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de potasse; 6° un arôme qui paraît être celui du camphre et de l'anis.

» En réfléchissant sur ces principes, j'ai cru devoir la recomposer comme il suit :

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Prenez Décoction de salsepareille à quatre degrés de

l'aréomètre,

Alcohol muriatique du Codex,
Eau-de-vie camphrée,

Huile volatile d'anis,

Nitrate de potasse,

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une pinte. quatre gros. deux gros.

quelques gouttes. trois gros.

» Une liqueur ainsi composée offre tous les caractères de la liqueur anti-vénérienne soumise à l'examen; elle en differe cependant beaucoup par la modicité du prix, comparé à celui de la liqueur anti-vénérienne qui coûte 25 fr. la bouteille. On assure que l'auteur s'en sert sur-tout dans le traitement de la blennorrhagic à la dose d'une cuillerée deux ou trois fois par jour.»

A la suite de cette analyse, M. Vitalis rapporte une formule ayant de l'analogie avec la précédente et conseillée par quelques praticiens également dans la blennorrhagie, la voici : Prenez Eau de menthe ou de mélisse, douze onces.

Sirop diacode,

de nerprum,

de chaque une once.

Alcohol muriatique du Codex,. un demi-gros.
Eau-de-vie camphrée, .

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un gros.

Eau balsamique de REISNER.

M. Hecht, professeur de chimie et de pharmacie à l'école de Strasbourg, nous a fait connaître un charlatan qui a essayé d'établir ses tréteaux dans cette ville. Voici ce qu'il nous écrit. « L'eau de Saint-Romain, dont il est » question dans le dernier N° de votre Bulletin, me fait rappeler une eau semblable qui a été vendue ici en l'an » VIII, à un grand prix, sous le nom d'eau balsamique

végétale distillée. Chaque bouteille était accompagnée » d'un imprimé allemand dans lequel l'auteur, nommé » Reisner, étalait les propriétés de ce remède, et faisait >> connaître la manière de s'en servir. Chargé par la police » de faire l'analyse de cette eau, j'y ai trouvé une once et » demie de sulfate de soude par bouteille; sur quoi on a » défendu à l'auteur de vendre son remède, ce qui l'a >> engagé à quitter la ville.. >>

NECROLOGIE.

M. DE FOURCROY.

Antoine-François de Fourcroy, comte de l'Empire, conseiller-d'État à vie, directeur-général de l'instruction publique, commandant de la Légion-d'honneur, membre de l'Institut et de plusieurs Sociétés savantes, professeur au Muséum d'histoire naturelle, à la Faculté de médecine, à l'Ecole polytechnique, etc., a succombé le 16 décembre 1809, frappé subitement par une attaque d'apoplexie. Il avait été reçu de l'Académie des sciences en 1783; il fut nommé électeur de la ville de Paris en 1792, puis député suppléant à la Convention nationale, où il ne fut appelé qu'après le procès de Louis XVI. Il fit adopter, en 1793, un projet de loi pour l'uniformité des poids et mesures. Peu de tems après il fut dénoncé aux Jacobins à cause de son silence à la Convention; et il n'échappa à la proscription qu'en prouvant que, né sans fortune, son travail comme chimiste faisait vivre son père et ses sœurs. Il fit un rapport sur le perfectionnement du tannage par A. Séguin, et fit disparaître la disette de salpêtre, qui compromettait le sort de nos armées. Il fut réélu et passa au conseil des Anciens, dont il sortit le 26 mai 1797. L'année suivante, l'Institut de Bologne le choisit pour associé. En décembre 1799, le premier Consul l'appela au Conseil d'État, où il

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présenta, en avril 1802, le projet de la nouvelle organisation de l'instruction publique. Le 15 septembre il remplaça dans la direction de cette partie M. Ræderer, nommé sé→ nateur. Ses principaux ouvrages sont la Philosophie chimique, 1 vol. in-8°; - le Système des connaissances chimiques, 10 vol. in-8°; - la Médecine éclairée par les sciences physiques, 2 vol in-8°; - Traité de matière médicale, 2 vol. in-12; - Traité des maladies des artisans, traduit du latin de Ramazzini; une traduction de l'Essai sur le phlogistique par Kirwan. Beaucoup de Mémoires de chimie, de physique et d'histoire naturelle, insérés dans la collection de l'Académie des Sciences et de l'Institut, dans les Annales de chimie et dans le Bulletin du Muséum du jardin des Plantes.

Ce serait manquer à la mémoire d'un homme si justement célèbre, que d'esquisser son éloge dans un ouvrage dont le cadre est aussi étroit que le nôtre. Déjà plusieurs plumes fidèles s'occupent de tracer le tableau des immenses. services que M. de Fourcroy a rendus à l'État et aux sciences; l'éloquente amitié peindra dignement ses vertus et nous nous empresserons alors à en recueillir les principaux traits. La vie de cet illustre savant appartient à l'histoire; elle dira à la postérité : Il n'eut pour ennemis que ceux que fait naître le mérite, mais il eut pour admirateurs tous les hommes dignes de sentir ce qui est beau, ce qui est utile, et pour amis tous les cœurs faits pour apprécier les vertus civiques, les qualités sociales et les plus doux sentimens de la vie domestique. C. L. C.

M. MORELOT.

LE service de santé militaire vient de perdre un de ses membres les plus distingués, M. Simon Morelot, né à Dijon, pharmacien en chef du 7 corps d'armée, en Espagne, ancien professeur d'histoire naturelle et de chimie pharmaceutique, docteur-médecin de l'Université de Leipsic, des

Société galvanique et de médecine de Paris, membre de plusieurs Académies nationales et étrangères, etc., etc., a été enlevé aux sciences et aux arts le 18 novembre, à la suite d'une maladie de trente-six heures.

M. Morelot a publié plusieurs ouvrages et beaucoup de mémoires. Ses Élémens de Pharmacie chimique sont généralement estimés, et depuis Beaumé c'est ce qui a paru de plus complet en ce genre. Il aimait passionnément le travail; doué d'une mémoire prodigieuse, d'une facilité extrême, il composait ses écrits au milieu du tumulte des armes et des horreurs de la guerre. Son histoire naturelle appliquée à la chimie, aux arts, aux différens genres d'industrie et aux besoins personnels de la vie, fut conçue et rédigée en Pologne, dans une chaumière, sans le secours d'aucun auteur classique.

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Morelot ne se contentait pas aux armées d'enrichir la science par ses écrits; tous ses loisirs étaient féconds et avaient un but louable; il portait infiniment d'attachement à ses subordonnés et faisait consister son bonheur à leur être utile on l'a vu même, au quartier-général du corps d'armée, faire en leur faveur un cours de chimie pharmaceutique avec autant de soins qu'il aurait pu en mettre dans une école pratique, pendant la paix, et au milieu des collections et instrumens nécessaires.

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Il a occupé honorablement la chaire de professeur d'histoire naturelle au collège de pharmacie de Paris, et a professé gratuitement pendant tout le cours de la révolution: dans cet emploi; comme ailleurs, la bonté de son cœur se fit remarquer; il aimait à présenter, à soutenir le candidat timide qui aspirait à la maîtrise. Il eut un grand amour pour la science qu'il cultivait avec tant de distinction, et il chercha toujours à l'entourer de beaucoup d'éclat et de lustre; pénétré de son importance, la pharmacie était à ses yeux un art sublime, dont la culture devait honorer des gens bien nés.

Ce qui fait particulièrement l'éloge des qualités de M. Morelot, c'est que ses élèves lui ont voué le plus tendre attachement et la plus vive reconnaissance; tous ceux qui, comme moi, ont eu l'avantage d'être dans son intimité rendront justice aux qualités morales qu'il réunissait à un degré éminent. L'épouse et la fille infortunées qu'il laisse après lui, regrettent ses vertus, l'excellence de son cœur, et pleurent sa perte, dont l'amertume ne peut être adoucię que par les témoignages honorables d'estime et de respect que lui donneront ses collègues, ses émules et ses amis. ADOLPHE FABULET, pharmacien major au

BIBLIOGRAPHIE CHIMIQUE

ET PHARMACEUTIQUE.

corps.

L'ANGLETERRE et l'Allemagne sont les deux pays qui rivalisent le plus la France dans l'étude des sciences physiques et naturelles ; mais, quoique les communications soient plus faciles, avec l'Allemagne, les travaux des savans anglais sont plutôt et mieux connus que ceux des Allemands. Sans chercher la cause de cette différence, nous croyons être agréables à nos lecteurs en leur faisant connaître les principaux ouvrages de chimie et de pharmacie publiés en Autriche, en Bavière, etc., depuis 1806, inclusivement.

En Allemagne comme en France, les personnes qui cultivent les sciences publient leurs travaux sous la forme de mémoires et notices qu'elles font insérer dans les recueils des académies et sociétés savantes ou dans les journaux destinés à propager les découvertes. Il paraît peu de traités complets; cependant on a imprimé depuis quelques années plusieurs ouvrages élémentaires, plusieurs manuels des arts qui réunissent les connaissances acquises en chimie, en physique, en histoire naturelle. On distingue particuliérement les suivans.

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