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violent disturbance of public order, without particular reference to the personal attack and outrage committed on General Haynau. I am to state, in reply, that Sir George Grey is of opinion that, viewed in this light, the case is not one of those of which the Government of this country could undertake the prosecution, as he is advised that it could not be submitted to a court of law with that confidence of a favourable result which is necessary when the Government interferes, which it rarely does. Irrespective of the difficulty of procuring evidence to inculpate individuals, which has been stated in my former letters, it appears extremely doubtful whether any witnesses could be produced who would prove the disturbance to have amounted to a "riot," in the legal acceptation of the term; as for that purpose it would be requisite to establish clearly that there had been such a dangerous tumult and disturbance of the peace as to create public alarm and terror. Much as he regrets that, owing to the causes already stated, the perpetrators of the outrage on General Haynau should escape punishment, Sir George Grey is of opinion that it would be most inexpedient for the Crown to institute criminal proceedings in a case of this nature without any reasonable expectation of success. &c. H. U. Addington, Esq.

I am,

H. WADDINGTON.

No. 17.-Viscount Palmerston to Baron Koller.

Foreign Office, October 28, 1850. THE Undersigned, &c., having referred to Her Majesty's Secretary of State for the Home Department the communications addressed to him on the 3rd and 9th instant by Baron Koller, on the subject of the assault committed upon General Haynau on the oecasion of his visit to the brewery of Messrs. Barclay, Perkins, and Co., has now the honour to transmit to Baron Koller the accompanying copy of a letter upon that subject, which has been addressed to this office by direction of Sir George Grey.

The Undersigned, &c.

Le Baron Koller.

PALMERSTON.

SIR,

No. 18.-Viscount Palmerston to Mr. Magenis.

Foreign Office, October 29, 1850. I HEREWITH transmit to you for your information copies of the further correspondence which has passed between me and Baron Koller, and between this department and the Home Office, on the subject of the assault committed on General Haynau.

A. C. Magenis, Esq.

I am, &c.

PALMERSTON.

No. 19.-Prince Schwarzenberg to Baron Koller.—(Communicated to Viscount Palmerston by Baron Koller, December 5, 1850.)

Vienne, le 27 Novembre, 1850.

De la correspondance qui a eu lieu entre vous et Lord Palmerston à l'égard de l'attentat dont le Général Baron Haynau a été l'objet à Londres, il ressort que le Gouvernement de Sa Majesté Britannique a regretté profondément cette insulte essuyée par un officier au service de l'Empereur notre Auguste Maître; qu'il aurait désiré découvrir et châtier les coupables auteurs de ce forfait; qu'enfin, la seule raison qui l'ait empêché de faire instruire sur-le-champ leur procès réside dans le refus du Général Haynau de les signaler individuellement, ou de porter plainte contre eux.

Vû la difficulté de constater en l'absence des principaux témoins, l'identité des coupables, le Secrétaire d'Etat pour les Affaires Intérieures de Sa Majesté Britannique a émis l'opinion que le Gouvernement n'aurait aucune chance de succès en faisant usage de sa faculté légale de procéder d'office, et qu'il ne pouvait dèslors que regretter que les auteurs de l'agression échappent au châtiment qu'ils auraient mérité.

A ces regrets le Gouvernement de l'Empereur est forcé de s'associer pleinement, car il est facile à comprendre qu'un pareil résultat, quelles qu'en aient été les causes, est loin de répondre à sa juste attente.

Aprés les déclarations réitérées du Gouvernement Britannique, il ne nous reste qu'à considérer comme close une discussion, qui dorénavant risquerait de dégénérer en polémique stérile.

Le Gouvernement Britannique n'ayant toutefois pas jugé à propos de procéder d'office à l'occasion d'un attentat menaçant pour les jours d'un sujet Autrichien, nous ne saurions nous empêcher de nous réserver le droit de prendre en considération, le cas échéant, s'il nous convient ou non d'user de réciprocité à l'égard des sujets de Sa Majesté Britannique.

Vous êtes chargé de donner à Lord Palmerston lecture et copie de cette dépêche. Recevez, &c.

Le Baron Koller.

SCHWARZENBERG.

CORRESPONDENCE between Great Britain, France, &c. respecting Foreign Refugees in London.-1851, 1852.*

No. 1.-Count Walewski to Viscount Palmerston.-(Rec. Nov. 2.) MY LORD, Londres, le 29 Octobre, 1851. J'AI l'honneur d'adresser ci-joint à votre Excellence un mémoire, ainsi que quelques pièces à l'appui, en vue de constater l'état per

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manent de conspiration contre tous les Gouvernements de l'Europe et contre la France en particulier, des comités révolutionnaires organisés par les réfugiés politiques à Londres.

L'ensemble des faits et des preuves qu'offrent ces divers docu ments ne permet plus de révoquer en doute l'existence d'une conspiration qui ne se borne pas à de vagues projets, mais qui agit sans cesse et par tous les moyens possibles.

La série des manifestes du Comité Central Démagogique, présidé par Ledru-Rollin, Mazzini, &c., dont j'aurai l'honneur de compléter le nombre incessamment, sont de véritables appels à l'insurrection, et paraîtront sans doute à votre Excellence suffisans pour mettre le Gouvernement de Sa Majesté Britannique en état de prendre, à l'égard des conspirateurs, toutes les mesures de répression que permettent les lois Anglaises.

Je suis chargé par mon Gouvernement, my Lord, de vous demander de vous occuper le plus tôt possible de nos justes réclamations, et de mettre enfin un terme aux agressions ouvertes auxquelles se livrent impunément ces incorrigibles conspirateurs, à l'abri de l'appui qu'indûment ils croient trouver dans les lois Anglaises ou dans les sympathies heureusement très peu nombreuses de ceux qui en Angleterre partagent leurs doctrines subversives.

Les sentiments de votre Excellence qu'elle a bien voulu me faire connaître à cet égard, aussi bien que les assurances réitérées que j'ai eu l'honneur de recueillir de sa bouche, concernant le désir du Gouvernement de Sa Majesté Britannique d'être mis en mesure de faire cesser un état de choses aussi anormal et aussi préjudiciable à la tranquillité de la France, me donnent la certitude que vous n'épargnerez rien, my Lord, pour atteindre un but désirable au point de vue de la justice et de l'ordre public en général, non moins qu'au point de vue des très bons rapports qui existent entre nos 2 Gouvernements. Veuillez, &c.

S.E. le Vicomte Palmerston, G.C.B.

M. LE MINISTRE,

(Inclosure 1.)-Mémoire.

A. WALEWSKI.

Londres, 25 Août, 1851.

Au commencement de 1850, un grand nombre de révolutionnaires de tous les pays de l'Europe se trouvèrent réunis en Angle terre. Tous avaient quitté leurs patries respectives pour échapper aux peines qu'ils avaient encourues. Ils avaient voulu renverser les lois, faire triompher des idées subversives, et ils avaient été vaincus. Il y avait donc entr'eux une communauté d'intérêts, une certaine solidarité, et il était naturel qu'ils cherchassent à se venger de la société actuelle, qui les avait repoussés. Ils s'unirent dans ce but de vengeance, et, craignant d'être vaincus encore, s'ils agissaient

insolément chacun dans son pays, ils formèrent une association générale, sans tenir compte des différences de races, et commencèrent leurs machinations pour arriver à bouleverser l'Europe. Cette réunion qui s'était opérée entre les réfugiés des diverses nations n'eut pas tout d'abord un caractère officiel; elle ne fut pas proclaméo par les chefs, qui voulaient auparavant sonder les frères et amis, afin de savoir s'ils pouvaient compter sur le concours et la coopé

ration de tous.

Le journal "Le Proscrit" servit de ballon d'essai. Ce journal, dont le premier numéro fut publié à Paris le 5 Juillet, 1850, fut intitulé "Journal de la République Universelle," et il indiqua comme rédacteurs les citoyens Berjeau, Darasz Delescluze, Dupont, Etienne Arago, le General Ernest Haug de Vienne, L. Leclanché, Ledru Rollin, Martin Bernard, Joseph Mazzini, Dr. Pillete, Podolecki, Rattier, Charles Ribeyrolle, Worcell; c'est-à-dire, des réfugiés Français, Polonais, Allemands, Italiens, Hongrois.

Nous trouvons dans le 2e article du 1er numéro, sous le titre "Le Peuple des Proscrits," un exposé complet des projets des réfugiés. Cet exposé est signé Mazzini, et on y remarque les passages suivans:

"Il faut que les forces éparpillées se rallient. Il faut que l'action commune régularisée remplace l'action fractionnée, inégale, impulsive des partis. Il faut qu'à la guerre de partisans succède la guerre par masses. Il faut aux efforts individuels, aux appréciations individuelles, un foyer commun, une direction commune. Il faut que notre déperdition de forces cesse, que notre dévouement puisse savoir le but vers lequel il doit tendre, le moment auquel il doit se révéler. Il faut qu'aux chapelles se substitue l'église, aux sectes la religion de l'avenir. Il faut que la Démocratie Européenne se constitue. Il faut qu'à la ligue des pouvoirs corrompus et mensongers vienne enfin s'opposer, dans sa réalité et dans sa puissance, la sainte alliance des peuples. Il faut poser en commun la première pierre du temple sur le fronton duquel l'avenir inscrira 'Dieu est Dieu, et l'humanité est son prophète!' La victoire est à ce prix, l'initiative est à tous."

Et plus loin :

"Convention universelle et mobile de tous les peuples opprimés, de toutes les nationalités flétries, noyau précurseur du congrès des nationalités libres et égales, la nation des proscrits vient aplanir les obstacles, les défiances, jalousies, préjugés hostiles qui nous séparaient. Elle a fraternisé dans l'exil et dans la persécution, sous le baptême des prisons ou du champ de bataille, au nom de tous les opprimés, qui souffrent, prient ou protestent, et pour le compte des races qui avaient jusqu'ici manqué à l'appel de la mère commune. Elle a réhabilité l'idée de nationalité faussée, pervertie par l'égoïsme

des races royales et des aristocraties conquérantes. Elle a muri la carte de l'Europe à venir !

"Que nos frères, où qu'ils soient, quels qu'ils soient, répondent à notre appel! Ce n'est pas la persécution qui nous fera faiblir sur la route."

Le journal "Le Proscrit" n'eut que deux numéros. La Loi du 16 Juillet, 1850, sur la presse, en soumettant es journaux mensuels à un cautionnement, mit fin à la publication de ce journal; mais les réfugiés de Londres ne renoncèrent pas à leurs projets; ils recueillirent des adhésions parmi les révolutionnaires de tous les pays de l'Europe et le 27 Octobre, 1850, parut à St. Amand le premier numéro de "La Voix du Proscrit," organe de la République universelle, qui commence par un manifeste " Aux Peuples !" signé par le Comité Central Démocratique Européen, c'est-à-dire, par MM. Ledru Rollin, Joseph Mazzini, A. Darasz, membre délégué de la Centralisation Démocratique Polonaise, Arnold Ruge.

Dès ce moment l'organisation des révolutionnaires prend un caractère authentique. Le Comité Démocratique Central Européen est un Gouvernement dont "La Voix du Proscrit" est le Moniteur.

"Nous avons appelé la Démocratie Européenne à manifester son existence, c'est-à-dire, à s'organiser. Nous avons indiqué le terrain commun sur lequel l'organisation était possible; notre pensée a été comprise. Que les hommes de bonne volonté qui, de toutes les parties de l'Europe, se sont empressés d'adhérer à l'œuvre de concentration que nous avons entreprise, reçoivent ici nos remerciements."

Mais tout le monde n'avait pas donné encore une adhésion complète. Il y avait des demandes d'explication de conseils, et le Comité Central Démocratique Européen s'empresse, dans le manifeste dont nous venons de citer les premières phrases, de développer le but qu'il faut atteindre. Il engage à former au sein de chaque nation un Comité National, expression véritable des vœux, des tendances générales du pays; des délégués des Comités Nationaux constitueront le Comité Central de la Démocratie Européenne, dont MM. Ledru Rollin, Mazzini, Darasz, Ruge, ne sont que membres provisoires." S'ils ont accepté de prendre l'initiative," disent-ils, "c'est qu'il fallait que quelqu'un commençât l'œuvre, et que nul ne le faisait. Ils la continueront jusqu'à ce que les démocraties nationales organisées soient en mesure de faire connaître leur volonté souveraine."

....

"Au Comité Central de donner le signal du réveil commun de régler les garanties à prendre pour que nulle révolution ne trahisse ou ne déserte, en s'isolant, le drapeau de la Fraternité; pour que nulle révolution ne viole par de funestes ambitions, le droit

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