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Combattre le système crânologique en rendant pour ainsi dire palpables au lecteur tous les phénomènes de l'ossification de la tête, soit dans des planches très-bien détaillées, soit dans un texte clair et précis. Après avoir démontré que cette opération de la nature est soumise à des lois immuables, il regarde la diversité des proéminences, qui fait la base du système du docteur Gall, comme le produit de causes accidentelles. D'ailleurs, il observe que l'on voit tous les jours les facultés intellectuelles

MORENCY (Mile ILLYRINE DE), a publié quelques romans qui ont eu du succès et dont voici les titres 1° Illyrine, ou les Dangers de l'inexpérience, 3 vol. in-8°; 2° Euphémie, ou les Suites du siége de Lyon, ouvrage historique, 4 vol. in-12; 3° Lise, ou les Hermites du Montblanc, 1801; 4° Rosalina, ou les Méprises de l'amour et de la nature, 1801, 2 vol. in-12; 5° Orphana, ou l'Enfant du hameau, 1802, 2 vol. in-12; 6° Zephira et Fidgella, ou les Débutantes dans le monde, 1806, 2 vol. in-12. Get auteur, dont la fécondité promet-et morales d'un homme éprouver tait de nombreux ouvrages aux amateurs de romans, paraît avoir renoncé depuis long-temps à ce genre de composition.

MORESCHI (ALEXANDRE), professait l'anatomie à l'université de Bologne lorsque le fameux système de crânologie du docteur Gall attira l'attention de tous les anatomistes de l'Europe. Le professeur bolonais, après avoir fait à ce sujet des recherches approfondies sur la théorie de l'ossification en général, et de celle du crâne en particulier, ainsi que sur la nature de la substance cérébrale, se déclara fortement contre le nouveau système, et publia, en 1807, le résultat de ses investigations dans un petit volume, sous le titre modeste de Discours, avec cette épigraphe tirée de Mencke : Et quis nescit nostris temporibus extitisse plures qui novam quamdam artem exploratoriam commenti; intimos mentis humanæ recessus perreptarunt, et ira, avaritiæ, cupiditatis nunc semiunciam, nunc assem deprehendisse sibi visi sunt. Dans cet ouvrage, l'auteur s'attache à

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les changemens les plus disparates sans que la nature prenne la peine de donner à son crâne une autre conformation. Pour beaucoup de gens la question est encore indécise.

MORGAN (JEAN), médecin américain, associé correspondant de la société royale de Londres, fondateur de la société philosophique d'Amérique, etc., naquit en 1755 à Philadelphie, où il termina ses études, qu'il avait commencées a Nottingham. Ce fut d'abord comme littérateur qu'il se fit connaître. S'étant livré ensuite à l'étude de la médecine, il servit comme lieutenant-chirurgien dans les troupes de sa province lors de la guerre de l'indépendance américaine. Il mérita, par les soins qu'il denna aux blessés et par sa grande habileté dans les opérations de son art, une grande réputation. Il passa en Europe en 1760, et y reçut des leçons de Hunter, Munroé, Cullen, Rutherfort, Whyt et Hope. Reçu docteur en médecine à la faculté d'Edimbourg, il vint peu de temps après à Paris, où il suivit les cours

d'anatomiedu célèbre docteur Sue. Il visita l'Italie et la Hollande, et s'étant rendu en Angleterre, il devint associé correspondant de la société royale de Londres. Morgan de retour à Philadelphie en 1765, y devint professeur de médecine théorique et pratique au collége de cette ville, et y fonda, après avoir réuni, en 1769, le collége et l'école de médecine, la société philosophique d'Amérique. En 1773, il alla å la Jamaïque, afin de réclamer des secours en faveur de l'avancement de la littérature dans le collége. Son mérite porta le congrès à le nommer, en 1775, directeur-général et médecin en chef des hôpitaux de l'armée américaine, en remplacement de Church, détenu comme soupçonné d'intelligence avec l'ennemi. Morgan se rendit en conséquence à Cambridge; mais des discussions entre les chirurgiens de l'hôpital-général et les chirurgiens des régimens, discussions dans lesquelles il se trouva compromis, le déterminèrent, en 1777, à donner la démission de ses fonctions, afin de s'occuper de sa propre défense. Il provoqua une enquête sur sa conduite, et se justifia devant le comité du congrès des calomnies dont il était l'objet. Morgan mourut en 1789. Il était très-instruit, et avait fait une étude approfondie de la médecine et de la chirurgie. Ses soins infatigables, sa bonté, sa douceur pour les malades, de faisaient chérir, et ont rendu son nom digne de l'estime générale. On doit à ce savant praticien Tentamen medicum de puris confectione, Edimbourg, 1763; Discours sur l'Institution des éco

les de médecine en Amérique, 17€5; quatre Dissertations sur les avantages réciproques d'une union perpétuelle entre la Grande-Bretagne et ses colonies en Amérique, 1776; Recommandation de l'inoculation par la méthode du baron de Dimsdale, 1776; Défense du caractère public du docteur Morgan dans sa place de directeur-général et de médecin en chefdes hôpitaux de l'armée américaine.

MORGAN (GEORGE-CADOGAN), chimiste et prédicateur, naquit dans le Glamorganshire, et obtint, ses études terminées, une chaire dans l'église des dissidens à Norwich; quelques années après, il se rendit à Yarmouth, et se retira, en 1786, à Hackney, où il professa, dans un établissement public, les mathématiques, la philologie et l'histoire naturelle, sous le célèbre docteur Price, son oncle. Il se livra alors plus particulièrement à la physique et à la chimie, sciences dans lesquelles il acquit de la profondeur. Ses principaux écrits sont : 1° Observations et expériences sur la lumière des corps en combustion, insérées dans le 75 vol. des Transactions philosophiques, 1 partie; 2° Lectures on electriciti, Londres, 2 vol. in-8°; 3° plusieurs Mémoires de chimie; 4° enfin, toute la partie météorologique des douze premiers numéros du Monthly magazine. Il mourut, le 17 novembre 1798, dans sa 44° année.

MORGAN (N.), célèbre économiste anglais, frère du précédent, a publié, sur l'administration financière du gouvernement britannique, quelques ouvrages estimés. Ses écrits sur la dette publique

d'Angleterre, et son Traité des annuités et des assurances, annoncent un homme qui connaît bien les ressorts de l'économie des étals.

MORGAN (JACQUES-PHILIPPE), lieutenant-général, est né à Amiens, en 1760. Sa position so◄ ciale et son goût particulier le destinaient à la carrière des armes, qu'il embrassa en 1777, époque à laquelle il fut reçu comme officier dans le régiment de Dillon. S'étant fait remarquer honorablement dans la campagne de la guerre de l'indépendance, en Amérique, il fut nommé, en 1782, aide-de-camp du marquis de Verdière, son beau-frère, pour servir dans l'Inde. La révolution ayant éclaté, M. Morgan se trouva du nombre des personnes qui désiraient la réforme des abus, sans exagération et sans anarchie, telle qu'elle a été opérée par la charte constitutionnelle. En septembre 1792, il fut nommé lieutenantcolonel aide-de-camp du général Dumouriez, et, le 10 mars 1793, colonel du 9 régiment de hussards. Dumouriez avait placé une confiance particulière dans son aide-de-camp, et l'employa avec succès, soit pour la partie militaire, soit pour la partie politique, jusqu'à sa catastrophe à Saint-Amand. Le colonel Morgan avait été blessé à la brillante affaire de la première prise de Menin, le 2 brumaire an 2. Malgré les services qu'il avait rendus et l'estime dont il jouissait dans l'armée, le colonel Morgan n'en fut pas moins renvoyé, comme noble, en vertu d'un arrêté du comité de salut public. Cependant le règne de la

terreur eut un terme, et les excès de l'anarchie populaire cessèrent le 9 thermidor. Les esprits étant revenus à des principes de modération et de sagesse, le colonel Morgan fut attaché à la section de la guerre du comité de gouvernement, et, en ventôse an 3, fut chargé, sous la direction du même comité, des mesures d'exécution et de répression que rendirent nécessaires les événemens mémorables du 12 et du 13 germinal, et des premiers jours de prairial. Dès le mois de ventôse précédent, il avait été nommé général de brigade. Au mois de messidor suivant, il fut choisi pour cominander, sous les ordres du général Moreau, un camp d'observation de 10,000 hommes, qui se formait à Anvers; mais les événemens du 13 vendémiaire ayant rendu la puissance au parti que le général avait vivement combattu et réprimé, il se trouva compris dans la réaction, et, le 18 du même mois, il reçut sa destitution. Le général, rentré dans la vie privée, ne reparut sur le théâtre mobile des événemens qu'à la fameuse époque. du 18 fructidor an 5. Le directoire

lui avait proposé du service, à diverses reprises; mais le général, qui avait contracté des liaisons avec le parti modéré des deux conseils, s'était constamment refusé à ces avances. Irrités de sa conduite, les proscripteurs du directoire le placèrent sur leur liste, ave les sept premiers proscrits de fructidor, Barthelemi, Pichegru, Villot, Carnot, etc. Le général Morgan fut assez heureux pour échapper aux satellites chargés de son arrestation on assure qu'il

ne parvint à se sauver que par une suite d'incidens peu ordinaires, et d'une couleur tout-à-fait romanesque; ils intéresseront vivement le public, si, comme on l'assure, ils font partie des Mémoires que rédige cet officier, et qui embrassent toute l'époque de 1789 jusqu'à ce jour. Il fut témoin ou acteur dans les événemens, et nul ne peut mieux en faire connaître les causes secrètes et en juger les résultats. Le général Morgan fut rappelé, au 18 brumaire, et accueilli avec distinction par le premier consul, qui, après s'être entretenu avec lui près d'une heure dans son cabinet du Luxembourg, lui offrit sur-le-champ de l'emploi. Ce témoignage de bienveillance n'eut point d'effet. Le général n'apprit qu'une année après, le motif de ce refroidissement inattendu; et ce fut par le moyen de Joseph Bonaparte, qui, se trouvant à Lunéville, logeait chez la comtesse de Fresnel, sœur du général. Celui-ci apprit qu'il avait été nommé dans un rapport du ministre Fouché sur une prétendue conspiration, comme frère d'un des conspirateurs. Il n'en fallait pas tant pouréveiller les soupçons du premier consul; cependant, l'affaire une fois éclaircie, on s'aperçut que l'accusation était fausse le général fut replacé dans l'état-major de l'armée, mais son caractère de franchise et d'indépendance convenait peu au chef de l'état; il ne fut point placé dans les voies de l'avancement. En 1802, le général fut envoyé à Saint-Domingue, à l'époque où cette colonie et l'armée française étaient dans l'état le plus déses

péré, et au moment de la rupture avec l'Angleterre. Le premier acte d'hostilité de cette guerre fut læ prise de la frégate la Créole, sur laquelle le général Morgan était parti du Cap pour aller commander dans l'ouest de l'île. Ce fut le 12 messidor an 12 que la Créole fut enlevée par une escadre anglaise de sept vaisseaux, sous les ordres de l'amiral Duckworth. Conduit d'abord à la Jamaïque, puis en Angleterre, il eut le bonheur d'obtenir, par son ami le général Dumouriez, d'être échangé contre le général Baird. De retour en France, il reprit de l'emploi, fit partie du camp de Boulogne en 1809 et 1810, fut envoyé à l'armée de Naples en 1811, et passa ensuite à celle du Midi de l'Espagne, commandée par le maréchal Soult. Le général Morgan a fait les deux dernières campagnes de l'armée d'Espagne, jusqu'à la restauration. En décembre 1814, le général fut nommé au commandement d'une sousdivision dans la 16 division militaire; il s'y trouvait à l'époque du 20 mars 1815. Au mois de juin suivant, il fut chargé d'un commandement à l'armée de la Somme, sous les ordres du comte Gazan. Au désastre de Waterloo, il ne put s'occuper qu'à faire refluer les troupes sur Paris, et à sauver le matériel de l'armée. Au mois d'août de la même année, il fut mis à la retraite, comme ayant 30 ans de service. Le 16 janvier 1816, le général Morgan fut arrêté, mis au secret, puis à la Force. On l'avait dénoncé comme conspirateur, et entretenant une correspondance avec Dumouriez. Le gé

néral Morgan demanda avec instance d'être mis en jugement. Le ridicule de l'accusation fut enfin connu, et la liberté lui fut rendue, le 1er août suivant. Depuis cette époque le général n'a rempli aucune fonction publique. On le croit retiré à la campagne, et occupé d'un grand ouvrage, qui se compose des mémoires de ce qu'il a vu, fait et appris depuis 1790 jusqu'à ce jour: peu d'hommes sont plus en état que lui, par leur expérience et leurs lumières, de préparer des matériaux curieux et importans à l'histoire contemporaine. Les Mémoires dont il prépare la publication inspirent d'avance un vif intérêt. On pense genéralement que, pendant plusieurs années, il a été très-utile à un personnage éminent qui mettait à profit la connaissance des hommes et des choses. Aussi, la partie la plus piquante des Mémoires du gé néral Morgan sera nécessairement celle où il traite l'histoire des ministères depuis la restauration. On assure que cette partie détachée de son ouvrage sera la première livrée au public.

MORGAN (BETHUNE-), procureur-général près de la cour royale d'Amiens, est frère du précédent. Sa profession d'avocat l'ayant mis à même de rendre des services éminens à la famille de Béthune, il en fut récompensé par son admission dans cette famille, dont il ajouta depuis le nom au sien. Contre l'exemple de la plupart de ses confrères, il repoussa les principes de la révolution, se prononça en faveur de l'aristocratie et des priviléges, et défendit, 1796, avec autant de hardiesse

en

que de talent, les émigrés naufragés de Calais (Voyez CHOISEULSTAINVILLE). Ses opinions politiques le firent enfermer en 1802, dans la prison du Temple, d'où il sortit au bout de quelques mois, pour aller reprendre à Amiens l'exercice de sa profession. M. Morgan fit partie du barreau de cette ville jusqu'après les événemens de 1815. A cette époque, le roi le nomma procureur-géné ral près la cour royale de la Somme, en remplacement de M. Lamardelle. Le nouveau procureurgénéral fut destitué à son tour, ainsi que M. Séguier, préfet du département, pour être entrés l'un et l'autre dans une de ces sociétés secrètes qui prétendaient exclusivement conserver les véritables doctrines du gouvernement monarchique, et qui se multiplièrent après la seconde restauration; mais ils furent bientôt réintégrés dans leurs emplois. M. MorganBéthune remplit encore aujourd'hui (1824) les fonctions du ministère public près de la cour royale d'Amiens.

MORGAN (LADY). L'Angleterre, féconde en femmes auteurs, compte lady Morgan au premier rang de celles que leurs écrits ont illustrées dans l'Europe. Un esprit original, de la verve, du trait, peu de goût, un abandon qui n'est pas toujours de la grâce: tels sont les principaux caractères qui distinguent son talent. Aussi célèbre sur le continent que dans son pays, elle a un peu compromis, par la singularité audacieuse qui a dicté ses voyages, la réputation que ses romans lui avaient faite. S'il fallait la comparer à quel

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