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pidation. Les divers systèmes de la | avant de fermer les yeux, elle eut encore la présence d'esprit d'envoyer le peu qui lui restoit à des pauvres qui en avoient besoin.

philantropie et de l'esprit administratif ne purent combler le vide immense qu'avoit laissé le départ de ces mères si tendres dont la religion Sa mort plonge une multitude de avoit doté les enfans abandonnés. malheureux dans la plus grande afEnfin, en 1814, le désordre étoit à fliction. Ses funérailles en ont son comble; les plus grandes res- fourni la preuve. Nous aimons à Sources devenoient insuffisantes dire que l'administration des ho-pipour soutenir cet hospice, et ces ces n'a rien négligé pour rendre à pauvres petites créatures en étoient cette vénérable Fille de la Charité revenues à l'état malheureux d'où des honneurs funèbres dignes saint Vincent de Paul les avoit au- d'elle. Nous avons été touche de trefois tirées. On sentit que rien voir parmi les nombreux assistans ne pouvoit rendre à cet établisse- M. Valdruche, qui, quoique parament son ancienne prospérité, que lysé et très-foible, a voulu donner un les pieuses Filles dont le saint s'é- témoignage public de l'estime et toit servi pour le fonder et le faire de la considération dont il avoit prospérer. Ce fut au mois d'oc- su l'honorer pendant sa vie. Autobre 1814 qu'elles reprirent la cun discours n'a été prononcé sur direction de l'hospice des Enfans sa tombe; mais les larmes qu'y Trouvés. La Sœur Bignon fut choisie ont versées ses vertueuses compour en entreprendre la restaura-pagnes, celles des Filles de la Chation. Bientôt l'établisseinent chan- rité venues de toutes les maisons gea de face; chargée de l'économat, de Paris, et celles de la nombreuse dès la première année elle opéra famille d'orphelins et d'orphelines d'immenses économies, et l'ordre qui l'ont accompagnée jusqu'au lieu commença à renaître dans cette œu- de son repos, étoient un éloge bien vre précieuse, au grand contentement éloquent de cette digne Fille de des amis de la religion et des pau- Saint-Vincent-de-Paul.

vres.

La Soeur Bignon a donné ses soins à cet établissement pendant 25 années; et plus qu'octogénaire, son activité suffisoit encore à tous les détails. Pendant ce laps de temps, près de 50,000 enfans trouvés ont reçu de sa tendre sollicitude des soins maternels. Possédant une fortune considérable de son patrimoine, elle la consacroit tout entière au soulagement de ces pauvres enfans et d'une multitude d'infortunés qui venoient sans cesse puiser à la source de sa charité. Aussi sa mort a-t-elle été le soinmeil du juste, Elle a conservé l'u sage de toutes ses facultés jusqu'au dernier soupir. Une seule pensée l'occupoit, celle de ne rien posséder en mourant, et peu d'instans

Nous avons déjà parlé, No du 16 juin, du projet de réunir dans une ferme un certain nombre d'enfans pauvres, orphelius ou abandonnés, dans l'intention de faire servir l'a griculture à leur éducation, et de fonder cette éducation sur le travail. Telle est la pensée qui anime les fondateurs de l'institut agricole de charité dont nous voulons rappeler le souvenir. Une création aussi utile ne peut manquer d'ê tre favorablement accueillie. Tous les hommes de bien sentent le besoin de recueillir et d'instruire l'enfant pauvre en lui fournissant les moyens de se rendre recommandable à la société. Cet être infortuné, que la nécessité livre trop souvent dans la jeunesse au vagabondage et

à ses suites funestes, dans un âge | Fesch. Le lendemain matin, l'éinûr à un travail pénible, ou à glise offroit un coup d'œil impotoutes les tentations de l'éviter, sant. Le trône pontifical étoit coun'attend pour la vieillesse que la vert d'un crêpe. Un catafalque élevé misère et l'abandon. Il s'agit donc vis-à-vis l'autel supportoit un cerde pourvoir à son avenir, et c'est à cueil recouvert en violet. De nomquoi tend l'entreprise que nous re- breux flambeaux brûloient à l'encommandons. tour. Des écussons aux armoiries du Un édifice de belle apparence et cardinal surmontoient les chandepouvant contenir commodément au liers de l'autel. A dix heures a commoins 50 jeunes élèves, a été cons- mencé l'office funèbre. M. l'archetruit sur les terres du château d'A- vêque officioit pontificalement au vignon, par les soins de M. le vi- milieu d'un nombreux clergé. La comte de Bouillé, directeur-géné- cour royale avec le parquet, le triral de la société agricole de la bunal, le maire, les officiers de Basse-Camargue. Cet établissement, l'état-major, une députation du barpour être en activité, n'attend quereau, les membres des diverses corTe retour de son directeur, M. l'ab-porations remplissoient le chœur. bé Chargros, qui se trouve dans ce M. Portier, évêque de Mobile, qui moment à Paris, où il recueille des se trouve à Lyon, occupoit une souscriptions, et nous ne pouvons place distinguée. Les assistans douter que ses efforts ne soient cou- étoient nombreux et tout s'est ronnés de succès. passé avec beaucoup d'ordre.

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A cette occasion, le Réparateur paie un tribut de reconnoissance au cardinal Fesch pour tout le bien qu'il a fait à Lyon :

• Qui ne se rappelle, dit-il, le triste état où le cardinal Fesch trouva le diocèse de

L'œuvre est placée sous les auspices de hauts protecteurs ; des ecclésiastiques influens et zélés se sont mis à la tête d'une commission d'assistance et de comptabilité qui doit aviser à tous les moyens d'assurer la prospérité de cette œuvre de charité et de bien public. Des dames connues par leur dévoùment à tout ce qui a trait au soulagement des malheureux s'en sont gé-hache révolutionnaire; plus de pieux néralement déclarées les protec

trices.

Les offrandes et souscriptions sont reçues au bureau de l'Ami de la Religion, et chez mesdames la baronne de Vaux, rue du Bac, 43; la comtesse de Lasteyrie, rue d'Anjou-Saint-Honoré, 42; ou versées directement dans la caisse de l'association de bienfaisance chez M. Breton, trésorier-général de l'œuvre, rue du Faubourg-Poissonnière, 6.

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Lyon, lorsqu'il vint en prendre possession en 1802? Les temples renversés, le clergé disséminé dans l'exil, ou décimé

par

la

asiles pour l'enfance, plus de paisibles retraites pour les colombes du sanctuaire, plus de pieux instituteurs pour le jeune âge. Le diocèse de Lyon, comme tous les autres, ressembloit à un vaste champ moissonné par la foudre; dé toutes parts gisoient de vastes ruines qui attendoient une main puissante pour les replacer sur leurs antiques fondemens, et déployer l'étendard de la croix sur le faîte relevé de nos temples. Le zèle du prélat ne se laissa point abattre : entouré des hommes les plus respectables, il consacre ses soins à faire briller de nouveau la splendeur de l'antique Eglise, un nombreux clergé sort des ruines du sanctuaire, de jeunes lévites courent se renfermer dans l'asile

que sa main bienveillante leur ouvre pour se former, sous des maîtres habiles, à l'art difficile de diriger les ames; en peu de temps les vides se sont remplis, de nouveaux apôtres vont même porter la bonne nouvelle sous le ciel de l'Amérique et dans le vaste empire de la Chine, ou vont consoler les fidèles privés de pasteurs dans les parties les plus délaissées de la France.

Le cardinal, touché de l'état d'immo, ralité où l'enfance est plongée, appelle de tous les coins de la France, dans sa ville archiepiscopale, les pieux instituteurs de la jeunesse que la persécution a épargnés. Ils viennent se grouper autour de lui pour reprendre le cours de leurs bienfaisantes œuvres. A sa voix, les Sœurs de Saint-Charles se répandent dans les villes et les campagnes pour enseigner la la religion et la vertu aux jeunes enfans de leur sexe; les modestes sœurs de Saint-Joseph partagent leurs travaux et leurs.peines. De ses deniers il élève des couvens, asiles sacrés où les familles favorisées par les biens de ce monde pourront avec sécurité confier à de saintes religieuses l'éducation de leurs jeunes enfans; témoin la magnifique maison de Pradines, dans le département, de la Loire. Par ses soins les dames de SaintMichel ouvrent, sur la montagne arrosée du sang des martyrs, un refuge assuré pour un sexe foible et délicat, contre les séductions multipliées de la vie.

vec sa vie. Il en parloit encore quelques jours avant sa mort; les longues années de l'exil n'avoient pu lui faire oublier l'enfant de ses prédilections. Mais quelle ne fut pas la joie du pontife, quand il put rendre à la piété de ses diocésains l'antique chapelle consacrée depuis des siècles au culte de Marie, Fourvières, le palladium de la cité? Comme son front rayonnoit de plaisir dans ce jour de réparation solennelle où, au milieu de la foule empressée et des acclamations de triomphe, il accompagnoit le vénérable Pie VII; allant ouvrir le sanctuaire sacré et bénir, du haut de la sainte montagne. la ville des martyrs et des aumônes. Il voulut perpétuer à jamais le souvenir de cette cérémonie religieuse par une procession solennelle du chapitre de la cathédrale, le 19 février de chaque année, jour anniversaire de la visite du souverain pontife à la chapelle de Fourvières.

Le cardinal Fesch avoit un goût particulier pour les cérémonies religieuses auxquelles la liturgie lyonnaise prête si magnifiquement ses pompes; dans les fêtes solennelles, il se plaisoit à étaler toute leur splendeur sous les voûtes gothiques de la vieille cathédrale; c'étoit pour leur donner un plus grand éclat qu'après de longs efforts il étoit parvenu à acquérir cette antique maison fondée par Charlemagne, où pendant des siècles de jeunes clercs étoient formés au culte des antels, et à laquelle il rendit son ancienne destination. ■

C'est aux petits séminaires surtout que le zélé pontife aimoit à prodiguer sa haute protection. L'Argentière, Alix, dans le département du Rhône, Saint-Jodard, Au milieu des projets d'amélioVerrière, dans celui de la Loire, furent ration sociale qu'enfante chaque aussi le fruit de ses travaux et le théâtre jour le juste effroi de la corruption de ses bienfaits. Dans le premier surtout, du siècle, on peut compter un éraconfié à la sage direction des Pères de la blissement religieux qui, bien qu'à Foi, accouroit de presque toutes les parsa naissance, porte déjà des fruits ties de la France une jeunesse avide de de vertu et d'édification publique. science et de vertu; c'est dans ce petit Cet établissement, fondé aux enviséminaire qu'il se plaisoit à faire élever rons du Mans, sous le nom de quelques-uns de ses jeunes compatrioles Notre-Dame-de-Sainte-Croix-lèset même de ses parens; sa tendresse le-Mans, a pour but principal de pour cette maison ne s'est éteinte qu'a- | faciliter aux jeunes gens, et surtout

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ment filial pour ceux qui les dirigent.

aux orphelins, l'entrée dans la carrière de l'enseignement primaire. Les jeunes candidats s'y forment Le bruit des succès obtenus par aux connoissances nécessaires et à ces bons Frères a déjà passé les la piété, et de là vont se répandre mers, et diverses demandes sont dans les diverses communes pour arrivées du dehors au supérieur instruire les petits enfans. Le fon- dans le but d'y fonder des établisdateur, prêtre du diocèse, fort seu- semens. Sur la demande de M. l'élement de sa foi vive, s'associa de vêque d'Alger, un premier envoi de jeunes ecclésiastiques, de pieux laï- Frères pour l'Afrique eut lieu le 28 ques qui se vouèrent tout entiers avril dernier; il se composoit de à cette œuvre pieuse. Ce nouvel MM. André Mottais, dit en religion institut des Frères et prêtres Frère André, profès; François-Maauxiliaires de Notre-Dame-de- rie Tulou, dit en religion Frère AlSainte-Croix acquit rapidement,phonse, profès; et Théodore Fersous les auspices de M. l'évêque du Mans, une assez grande extension, et, à l'aide des aumônes d'une association religieuse que le SaintPère vient d'enrichir d'indulgences, un vaste édifice s'est élevé, comme par enchantement, pour parer à ses nouveaux besoins. L'aug. mentation du local permit alors d'ajouter à l'établissement une école modèle d'instruction primaire dont la direction offre aux familles la meilleure des garanties. Des cours de langues anciennes y sont aussi professés, et doivent par la suite comprendre toute la série des études enseignées dans les écoles secondaires.

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ron, dit en religion Frère Ignace, novice. Le 3 mai, M. Julien Le Boucher, prêtre auxiliaire, partit aussi pour l'Afrique, après avoir fait vœu d'obéissance perpetuelle au supérieur actuel. Enfin, le mai, sur la demande de M. l'évêque d'Alger, M. Victor Drouelle, prêtre auxiliaire, est parti pour la même destination. M. Le Boucher sera supérieur du petit séminaire établi à Alger, et M. Victor Drquelle será, sous sa dépendance, supérieur des Frères. Un Frère, M. Victor Marchand, novice, lui fut adjoint, après avoir prononcé ses vœux. Les Frères lui ont baisé les pieds pen dant qu'on chantoit le cantique Benedictus, puis on a achevé les priè→ res de l'itinéraire.

Il faut avoir parcouru l'institut dans tous ses détails pour se faire une idée des soins que ces bons FrèAu mois d'août prochain, le sures apportent dans l'accomplisse-périeur doit faire partir trois autres ment des devoirs qu'ils se sont imFrères pour Vincennes, en Améri→ posés. Travaillant tous sous une que, où M. de la Hailandière, évêmême inspiration, sans aucune vue que de ce diocèse, les établira à la d'intérêt temporel (aucun des di- tête d'une école primaire pour les vers employés de la maison ne re-enfans des catholiques, qui jusqu'ici çoit la moindre rétribution), ils ne sont réduits à fréquenter les écoles demandent aux familles des protestans. que ce qui est absolument nécessaire pour la subsistance des enfans qu'elles leur L'Emancipateur a publié la circuconfient. On trouve chez les inai-laire suivante dont nous reproduitres un entier dévoûment à leur œuvre, une surveillance constante et paternelle, et chez les élèves une docilité, un respect et un attache

sons la plus grande partie, pour montrer que les bous Frères, qui se résignent si patiemment à suppor ter tant d'injustices et de calomnies,

pousser avec autant de force que de mesure.

savent pourtant au besoin les re- | victorieuses de Napoléon, et qui passoient sous silence la plus brillante el la plus glorieuse époque de notre histoire. Ces livres servent peut-être encore aujourd'hui.

Réponse des Frères des Écoles chrétiennes

à l'Impartial du Nord.

La résignation que commandent la raison et l'Évangile doit avoir certaines bornes, aussi bien pour nous que pour les autres hommes. Depuis nombre d'an. nées, nous avons supporté sans murmure et sans réplique toutes les accusations, ou exagérées, ou mensongères, que l'intérêt et la jalousie ont pu inspirer à un rival peu délicat dans le choix des moyens de nuire; aujourd'hui que cet ennemi se vante de ne plus être un concurrent jaloux, il semble que nous lui devons autre chose que le mépris.

Voici la liste des calomnies que l'Impartial espère faire croire à ses lecteurs à force de les répéter :

» 1° Les écoles des Frères ne ressemblent en rien aujourd'hui à celles que le vénérable de Lasalle fonda uniquement pour les pauvres, puisqu'à Valenciennes, sur 500 élèves (1), il ne s'en trouve que 85 d'indigens.

Nous répondrons à la première calomnie, qu'alors même que l'abbé de Lasalle, appelé par l'académicien Droz, le type du grand homme modeste, étoit supérieur-général des Frères, on admettoit dans leurs écoles tous ceux qui ne crai-! gnoient pas de se confondre parmi les indigens. On en trouve les preuves: 1o Dans les fréquentes recommandations que faisoit ce saint prêtre de ne jamais témoi gner plus d'affection pour les riches que pour les pauvres; 2o Dans les trois procès que lui intentèrent successivement les maîtres jurés de Paris, premiers envieux

des Frères.

Le nombre des élèves pauvres qui fré»› quentent l'école des Frères de Valen ciennes est de plus de quatre cents, au lieu de quatre-vingt-cinq (chiffre de l'Impartial); la différence est un peu grande, et secourus à domicile par le bureau de mais elle est certaine; 163 sont assistés bienfaisance; nous en avons la liste cer

2° Ces écoles ne sont maintenues que pour mettre des bornes au dévelop-tifiée et signée par tous les membres de pement de l'intelligence. l'administration. Les autres, qui ne sont pas sur les contrôles des indigens et qui ne reçoivent pas d'aumônes officielles, sont cependant véritablement pauvres, et un grand nombre d'entre eux sont aussi malheureux que ceux qui sont seconrus.

3o Les Frères sont des esclaves, vivant séquestrés dans leurs foyers et étrangers même à leurs concitoyens.

.3° Ils sont des quêteurs et des spoliateurs qui s'enrichissent et achètent des hôtels.

.5° Leurs écoles sont anti-nationales. •L'Impartial croit l'avoir prouvé par les faits suivans:

A Valenciennes, les Frères ont donné des bons points sur lesquels figuroient des fleurs de lys.

A Lyon, leurs élèves ont arboré des couleurs blanches et vertes.

Sous la restauration, les Frères mettoient entre les mains de leurs élèves des livres qui trailoient d'assassins les cohortes

(1) Fréquentant l'école du jour'; avec celle du soir, 600.

Si les écoles des Frères sont pour im poser des bornes au développement de l'intelligence, d'où vient donc que na guère, à Valenciennes, leurs ennemis leur faisoient un reproche sérieux, dans le comité, de donner trop d'extension à l'instruction? D'où vient donc que ceux qui, comme le rédacteur de l'Impartial ̧ veulent étendre l'instruction, ne peuvent pas facilement soutenir la rivalité avec les Frères, qu'il dit vouloir la restrein dre ?

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