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ment à l'étuve, cette solution aqueuse a déposé une masse de cristaux aplatis, laissant apercevoir quelques prismes quadrangulaires peu distincts. Desséchée sur un bain de sable, elle s'est réduite à 129 grains, composés de 39 grains de sulfate de chaux, et 90 grains de sulfate de magnésie desséchée. Il y a eu un grain de perte.

Les 150 grains de matière non altérée, soit par l'alcohol ou par l'eau froide, mis à bouillir avec 6 livres d'eau distillée, jusqu'à réduction d'un tiers, ont été réduits à 121 grains. MM. Magnes et Lafont se sont assurés, par les réactifs les mieux appropriés, que les 29 grains, dissous par l'eau bouillante, n'étaient autre chose que du sulfate de chaux.

Analyse par l'acide acétique.

La portion de résidu que l'alcohol et l'eau n'avaient point altérée, humectée de vinaigre distillé, a été exposée à l'air pendant 24 heures pour faciliter la suroxidation du fer, que les réactifs avaient décelé dans les essais préliminaires. L'addition de nouveau vinaigre distillé a occasionné de l'effervescence, et privé la matière de 34 grains de carbonate de chaux. Le résidu desséché a pesé 87 grains.

Analyse par l'acide muriatique.

Les 87 grains restant ayant été mis en digestion avec demi-once d'acide muriatique pendant douze heures, on a ajouté tróis onces d'eau distillée et on a filtré. La même opération, répétée avec moitié moins d'acide, et les liqueurs réunies, on s'est assuré que les 87 grains avaient perdu 49 grains dissous par l'acide muriatique.

La dissolution muriatique réduite à siccité et chauffée de manière à chasser l'excès d'acide, le produit s'est redissout à un dixième de grain près dans de nouvelle eau disfillée. Quelques gouttes de prussiate calcaire y ont occasjonné un précipité en flocons bleus, légers; ce précipité,

devenu de couleur orangée au bout de 24 heures, calciné dans un creuset d'argent, pesait 10 grains.

La liqueur, dont le fer avait été séparé, contenant encore du muriate de chaux, a été traitée par l'oxalate d'ammoniaque, dont l'action a prouvé que les 38 grains, pris sur l'acide muriatique, étaient à l'état de carbonate de chaux.

Les 38 grains que l'acide muriatique n'avait pu altérer, mis à bouillir avec une dissolution de sous-carbonate de potasse, et traités au feu par le charbon dans un creuset d'argent, ont été reconnus pour du sulfate calcaire mêlé d'une petite quantité de terre siliceuse.

Nous avons été forcés de supprimer une foule de détails qui prouvent le soin apporté dans cette analyse; nous avons cité suffisamment pour garantir l'exactitude des résultats suivans, qui donnent pour quinze livres d'eau minérale d'Audinac.

Produit gazeux.

Hydrogène sulfuré, quantité inappréciable.
Acide carbonique libre, 2 grains.

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CORRESPONDANCE.

Extrait d'une lettre de M. MONTOLIVO, pharmacien de Nice.

M. Montolivo nous a donné un examen comparatif de la pharmacopée autrichienne adoptée à Milan, et de la même publiée à Vienne. Il a noté avec soin les différences qui existent dans les formules et dans les poids indiqués dans ces deux éditions. Nous regrettons que l'abondance des matières ne nous permette pas de transcrire ces remarques : nous nous contenterons de faire connaître deux préparations citées par notre laborieux correspondant.

Sirop kermesin (sirupus kermesinus).

Ce sirop pourrait remplacer avantageusement le

sirop d'alkermès, dont on fait usage en France. Pour le préparer, on prend :

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On laisse infuser ces substances pendant une heure (1); on filtre; on fait fondre dans le liquide, à l'aide de la chaleur, le double de son poids de sucre blanc; et, avant de retirer le sirop du feu, on y ajoute quatre grains d'alun en poudre.

Musc artificiel.

On le prépare en versant à-peu-près quatre

(1) Nous croyons qu'on peut, sans inconvénient, laisser infuser beaucoup plus long-tems.

onces d'acide nitreux sur une once d'huile de succin rectifié. On laisse le mélange en repos quelques jours; il se forme une matière résineuse qui se précipite. C'est cette matière que l'on sépare et qu'on lave avec de l'eau chaude; elle a une odeur fort analogue au musc ou à l'ambre (1).

A MM. les Rédacteurs du Bulletin de Pharmacie.

MESSIEURS en insérant dans votre premier N° de l'année un article sous le titre de Pharmacologie littéraire, un de vous a fait connaître avec beaucoup d'art qu'un journaliste anglais n'était rien moins qu'érudit, lorsqu'il a rendu compte de la dernière édition du poëme de Garth sur les Dispensary; aux preuves piquantes qu'il a données pour confondre aux yeux de ses concitoyens le critique qui paraît n'avoir pas voulu ménager plus le médecin que le pharmacien, on pourrait ajouter les suivantes, si vous les croyez susceptibles de quelque intérêt.

« Beau sujet pratique que la description des drogues et des opérations d'un laboratoire! s'écrie le journaliste ; et il ajoute Garth a réussi une fois, heureusement il n'a pas eu d'imitateurs.» Quoi ! ce journaliste ignore que même dans son pays il y a eu des poëmes dont les connaissances médicales ont été le sujet! Quoi! l'existence du poëme de Micolomb Flemyng lui serait inconnne! Ce praticien de Londres, contemporain de Boerhaave, a donné un joli tableau de l'hypocondrie et de l'hystérisme, qu'il a intitulé: Neuro

mun,

(1) En Prusse, où l'ambre gris est très-rare et le succin très-comles pharmaciens font de l'ambre artificiel par un procédé semblable à celui que rapporte M. Montolivo; mais ils emploient l'acide sulfurique concentré, au lieu de l'acide nitreux. La matière qui se précipite est très-noire, et n'a qu'une propriété de l'ambre, l'odeur, qui cependant n'est pas tout-à-fait identique. Les paysans prussiens recherchent cette substance, qui coûte peu et qui leur sert de parfum.

pathia, sive de morbis hypochondriacis et hystericis poëma medicum. Les vertus des médicamens qui conviennent à ces maladies y sont retracées, et les eaux minérales de Scarboroug y ont aussi une place sous le rapport de leur description et de leurs propriétés. Ce poëme a été traduit en italien, et la plume élégante du docteur Alibert l'eût fait connaître aux Français, sans le vice de la théorie; ce à quoi ses connaissances lui permettaient de remédier dans des notes qui auraient été aussi agréables qu'instructives.

Dirai-je aussi qu'un contemporain de Garth, Abraham Cowley, avait chanté en vers latins les plantes et leurs propriétés? quoiqu'il ne fût pas médecin, il offre dans ses descriptions la preuve qu'il en avait les connaissances; ce qui lui aura sans doute valu une place parmi les médecins dans la Bibliothèque des Ecrivains en Médecine, par Mauget. Son poëme, d'ailleurs, nous en rappelle deux autres sur le même objet, que nous devons à Paul Contant, apothicaire de Poitiers, qui vivait dans les dernières années de Henri IV et sous la minorité de Louis XIII; l'un a pour titre le Jardin et Cabinet poétique; et l'autre : le second Eden. Dans le premier de ces poemes, Contant fait voir que les fonctions graves et froides du pharmacopole n'excluent point la faculté de pouvoir user avec une sorte d'avantage du langage des muses; tel est, en effet, scn début.

Je chante les beautés de la terre nouvelle,
Les émaux printaniers de sa robe plus belle;
Je chante les vertus des plus aimables fleurs
Que l'aube au teint vermeil enfante de ses pleurs ;
Je chante un beau jardin qui ne craint la froidure

Des aquilons glacés, le tems ni son injure;

Mais qui, tout vert, tout gai, tout riant et tout beau,
S'éternise en mes vers en dépit du tombeau.

Un tel poëte sans doute, si son imagination se fût portéeà peindre tout ce qui se passe dans les laboratoires de la pharmacie, n'eût pas manqué d'en faire un tableau aussi

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