des conquêtes les plus précieuses de eette constitution, se rédui sit à fort peu de chose en ce qui concernait la première Chambre, par suite du parti qu'elle prit d'admettre à ses séances, non pas le public, mais seulement deux sténographes. Les procès-verbaux ne seraient, en outre, imprimés, qu'après avoir été examinés par une commission, et il était sévèrement défendu d'y indiquer les noms des orateurs. La seconde Chambre, naturellement moins amie du secret, résolut unanimement d'admettre des auditeurs, au nombre de 120, et sur des billets qui seraient mis à la disposition de ses membres.

Les Chambres commencèrent immédiatement leurs travaux; mais l'année était trop avancée pour qu'ils nous offrissent aucun résultat important à consigner ici, sauf l'adoption des budgets des dépenses et des recettes, s'élevant, le premier,

à 5,073,611, et le second à 3,00 1,000 rixdallers. Le gouvernement était autorisé à contracter un emprunt pour couvrir l'excédant des dépenses.

ÉTATS DIVERS.

Hohenzollern Sigmaringen. Cette principauté, qui avait, reçu, à l'avènement du prince régnant actuel, au mois d'octobre 1831, la promesse d'une constitution, en exécution de l'art. 13 de l'acte fédéral, a vu ensuite une assemblée de députés préparer un projet en conséquence, et le prince Charles adopter loyalement, le 11 juillet 1833, ce projet tel que les Etats l'avaient rédigé. Le prince héréditaire à accédé en même temps au nouveau pacte fondamental. Il ne s'agit ici, à la vérité, que d'un pays de 293 milles carrés d'étendue, et d'une population d'environ 40,000 âmes; mais, enclavé presque entièrement dans le Wurtemberg et confinant vers le sud au grand-duché de Bade, il forme une adjonction, qui n'est pas indigne d'être remarquée, au système politique de cette Allemagne du midi et de l'ouest dont les peuples luttent avec courage contre la suzeraineté despotique que l'Autriche et la Prusse se sont arrogée sur la Confédération germanique.

Saxe-Weymar. Les Etats du grand-duché ont été réunis pour examiner les traités des 10 et 11 mai, par lesquels le gouvernement de Weymar a donné son adhésion au système prussien d'association de douanes et de commerce allemand. L'assemblée n'a fait aucune difficulté de sanctionner ces traités. La Prusse paiera à Weymar 12,000 thalers, et se chargera de la perception des droits de douanes.

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SUÈDE ET NORWÉGE. Ouverture du Storthing de Norwége.

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prince royal dans ce pays. - Projets de changement dans la constitution norwégienne. — Clôture du Storthing. — Invasion du choléra en Norwége.

-

RUSSIE ET POLOGNE. Nouvelles tentatives (d'insurrection en Pologne. — Mesures de répression adoptées par les Russes. Complot contre la vie de l'empereur. - Retour des Polonais prisonniers en Russie. — Voyage de l'empereur en Pologne. - Jugement des insurgés. — Refonte des lois de l'empire russe.-École pour la navigation marchande.-Réorganisation de l'armée russe.- Recrutement. Disette dans plusieurs provinces. –

Affaires extérieures.

DANEMARCK.

Après avoir été annoncée plusieurs fois comme très-prochaine, la promulgation des institutions politiques promises au Danemarck a encore été remise à l'année suivante.

Au reste, ce qui aidait les Danois à prendre ce nouvel ajournement en patience, bien qu'une jeunesse ardente et instruite ne fût pas étrangère aux idées républicaines répandues dans les universités allemandes, c'est la tendance vraiment libérale et constitutionnelle que le gouvernement aussi sage qu'éclairé du roi Frédéric VI a imprimée à l'administration.

On en trouvait surtout un témoignage remarquable dans les soins qu'elle ne cessait de donner à l'instruction publique dans ses rapports avec toutes les classes de la nation. Sur une population comparativement peu nombreuse, on comptait 2,733 écoles en 1832, et 200 autres devaient être organisécs cette année même. Ce n'est guère qu'en 1819 que

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