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78. SQUINE, Smilax China, Linn.; en arabe, kachab Chiné (85). Cette racine est recommandée dans les maladies vénériennes invétérées.

Elle vient de la Chine.

79. STORAX, Styrax officinale, Linn.; en arabe, miasalé (86). On l'emploie en fumigation pour calmer les violentes douleurs de tête et les oppressions de poitrine : on s'en sert aussi comme parfum.

Il vient de la Syrie.

80. TAMARIN, tamarindus Indica, Linn.; en arabe, tamar Indi (87). Les Egyptiens emploient le tamarin comme rafraîchissant. Ils préparent, avec celui qui est nouveau, une conserve très-agréable.

On trouve au Caire deux espèces de tamarin, dont l'une vient de l'Ethiopie et l'autre des environs de la Mecque. Le tamarin d'Ethiopie est en petits pains ronds, noirâtres, d'une saveur acide et agréable: celui de l'Arabie est en masse enfermée dans des paniers de feuilles de dattier; il est rougeâtre et d'une saveur acerbe: il est moins estimé que le premier.

81. ZÉDOAIRE, Kæmferia rotunda, Linn.; en arabe, zaraoune (88). Cette racine est regardée comme stomachique et aphrodisiaque. On la prend en substance, incorporée dans du miel.

La zédoaire vient des Indes orientales.

Je pourrais parler de beaucoup d'autres substances médicinales, qu'on trouvera décrites dans Prosper Alpin, ou indiquées dans la Matière médicale de Forskal : mais

(85) Shachab Syny.

(86) Maya'h sâyleh.

(87) Tamar Hendy.

(88) Zernebeh.

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aujourd'hui les naturels de l'Egypte ont rarement recotir's à cette grande variété de médicamens. L'emploi superstitieux qu'ils font aussi de quelques drogues, n'offre pas assez d'intérêt pour qu'il soit nécessaire de les décrire en particulier. Il serait superflu d'entrer dans des détails au sujet des racines, des feuilles et autres productions végétales, que l'on fait quelquefois brûler en présence des malades pour en tirer des présages.

Les drogues de l'Asie, qui arrivent par la mer Rouge, et qui restent plus ou moins long-tems déposées dans les magasins de Soueys et de Qoçeyr, sont généralement de très-bonne qualité, telles que l'assa-fœtida, l'encens, la gomme arabique, le cachou et les autres productions tirées des Indes. Plusieurs articles fournis par le sol même de l'Egypte sont négligés, parce qu'on les recueille sans précaution. La gomme qui est produite par le mimosa Nilotica d'Egypte, ne peut servir que dans les manufactures, et après avoir été nétoyée, tandis que celle d'Arabie, qui est recueillie avec soin, est aussi plus recherchée. Les améliorations que l'Egypte est susceptible de recevoir, s'appliquent à toutes les branches d'art, de commerce et d'industrie.

Le choix des espèces de médicamens retrace faiblement l'ancienne science des Arabes. Les doses convenables et les circonstances appropriées pour les remèdes sont ignorées. On verrait au Caire et dans les autres villes un moins grand nombre de malades réduits à un état incurable, sans l'abus de diverses drogues. L'usage fréquent de l'opium et des électuaires enivrans, composés de chanvre et d'aromates, affaiblit considérablement le corps, qui n'éprouve de calme qu'en proportion de l'agitation qui est d'abord occasionnée par ces médicamens. Il est assez ordinaire de rencontrer au Caire, dans les rues habitées par les droguistes, un grand nombre de personnes qui achètent, sur l'avis des vendeurs, les drogues qu'ils pensent pouvoir leur

être salutaires. Il y a des cheykhs qui veillent à ce qu'il ne se débite pas de drogues détériorées. Plus un médicament est prompt et actif, plus les Egyptiens le croient propre à produire la guérison du mal. Ils emploient la coloquinte et la gomme gutte comme purgatifs, et la violence de ces remèdes les expose à des vomissemens qu'ils redoutent, et à des douleurs intestinales difficiles à apaiser; tandis qu'ils ne font communément usage du séné que comme laxatif, en le mêlant par petite quantité dans des infusions presque sans vertu et très-désagréables au goût.

Les bienfaits et les réglemens d'un Gouvernement éclairé ne manqueraient pas de contribuer en Egypte à la conservation d'une population nombreuse les secours de la chirurgie et de la médecine, et les soins donnés à des malheureux, ont fait respecter les Français, qui s'étaient occupés, pendant l'expédition, de former des hôpitaux pour la classe indigente.

OBSERVATIONS

Sur un moyen proposé par M. JOHN BOSTOCK pour découvrir de petites portions d'arsenic mélé avec d'autres substances;

PAR M. PLUQUET, Pharmacien à Bayeux.

AYANT été chargé dernièrement de faire l'examen d'une liqueur et d'une poudre présumées contenir de l'arsenic, j'employai le moyen proposé par M. Bostock (Bulletin de Pharmacie, 1re année, p. 372), qui consiste à ajouter du carbonate de potasse au liquide soumis à l'examen, et à verser dans ce mélange une solution de sulfate de cuivre. S'il existe dans la liqueur, dit M. Bostock, quelques portions d'arsenic, sur-le-champ il se développe une belle

couleur d'un vert d'herbe. L'auteur accorde la plus grande confiance à ce procédé, et paraît lui donner la préférence sur ceux déjà indiqués.

Les nombreuses expériences que j'ai faites pour m'assurer du degré de confiance que l'on doit accorder à ce moyen déjà indiqué par Schéele, ne me permettent pas de douter que l'on ne doive le rejetter comme infidèle et même dangereux à cause des méprises dans lesquelles il pourrait faire tomber.

En voici les raisons :

1o. On ne peut suivre aucune proportion constante dans l'addition du carbonate de potasse nécessaire pour développer la couleur verte avec le sulfate de cuivre, puisqu'on ignore les proportions de l'arsenic dans les liquides soumis à l'examen et que souvent même il n'y en existe pas. J'ai cependant observé que cette variation dans les proportions de carbonate de potasse, diminuait ou augmentait sensiblement la couleur verte dans les solutions d'arsenic que je préparais exprès.

2o. La couleur verte que l'addition du sulfate de cuivre développe avec la solution de carbonate de potasse a trop d'analogie avec la même solution arséniquée. Cette analogie d'après mes expériences devient plus sensible et plus embarrassante, si on examine des liqueurs animales colorées en jaune par des matières bilieuses, ce qui est très-fréquent.

3o. Ce réactif est bien loin d'être aussi subtil que le prétend M. Bostock, c'est-à-dire d'en faire reconnaître jusqu'à un un quarantième de grain. Dans ce cas, il m'a été impossible de décider si la légère teinte que le liquide acquérait, était due à l'existence de la potasse ou de l'atôme arsénical existant dans la liqueur, et alors dans ce cas ce moyen devient nul. L'eau hydrosulfurée récemment préparée et entièrement saturée a donné au liquide une légère teinte jaune, et elle me paraît bien préférable pour décéler la présence de très-petites portions d'arsenic.

Je dois ici ajouter que le procédé indiqué par M. Bostock pour réduire l'acide arsénieux à l'état métallique est ingénieux et de la plus grande utilité. J'ai réduit par ce moyen jusqu'à un sixième de grain d'arsenic que j'avais mêlé avec de la bile desséchée : les incrustations métalliques autour du tube étaient très-visibles.

Sur l'huile de l'Arachide ou Pistache de terre.

LA culture de l'arachide, ou pistache ou noisette de terre (Arachis Hypogea, LIN.) réussit aujourd'hui trèsbien en Italie. Les derniers essais entrepris sur cette plante par M. Biroli, professeur de botanique à Novara, ont été couronnés du plus heureux succès. Il a obtenu par expression, d'un quintal de semences mondées de leur péricarpe, cinquante livres d'huile qui ne different pas de celle d'olives, pour les usages domestiques.

Cette huile, récemment exprimée, a une odeur de rave qui n'est pas sensible au goût. Il suffit de la chauffer pour faire disparaître cette odeur, au point que des personnes qui n'avaient pas été prévenues n'ont remarqué aucune différence dans la saveur des alimens préparés avec elle ou avec le beurre. Cette huile n'est pas propre à la peinture, elle gèle avant l'huile d'olives; on doit par cette raison ne la préparer qu'au mois d'avril ou de mai, autrement elle se congèlerait au sortir de la presse.

Outre l'huile qu'on retire de l'arachide, elle sert à faire le chocolat en remplacement du cacao: mais, comme elle contient beaucoup plus de substance huileuse que ce dernier, le chocolat n'aurait pas assez de consistance si on l'y faisait entrer dans la proportion de plus d'un tiers.

M. Biroli en a fait préparer en employant pour chaque douze onces de cacao, quatre onces de pistache de terre torréfiée séparément et traitée du reste à la manière du Ieme Année.-Septembre.

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