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DES

CONTEMPORAINS,

OU

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE ET RAISONNÉ

DE TOUS LES HOMMES QUI, DEPUIS LA RÉVOLUTION
FRANÇAISE, ONT ACQUIS DE LA CÉLÉBRITÉ

PAR LEURS ACTIONS, LEURS ÉCrits, leurs erreurs ou leurs crimes,

SOIT EN FRANCE, SOIT DANS LES PAYS ÉTRANGERS;

Précédée d'un Tableau par ordre chronologique des époques célèbres et des événe-
mens remarquables, tant en France qu'à l'étranger, depuis 1787 jusqu'à ce jour,
et d'une Table alphabétique des assemblées législatives, à partir de l'assemblés
constituante jusqu'aux dernières chambres des pairs et des députés.

PAR MM. A. V. ARNAULT, ancien membre de l'InstituT; A. JAY;
E. JOUY, DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE; J. NORVINS, ET AUtres
Hommes de lettres, Magistrats et Militaires.

ORNÉE DE 300 PORTRAITS AU BURIN,
D'APRÈS LES PLUS CÉLÈBRES ARTISTES.

TOME QUATORZIÈME.

MONO-NAP

000

PARIS,

A LA LIBRAIRIE HISTORIQUE, HOTEL D'ALIGRE,
RUE SAINT-HONORÉ, no 123.

1824.

B43

v. 14

NOUVELLE

DES CONTEMPORAINS.

MONO

MONOD (HENRI), l'un des landammans du canton de Vaud, est né à Morges, petite ville de ce canton, en 1753. Il était parent, par sa mère, du célèbre ingénieur PERRONNET (Voyez ce nom). Il étudia le droit à l'université de Tubingue, où il rencontra FrédéricCésar de La Harpe, aujourd'hui lieutenant-général (Voyez LA HARPE), et se lia avec lui d'une amitié qui, dès-lors, n'a jamais été interrompue. Le nom de M. Monod se rattache naturellement à l'histoire récente du canton de la Suisse où il est né, et c'est ajouter à l'intérêt de cet article, que de rappeler les principaux événemens auxquels il a pris part. Sa conduite a offert le vrai modèle d'un bon citoyen. Il n'a rien fait pour jeter son pays dans les hasards d'une révolution; mais, après qu'elle a é claté sans lui, il a cru qu'il était de son devoir de concourir à la diriger, et c'est peut-être à ses lumières, à une rare union de prudence et de fermeté, que l'on doit, en partie, attribuer le caractère

T. XIV.

paisible et modéré de la révolution qui a détaché le canton de Vaud de celui de Berne, et assuré son indépendance. Déjà, en 1782, comme magistrat de sa ville, M. Monod s'opposa, de concert avec ses collégues, avec autant de mesure que de fermeté, à un impôt décrété par le gouvernement de Berne sur les terres du bailliage de Morges, pour la reconstruction de la grande route qui le traversait. Le refus était fondé sur des titres positifs, jusqu'alors trop souvent méconnus, en vertu desquels aucune imposition ne pouvait être établie que de l'aveu du pays en général, et de la ville en particulier. Ainsi fut élevée, dans le pays de Vaud, plusieurs années avant qu'elle le fût en France, cette grande question, l'une des plus importantes qui y furent ensuite débattues. Berne, qui ne pouvait méconnaître le droit, voulut éluder la décision et en ajourner l'examen, tout en ordonnant de payer provisoirement, sous peine de châtiment. Il fallut se soumettre;

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