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Ainsi les combustibles minéraux donnent près de la moitié du tonnage kilométrique; les matériaux de construction et minéraux, un peu plus du sixième; les produits agricoles et denrées alimentaires, un neuvième environ. La part globale des autres groupes de marchandises n'atteint pas un quart.

Le mouvement des houilles et des cokes se concentre presque entièrement sur les voies navigables du Nord et de l'Est. En effet, le contingent de cette région dans le tonnage kilométrique total de la France est de 85 p. 100 pour les canaux, de 90 p. 100 pour les rivières et de 87 p. 100 pour l'ensemble. Quand on examine la carte figurative du trafic des combustibles minéraux, on y voit de larges courants qui viennent des bassins houillers du Nord et du Pas-deCalais, ainsi que de la Belgique, de l'Allemagne, de l'Angleterre par Rouen, et convergent en partie vers Paris, en partie vers les grands centres industriels de l'Est.

Ce sont naturellement les voies navigables aboutissant aux villes importantes et surtout à Paris qu'alimentent d'une manière plus spéciale les matériaux de construction. La Seine et ses affluents donnent, pour cette catégorie de marchandises, près des trois quarts du tonnage kilométrique des rivières et plus du tiers du tonnage Kilométrique afférent à l'ensemble du réseau de navigation intérieure. En 1910, le trafic moyen de la Seine, aux abords de Paris, a été le suivant: 488.000 tonnes, de Montereau à la limite des départements de Seine-et-Marne et de Seine-et-Oise: 2.209.000 tonnes, entre cette limite et Paris; 2.365.000 tonnes, à la traversée de Paris; 458.000 tonnes, de Paris à la Briche; 478.000 tonnes, de la Briche au confluent de l'Oise. Pendant la même année, le tonnage moyen sur l'Oise, au-dessus de Janville, s'est élevé à 448.000 tonnes.

Une étude détaillée de la distribution des transports pour les autres articles de la classification serait sans contredit intéressante, mais nécessiterait des développements excessifs. Ces transports se divisent plus ou moins suivant la nature des marchandises. Leur direction et leur activité sont intimement liées à la répartition des centres de vente et d'achat, à l'intensité de la production agricole ou industrielle, aux besoins de la consommation. Dans la plupart

des branches du trafic, la Seine tient la première place ou l'une des premières; quelques chiffres suffisent à le démontrer :

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L'insuffisance des anciens documents statistiques ne permet pas de mesurer les changements qu'a subis, depuis le milieu du siècle dernier, la proportion relative des divers éléments constitutifs du trafic sur notre réseau de navigation fluviale. Un fait certain est l'augmentation notable de la quote-part des combustibles minéraux : il était déjà signalé dans la première édition de cet ouvrage, alors que les houilles et le coke fournissaient seulement, d'après la statistique de 1884, 25,3 p. 100 du tonnage effectif et 36,8 du tonnage kilométrique; or, les chiffres actuels sont 32,8 p. 100 et 47,4 p. 100. En revanche, le contingent des produits agricoles et denrées alimentaires ainsi que celui des bois ont éprouvé une sensible diminution.

Un rapprochement, même limité au tonnage effectif, entre la composition du trafic des voies navigables et celle du trafic des voies ferrées offre aussi les plus sérieuses difficultés. En effet les systèmes de classification des marchandises sont différents; d'un autre côté, les statistiques officielles des chemins de fer ne distinguent pas le trafic ni sur le réseau du trafic ni à l'extérieur, de telle sorte qu'une tonne empruntant deux ou trois réseaux est comptée deux ou trois fois dans le tonnage effectif, à l'inverse de la pratique suivie par le Ministère des Travaux publics pour les comptages sur les canaux et les rivières depuis la suppression des droits de navigation. Quoi qu'il en soit, voici quelques renseignements d'une

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précision absolue, ou tout au moins suffisante, en ce qui concerne les combustibles minéraux, c'est-à-dire l'élément principal du trafic des voies navigables :

1° Sur l'ensemble des chemins de fer d'intérêt général, les combustibles minéraux forment, comme sur les voies navigables, l'élément prédominant du trafic; ils ont fourni, en 1910, plus de 5 milliards de tonnes kilométriques, soit le quart environ du tonnage kilométrique total.

Pendant la même année le chiffre correspondant pour les canaux et rivières a été de 2.464 millions de tonnes kilométriques, c'est-àdire moitié environ du tonnage des voies ferrées.

2o Si au lieu d'envisager l'ensemble des chemins de fer d'intérêt général, on considère séparément les réseaux, on voit la prépondérance des combustibles minéraux s'assuser bien davantage encore sur certains d'entre eux.

Pour le réseau du Nord, par exemple, la houille et le coke donnent près de la moitié du tonnage kilométrique: 2.098 millions de tonnes kilométriques en 1910, sur un total de 4.401 millions.

3o Le tableau ci-après, déduit des statistiques officielles de 1910, met en parallèle les transports des combustibles minéraux par chacun des grands réseaux des chemins de fer et par les voies navigables desservant la même région :

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ENSEMBLE.

541.658.000 7

1.105.413.000 15 189.536.000

4.921.672.000 67 (b) 2.463.923.000 33(b) 7.385.595.000 100

(a) Proportion du tonnage des chemins de fer et du tonnage des voies navigables dans le tonnage total de chaque région.

(b) Proportion dans le tonnage total de la Franco (chemins de fer et voies navigables réunis).

1.503.494.000
497.281.000 33
24.235.000 4

42

3.601.255.000 49 1.494.835.000 20

230.978.000 21
14.329.000 8

1 3

TONNAGE TOTAL

Propor

tion

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Ainsi, dans la région du Nord, malgré sa faible étendue, le tonnage kilométrique des combustibles minéraux par toutes voies de transport représente environ la moitié du chiffre total de la France. Les chemins de fer prennent à ce mouvement une part dépassant de plus du tiers celle des canaux et rivières.

Dans la région desservie par le réseau de l'Ouest, la Seine assure un faible avantage à la navigation. Ailleurs, les voies ferrées priment de beaucoup les voies fluviales.

4. L'augmentation des transports de combustibles minéraux due au développement de la production et de la consommation (1) a été plus forte, en valeur absolue, sur les chemins de fer que sur les canaux et rivières. Mais la part proportionnelle de la navigation s'est élevée sous l'influence des améliorations apportées depuis 1880 aux voies fluviales; elle ne dépassait pas 29 p. 100 en 1880 et atteint aujourd'hui 33 p. 100.

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5. Distance moyenne de transport. Après avoir établi un parallèle entre les chemins de fer et les canaux ou rivières au point de vue du tonnage kilométrique, il est intéressant d'examiner aussi quelles sont les distances moyennes de transport sur l'une et l'autre des deux catégories de voies de communication.

Les statistiques du Ministère des Travaux publics permettent de trouver exactement ces distances pour les voies navigables. En voici le tableau, tel qu'il se dégage des relevés de 1910:

(1) La production des bassins du Nord et du Pas-de-Calais est passée de 1.021.000 tonnes, en 1850, à 25.493.000 tonnes en 1910. Pendant la même période, la consommation du département de la Seine montait de 654.000 tonnes à 4.806.000. En 1850, les départements de la Meurthe et de la Moselle ne consommaient que 214.000 tonnes; maintenant la statistique indique 5.956.000 tonnes pour Meurthe-et-Moselle.

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Grâce à l'extension du réseau de navigation intérieure et aux améliorations dont il a été l'objet, les parcours s'y sont notablement accrus. Il y a vingt-cinq ans, la distance moyenne de transport était de 171 kilomètres pour les combustibles minéraux et de 117 kilomètres pour l'ensemble des marchandises. L'augmentation est donc du tiers.

A l'inverse des statistiques relatives aux voies navigables, les statistiques concernant les chemins de fer n'établissent pas, je l'ai déjà fait remarquer, la distinction entre le trafic né dans chacun des réseaux et le trafic provenant du dehors; aussi ne peut-on calculer les distances moyennes que pour les divers réseaux considérés isolément. Les chiffres ainsi obtenus sont nécessairement inférieurs aux parcours moyens réels. D'autre part, les bases du calcul ne se trouvent dans les publications officielles que pour l'ensemble des marchandises et pour les combustibles minéraux. Cette double observation limite la portée et explique le caractère incomplet du tableau suivant, dressé d'après les documents de 1910:

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