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consiste en cens, servis, montagne, ruraux et moulins; il s'élève à 800 livres.

Il n'y a dans cette paroisse ni commerce, ni forêts, ni octroi, quoiqu'il y ait un petit péage à Thoiry et deux ponts de pierre sur chacune des fontaines de Thoiry et d'Allemogne.

On n'y récolte que du seigle, de l'avoine et un peu de froment: le journal de terre vaut 12 livres, l'ouvrée de hautins 12 livres, et la seytorée de prés 12 livres environ.

La paroisse compte 200 habitants, plus pauvres que riches: elle fut imposée, en 1669, à 1,439 livres 9 sous 3 deniers, non compris la levée des deniers royaux tous les trois ans.

Ses charges consistent à payer annuellement 12 livres au prévôt de Gex, 18 livres aux gardes ruraux, et 300 livres aux ministres réformés.

Thoiry paye seul, chaque année, 4 livres de cire blanche à M. le Prince, et doit environ 13,000 livres.

Il possède pour communal un marais en Praille, de la contenance de 30 pauses, pour faire pâturer ses bestiaux, et une montagne qui lui donne 400 livres de rente.

Allemogne tient en propriété un marais d'environ douze seytorées, au lieu dit des Terrétes; plus une montagne au Curson, avec pâturage et maison, d'un revenu annuel de 200 florins.

Le revenu de la cure est de 350 livres : la dìme appartient au sieur de Livron et d'Allemogne. Elle se lève sur tous bleds, de onze parts l'une; sur le vin et le chanvre, de seize l'une.

La dîme de Thoiry vaut, y compris celle de Feynière, 350 livres; celle d'Allemogne, 150 livres.

On remarque à Thoiry une source intermittente, connue dans le pays sous le nom de Puits Mattey ou Mathieu; c'est un rocher excavé qui vomit, en certains temps, une si grande quantité d'eau, qu'elle forme une rivière rapide, écumante, capable de porter un bateau.

Ce torrent improvisé roule avec fracas à travers le rocher qui lui sert de lit sur une longueur de 200 toises. Ce phénomène s'explique par la position de Thoiry, qui est bien au-dessous du niveau de la vallée de Lelex et de Chézery, placée derrière le Jura. L'émersion de la source ou Puits Matley correspond, en effet, à la fonte des neiges ou aux grandes pluies qui tombent dans cette vallée. Ces eaux s'infiltrent dans la montagne et correspondent sans doute à un vaste réservoir qui, vide ou trop plein, produit l'intermittence de cette grande source.

Ce qui prouve ce fait d'une manière irréfragable, c'est que les fontaines du pays de Gex sont troublées immédiatement après que des trombes d'eau ou des pluies d'orage sont tombées dans cette haute vallée et ont grossi les eaux de la Valserine.

CHAPITRE XXIX.

Etat du clergé.

France.

Les destinées du pays Gex unies à celles de la Son importance historique. Ses limites après le traité

de 1749. Ses temples protestants.-Leur destruction. - Priviléges

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du pays de Gex. Premier partage de la vallée de Mijoux. Sa délimitation en 1612.-Suppression de ses priviléges.- Intervention paternelle de Voltaire. Il se venge des Genevois par ses manufactures d'horlogerie à Versoix et à Ferney. Lettre de Voltaire. Fondation de la ville et du port de Versoix. Vers à Mme de Choiseul. Reconnaissance du pays de Gex pour son bienfaiteur.

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Singulière influence de Voltaire sur le 18e siècle. Décadence de ses manufactures. Double vente du château et de la terre de

Ferney.

-

ÉTAT DU CLERGÉ DANS LE bailliage de GEX, APRÈS LE TRAITÉ DE 1658, Entre la france et les cantons.

-Les religieux de l'abbaye de Saint-Claude, prieurs de Divonne et de Cessy.

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MM. les curés du bailliage, au nombre de vingt-six.

Chapelains du pays de Gex.

Le recteur de la chapelle de Saint-Jacques de l'église de Gex.

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Le pays de Gex, devenu français, fit partie du gouvernement de la Bourgogne, et participa à la gloire et aux revers de la commune patrie. Sous la puissante protection des rois de France, ses destinées se rattachèrent à celles de la grande famille, et son histoire s'identifia avec celle de la nation dont il faisait partie depuis 1601.

« C'est à tort que les historiens, dit Dufey, Dictionnaire de la Conversation, ont mesuré l'importance de cette contrée à l'exiguité de l'espace qu'elle occupe au pied du Jura, et ne lui ont consacré que quelques lignes : ils ont l'inexcusable tort d'omettre des faits intéressants.

« Placé sur les frontières de trois puissances qui se le sont long-temps disputé, ce petit pays a cependant été le théâtre de grands événements, et sa possession l'objet d'importantes et nombreuses négociations diplomatiques. »

Le pays de Gex, qui s'étendait autrefois jusqu'au lac Léman et au Rhône qui le séparait de la Savoie, est aujourd'hui limité, à l'orient, par les anciens mandements de Genthoux et de Peney, enclavés dans cet ancien bailliage. Ces limites ont

été réglées par le traité de 1749, entre la France et la république de Genève; voici ses principales dispositions en onze articles:

« Pour mettre fin aux difficultés qui s'élevaient depuis long-temps au sujet des possessions de la ville et république de Genève, enclavées dans le pays de Gex, des commissaires, autorisés de part et d'autre, préparèrent l'arrangement suivant:

« Art. 1er. La république de Genève cède à Sa Majesté tous ses droits sur les villages de Chalex, Thoiry, Feynières, et sur toutes les terres et villages enclaves, entremêlés dans le pays de Gex, excepté Genthod, Malagny, Malva, Dardagny et le mandement de Peney.

« Art. 2.

Elle cède aussi tous ses droits sur les terres et maisons de Saint-Victor et chapitre, répandus en divers endroits du pays de Gex, spécialement sur Moëns, Feuillasse, Saint-Genix et Feygères.

« Art. 3. Sa Majesté cède, pour elle et ses successeurs, à la république de Genève, tous ses droits sur la directe de la baronnie de Gex, situés dans l'étendue du mandement de Peney, nommément sur le village de Burdignin, et tous ses droits sur le village de Russin, à condition que l'exercice public de la religion catholique, apostolique et romaine sera toujours maintenu et conservé, comme ci-devant, dans le dit village et ses dépendances; que l'église, le curé, le presbytère, les revenus et droits qui en dépendent, demeureront constamment sous la protection du roi et de ses successeurs, et que toutes les terres et autres biens appartenant aujourd'hui à des catholiques, dans les dits lieux, ne pourront être vendus, échangés, cédés ou donnés qu'à des catholiques.

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