Page images
PDF
EPUB

Dissolvez l'aloès dans les sucs et faites évaporer en con

sistance d'extrait.

Extrait ci-dessus,

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Faites évaporer le tout dans un vaisseau d'étain au bainmarie et ajoutez: Essence balsamique,

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]
[ocr errors]
[ocr errors]

Zv.

3.

3 iij.

3j.

3j.

Эj.

Concassez le tout grossièrement et versez par-dessus

Esprit-de-vin rectifié,

[ocr errors]

3 viij.

Faites digérer pendant quinze jours; filtrez et conservez la liqueur dans une bouteille qui bouche bien.

Faites encore évaporer en consistance de pilules, malaxez fortement la masse entre vos mains que vous graisserez avec un peu d'huile, et faites-en des pilules de Gr. vij.

CHARLATANISME.

FIDÈLES au plan que nous nous sommes tracé, nous continuerons de signaler les empiriques et les guérisseurs qui, avec ou sans titre, colportent des remèdes secrets. Nous en ferons connaître le plus que nous pourrons l'analyse, afin de dévoiler l'ignorance et la cupidité des charlatans, dont le succès est toujours en raison de l'hypocrisie et de l'audace. Pour en donner une idée, nous ne pouvons nous refuser au plaisir de rapporter une anecdote extraite du voyage de M. Goede en Angleterre, en Irlande et en Ecosse, ouvrage nouvellement publié.

« Parmi les charlatans, dit M. Goede, le docteur Brodum mérite sans contredit le premier rang. On peut dire de cet homme, sans exagération, qu'il est parvenu au plus haut degré de l'impudence; et, sous ce rapport, il faut le citer comme le modèle de son espèce. Le Hanovre a l'honneur d'être la patrie de cet Esculape, qui s'est fait 8,000 guinées de rente par son sirop végétal, prétendu remède spécifique contre toutes les maladies imaginables. On a calculé que les annonces dont il remplit tous les jours les gazettes anglaises, lui coûtent environ 2000 guinées par an. Son équipage est un des plus magnifiques de Londres, et les fêtes qu'il donne de tems en tems sont au nombre des plus brillantes de la capitale. Il fait régulièrement tous les ans un voyage afin d'avoir l'occasion d'annoncer ensuite, avec une modestie toute particulière au public, son retour et l'approbation qu'a trouvée son sirop végétal auprès des Sociétés savantes de l'étranger. Pendant mon séjour à Londres, en 1802, il venait de faire un voyage à Paris, et, à son retour il annonça au public que l'excellence

[ocr errors]

et l'efficacité incontestables de son sirop végétal avaient été reconnues par le célèbre chimiste Fourcroy, et qu'il en avait reçu une attestation particulière. Non content de faire jouir l'Angleterre de son remède universel, le docteur Brodum étend aussi ses bienfaits sur les deux Indes, et il m'a été assuré, par un officier anglais revenant de Calcuta, que, dans cette ville, le sirop végétal se trouvait tout aussi bien qu'à Londres. Les moyens qu'emploie ce charlatan, pour s'assurer le débit de son orviétan, sont vraiment curieux et marquent les grandes ressources de son esprit. Souvent il se passe dans sa maison des scènes qui ressemblent assez à des drames, et dans lesquels notre docteur joue le rôle d'un philanthrope généreux. En voici un exemple :

» Dans un repas splendide donné par le docteur à une grande assemblée, les domestiques s'approchèrent de lui pour lui parler tout bas. Le docteur, prenant un ton de colère, s'écria: «Combien de fois faut-il donc vous dire que je ne veux pas être dérangé à table? Priez ces gens de s'en aller, je ne puis les voir dans ce moment. » Les domestiques obéirent; mais, peu de tems après, ils revinrent, et annoncèrent tout tremblans à leur maître que les gens qui étaient en bas persistaient absolument à le voir. Au même instant la porte s'ouvrit, et une pauvre famille se précipita dans le salon; elle se jette aux pieds du docteur, et s'écrie:

«Nous ne venons point, homme généreux, pour vous importuner, nous ne désirons que de vous témoigner notre reconnaissance; mais nos larmes en diront plus que nos paroles. Votre sirop végétal nous a tous sauvés de la mort, etc. » Le docteur affecte quelque mécontentement; il leur jette plusieurs guinées, en les priant expressément de lui épargner dorénavant des scènes pareilles ; car, dit-il, je ne trouverais pas un moment de repos s'il venait dans la tête à tous ceux qui me doivent la vie, de m'en témoigner leur reconnaissance. »> C. L. C.

Analyse d'une liqueur vendue par M. CARPENTIER officier de santé à Rouen, sous le nom d'Eau auti-vénérienne; par M. VITALIS, professeur de chimie appliquée aux arts, etc.

( Extrait du Bulletin des Sciences médicales du département de l'Eure.)

« CETTE liqueur a une couleur légèrement fauve, une saveur très-sensiblement acide, une odeur aromatique analogue à celle du camphre et de l'huile volatile d'anis. Elle marque 4 degrés à l'aréomètre de Baumé. Il s'en précipite spontanément et en peu de tems une matière grisâtre, pulvérulente et insoluble dans l'eau; la liqueur acquiert alors plus de limpidité et perd peu-à-peu sa couleur, effets qui dépendent évidemment de l'oxigénation subie par une portion de l'extractif dissous dans la liqueur.

Elle rougit la teinture de tournesol et le sirop de violettes.

» L'hydro-sulfure d'ammoniaque n'y occasionne aucun précipité, d'où il suit qu'elle ne contient aucune substance métallique.

»Une lame de cuivre bien décapée, plongée dans la liqueur pendant quelques minutes et mouillée ensuite d'une gouttelette d'acide nitrique, ne blanchit pas. La liqueur anti-vénérienne ne contient donc pas de mercure, ce que l'on savait déjà par l'expérience précédente.

» Le nitrate d'argent y forme sur-le-champ un précipité blanc qui noircit bientôt, et ne se dissout pas dans l'acide nitrique pur. La liqueur contient par conséquent de l'acide muriatique.

» Cette liqueur, chauffée dans une fiole à goulot trèsétroit, a laissé échapper des vapeurs qui s'enflamment à l'approche d'une bougie allumée, preuve certaine de la présence de l'alcohol."

» L'acide sulfurique concentré, versé dans la liqueur, en dégage sur-le-champ des vapeurs rutilantes; l'acide, en se portant au fond du vase par son excès de pesanteur spécifique, y forme une espèce de globule de couleur rose, phénomène que l'on pourrait attribuer à l'action de l'acide sur l'huile volatile de camphre et d'anis (Annales de Chimie, tom. 67, pag. 295).

» Pendant l'évaporation d'une once de cette liqueur jusqu'à consistance d'extrait, il s'est dégagé une vapeur piquante et acide; car elle rougissait le papier teint avec le tournesol; à mesure que la liqueur avançait vers cette consistance, la matière s'est boursouflée de plus en plus.

» Cette matière extractive, d'un beau jaune clair, pesait 26 grains; elle rougissait promptement, non-seulement la teinture de tournesol, mais encore le sirop de violettes; elle était déliquescente à l'air : exposée au feu dans un creuset de porcelaine, elle s'est boursouflée considérablement à la première impression' du feu; il y a eu scintillation, dégagement de vapeurs piquantes et acides, et sur la fin il s'est fait sentir une odeur légèrement empyreumatique, la couleur jaune a disparu et a été remplacée par la couleur noire, due à la formation d'un charbon léger et facile à incinérer. Les cendres, recueillies avec soin, pesaient deux demi-grains; elles offraient une couleur rose ou plutôt légèrement vineuse, assez semblable à celle du tartre rouge; elles verdissaient le sirop de violettes. Parmi les cendres on a trouvé une très-petite portion de matière saline poreuse, et qui paraissait avoir subi la fusion ignée. L'exiguité de son volume ne m'a pas permis d'en constater la nature. Je présume que cette matière saline était du muriate de potasse, sel que contient assez abondamment la décoction de salsepareille.

» La liqueur anti-vénérienne dont il s'agit contient donę 1o une matière extractive végétale; 2° de l'alcohol; 3° de F'acide muriatique ; 4° du nitrate de potasse; 5° du muriate

« PreviousContinue »