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obtenir. Ces deux écrits firent nommer leur auteur officier municipal et juge au tribunal de district, lorsque le peuple exerça, par lui-même, ces droits d'élection. Muchembled mourut à SaintOmer, le 18 octobre 1810, généralement regretté.

MUCHEMBLED (ALEXANDRE NICOLAS-BENOIST), fils du précédent, est né à Saint-Omer, le 20 février 1773. La conscription l'ayant empêché de suivre la carrière que son père avait parcourue, il exerça les fonctions d'adjoint au génie militaire, et fut pourvu d'un brevet de capitaine du génie, réformé par suite de la suppression des adjoints au génie. Nommé ensuite capitaine de grenadiers dans la garde nationale de sa ville natale, il fut mis en activité dans ce grade et avec l'emploi d'officier-payeur de la légion du Pas-de-Calais, jusqu'à son licenciement, en 1809. Adjoint au maire, pendant les cent jours, en 1815, il devint en butte, après la seconde restauration, à la haine d'un parti, auquel l'estime publique imposa silence. Aujourd'hui, M. Muchembled s'occupe de travaux agricoles, et particulièrement du desséchement des marais.

MUDGE (THOMAS), célèbre mé canicien anglais, horloger, de S. M. britannique, naquit en 1715, à Exeter, d'une famille honorable; son père, ecclésiastique et maître d'école à Biddefort, commença son éducation, et espérait trouver en lui son successeur pour ces deux fonctions. Mais remarquant que le goût de cet enfant le portait à l'étude de la mécanique, il ne voulut point contrarier ses dispositions,

et à l'âge de 14 ans, Mudge entra comme apprenti chez Graham célèbre horloger, qui le prit en amitié, se plut à le diriger, et finit, frappé de ses rapides progrès, par lui confier les travaux les plus délicats et les plus difficiles, et que le jeune ouvrier exécutait avec une rare habileté. Depuis quelque temps Mudge, qui avait terminé son apprentissage, travaillait pour son compte, lorsqu'un nommé Ellicot, horloger de Londres, chargé par le roi d'Espagne,Ferdinand IV, de lui procurer une montre à équation, lui proposa de l'exécuter. Mudge mit dans ce travail autant de promptitude que' de talent, et livra son ouvrage à Ellicot, qui y mit son nom et s'en fit honneur. Malheureusement pour le plagiaire, en expliquant aux curieux le mécanisme de cette pièce, il ẹn dérangea quelques parties, et fut obligé d'avoir recours à l'auteur. L'imposture d'Elliot fut connue, et particulièrement du roi d'Espagne, qui chargea directement Mudge d'entreprendre les ouvrages dans ce genre qu'il jugerait les plus curieux. Il le laissa aussi maître d'en fixer le prix. L'artiste anglais se montra digne de la confiance du monarque étranger. « Entre autres ouvrages, dit l'auteur d'une Noti-_ ce sur cet habile mécanicien, il-fit une montre à répétition qui indiquait le temps vrai et le temps moyen; elle sonnait et répétait l'un et l'autre, ce qui auparavant n'avait eu lieu dans aucune montre; de plus, elle répétait les heures, les quarts et même les minutes. Le roi avait voulu que cette montre fût enfermée sous verre, dans le gros bout d'une canne, en

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sorte que, par des coulisses, il pouvait voir, dans ses promenades, marcher le mécanisme de ce beau travail. Mudge se le fit payer 480 guinées; ses amis l'avaient engagé à en demander au moins 500; mais il répondit qu'il avait calculé strictement le profit honnête qu'il devait avoir sur un travail de ce genre, et qu'il ne voyait pas de raison de surfaire à un souverain plus qu'à un simple particulier. » La réputation de Mudge s'étendait de jour en jour. Il s'associa, en 1750, avec un autre élève de Graham, nommé Dutton, et ouvrit un atelier d'horlogerie. Un seigneur saxon, le comte de Bruhl, avait apporté à Londres une montre du célèbre horloger Ferdinand Berthoud; mais cette montre avait un défaut que, disent les Anglais, l'auteur lui-même «< était incapable de corriger.» Que cette assertion soit exacte ou non, c'est ce qu'il n'est pas dans notre objet d'examiner; le fait est que Mudge refusa d'abord par délicatesse de se charger de corriger le travail de l'artiste français, et cette modestie est digue d'un homme aussi distingué. Cependant il céda à de nouvelles et vives instances, et répara ce qui était défectueux dans la montre. La construction des montres marines ou garde-temps, l'occupa ensuite, et il publia, en 1765, un ouvrage sur ce sujet, sous le titre de: Pensées sur les moyens de perfectionner les montres, particulièrement celles de la marine. Mudge, plus occupé de donner à son art toute la perfection possible, que jaloux d'augmenter sa fortune, résolut de quitter le commerce: il se retira à Plymouth en 1771, et

s'y occupa pendant plusieurs années de construire un gardetemps, qu'il donna à l'essai à l'observatoire de Greenwich. Cet ouvrage fut ensuite remis au baron de Zach, astronome du duc de Gotha, et passa dans les mains de l'amiral Campbell, qui en fit usage lors de son voyage à Terre-Neuve. Sa précision bien constatée, l'instrument fut acquis par le gouvernement, et le bureau des longitudes alloua à Mudge une somme de 500 livres sterling, en l'invitant à en construire une parfaitement semblable, afin de concourir pour le grand prix que le parlement avait fondé en faveur du meilleur travail dans ce genre. L'artiste exécuta deux montres au lieu d'une; après une année d'essai, l'astronome royal, Maskelyne, fit un rapport très-favorable, par suite duquel les montres de Mudge furent essayées sur mer. Cette fois le rapporteur déclara qu'elles ne pouvaient soutenir une épreuve rigoureuse. Il fut alors arrêté que les essais à cet égard cesseraient. Mudge attaqua Maskelyne dans un Exposé des faits relatifs au gardetemps construit par Th. Mudge, qui fut publié en 1790 : une lutte polémique s'établit entre l'auteur et le rapporteur. Mécontent d'une discussion qui semblait affaiblir ses droits à une récompense, Mudge s'adressa directement au bureau des longitudes, faisant remarquer que ses garde-temps, jugés les meilleurs, ne s'étaient pas dérangés pendant vingt ans d'essai, et que, s'ils n'avaient pas été jugés dignes du grand prix, ils méritaient du moins une récompense. Le bureau des longitudes ne se mon

trant pas disposé à accueillir ses prétentions, il s'adressa, en 1792, à la chambre des communes, qui lni vota, en 1793, une somme de 2500 livres sterling. Mudge a inventé un nouvel échappement pour les montres ordinaires; il avait obtenu, en 1777, le titre d'horloger du roi, qui estimait ses talens et se plaisait quelquefois à l'entretenir. Marié à la fille d'un membre de l'université d'Oxford, qu'il perdit en 1789, il en eut deux enfans: l'un fut recteur à Lustleigth, l'autre fait le sujet de la notice suivante. Mudge mourut presque octogénaire, au mois de novembre 1794

MUDGE (WILLIAM), major-général anglais, membre de la société royale de Londres, correspondant de l'institut de France, etc., fils aîné du précédent, naquit en 1762 à Plymouth. Ses études terminées, il fut admis à l'école militaire de Woolwich, en qualité de cadet, et s'y fit remarquer par son application, son zèle et ses talens. Il servit ensuite dans l'artillerie royale, où il obtint le grade de capitaine. Sa faible santé ne lui permit pas une longue activité; mais son méritele fit admettre parmi les membres de la société royale de Londres, et employer successivement à l'instruction des élèves à l'arsenal militaire royal, et à l'école de la compagnie des Indes-Orientales. Une nouvelle récompense lui fut décernée par le bureau des longitudes, qui le nomma l'un de ses commissaires. Mudge seconda les savans français, Arago et Biot, dans les opérations de la mesure de l'arc méridien d'Écosse. N'ayant pu accompagner ces sa

vans aux îles Shetland, il leur donna son fils, alors capitaine, l'un des collaborateurs de la description trigonométrique de la Grande Bretagne. Il est l'auteur principal des cartes de divers comtés; elles sont remarquables parleur correction. Il devint membre de l'académie des sciences de Copenhague et correspondant de l'institut de France. Les sciences ont perdu cet officier - général au mois d'avril 1820. On trouve dans les Transactions philosophiques plusieurs mémoires très-importans de sa composition, et dans le même ouvrage(années 1795, 1797 et 1800), un long rapport de ses travaux trigonométriques depuis 1791 jusqu'à 1799. Le recueil intitulé : Edinburgh Review (janvier 1805), offre une notice très-détaillée de ses travaux pour le levé trigonométrique de l'Angleterre et du pays de Galles.

MUFFLING (LE BARON DE), général au service de Prusse, se trouvait pendant la campagne de 1815 au quartier-général du duc de Wellington, et près de sa personne, quand ce dernier était placé sur la route de Bruxelles, au moment où la fortune décidait la victoire contre les Français au champ de Waterloo. M. de Muffling fut l'un des plénipotentiaires étrangers chargés de signer, avec les plénipotentiaires de la France, la convention du 3 juillet, relative à l'occupation de Paris. Nommé gouverneur de cette capitale, par les souverains alliés, il en remplit les fonctions pendant quelques mois, puis retourna, en qualité de commissaire du roi de Prusse, au quartier-général du duc de Wellington.

On attribue au général Muffling un ouvrage publié, en 1817, sur la campagne de 1815.

MULGRAVE (CONSTANTIN-PHILIPPE), lord et pair de la GrandeBretagne, naquit en 1746, et entra de bonne heure dans la marine. Il s'y distingua, et devint capitaine de haut-bord à 19 ans. Élu, en 1768, membre du parlement pour le comté de Limala, il se montra l'un des plus chauds défenseurs du parti populaire, et soutint cette cause avec zèle dans l'affaire dite des libelles, et au sujet des élections de Westminster. Il publia, même à cette dernière occasion, une brochure intitulée : Lettre d'un membre du parlement à ses commettans sur les derniers procédés de la chambre des communes, relativement à l'élection de Midlesex. Non moins bon mathématicien qu'habile marin, lord Mulgrave associa le capitaine Lutwidge au projet qu'il avait formé d'aller explorer les mers du pôle septentrional, afin d'y faire de nouvelles découvertes; il partit effectivement, en 1773, pour cette expédition, dont il publia la relation à son retour en Angleterre. Ayant perdu, en 1790, lord Mulgrave, son père, il lui succéda à la pairie, et mourut deux ans après, dans la force de l'âge.

MULGRAVE (HENRI-PHILIPPE), pair de la Crande-Bretagne, ministre d'état, etc., fils du précédent, est né en 1770. Il entra, en 1793, à la chambre des pairs, par droit d'hérédité, avec le titre de baron; devint successivement vicomte, ministre-d'état, comte, et membre du conseil privé du roi. Voué tout entier au parti ministériel, il

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appuya, pendant long-temps, tous les actes du gouvernement, et se lia d'une étroite amitié avec Williams Pitt, dont il devint le collègue. Les suites inattendues de la troisième coalition, formée contre la France à l'instigation de l'Angleterre, attirèrent de vifs reproches aux ministres. Lord Mulgrave, qui faisait partie du ministère, profita de la rentrée du parlement en 1806, pour défendre avec chaleur la conduite de ses collègues, alléguant que les revers dont on se plaignait devaient être attribués bien moins au gouvernement anglais qu'à une précipitation mal entendue de la part de l'Autriche, qui, disait-il, s'était mise en avant sans attendre que ses alliés fussent en état de la soutenir. Exclu du ministère par suite de la mort de Pitt, il se rangea du parti de l'opposition, et s'attacha à combattre les nouveaux ministres avec autant de chaleur qu'il en avait mis à soutenir les anciens. Redevenu premier lord de l'amirauté à la mort de Fox, il prit occasion de l'adresse au roi, votée par le parlement à l'ouverture de la session de 1807, pour reprocher au dernier ministère la proposition d'un bill d'émancipation en faveur des catholiques, et revint avec plus de force sur cette question dans la séance du 27 mai 1808. Lors de l'expédition projetée en 1809 contre l'île de Walcheren, il alla luimême présider à l'embarquement des troupes, et eut ensuite à repousser les attaques de l'opposition à ce sujet. Enfin, en 1810, il échangea sa place de lord de l'amirauté, contre celle de grandmaître de l'artillerie, qui venait

d'être enlevée au comte Chatam, et dont il remplissait encore les fonctions il n'y a pas long-temps. Lord Mulgrave a réuni à toutes ses autres dignités le titre de général de l'armée anglaise, et celui de gouverneur de Scarborough. MULGRAVE (EDMOND), frère cadet du précédent, est né en 1760. Il a embrassé la carrière des armes, et occupe aujourd'hui les emplois de général de division, colonel du 60° régiment d'infanterie, et de payeur de la marine. Il est en outre membre de la députation de Scarborough, au parlement anglais.

MULLER (JEAN DE), célèbre historien suisse, ancien ministre secrétaire-d'état du roi de Westphalie, directeur de l'instruction publique, grand-cordon de l'ordre royal de Hollande, membre de l'académie de Berlin, etc., naquit à Schaffhouse le 3 janvier 1752. Il commença ses études au gymnase de cette ville et les termina à l'université de Goettingue. Son aïeul maternel, qui remplissait des fonctions pastorales, le destinait à suivre la carrière de la théologie; mais le jeune Muller, qui s'occupait, depuis l'âge de douze ans, de travaux sur l'histoire, travaux dans la continuation desquels l'engagèrent ses maîtres, et entre autres Miller, Heyne et Schloezer, eut enfin la liberté de suivre le penchant qui l'entraînait. Ce fut d'après les conseils de Schloezer qu'il composa l'histoire de la guerre des Cimbres qu'il publia à Zurich, en 1772, et, d'après ceux de Miller, qu'il se disposa à écrire l'histoire de son propre pays. Muller, de retour à Schaffhouse, re

cut du gouvernement la chaire de langue grecque, et il en remplit les fonctions sans renoncer à ses occupations favorites. En 1774, il obtint l'autorisation de se rendre à Genève, où il devint l'instituteur du fils du conseiller Tronchin, et l'ami des Bonnet, des Fuessli et des Bonstetten; il donna dans cette ville des leçons d'histoire universelle. Il publia au commencement de 1780 la première partie de l'Histoire de la confédération suisse; mais il n'a pas continué cette première édition. Peu de temps après, il se rendit à Berlin où Frédéric-le-Grand l'accueillit avec bienveillance. Muller donna dans cette ville des Essais historiques, et accepta du landgrave de Hesse la chaire de Cassel, où il recommença les cours d'histoire qu'il avait faits à Genève. Trois ans après (en 1783), il rentra dans sa patrie et s'y livra exclusivement à ses travaux habituels dans la maison de Bonstetten, son ami. L'électeur de Mayence voulut l'avoir à son service, et le fit secrétaire du cabinet et conseiller intime. Il s'y montra véritablement propre aux affaires publiques, et publia, en 1787, contre les projets de domination de la maison d'Autriche, les motifs d'une coalition des princes allemands pour la défense de la constitution germanique. Dans un second écrit, en 1788, il déplora les malheurs que devait entraîner le peu disposition que l'on montrait pour cette réunion. Il s'occupait, vers le même temps, des rapports de la puissance ecclésiastique avec celle de l'état. La ville de Mayence étant tombée au pouvoir des Fran

de

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