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villes du midi de la France, et à l'usage particulier de chacune d'elles; et dans ce but, nous avions publié un certain nombre de ces petits monuments pondérographiques, encore inédits, dans le recueil périodique que vous dirigez avec tant de succès, à part de ceux que j'avais déjà fait connaitre dans divers numéros de la Revue archéologique française. Satisfaits d'avoir appelé sur eux l'attention des archéologues et des collectionneurs de nos jours, qui les négligeaient et les abandonnaient aux fourneaux du fondeur des métaux les plus vulgaires, nous poursuivions jusque dans les derniers temps, nos recherches et nos publications à ce sujet, lorsque tout récemment un savant professeur d'histoire à la faculté des lettres de l'académie de Toulouse, a annoncé aux lecteurs de la Revue du Midi qui s'imprime dans cette ville, son projet de livrer prochainement à l'impression, en un corps de volume, la description et le fac-simile des nombreux échantillons qu'il a recueillis de ces mêmes poids, collection que naguère il a considérablement augmentée à la vente du riche cabinet de M. Soulage, à Toulouse.

Dans son prospectus, M. Barry, auteur de la publication dont il est question, s'engage à ne pas omettre d'y mentionner les auteurs qui ont traité avant lui le sujet dont il va s'occuper, et de leur rendre l'impartiale justice due à leurs travaux. Il me semble, monsieur et très-honoré confrère, que l'accomplissemement de cette promesse est la moindre fiche de consolation qu'il puisse leur offrir.

Mais, pour mon compte, avant de l'accepter et d'abandonner la plume à notre continuateur, cédant à la force de l'habitude, je ne puis renoncer au plaisir demet tre

5. SÉRIE. TOME III.

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encore aujourd'hui sous les yeux des lecteurs de votre Revue, une fraction de la livre nimoise, pesant 16 grammes 15 centigrammes, et reproduissant les armes de Nimes, ou le revers de la médaille, grand et moyen bronze, de sa colonie. (COL. NEM. (') à l'effigie d'Auguste et d'Agrippa (IMP DIVI F (2), c'est-à-dire un crocodile (3)

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attaché par une bandelette à un palmier, mais ici, sans légende quelconque, et sans indication de poids, ni d'année,

comme sans revers.

Le carteron de la mème ville, que j'ai déjà décrit (*) et qui porte la date de 1577, présente le relief de la TourMagne. J'ai eu sous les yeux et j'ai publié précédemment des poids de Narbonne, de Béziers, de Saint-Porquier (*), qui n'offraient, comme celui dont la gravure accompagne cette notice, qu'un seul côté de sculpté, et étaient également

(1) COLonia, NEMausus.

(2) IMPerator DIVI Filius.

(3) Allusion à la colonie composée des vétérans de la légion égyptienne, conduite à Nîmes, par Agrippa, gendre d'Auguste.

(*) Revue archéologique, no du 45 juillet 1850.

(5) Les armes de cette dernière localité, du département du Tarn et Garonne, sont allusives à son nom, et représentaient un porc passant à droite, sous un chêne touffu et couvert de glands.

privés des indications dont on vient de signaler ici l'absence.

En terminant cette lettre, Monsieur et cher confrère, je vous prie, en ce qui me concerne, de recevoir, ainsi que les lecteurs de la Revue de la numismatique belge, mes adieux à la stathmographie des villes du midi de la France, sans crainte que, dans cette circonstance, vous et MM. vos souscripteurs, puissiez, du moins, je l'espère, m'accuser de ne pas avoir agi avec poids et mesure.

Votre tout dévoué et affectionné serviteur, coopérateur et ami.

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A M. CH. PIOT, secrétaire de la Société numismatique

belge.

MONSIEUR LE SECRÉTAIRE,

Utrecht, 6 février 4859.

J'ai l'honneur de porter à votre connaissance que la seconde société de la fondation Teyler, à Harlem, a résolu de mettre au concours, pour l'année 1859, une question relative à la numismatique. Elle demande un aperçu scientifique des médailles historiques des Pays-Bas, avec une description succincte et une indication des ouvrages dans lesquels elles sont représentées, en les divisant par catégories, comme jetons, médailles gravées, coulées et

frappées, médailles unifaces, etc., tant celles qui ont été confectionnées dans ce pays que dans d'autres. La société désire que les médailles de chaque catégorie, soient classées d'après l'époque à laquelle elles ont été fabriquées. Le prix pour cette question sera une médaille d'or de la valeur de quatre cents florins. Les mémoires devront être rédigés en hollandais, français, anglais ou allemand, et écrits lisiblement en caractères néerlandais par une main autre que celle de l'auteur. Ils devront être présentés, avant le 1er avril 1860, afin d'être jugés avant le mois de mai 1861 (').

Ce programme a attiré mon attention. D'abord la classification en médailles gravées, coulées et frappées m'a paru étrange, mais surtout le désir manifesté par la société que, dans chaque catégorie, les médailles soient classées d'après

() Voici le texte de cet avis : « Het tweede genootschap van Teylers stichters heeft besloten, voor het jaer 1859 eene prijsvraag uit te schryven betreffende het vak der penningkunde, en verlangt alzoo : « Een

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wetenschappelijk overzigt van de Nederlandsche historie-penningen, « in 't welk deze kortelijk, met vermelding der werken, in welke zij zijn afgebeeld, worden beschreven; verdeeld in klassen, als: legpenningen, gegraveerde, gegoten en geslagen penningen, penningplaten, zoo hier te lande, als elders vervaardigd. Het genootschap verlangt, « dat de penningen in elke klasse worden geranschikt naar den tijd, in « welken zij zijn vervaardigd. » De prijs voor de bestgekeurde verhandeling, in antwoord op deze prijsvraag, is eene gouden medaille, ter innerlijke waarde van vier honderd hollandsche gulden. De verhandelingen moeten in het nederduitsch, fransch, engelsch of hoogduitsch, goed en leesbaer met eene nederduitsche letter geschreven zijn door eene andere hand, dan die van den opsteller. Ook moeten zij in haar geheel worden ingezonden vóór den 1 april 1860 tein einde vóór de maand mei 1864 te worden beoordeeld. »

l'époque où elles ont été fabriquées. Par conséquent, les médailles posthumes, qu'on rencontre en très-grand nombre parmi celles des Pays-Bas, ne pourront pas trouver leur place à l'époque du fait ou du sujet auquel elles se rapportent, mais bien à celle où le hasard a inspiré l'artiste, non contemporain, à consacrer son talent à rendre hommage aux vertus de nos ancêtres, et à immortaliser les faits mémorables et glorieux du passé. C'est, en vérité, une classification toute nouvelle! Cependant, avec la meilleure volonté du monde, comment pourra-t-on jamais parvenir à satisfaire à ce désir? Les graveurs n'ont, jusqu'ici, jamais eu la coutume (qui eût été si utile pour obliger la société Teyler) de mettre sur les médailles la date de leur exécution. Qu'importe d'ailleurs aux numismates de connaitre une date si précise? Pourvu qu'ils sachent que la médaille est posthume c'est tout ce qu'il leur faut.

Il me semble donc qu'il aurait été préférable de placer toutes les médailles à l'époque du fait auquel elles se rattachent, et quand elles sont posthumes, de le mentionner.

J'avoue aussi que j'ignorais l'existence d'une écriture néerlandaise. Je présume qu'on aura voulu désigner par là le caractère italique, par opposition à l'écriture spéciale des allemands.

Veuillez, Monsieur le secrétaire, agréer l'assurance de mon estime et de ma considération toute distinguée.

Cte MAURIN NAHUYS.

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