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M. de Laplace insiste pour que le gouvernement prenne l'engagement de faire, dans tous les cas, construire le chemin de Ronen an Havre, M. Dubouchage s'attache à démontrer que le chemin de Paris à Rouen n'est qu'utile et ne rapportera pas assez pour couvrir les dépen ses. L'orateur pense qu'un retard seroit avantageux. M. d'Argout ne partage pas cette opinion. Avec le système d'attente on ne devroit jamais rien faire, car il n'y a pas d'invention qn'on ne perfectionne peu à peu. M. de Flahaut dit que l'on doit se hâler d'exécuter le chemin de fer, de peur que les capitaux anglais ne viennent à être retirés.

M. Molé redoute de voir le chemin s'arrêter à Rouen; c'est pour cela qu'il demande que le ministère prenne l'obligation de le continuer jusqu'au Havre. M. Jaubert ne doute pas que le prolongement ne s'effectue ; il ne faut pas, ajoutet-il, que Rouen se fasse illusion; jamais il ne pourra remplacer le Havre pour les grandes communications.

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Les articles sont adoptés sans discussion. Le scrutin sur l'ensemble donne ¦

pour résultat l'adoption de la loi par 78 boules blanches contre 22 bonles noires. La chambre adopte ensuite à la majorité de 69 voix contre 29, le projet de loi relatif à la création d'une chaire de langue slave au collège de France, et d'une l'aculté des sciences à Rennes. La séance est levée à 5 heures.

L. Gérant, Adrien Le Clere.

BOURSE DE PARIS DU 10 JUILLET.

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SUR L'ADMINISTRATION DES SACREMENS,

PAR LE CARDINAL DE LA LUZERNE, ANCIEN ÉVÊQUE DE LANGRES;

ου

LE RITUEL DE LANGRES.

TROISIÈME Édition,

Mise en concordance avec le droit civil actuel, revue, corrigée et augmentée d'un grand nombre de notes;

PAR M. AFFRE, ARCHEVÊQUE NOMMÉ DE PARIS.

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L'AMI DE LA RELIGION paroît les Mardi, Jeudi et Samedi.

On peut s'abonner des 1" et 15 de chaque mois.

EUGÉNIE.

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Vie et lettres d'une orpheline morte

à l'âge de 23 ans (1), '

3 mois.
1 mois.

3 50

rité, la simplicité qui caractérisent les lettres de la jeune orpheline. C'est, je le répète, qu'ils C'est ici l'histoire d'une jeune et je doute que parmi nos littéraignorent le langage de la religion, orpheline née dans une condition obscure où il n'est guère plus de confiance les règles du goût teurs modernes qui tracent avec le aisé de recevoir les bienfaits d'une et analysent avec le plus de finesse éducation brillante. Un oncle lui les beautés de l'art, il s'en trouve apprend un peu de grammaire, beaucoup qui soient capables d'apd'arithmétique; ses exercices lit-précier ce qui fait le charme du téraires se bornent à mettre en prose quelques fables de Lafontaine, et le plus souvent elle ne lit que l'Evangile du dimanche, et, un petit nombre de livres de piété. D'où vient pourtant l'attrait attaché à la lecture de ses lettres? C'est qu'elle est heureusement inspirée par cette religion qui, selon les livres saints, donne l'intelligence aux petits, rend éloquente la bouche des enfans. La religion lui tient lieu de tout, et en même temps qu'elle réforme son caractère, elle communique à son style une aimable simplicité, je ne sais quoi de tendre et d'affectueux.

et

plus grand prosateur de la langue française, selon Buffon, de Massillon. Je choisis un exemple qui ne tre sujet. Dans son sermon sur les nous éloignera pas beaucoup de nodispositions nécessaires pour se conl'éloquent orateur s'exprime ainsi : sacrer à Dieu par une nouvelle vie,

a

Quand même le Seigneur vous deet aujourd'hui à Marie, le seul héritier manderoit, comme autrefois à Abraham, des promesses, le seul successeur de vos titres et de votre nom, ne seroit-ce pas une grâce nouvelle dont il vous favoriseroit? Le monde l'auroit infecté, et le Seigneur le mettra à couvert dans le secret de son tabernacle : vous eussiez été

peut-être le père infortuné d'une po térité maudite; et vous aurez la consolation d'y voir un élu que Jésus-Christ vous rendra dans le ciel : peut-être même consacré au Seigneur, et revêtu recevra-t-il vos derniers soupirs sur la d'un caractère de dignité dans l'Eglise, terre; sera-til l'ange tutélaire de votre

Quelques amateurs du fini, qui n'aiment que ce qui est pur, correct, élégant, quoique leurs productions attestent qu'ils ne possèdent pas les qualités qu'ils exigent chez les autres, seront peut-être plus choqués par quelques fautes de langage, à la vérité assez rares, et par des locutions particulières au pays, qu'el-nière heure par les paroles de la foi, et les ne seront attirées et touchées les derniers remèdes des mourans; peutpar la clarté, le naturel, la vé-être baisserez vous sous sa main sacrée, (i) 2 vol. in-18. Prix ; 2 fr. 25 c., et devenue l'instrument de votre réconci3 fr. 25 c. franc de port. Au bureau de liation, votre tête d'jà défaillante; et ce Journal. comme le vieillard Jacob mourent, as

L'Ami de la Religion. Tome C'I.

mort;

vous fortifiera-t-il dans cette der

نا

sisté de son fils Joseph élevé en dignité dans l'Egypte, vous aurez la consolation, comme lui, d'adorer le bâton de sa puissance pastorale, et la marque sacrée de son autorité. »

Ce morceau que l'on chercheroit ́vainement dans les livres de rhéto'rique, me paroît de la véritable éloquence! Que je demande à nos maîtres dans l'art de bien dire, ́ce qui en fait mérite, où est l'à-propos, la délicatesse de l'allusion; je sais bien, s'ils sont sincères, ce qu'ils pourront me répondre.

La critique est à son aise quand elle relève les défauts d'un ouvrage; rarement les lecteurs sont tentés d'appeler de ses décisions, ils la croient sur parole, et la dispensent d'apporter ses preuves; mais veut elle faire preuve d'impartialité et rendre également hommage au mérite de l'auteur qu'elle analyse, on n'est pas éloigné de supposer que la bienveillance ou d'autres considérations ont dicté ses arrêts; on exige qu'elle motive ses éloges. Je vais donc satisfaire à cette disposition des esprits, plus générale qu'on ne le pense, et je choisis au hasard deux ou trois citations dans les Lettres d'une orpheline. Elle parle de l'amour que Jésus-Christ témoigne aux hommes, nonobstant leur ingratitude:

Je ne puis, dit-elle, comprendre la charité, l'amour, la tendresse de notre divin maître. Je le vois tout à la fois et le médecin qui veut guérir nos plaies, et le remède seul capable d'adoucir nos maux. Ah! ce n'est plus, comme autrefois, une seule Jérusalem, une seule piscine, un scul malade guéri; c'est en tous lieux, c'est toujours, c'est pour tous. JésusChrist nous adresse à tous ces paroles si pleines de bonté : Voulez-vous être guéris? D'où vient donc que l'on a toujours

| les mêmes infirmités? Je le vois, c'est parce que vous ajoutez, Seigneur : Suivez-moi. Ah! s'il s'agissoit de vous suivre sur le Thabor, toute la foule s'empresscroit; mais c'est sur le Calvaire qu'il faut vous suivre, et notre délicatesse s'y oppose. Cependant il est temps de mettre fin à un telle lâcheté; il est temps de correspondre à l'amour d'un Dieu qui se fait victime pour nous. O aimable Calvaire, quels trésors tu nous découvres ! Aimable croix, où je vois attaché mon époux, mon père, qu'il est doux d'être à tes pieds! .

Ecrivant à son cousin, Eugénie le felicite du bonheur qu'il a de vivre loin du monde, dont elle dépeint la malice avec des couleurs vives et naturelles :

. Enfin l'orage est cessé; le calme a succédé à la tempête. Je ne doute pas que la paix et la douceur que vous goûlez

maintenant ne vous ôtent l'entier souvenir des contre-temps que vous avez essuyés. Quand je compare votre séminaire avec le monde, quel contraste! Là, on respire un air pur, tout y est embaumé de la bonne odeur de Jésus-Christ: ici, tout est empoisonné, contagieux. Là on n'entend que parler de mon Dieu : ici on le connoît à peine. Chez vous, retentit de ses louanges; et dans le monde on n'entend que blasphemer son saint nom. Vous êtes entonré de bons

tout

exemples, de vertus; et ici je ne vois que scandales. Aussi peut on bien dire, que la plus grande peine de cette vie, c'est de vivre avec des ingrats qui méconnoissent et outragent leur créateur. Cependant béni soit le père des miséricordes, qui, au milieu de cette voie large et ténébreuse, nous a découvert le petit sentier qui conduit à la vie! Béni soit notre aimable Sauveur, qui est venu luimême nous frayer ce chemin! Béni soit l'esprit de force et de consolation, qui, par l'onction de sa grâce, nous adoucit cette voie, en apparence si dure et si pénible!.

Quelle aimable simplicité! Quel | à opposer la prière et la méditation

coloris frais et charmant dans cette description de l'hiver et du printemps, qu'elle représente comme l'image des vicissitudes de la vie :

aux obstacles qu'elles rencontrent dans le monde et dans elles-mêmes pour opérer leur salut. La méditation les effraie sans doute; mais Euété effrayée, même ennuyée, mais génie leur raconte qu'elle aussi en a Dieu a béni sa persévérance en permettant que cet exercice devienne sa plus chère consolation. Je me représente, dit-elle, l'humanité sainte de Notre-Seigneur comme s'il étoit auprès de moi, ou même au fond de mon pauvre cœur; alors

que

je me jette à ses pieds, je l'adore, je le remercie de tout ce qu'il a fait pour moi, et je le prie de présenter mes adorations à son Père, puisqu'il veut bien être mon médiateur. Elle se loue de cette méthode, qui

■Laissez, dit-elle à son cousin, laissez un peu cette ville tumultueuse; venez goûter un air plus pur, et passer des jours plus sereins. Les promenades de notre forêt savent dissiper le mal de tête. Déjà les arbres y sont tout couverts de feuilles, et vous préparent un ombrage contre les ardeurs du soleil. Venez voir nos prairies tout émaillées de fleurs, et admirer de dessus nos collines la puis-je vais à lui comme si je le voyois ́sance et la bonté du Dieu qui rend chaque année une nouvelle vie à la nature. J'aime votre palais pendant l'hiver; mais maintenant il me semble une prison; je préfère ma petite cabane. Je n'ai qu'à lever les yeux, et je trouve des sujets de bénir et de louer la puissance du Seigneur ; je n'ai qu'à faire un pas, et je dé-est simple et propre à faciliter l'exercouvre ce beau ciel qui annonce la gloire du Seigneur, et ce firmament qui publie la beauté de ses ouvrages..... Toute la vie me paroît comparable à un long et pénible hiver, qui ne laisse échapper que quelques beaux jours par hasard. Heureusement nous avons d'autres espérances. Le Seigneur ne nous a pas promis en vain que notre tristesse se changeroit en joie. O! qu'il fera bon passer de ce triste hiver au printemps éternel !»

Ensuite, si l'on entre dans l'intérieur de sa vie qu'elle nous fait si bien connoître dans ses lettres, quel touchant modèle! quels beaux sentimens! On la voit combattre et se vaincre. Son triomphe est celui de la piété. Sa foiblesse est soutenue par sa foi, et son orgueil est vaincu par l'habitude des vertus chrétiennes. L'exemple qu'elle offre aux jeunes filles est bien propre à les encourager et à les fortifier dans le bien. Elles apprendront d'Eugénie

cice de la méditation aux jeunes personnes qui, pour l'ordinaire, en ont peu le goût. C'est cependant dans ces entretiens avec Dieu qu'elles apprendroient à se dépouiller du monde, ou du moins à s'y conduire. sagement et à en juger sainement. La vertu dont la pieuse Eugénie fait le plus d'usage, est celle de la patience ou de la conformité parfaite à la volonté du Seigneur. Elle revient sans cesse sur l'utilité de cette résignation, et sur le besoin qu'elle en a. Son ame ne trouve de repos qu'en Dieu, et elle souffre avec joie ce qu'il veut lui faire souffrir. Tou tes ses pensées sont graves, et elle les revêt souvent d'une forme neuve et d'un certain enjouement.

Cette vie si pure, si chrétienne, est d'autant plus admirable, qu'elle ne se développe d'ordinaire avec éclat que dans des familles chrẻtiennes où les parens donnent les

L'ABBÉ DASSANCE.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Une cérémonie bien

premiers l'exemple des vertus qu'ils | rendre un pieux et touchant homprêchent à leurs enfans ; et bientôt mage. après sa première communion, EuGénie eut le malheur de perdre sa mère. Depuis cette mort, la maison paternelle, nous apprend l'auteur de sa vie, n'étoit plus pour elle l'ar- touchante a eu lieu jeudi dernier, che du salut. Son père, comme on 9 de ce mois, à l'hospice des EnfantTrouvés à Paris. Elle avoit pour en voit malheureusement un grand objet les funérailles de la restauranombre dans le monde, ne connois-trice de cet établissement. La Sœur soit guère la religion et ne la prati- Henriette-Françoise-Marie Bignon, quoit pas davantage. Foible de volonté, léger par caractère, sans ordre dans ses actions, sans suite dans ses idées, blâmant, repoussant aujourd'hui ce qu'il vouloit ce qu'il approuvoit hier, avouant facilement ses torts, mais bientôt rẻprenant sa chaîne, promettant le bien et contredisant sans cesse ceux qui vouloient le faire, il ne pouvoit être qu'un obstacle aux bons sentimens qu'un heureux concours de circonstances avoit inspi

rés à sa fille.

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Fille de la Charité de Saint-Vincentde-Paul, a terminé sa carrière le mercredi 8, à l'âge de 84 ans. Elle étoit née à Châteaudan. Entrée dans la communauté des Filles de la Charité avant la révolution, elle s'étoit vue forcée comme tant d'autres, par le malheur de ces temps d'impiété, de rentrer dans sa famille, et d'y attendre des temps meilleurs. Elle s'empressa de reprendre ses charitables fonctions dès que sa communauté fut rétablie en 1800. Elle sut se rendre chère aux pauvres et obtenir la confiance des supérieurs par son zèle et son dévoument, autant que par sa sagesse et sa capacité dans les divers emplois qui lui furent confiés. Elle se distingua même au point d'être l'objet d'une élection qui la fit entrer, en 1811, dans le conseil de l'administration de la communauté. Depuis les désastres de 93, par

Je ne sais si cette vie sera goûtée par les gens du monde, par ces personnes frivoles que la bagatelle seule enchante; mais les vrais chrétiens, les ames droites et pures apprécie ront surtout les qualités, les talens et les vertus dont Dieu avoit favorisé notre orpheline. C'est pour les encourager, les instruire et les forti-suite

fier que

l'éditeur des Lettres d'Eugénie les a fait précéder d'une vie écrite avec une élégante simplicité et une aimable onction. En la méditant avec l'attention qu'elle mérite, le lecteur fera plus d'une fois cette réflexion : c'est que la jeune orpheliné a été bien heureuse d'avoir trouvé dans sa famille, et pendant sa vie des personnes qui comprissent si bien le langage de son cœur, et après sa mort celui qui devoit lui

desquels les hospices de Paris avoient vu s'éloigner les édifiantes Filles de Saint-Vincent-de-Paul, qui jusque là les avoient dirigés avec tant de succès, celui des EnfansTrouvés avoit éprouvé le même sort et se trouvoit entre des mains mercenaires que dirigeoit un économe; cet établissement si nécessaire à l'humanité, en perdant les Sœurs de la Charité, avoit perdu tout élément de prospérité, et avoit cessé d'être un établissement charitable. It ne presenta bientôt plus que le triste spectacle du désordre et de la dila

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