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fils de Guigue, et lui fit hommage de sa terre et de son château

de Varey.

Le dauphin Humbert ayant reconnu plus tard que cette place forte incommodait le comte de Savoie, l'acheta de Hugues à prix d'argent.

Quelques années après, Humbert ayant donné le Dauphiné à la France, en 1343, Varey devint propriété des rois de France; ce ne fut que par des échanges faits en 1354 entre le roi Jean et son fils, le dauphin Charles, avec le comte Amédée VI, que la terre de Varey retourna aux comtes de Savoie, qui l'ont gardée jusqu'au traité d'échange fait en 1601 sous Henri IV.

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La loi salique, reçue en Savoie comme en France, avait été deux fois violée; en 1264, par Pierre, comte de Savoie, et en 1285, par Amédée V lui-même, au préjudice de son frère aîné. Pour se mettre en sûreté, il fit associer son fils Edouard à son comté, en lui donnant la seigneurie de la Bresse, héritage de sa mère Sibille de Baugé.

Sa cousine Béatrix de Savoie, dauphine du Viennois, et Hugues, son fils, demandèrent à faire valoir leurs droits en 1308. Amédée, qui comprenait sa position d'usurpateur, transigea; il rendit une partie des biens qu'il retenait, à condition que les dauphins lui en feraient hommage.

La mort d'Amé II du Genevois avait amené quelques changemens dans les débats politiques qui agitaient depuis long-temps le Genevois et le pays de Gex. Guillaume III, son fils, avait épousé, en 1297, Agnès, fille d'Amédée V, comte régnant de Savoie; cette alliance suspendit les hostilités pendant

quelque temps, et le gendre sembla vouloir se réconcilier avec son beau-père: ils signèrent un traité de paix le 10 novembre 1308.

Cependant les dissensions ne cessèrent pas dans Genève, entre les partisans de l'évêque et ceux de la Savoie. Le prélat du Quart, toujours exilé, fut obligé d'agir canoniquement pour effrayer ses adversaires et rentrer dans ses droits: il ne revint à Genève qu'en 1309, après deux ans d'absence.

Tel était l'état des esprits lorsque Henri VII, qui avait succédé comme empereur, en 1308, à Albert Ier, vint à Genève. Il allait en Italie pour se faire couronner; il demanda à Amédée V la permission de passer par ses états. Le comte de Savoie, enchanté de cet honneur, alla l'attendre à Berne et l'amena par le pays de Vaud à Genève : l'empereur fit son entrée solennelle le mardi après la saint Michel, en 1310.

De Genève, le vassal et le suzerain se rendirent à Chambéry, au milieu des fêtes et des acclamations du peuple. Arrivés dans la ville d'Asti, Henri VII témoigna sa reconnaissance à Amédée en le confirmant, par une solennelle investiture, dans toutes ses possessions, soit de celles qu'il tenait de son oncle Philippe, soit de celles qu'il tenait de sa femme Sibille de Baugé. Il le proclama comte de Savoie, duc de Chablais et d'Aoste, marquis d'Italie, et seigneur de la Bresse et du Revermont.

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Amédée fit ajouter à cet acte si important pour lui:

« Nonobstant toute réclamation qui pourrait être faite sur « les terres cy-dessus énoncées', par quelqu'un issu du sang « des comtes de Savoye ou de leur allié. Nonobstante jure

a

aliquo quod in prædictis petere, exigere vel requirere posset a aliquis natus ex progenie, vel cognatione comitum Sabaudiæ. » (Voy. Guichenon, Preuv. de l'Hist. de Sav., p. 137).

Cet acte écrit en latin, et confirmé de nouveau en 1313, légitimait à jamais l'usurpation du comte de Savoie, qui prêta foi et hommage à l'empereur Henri, comme le devait un vassal à son souverain.

Henri VII marcha ensuite contre Rome dont le pape Clément V tenait les portes fermées. Il se rendit maître de la ville, se fit couronner par deux cardinaux en 1311, et mourut empoisonné près de Sienne, en septembre 1313. Il fut remplacé par Louis de Bavière, qui gouverna l'empire de 1314 à 1347.

En 1312, mourut l'évêque du Quart, qui s'était attiré bien des disgrâces par son caractère peu conciliant: son successeur fut Pierre du Faucigny, prévôt de l'Eglise de Genève.

CHAPITRE XII.

Nouvelles hostilités entre le comte de Savoie et le dauphin. Prise du château d'Ambérieu. Donation de Guillaume de Joinville et

de sa femme Johannette de Savoie aux bourgeois de Gex. - Guerre entre le comte de Savoie et le comte du Genevois. - Prise du château de Sessins et de la Corbière, au pays de Gex. Mort de Guillaume, comte du Genevois. Modifications sociales par les franchises. Substitution des laïcs aux clercs et ecclésiastiques pour la rédaction des actes. Résumé du long règne d'Amédée V. - Fondation des

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Carmes de Gex. Louis de Bavière, empereur.

Les rivalités entre Genève et Savoie continuent. Déclaration de guerre par Edouard, comte de Savoie, à tous les seigneurs du voisinage.

Prise du château de Montforchier,

des Alinges.

d'Edouard contre son neveu le comte du Genevois.

plusieurs châteaux.

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Vengeance

Ruine de

Prise et reprise du fort de la Cluse et de

Léaz. Bataille du Mont-du-Mortier. Désastre de Varey.

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Prise du château de Balon.

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A peine l'empereur Henri VII fut-il mort, que la guerre éclata entre le comte de Savoie et le dauphin du Viennois, tous deux jaloux de leur puissance. L'intervention du roi de France et l'éloquence de l'évêque de Grenoble amenèrent une trève qui fut signée entre les deux rivaux le 13 juin 1314. Cette paix fut rompue en 1316, à cause de l'assassinat

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