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SOUS-SECTION C: Circulation et véhicules.

6me Question

OBSERVATIONS FAITES DEPUIS 1908 SUR LES DIFFÉRENTES CAUSES D'USURE
ET DE DÉTÉRIORATIONS DES CHAUSSÉES.

Conclusions votées...

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ne Question

RÉGLEMENTATION DE LA CIRCULATION RAPIDE OU LENTE SUR LES ROUTES.

COMPTE RENDU

Par M. CHAIX, Président de la Commission de Tourisme et de Circulation générale de l'Automobile-Club de France.

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AUTORITÉS CHARGÉES DE LA CONSTRUCTION ET DE L'ENTRETIEN.
FONCTIONS DÉVOLUES AU POUVOIR CENTRAL ET AUX AUTORITÉS LOCALES.

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COMPTE RENDU

Par M. LORIEUX, Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées,
Directeur de l'Office National du Tourisme.

Chapitre I. Analyse des Rapports présentés au Congrès....

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Par M. Fernand Bordas, Sous-Directeur des Routes et Ponts
au Ministère des Travaux publics.

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N° 23

CONCURRENCE ENTRE LES CHEMINS DE FER

ET LES

VOIES DE NAVIGATION INTÉRIEURE (*)

Par M. ALFRED PICARD,

Membre de l'Institut, Vice-Président du Conseil d'Etat,
Inspecteur général des Ponts et Chaussées.

1. Opinion généralement admise sur le rôle respectif des chemins de fer et des voies navigables.

A une époque plus récente, le débat se rouvrit lors de la présentation par M. Baudin, Ministre des Travaux Publics, d'un programme « tendant à compléter » l'outillage national par l'exécution d'un certain nombre de voies » navigables nouvelles, l'amélioration des canaux, des rivières et >> ports maritimes » (Loi du 22 décembre 1903 et lois spéciales » connexes).

M. Aimond, rapporteur général à la Chambre des Députés, examina la question de concurrence des voies ferrées et des voies navigables dans un long et remarquable chapitre, dont il suffira d'extraire les lignes suivantes : « Si on étudie de près la répartition

(*) Extrait du chapitre V de la seconde édition de l'ouvrage de M. A. PIGARD sur «Les Chemins de fer » (Historique, résultats généraux de l'ouverture des chemins de fer. Concurrence des voies ferrées entre elles et avec la navigation), que publieront prochainement les éditeurs DUNOD et PINAT.

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1914-III.

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» du tonnage sur les voies navigables, on trouve nettement » caractérisé le rôle de ces dernières; dans la répartition des transports, elles conviennent particulièrement aux matières » pondéreuses qui circulent à grande distance; et, à ce point de vue, » les voies navigables peuvent être considérées comme d'utiles » auxiliaires du réseau ferré, parce qu'elles se plient mieux que lui » aux fluctuations du trafic. Nous pourrions en donner de » nombreuses preuves: nous nous bornerons à montrer par des » exemples pris d'abord en France et, ensuite, en Allemagne, quel » a été leur rôle respectif dans ces dernières années, et comment » leur concurrence peut être féconde pour tous sans être nuisible » ni à l'un ni à l'autre... De plus en plus, l'idée de concurrence » entre les chemins de fer et les voies navigables font place à l'idée » d'une coopération. »

De son côté, M. Audiffred, chargé d'un rapport spécial sur le canal du Rhône et Loire, écrivait : « Certains esprits ont cru, vers » le milieu du XIXe siècle, en présence de la prodigieuse transfor»mation opérée par les chemins de fer, que la navigation n'avait » plus de raison d'être. On est revenu de cette erreur; mais elle a » eu cette conséquence fâcheuse de retarder l'exécution des voies > navigables.

» Le chemin de fer ne remplace pas le canal parce qu'il ne peut >> transporter aux mêmes conditions de bon marché. Il a un matériel » coûteux à entretenir et à amortir; les frais de personnel et de >> traction sont considérables.

<< Tous les moyens de transport ont leur rôle bien déterminé, et >> l'expérience assigne à chacun d'eux sa place, dans le développe» ment de la richesse publique.

» La route de grande communication et le chemin vicinal » ordinaire rendent d'incontestables services; mais, seuls, ils ne » sauraient permettre ni la construction de nombreuses usines, ni » la culture intensive du sol. Il leur faut l'aide de la voie ferrée qui » met en communication rapide les personnes, et qui transporte, à

» de grandes distances, des charges considérables, à prix réduit. » Mais, lorsque le tonnage atteint des proportions plus grandes, la » voie ferrée à son tour se montre impuissante à suffire au trafic » auquel elle a donné naissance, et si le canal ne lui vient pas en » aide, non seulement l'industrie périclite, sous le poids de la » concurrence ruineuse que lui font subir les régions plus favorisées, » mais des richesses naturelles qui pourraient être utilisées, et qui » fourniraient à l'industrie et à l'agriculture un aliment indispen» sable, restent enfouies dans le sol, complètement inutilisées.

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» La route de terre crée un certain trafic; la voie ferrée fait naître » un trafic beaucoup plus élevé et augmente la circulation des voies » vicinales. La voie navigable, à son tour, crée un trafic beaucoup plus important que la voie ferrée, et développe, dans de très » grandes proportions, le trafic des deux premières.

» Il n'y a pas antagonisme entre ces divers moyens de transport; >> ils ne sont pas destinés à se faire concurrence et à se nuire; ils >> constituent des organes différents, mais également utiles, d'un » être unique, d'autant plus puissant qu'il est pourvu de moyens » d'action moins rudimentaires et plus nombreux.

» Quand bien même l'Etat serait maître absolu des tarifs, il aurait >> encore intérêt à créer la voie navigable, parce qu'il est, en effet, » nous ne saurions trop le répéter, des limites au-dessus desquelles » les tarifs des chemins de fer ne peuvent descendre, sans qu'il » devienne nécessaire de faire appel à la garantie d'intérêt, qui grève » le budget. Ces limites peuvent, au contraire, être très facilement » franchies par la voie navigable.

>> Dans tous les pays où l'importance du trafic justifie la création » d'un canal, celui-ci, loin d'amener une diminution dans les » transports par chemins de fer, favorise leur développement. »>

Au Sénat, le rapporteur général, M. Monestier, mettait prudemment en garde contre les formules absolues, contre les doctrines extrêmes dont l'une condamnait absolument les canaux, tandis que l'autre y voyait une panacée. Il insistait sur la nécessité d'une étude

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particulière dans chaque cas, sur la réserve imposée par le régime financier de nos chemins de fer. Sa pensée se résumait ainsi : « Lå » où existent de grands courants de transport, la voie ferrée et la » voie d'eau sont simultanément utiles pour se compléter et se » suppléer l'une l'autre, celle-ci transportant surtout les matières » pondéreuses (combustibles, minerais, matériaux de construction), » dont le bas prix est indispensable à la vitalité des industries qui >> alimentent ensuite, par leurs produits, le principal trafic des voies » ferrées. Les grandes facilités résultant des deux moyens de >> transport réunis permettent de développer dans ces régions >> favorisées de la nature les foyers de grande activité industrielle » dont les bienfaisants effets rayonnent sur les autres parties de la » France. »

Les mêmes vues furent développées pendant la discussion devant la haute assemblée. Elles prévalurent, non sans soulever toutefois certaines contradictions.

Rien ne serait plus facile que de multiplier ces citations et ces indications historiques. Elles suffisent à bien établir le principe directeur dont, en dépit de quelques variations, les pouvoirs publics se sont généralement inspirés. Ce principe est que les chemins de fer n'ont point enlevé aux voies navigables leur utilité, que les uns ou les autres ont une part à prendre dans les transports et peuvent contribuer parallèlement à la prospérité nationale, qu'aux voies fluviales doivent toujours aller les matières pondéreuses nécessaires à l'industrie, que- la navigation donne d'ailleurs des garanties salutaires contre le monopole des compagnies.

Sur la question d'établissement de nouvelles voies fluviales, se greffait celle du raccordement des rivières ou canaux avec les voies ferrées, afin de permettre les transports mixtes toutes les fuis qu'il serait plus avantageux. Les compagnies de chemins de fer, craignant des détournements de trafic, opposaient une vive résistance aux jonctions, quand la voie navigable n'avait pas le caractère exclusif d'un affluent. Depuis longtemps, les intéressés et leurs mandataires demandaient que cette résistance prît fin. Comme je l'ai rappelé, il y fut pourvu par des dispositions législatives, notamment par la loi

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