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du béton armé à la mer et que certains points restent encore non résolus.

Le rapporteur général envisage ensuite certaines applications intéressantes :

Caissons creux en béton, pour la construction des digues, jetées, etc.... (rapports nos 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7)

Revêtement de talus (rapports nos 5 et 8).

Il résume les conclusions de MM. Voisin et Carey et propose la suivante :

<< L'expérience acquise à ce jour démontre que l'Ingénieur dispose » dans le béton armé d'un matériau précieux, convenant à une » variété déjà grande et toujours croissante de constructions et dont » il ne dépend que de lui de développer encore et de perfectionner » les applications. De nombreux points, obscurs au début dans la >> théorie et dans la pratique, ont été éclaircis depuis lors, mais il » en reste dont l'étude s'impose et les chercheurs trouveront dans » cette étude, ainsi que dans l'amélioration des détails de construc» tion, le champ le plus vaste et le plus fécond ».

Envisageant ensuite la conservation du béton armé à la mer, M. Burr pense que, si on lui donne le temps de faire prise et de durcir avant de l'exposer à l'eau de mer, il ne peut y avoir rien à craindre, même si l'on a à redouter la gelée, ainsi que l'expérience déjà longue de l'emploi du béton ordinaire à la mer en fournit la preuve. Il ajoute qu'il peut être prudent d'adopter les dosages de 1-2-4 (un volume de ciment, deux volumes de sable, quatre volumes de pierrailles) à 1-2-3 ou 1-1 1/2-3, le sable et la pierraille offrant le moins de vides possible, que l'addition de pouzzolanes, de trass ou de certaines autres matières (argile colloïdale anhydre, etc....) doit être envisagée avec une grande circonspection, que l'on doit employer de préférence de l'eau douce et des mortiers humides plutôt que secs.

Il recommande de « finir» la surface du béton par un badigeonnage en 2 couches de lait de ciment pur, d'appliquer à la brosse sur les armatures un enduit de ciment ou de mortier de ciment (tel est aussi l'avis de M. Luiggi) et, de façon plus générale, d'apporter le

plus grand soin à toutes les phases du travail, depuis le choix du ciment jusqu'à l'achèvement de l'ouvrage.

M. Burr analyse alors les conclusions des rapports de MM. Voisin, Luiggi et de Blocq van Kuffeler; il insiste sur ce fait que la durée encore trop courte de l'emploi du béton armé à la mer ne permet pas de formuler des conclusions précises sur les moyens les plus efficaces d'assurer sa conservation et il conclut comme suit :

<< 1o Les conclusions votées par le Congrès de 1908, constatant » les résultats encourageants obtenus dans les premières appli» cations du béton armé aux travaux maritimes, tendent à être » confirmées par l'expérience acquise depuis lors. Celle-ci montre, > en effet, que la résistance de ce matériau à l'eau de mer est satis» faisante lorsque les précautions nécessaires à cette fin ont été judicieusement déterminées par l'étude des travaux existants et appliquées avec une vigilance incessante.

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» 2o La nouveauté relative de ce mode de construction, le développement de son usage et les progrès rapides de l'expérience > acquise dans ses applications justifient le maintien de son étude à » l'ordre du jour du prochain Congrès, où elle pourrait être traitée » sous forme de question ».

CHAPITRE II.

DISCUSSION DANS LES 4 ET 20 SECTIONS.

VOTE ET CONCLUSIONS. 1

1re Section.

Chargé de remplacer M. Jacquinot, rapporteur français à la 1re Section, nous avons pris part à la discussion, assez confuse d'ailleurs, qui a eu lieu à l'occasion de l'emploi du béton armé dans les travaux hydrauliques, sous la présidence de M. le Colonel Bogart.

Après avoir fait observer, à plusieurs reprises, qu'en laissant de côté les précautions à prendre pour garantir la sécurité du béton armé à la mer, précautions qui font l'objet d'un paragraphe spécial, il semblait que les conclusions auxquelles pouvait conduire l'emploi

du béton armé, soit à l'eau douce, soit à l'eau de mer, ne dussent aucunement différer, nous avons demandé que, comme on l'avait fait à St-Pétersbourg en 1908, les deux sections s'entendissent pour rédiger des conclusions communes, qui pourraient avoir comme base celles de M. Burr, au cas où on ne voudrait pas prendre immédiatement position.

M. Humphrey réclama itérativement une discussion plus large et la nomination par les deux sections d'une sous-commission chargée d'établir un projet de résolution, dans un esprit qui pourrait être très favorable à l'emploi du béton à l'eau douce et, moyennant quelques restrictions, à l'eau de mer.

M. Schulze, après avoir mentionné les principaux ouvrages en béton armé exécutés en Allemagne (notamment des écluses), déclara que les conclusions de M. Sewell étaient admissibles et qu'il y avait lieu de remettre la question à l'étude du prochain Congrès. M. Dabat proposa que la 1r Section formulât son avis sur la base des conclusions de M. Sewell et que la 2o Section y ajoutât un paragraphe complémentaire.

M. Ripley insista pour qu'on fût moins catégorique que M. Sewell et qu'on supprimât en particulier dans ses conclusions les mots << sinon comme le plus utile de tous >>> attendu qu'en cas de gelée on pouvait être exposé à des déboires et que le facteur personnel pouvait jouer un rôle important dans l'emploi du béton armé.

M. le Colonel Yorke se rallia aux observations de M. Ripley en insistant plus spécialement sur l'importance du mode d'exécution du travail.

M. Smrcek ajouta que si le béton armé pouvait durer 50 ans, ce que tout semble indiquer, on pourrait émettre un vœu très favorable à son emploi.

Il se rallia toutefois à l'observation de M. Germelmann qu'il n'entre pas dans les habitudes du Congrès d'arrêter des conclusions sur des communications. M. Schmidt fut à cet égard du même avis.

M. Voisin protesta contre cette manière de faire, qui serait d'autant plus regrettable qu'elle se trouverait en opposition avec ce qui eut lieu à St-Pétersbourg. On pourrait d'ailleurs au moins proposer,

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comme en 1908, de porter l'emploi du béton armé comme question au prochain Congrès. MM. Hoerschelmann et le Major Ockerson furent du même avis et la 1re Section acquiesça à cette proposition.

M. Humphrey ayant demandé de nouveau la constitution d'une sous-commission chargée de rédiger des conclusions, MM. Ripley, Engels et le Président déclarèrent que cette proposition leur paraissait inutile et contraire aux statuts du Congrès. M. Humphrey n'insista pas.

Dans ces conditions, les conclusions de M. Sewell, amendées par MM. Voisin et le Major Ockerson, ayant été abandonnées comme prématurées, la 1re Section se rallia finalement au vou suivant rédigé par MM. Dabat et Voisin :

>> La section, après avoir pris connaissance des intéressants » rapports qui ont été publiés sur la question du béton armé, et > après une longue discussion,

» Considérant que l'emploi du béton armé présente une impor>> tance considérable, et que l'expérience acquise permettra sans > doute de prendre bientôt une conclusion précise;

>> Emet le vœu que le béton armé soit mis à l'ordre du jour » du prochain Congrès et y soit traité comme question ».

2o Section.

La discussion a eu lieu sous la présidence de M. Corthell, Ingénieur civil.

M. Burr confirma les conclusions de son rapport et rappella que, des bétons ayant résisté victorieusement à l'action de l'eau de mer depuis 30 et 40 ans, il n'y a pas de raison pour qu'il n'en soit pas de même du béton armé.

M. Voisin, sur l'emploi du béton armé à la mer, déclara être d'accord avec M. Burr, signala que la 1re Section, après une longue discussion faite au double point de vue réglementaire et technique, avait émis le vœu que le sujet fût traité comme question au prochain Congrès et proposa la résolution suivante :

« La deuxième Section, après avoir pris connaissance des inté» ressants rapports qui ont été présentés sur le béton armé à la mer,

» Considérant que la question du béton armé offre une impor»tance exceptionnelle,

» Emet le vœu d'accord avec la première Section que l'emploi du » béton armé dans les travaux maritimes soit mis à l'ordre du jour » du prochain Congrès et y fasse l'objet d'une « question » et non » d'une « communication ».

Sur la question des précautions à prendre pour assurer la conservation du béton armé, M. Voisin déclara s'en tenir aux conclusions pages 35 et 36 de son rapport.

M. Inglese signala la pratique en usage en Italie d'ajouter de la pouzzolane au ciment et les bons résultats obtenus; il déclara être d'accord avec M. Voisin.

M. le Colonel Bogart résuma la discussion de la 1re Section sur le béton armé et donna connaissance du vœu émis par elle.

M. de Thierry constata les bons résultats obtenus en Hollande avec du béton armé additionné d'une certaine proportion de trass et en a prévu l'emploi en Afrique Occidentale en 1911.

M. Jollès confirma les observations de M. de Thierry et du rapport de M. de Blocq van Kuffeler; il demanda également la mise à l'ordre du jour du béton armé comme question au prochain Congrès.

M. Cox parla des travaux de béton armé aux Etats-Unis, notamment en ce qui concerne les murs de quai et les formes de radoub, et de l'emploi des cribs (claires-voies à coffrages), concurremment avec les caissons, pour la mise en place du béton préalablement durci à l'air. Il estima difficile de réaliser en pratique les précautions recommandées pour obtenir l'étanchéité du béton et déclara nécessaire d'étudier l'emploi des divers produits proposés à cet effet, à l'exception toutefois du trass auquel il a déjà eu recours.

M. Hedde demanda qu'on recueillît le plus de renseignements possibles au sujet de l'emploi à la mer tant du béton ordinaire que du béton armné.

M. Corthell rappela les bons résultats constatés dans des travaux exécutés ou proposés par lui à Para avec du ciment armé à 1/3, à San-Fransisco du Brésil et à La Havane.

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