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tant attaqué à notre médecin, en fut traité, dans une épître à son adresse, avec une extrême grossièreté sur des points qui n'étaient nullement médicaux.» Voici la liste de ses ouvrages, sur le mérite desquels il ne nous convient pas de prononcer: 1o Observations sur lu dyssenterie des Indes-Occidentales, in-8°, 1781, réimprimé à Londres en 1783; 2° Traité sur les propriétés et les effets du café, in-8°,1785: la dernière édition de cet ouvrage, qui a été réimprimé cinq fois, est de 1792; 3° Traité sur les maladies des tropiques, in-8°, 1785: quatre éditions, la dernière est de 1806; 4o Traité sur le sucre, 2me édition, in-8", 1799; 5o Essais sur des sujets de médecine, 2e édition, in-8°, 1803; 6o Traité sur la vaccine, in-8°, 1805, traduit en français, et imprimé dans la collection intitulée la Vaccine combattue dans le pays où elle a pris naissance; Commentaires sur la vaccine ou lues bovilla, in-8°, 1806; 8° Revue du rapport du collège de médecine, sur la vaccine, in-8°, 1808; 9° Epître sur la vaccine, au révérend Rowland Hill, in-8°, 1807; 10° Traité sur l'hydrophobie, in8°, 1808. Son antipathie contre la vaccine l'a rendu l'objet de plusieurs critiques fort piquantes. La principale a pour titre Epitres héroïques de la mort à B. Moseley sur la vaccine, 1810. Ce savant mourut dans un âge très-avancé, le 15 juin 1819.

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MOSNERON (J. B.), chef d'une des principales maisons de commerce de Nantes, au moment de la révolution, fut nommé officier municipal, et, en 1791, par le département de la Loire

Inférieure, membre de l'assemblée législative. Dans la séance du 21 octobre, il défendit les ecclėsiastiques inserimentés, et demanda que l'autorité ne sévît que contre ceux dont la conduite donnerait lieu à des mesures de rigueur. Il éprouva quelques persécutions pendant le régime de la terreur, et fut incarcéré au Luxembourg. Par suite de la révolution du 18 brumaire an 8, il devint membre du corps-législatif, dont il fit partie jusqu'en 1803. Il passa ensuite en Amérique, où il réside encore. Les spéculations commerciales et les affaires publiques n'ont point empêché M. Mosneron de cultiver la littérature avec succès. Il a donné: 1o une traduction nouvelle en prose du Paradis perdu de Milton, 1786, qui a eu une 4TM* édition en 1810; 2° de Quelques réformes et améliorations à faire en Bretagne, 1789; 3° Vie de Milton; 4° Memnon ou le Jeune Israelite; 5° le Vallon aérien, ou Relation du voyage d'un aéronaute dans un pays inconnu, 1809; 6° Vie du législateur des chrétiens sans lacunes et sans miracles.

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MOTARD (LE BARON), Contreamiral, fils d'un capitaine de vaisseau, est né à Honfleur; il entra de bonne heure dans la marine, parvint, en 1797, au grade de capitaine de frégate, et, en 1803, à celui de capitaine de vaisseau de 2o classe. Il commandait, à cette époque, la frégate la Sémillante, avec laquelle il accompagna le contre-amiral Linois dans les mers de l'Inde, où il resta pendant 6 ans. La frégate que montait le capitaine Motard fut attaquée, à la hauteur des îles Philippines, par des

forces supérieures; elle soutint pendant long-temps un combat opiniâtre, où elle fut très-maltraitée, mais dont l'honneur lui resta. Pendant qu'elle était à l'île de France, où on réparait ses avaries, deux vaisseaux anglais se présentèrent dans l'intention de la bloquer. Son brave commandant donne ordre d'appareiller, marche à l'ennemi, et parvient à lui échapper. Plus tard, il livre le combat à un vaisseau anglais de 74 et à une frégate de 48, et s'empare de huit navires marchands qu'il conduit à l'île de France. Il entreprend ensuite dans les mêmes parages une nouvelle expédition non moins funeste que la précédente au commerce anglais, sur lequel dans l'espace de six années, il fit, dit-on, pour 28 millions de prises. Cette glorieuse campagne valut au capitaine Motard, en 1809, la décoration de commandant de la légion-d'honneur. Il eut, en 1810, le titre de baron de l'empire, et, en janvier 1811, lecommandement en chefde l'école spéciale de marine de Toulon; enfin, il devint major des marins de la garde, et obtint enfin, en 1812, le grade de capitaine de vaisseau de 1 classe. Admis à la retraite en 1815, avec la croix de Saint-Louis et le brevet de contre-amiral, le baron Motard vit aujourd'hui dans une campagne située aux environs de Paris.

MOUCHET (GEORGE-JEAN), savant lexicographe, premier employé de la hibliothèque impériale, naquit près de Rouen, département de la Seine-Inférieure, vers 1734. Ses études terminées, il s'adonna à la science, où se sont distingués les Foncemagne, Sainte

Palaye, Brequigny,Legrand-d'Aussi, de Roquefort, etc. Foncemagne, qui l'avait dirigé dans ses premiers travaux, lui fit connaître Sainte-Palaye et Brequigny; ils se l'associèrent dans leurs recherches, et Brequigny, dont il était devenu l'ami intime, l'emmena à Londres, où il le fit concourir à la rédaction de la Table chronologique des diplômes, chartres, titres et actes imprimés concernant l'histoire de France, ouvrage qui fut mis au jour de 1769 à 1783, en 3 vol. in-fol. Sainte-Palaye, émule. de Ducange, résolut de publier un Glossaire de l'ancienne langue française, depuis son origine jusqu'au siècle de Louis XIV. L'auteur sentit bien qu'une aussi vaste et importante entreprise ne pouvait être exécutée sans le secours d'un habile collaborateur; il détermina Mouchet à lui prêter son appui. Quelques années après, en 1770, Mouchet se trouva seul à la tête de cet immense travail. Le prince de Beauveau devint le protecteur de Mouchet, et lui fit obtenir, en 1773, une pension ou traitement annuel de 1,000 francs, qui fut portée à 2,000 en 1775. Le premier volume du Glossaire fut confié à l'imprimerie royale, mais il n'alla pas à plus de 740 pages, qui formaient les deux tiers du volume, et qui se terminaient à la syllabe AST. «Chaque article, dit l'auteur d'une Notice sur Mouchet, réunit les variantes d'orthographe, etc., la filiation des idées différen. tes, exprimées par le même mot. L'histoire métaphysique des acceptions successives par lesquelles a passé toute locution complexe, n'est pas toujours satisfaisante ni

complète : peut-être est-on égaleinent en droit de blâmer les développemens trop étendus qu'entraînent des digressions, intéressantes d'ailleurs, sur nos antiquités, et le scrupule de ne sacrifier que bien peu des citations d'auteurs qui avaient tant coûté à extraire. Du moins ces citations sont souvent rattachées l'une à l'autre par des transitions qui ne manquent pas d'agrément. Nous indiquerons pour exemple l'article Amour. Les articles Advocat, Apanage, Arbalèstrier, Arme, Armet, Arnoul, Art, Asne, peuvent donner une idée suffisante d'un glossaire avec lequel ni Borel, ni Lacombe, ni le bénédictin Jean François, ne fournissent point de comparaison. » La révolution surprit Mouchet dans le cours de ses lents et pénibles travaux. Ils étaient peu avancés à cette époque, parce qu'entraîné par la multitude des matériaux, il avait dû extraire des notes des manuscrits des anciens chroniqueurs et romanciers sur la signification des vieux mots. Ces documens qui, à l'époque de sa mort, arrivée en 1807, forment un nombre considérable de volumes, sont déposés à la bibliothèque du roi. «La partie métaphysique, ajoute l'auteur de la notice que nous a vons citée, y est à peine effleurée; l'indication des sources et des au. torités, et des citations nombreuses, remplissent ces pages, où les recherches historiques ne trouvent place que bien rarement. » En attendant que le travail de Mouchet soit continué et mis au jour, les savans et les personnes qui aiment à s'occuper de ces ma⚫ tières recherchent le Glossaire a

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brégé que M. B. de Roquefort (voy. ROQUEFORT) a publié. On peut aussi, sur ce sujet, consulter le Journal des Savans du mois de décembre 1791. Mouchet ayant perdu, par suite de la révolution, la pension de 2,000 francs que lui faisait le gouvernement, était tombé dans un état voisin de l'indigence. Brequigny, qui avait également perdu sa fortune, vint généreusement au secours de son ami, en le mettant gratuitement en possession de sa bibliothèque. Legrand-d'Aussy, nommé conservateur des manuscrits de la bibliothèque impériale, ne lui montra pas

des sentimens moins affectueux: il le fit placer successivement comme troisième et premier employé de cet établissement.

MOUCHET (FRANÇOIS-NICOLAS), peintre, ancien fonctionnaire public, naquit à Gray, département de la Haute-Saône. Son père, avocat du roi au bailliage de Gray, voulut lui faire suivre la carrière du barreau; mais le jeune Mouchet préféra celle des arts, et il vint à Paris, où il prit des leçons de Greuze. Il remporta, en 1776, le premier prix à l'académie. Le besoin de s'occuper du soin de sa fortune le détermina à adopter le genre de portrait en miniature, où il eut du succès. Cependant, il reprit le genre historique, et fut employé par le gouvernement. La révolution le compta au nombre de ses partisans, et il devint membre de la municipalité de Paris, puis juge-de-paix de l'une des sections de cette ville. Il fut envoyé, en 1792, dans la Belgique, en qualité de commissaire pour la désignation des objets d'arts qui de

vaient augmenter notre collection assez faible dans cette partie. Sa mission terminée, il revint à Paris, les mains pures de toute dilapidation. L'anarchie qui pesait alors sur sa patrie révolta son âme honnête, et la liberté avec laquelle il exprima ses sentimens le rendit suspect; il fut enfermé. Pendant quinze mois de détention, Mouchet trouva des ressources dans ses talens, et, rendu à la liberté par suite de la révolution du 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794), il se hâta de retourner dans sa ville natale, où il continua l'exercice de son art. Mouchet y fonda à ses frais une école de dessin, et s'attacha à inspirer à ses élèves le goût de l'antique, dont le célèbre David était le créateur en France, et qu'il regrettait de n'avoir pas étudié dans sa jeunesse. Mouchet mourut à Gray au mois de février 1814. Les deux plus remarquables de ses ouvrages sont : l'Origine de la peinture, qui fut exposé au Louvre, et le Triomphe de la peinture, qui eut également les honneurs de l'exposition. Le burin a reproduit quelques-uns des petits sujets qu'il avait traités, tels que le Larcin d'amour, PILlusion, le Coucher, et plusieurs portraits.

MOUCHON (PIERRE), pasteur de l'église de Genève, où il naquit en 1733 et mourut en 1797, a laissé la réputation d'un citoyen respectable, d'un savant distingué, d'un des premiers prédicateurs de l'église protestante. On a publié, après sa mort, un choix de ses Sermons, Genève, 1798, 2 vol. in-8°. L'épreuve de la lecture, l'écueil de tant d'orateurs renom

més, n'a rien ôté à l'estime dont celui-ci jouissait de son vivant, parce que le mérite de ses discours est dans la force des choses, dans la grandeur des pensées, dans la sagesse de l'expression, la noblesse du style et l'heureuse alliance d'un esprit philosophique avec un cœur profondément religieux. Né sans fortune, Mouchon surmonta, par son ardeur pour l'étude, les difficultés de sa position; il montra une égale aptitude pour toutes les sciences, mais il s'appliqua surtout à celles qui élèvent l'âme et exercent la méditation. Après avoir rempli les fonctions de l'enseignement dans le collége de Genève, il desservit l'église française de Bâle pendant douze ans, et revint à Genève en 1778, pour s'y consacrer tout entier au ministère évangélique. Ce fut pendant son séjour à Bâle qu'il entreprit et acheva une tâche immense, la Table analytique et raisonnée des matières contenues dans l'Encyclopédie, Paris, 1780, 2 vol. in fol., la plus grande table des matières, sans doute, qui existe, et, par la manière dont elle est exécutée, vrai chef-d'œuvre, non pas seulement, comme on pourrait le croire, de courage et de patience, mais encore d'un esprit lumineux, méthodique, accoutumé à coordonner ses idées, habile à rapprocher celles qui se rapportant à un même sujet, se trouvent éparses dans les volumes de ce vaste recueil, dont la Table raisonnée a bien facilité l'usage et accru l'utilité. Ce travail, suivi sans relâche pendant cinq années, au milieu de beaucoup d'autres occupations, ne pouvait convenir qu'à un homme

déjà riche de connaissances variées; mais il contribua beaucoup à étendre celles de Mouchon, et l'on a dit avec raison, qu'il était probablement le seul homme qui eût lu l'Encyclopédie en entier ; nous ajouterons, et celui qui en ait retiré le plus de fruit. Il joignait à des talens très-distingués le plus noble caractère et les vertus les plus aimables: la modestie, la simplicité, l'aménité des mœurs. Dans les troubles politiques de sa patrie, il fut toujours l'ami sincère et sage de la liberté, opposé par cela même aux partis extrêmes, mais respecté de tous, parce que sa franchise parfaite laissait voir tout ce qui se passait dans son âme, et qu'on n'y pouvait rien voir que d'excellent. Il eut des relations avec plusieurs hommes distingués, et particulièrement ses compatriotes, J. J. Rous seau, Bonnet, Necker, etc. On lit dans la Vie de J. J. Rousseau, par M. de Musset, et dans le Lycée français, tom. III, quelques détails intéressans sur une visite qu'il fit à J. J. Rousseau, à Motiers - Traver, en 1762. On s'est servi pour cet article d'une notice insérée dans l'Almanach des protestans pour 1809, et de l'intéressant Eloge historique de Mouchon, placé en tête de ses sermons, par Picot, professeur de théologie à Genève, mort en 1822.

MOUCHY (LE PRINCE DE POIX, DUC DE), lieutenant-général et l'un des quatre capitaines des gardesdu-corps du roi, chevalier des ordres du Saint-Esprit, de SaintLouis, de la légion-d'honneur, etc., fut élevé à l'école-militaire, et entra ensuite dans un régiment

de cavalerie, commandé par le vicomte de Noailles, son oncle, qui passait pour l'un des meilleurs officiers de cette arme. Opposé aux principes de la révolution, il sortit de France en 1792, prit du service dans le corps d'émigrés du duc de Bourbon, et fit la campagne de cette année. Réfugié en Angleterre par suite du licenciement de l'armée des princes, il profita du bénéfice des lois d'amnistie pour se faire rayer de la liste des émigrés, et concourut de tout son pouvoir au retour des Bourbons en 1814. Le roi, voulant reconnaître les services du duc de Mouchy, le nomma colonel et chevalier de Saint-Louis peu après la première restauration. A l'époque du 20 mars 1815, il suivit la famille royale jusqu'à Béthune : là, il reçut du roi une mission auprès de M. le duc d'Angoulême, qui venait de passer en Espagne, et fut nommé, le 31 mai (1815), maréchal - de - camp. Rentré en France avec S. A. R. au mois de juillet suivant, il présida le collége électoral du département de la Meurthe, et fit partie de la députation de ce déparlement à la chambre dite introuvable. Le prince de Poix, son père, lui céda, en 1816, le commandement de la 3m compagnie des gardes-du-corps du roi, dont le comte de Saint-Morys était lieutenant. Cet officier ayant eu l'année suivante, avec le colonel Barbier Dufay, une affaire qui a long-temps fixé l'attention publique, le duc de Mouchy usâ de l'autorité de son grade pour forcer M. de Saint-Morys à satisfaire à une provocation contre laquelle les lois

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