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n'avez pas le droit d'exiger de moi un acte qui soit contraire à mes principes de soumission à l'autorité. »

Condé, la troisième partie du Dis- que je respecte. La charte de 1830 cours sur l'histoire universelle de Bos-reconnoît la liberté des cultes; vous suet, les Dialogues sur l'éloquence de Fénelon, deux livres du Télémaque, le chapitre Des ouvrages de l'esprit par La Bruyère, le Petit Carême de Massillon, la Grandeur et décadence des Romains par Montesquieu, le Discours sur le style par Buffon, le Siècle de Louis XIV par Voltaire.

Si l'on excepte ce dernier ouvrage sur lequel il y auroit beaucoup de choses à dire, on n'auroit qu'à féliciter M. Cousin de l'heureux choix des auteurs qu'il a désignés. Mais quel n'a pas été notre étonnement de trouver dans le nombre les deux premières Provinciales Pascal! Ce sont précisément celles où cet homme de génie tristement égaré prend la défense des jansénistes de la manière la plus explicite, celles où il traite ironiquement du pouvoir prochain et de la gráce efficace, où il maltraite le plus la Sorbonne, où il révoque en doute des jugemens solennels de l'Eglise, où il nie que les cinq fameuses propositions soient dans le livre de l'évêque d'Ypres! Ces mêmes Lettres soutiennent une doctrine réprouvée et condamnée formellement par l'Eglise, et le ministre de l'instruction publique les remet comme classiques entre les mains de la jeunesse catholique! Il les rend même obligatoires pour les épreuves du baccalauréat ès-lettres. Mais que pondroit donc le doyen d'une faculté au jeune homme courageux qui refuseroit de répondre sur les Provinciales de Pascal, en motivant son refus en ces termes : « Monsieur, je suis catholique, la lecture de ce lim'est interdite par une autorité

|

sa

M. Cousin rend obligatoires dans les colléges de l'Université la lecture et le développement du texte des Lettres Provinciales; c'est donc à bon droit, diront des personnes ges et zélées, que l'enseignement universitaire nous paroissoit suspect, et qu'à nos yeux il n'offroit pas aux familles catholiques des garanties suffisantes. Mais aujourd'hui qu'on y introduit comme ouvrages classiques les Provinciales de Pascal, ces mêmes personnes seront en droit de réclamer ouvertement.

Comment M. Cousin a-t-il pu ignorer que les Provinciales ont encouru de justes censures? Et s'il ne l'a pas ignoré, comment justifier l'adoption qu'il en a faite comme ouvrage classique? M. le ministre de l'instruction publique a-t-il oublié que le décret impérial de 1808, qui a créé l'Université, a déclaré que la religion catholique étoit la base de son enseignement?

La droite raison dit assez haut qu'il ne suffit pas qu'un livre soit purement écrit, qu'il soit même un chef-d'œuvre littéraire, pour qu'il puisse être remis sans danger entre les mains de la jeunesse. Il y a quel

que

chose de plus précieux encore que tout mérite littéraire, quelque éclatant qu'il puisse être; c'est une saine doctrine, c'est l'absence de toute exagération. L'Eglise catholiflotte dans les perpétue's que ne pas doutes des philosophies humaines; elle ne se règle pas sur la réputation

autres les Lettres Provinciales en latin et en français. On dit qu'il y a eu d'autres censures en Espagne et en Italie; qu'il nous suffise de citer le nouveau Rituel du diocèse de Paris qui vient d'être publié récemment. On y trouve à la page 762 une Liste des livres condamnés depuis deux siè

est défendu tant aux ecclésiastiques qu'aux laïques, de lire et de retenir sans la permission de M. l'Archeveque ou de ses vicaires-généraux. Or, dans cette liste on cite la bulle d'Alexandre VII, Ad sacram B. Petri sedem, du 16 octobre 1656, pụbliée par les mandemens des vicaires-généraux du cardinal de Retz, des 8 juin et 31 octobre 1661. Cette condamnation, ajoute le Rituel de Paris, frappe un livre fort répandu : les Provinciales de Pascal.

d'un auteur ou sur le mérite littéraire de son livre. Quand ce livre renferme quelques erreurs, qu'il tend à ébranler la soumission des fidèles à l'autorité, qu'il favorise le mépris de ses décisions, c'est avec unc haute sagesse qu'elle le condamne. Les Provinciales furent condam-cles dans le diocèse de Paris, et qu'il nées à Rome le 6 septembre 1657 sous le pape Alexandre VII: le décret désigne expressément la première et la seconde Provinciales, que M. Cousin rend obligatoires pour le baccalauréat ès-lettres. Que si M. Cousin répond que ces sortes de décrets ne font point autorité en France, nous lui dirions qu'au moins on peut les regarder comme des consultations de docteurs graves, auxquelles on doit quelque respect. Le 7 septembre 1660, treize censeurs, dont quatre évêques, M. Henri de Lamothe, évêque de Rennes; M. Hardouin de Péréfixe, évêque de Rodez, François Faure, évêque d'Amiens, et Charles de Bourbon, évêque de Soissons, et neuf docteurs et professeurs de Sorbonne, notèrent les Provinciales, comme contenant les hérésies de Jansenius, comme pleines de médisances et d'outrages contre tout ce qui n'étoit pas du parti de l'auteur, et déclarèrent qu'elles méritoient | la peine portée par le droit contre les libelles infâmes et hérétiques. Sur ce jugement des évêques, docteurs et professeurs, un arrêt du conseil d'état porté le 25 du même mois condamna l'ouvrage à être lacéré et brûlé par la main du bourreau. M. François de Harlay, archevèque de Rouen et depuis de Paris, conHamna par un mandement du 16 nai 1661 plusieurs ouvrages, entre

On n'allèguera donc pas, au moins pour le diocèse de Paris, que les décrets pontificaux n'y ont pas été promulgués. Le nouveau programme de M. Cousin devient obligatoire à partir du 1er janvier 1840 dans toutes les académies de France. Seroitce un vœu téméraire de voir le ministre effacer de la liste des auteurs français ces malencontreuses Provinciales? Et puis, oserions-nous lui dire, à quoi bon aller réveiller encore de vieilles disputes? A quoi bon forcer la jeunesse à prendre part à de tristes discussions qu'il vaut mieux oublier? A quoi bon lui apprendre à se moquer de questions graves, à rire de l'enseignement des docteurs, à persiffler les décisions de l'Eglise ? A quoi bon enfin ressusciter ces haines profondes d'un parti contre un corps célèbre par de grands services? Etoit-il besoin d'associer la généra

tion nouvelle à de vieilles déclama- | prince Lucien, son père. Un autre

acte du 16 août 1837 a joint au titre porté par don Charles Bonaparte le rang, les honneurs et les priviléges d'un prince, et cela indépendanla principauté de Canino et de Musi

tions contre les Jésuites? Hélas! n'a-t-il pas paru assez de pamphlets contre eux, sans chercher à réchauffer les anciens ? Les haines doivent-ment du titre et de l'investiture de clles être éternelles? Ne seroit-il pas temps d'oublier ces controverses passionnées où il faut bien reconnoître que l'amertume et la violence se sont mêlées trop souvent? On nous parle de tolérance; ne seroit-ce pas là le cas de l'appliquer enfin à des hommes si long-temps objet de préventions aveugles? La douceur de nos mœurs ne devroit

gnano, appartenant à sa famille. En conséquence, ledit prince don Charles vient de prendre, à la mort de son père, le titre de prince de Canino et de Musignano sous les formalités d'usage en pareille circon

stance.

PARIS.

La retraite pour les

dames, que nous avions annoneće,

a eu effectivement lieu chez les religieuses Dominicaines, rue de Charonne, à l'époque fixée, et la clôture s'en est faite dimanche der

par M. l'abbé Bazin, ecclésiastique de la rue du Regard, seconde par M. l'abbé Moigno, sou confrère. Plus de soixante personnes ont pris part à cette retraite ; quaranteles autres se rendoient très-exacte

six couchoient dans la maison et

elle pas voir avec dégoût ces plaintes, ces déclamations, ces accusations si âcres, si exagérées, contre un institut auquel la religion, la société, les lettres ont tant d'obliga-nier, 30 août. Elle a été prêchée tions? N'est-ce pas assez de 200 ans de guerre, de poursuites acharnées, de railleries amères, de méchans libelles? Quand on auroit eu quelque reproche à faire dans des temps déjà bien loin de nous à quelques membres d'un corps si laborieux, si actif, si estimable, est-ce une raison pour jeter de l'odieux sur tout ee corps, et pour ressasser des plaintes surannées contre quelques hommes qui vivent dans la retraite, qu'on ne trouve mêlés à aucune in-participé, et ont hautement extrigue, qui n'ont aucun crédit, et primé leur contentement. Il y en a eu parmi elles qui ont annoncé l'inqui font le bien en silence dans une tention d'assister encore à ces pieux sphère fort circonscrite? exercices. Ainsi voilà une bonne Nous en appelons là-dessus à la œuvre, autrefois très-connue à Pamodération et à l'équité de M. Cou-ris et presque oubliée depuis la ré

sin.

A. D. B.

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inent aux exercices. On a été édifié
du recueillement des retraitantes,
parmi lesquelles on comptoit plu-
sieurs dames venues de la province
pour profiter de ce moyen
Toutes ont paru satisfaites d'y avoir

de salut.

volution, qui s'y rétablit d'une manière consolante. Ses commencemens ont été foibles, mais le nombre des personnes qui ont pris part à cette dernière retraite a été plus considérable qu'aux précédentes, et tout donne droit d'espérer qu'il ne fera qu'augmenter à l'avenir.

divertissemens oiseux et trop sou

L'Univers annonce que M. l'abbé vent dangereux. M. l'abbé Collin a insisté sur le bon esprit de ces ouvriers, de ces militaires, de ces hommes de tout âge et de toute profession.

Rémard, curé de Saint-Jacques-duHaut-Pas, a donné sa démission, et qu'il est remplacé par M. l'abbé Martin de Noirlieu, nommé précédemment chanoine honoraire. M. l'abbé Rémard est âgé de 78 ans et dans un état pénible d'infirmité. Il gouvernoit la paroisse de Saint-dérant comme la base d'une insJacques depuis 18 ans.

Il leur a fait sentir surtout ce qu'ils pouvoient gagner en s'attachant à la religion et en la consi

truction solide et la source du véritable bonheur. Il a tracé le por

nom

même temps de sages conseils. A
ce portrait il a opposé celui de l'ou-
vrier sans religion, et malheureu-
sement ce portrait n'étoit point
idéal et trouve trop souvent son ap-
plication dans la classe si
breuse d'ouvriers de toute sorte
qui peuplent la capitale. Le goût
de la dissipation et de la débauche,
l'oubli des devoirs domestiques,
l'absence de toute idée d'ordre et
d'économie amènent la détresse

Les distributions de prix aux éco-trait de l'ouvrier chrétien, portrait les des Frères de la paroisse Saint-plein d'à-propos, de naturel et en Sulpice, rue de Fleurus, out eu lieu samedi et lundi dernier. Le samedi on a fait la distribution des prix pour les classes du jour. M. l'inspecteur Arachequen présidoit. M. le curé de la paroisse et M, le maire de l'arrondissement assistoient à la séance. On avoit exposé des pièces d'écriture et de dessin des enfans, qui ont exécuté des morceaux de chaut avec beaucoup de précision. M. l'inspecteur a ouvert et terminé la séance par de petits discours ap-dans les ménages, l'abandon des propriés à la circonstance.

enfans, et ces vices, ces crimes qui

Le sage pasteur a fini par des ta

Lundi c'étoit le tour des classes effraient chaque jour la société. du soir, frequentées par les adultes. Ces classes renferment 220 jeu-bleaux plus consolans. If a adressé nes gens, ouvriers, militaires et aux ouvriers des paroles pleines même des hommes avancés en âge. de bienveillance. Il les a exhortés La distribution des prix s'est faite à inscrire sur leurs bannières, Redans la salle de la rue Madame, ligion, travail. Plusieurs fois dans qui s'est trouvée trop petite pour son discours il a rendu hominage le concours des assistans. M. le curé au zèle, à l'intelligence, au dévoude Saint-Sulpice présidoit, assisté ment des bons Frères. de MM. les maires des 10 et 11 arrondissemens, de M. Boulay de la Meurthe membre du comité central, et d'autres notabilités. Il a prononcé un discours où il a loué l'excellente idée qui a présidé à la création des écoles du soir pour les adultes, ct a félicité ceux-ci de leur zèle à les fréquenter. Ils méritent en effet des éloges, ceux qui après leur travail de la journée consacrent encore deux heures à s'instruire, au lieu de courir à des

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Un des adultes a prononcé un discours de remercîment à M. le curé, aux protecteurs de l'école, tous ceux qui montrent du zèle et de l'intérêt pour l'instruction de la jeunesse. Nous ne disons rien, a-t-il ajouté, de nos modestes instituteurs; ils savent depuis long-temps qu'ils possèdent toute notre affec│tion. Il a déclaré que lui et ses camarades avoient compris l'impor tance de la religion et étoient résolus de vivre en chrétiens.

à

mis

Le catalogue des indulgences at

La distribution des prix a pre-on peut gagner ces indulgences. Il senté beaucoup d'intérêt. On a re-engage à ériger des confréries du marqué que les prix d'instruction Précieux-Sang. Il faut en faire la religieuse dans les deux classes et demande à l'Ordinaire, et s'adresser dans la classe de dessin étoient ensuite au président de la confrérie donnés par M. le curé; il y avoit érigée à Saint-Nicolas in carcere trois prix pour chaque classe. Un Rome, qui enverra le diplôme. Ce prix donné par la reine a été dé- président est M. B. Valentini, cerné à un homme d'âge, Albert sionnaire apostolique. Delamotte, qui a mis la plus louable persévérance à réparer les détachées à cette dévotion est trèsfauts de sa première éducation. Un étendu. Il est inséré à la fin de l'éautre prix a été donné par M. le crit de M. l'abbé Malavergne, et est duc d'Orléans. Toutes les profes- très-propre à exciter les fidèles à sions étoient réunis. Des gens d'un embrasser cette dévotion. âge mûr s'y trouvoient à côté de jeunes gens. On y voyoit même une quinzaine de militaires, tous du 4 de ligne. Nous regrettons de ne pouvoir donner les noms de ceux qui ont obtenu des prix.

M. l'abbé Malavergne a joint à sa brochure des lettres de M: le cardinal Fransoni, de M. l'évêque de Nepi et Sutri dans l'état pontifical, et de M. Blaise Valentini. M. le cardinal Fransoni invite M. l'abbé M. le curé a appris à l'assemblée Olivier, curé de Saint-Roch, à réque l'excellent Albert Delamotte pandre la dévotion ci-dessus, et lui vient d'obtenir une place distinguée recommande M. Malavergne, qui dans un établissement de bienfai-souhaite beaucoup la propager. sance, dit le Concours d'amélioration sociale, dont M. le duc de Doudeauville est président, et M. Blandin jeune le directeur et le fonda

teur.

les Pères et

par

y

M. Anselme Basilici, évêque de Nepi et Sutri, écrit dans le même sens à M. l'internonce, à M. l'évêque de Maroc et à M. de curé de SaintRoch. Enfin M. Valentini, directeur-général de l'œuvre, nomme M. le curé ci-dessus désigné, préfet de la pieuse société du PrecieuxSang.

M. l'abbé Malavergne, protonotaire apostolique, a publié un petit écrit intitulé l'Homme racheté, et dédié à M. le cardinal Fransoni, préLes pieuses réflexions de M. l'abfet de la Propagande. L'auteur bé Malavergne, les indulgences montre l'excellence et le prix de la qu'il fait connoître, les pièces audévotion du sang précieux du Sau-thentiques qu'il rapporte, appelveur. Il fait voir l'Ecriture, par lent l'attention du clergé et des fidèles sur son écrit, qui est d'ailleurs la vie des saints, par quels pourroient être les avantages fort court, et qui se trouve à Paris de cette dévotion, et s'étonne qu'elle chez Camus, rue Cassette. soit si peu connue et si négligée parmi nous. Il propose des prières à faire tous les vendredis, et particulièrement dans le mois de juillet. Il existe à Rome une confrérie du Précieux-Sang, établie à Saint-Nicolas in carcere, et à laquelle Pie VII a accordé des indulgences. M. l'abbé Malavergne explique comment

La lettre pastorale de M. l'archevêque de Reims pour son entrée dans le diocèse est datée du 24 août. Le prélat ne peut dissimuler combien il lui en a coûté de rompre les liens qui l'attachoient au diocèse de Périgueux. Cependant dit-il,

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