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blissemens où de jeunes personnes mo-
mentanément égarées vont apprendre à
réparer une faute; nous la retrouvons
dans l'association des dames de la mater-
nité, qui a distribué et distribue encore
tant de secours; enfin, nous la retrouvons
dans la direction de nos salles d'asile, qui
nous offient l'édifiant spectacle d'enfans
d'ouvriers, accueillis dans leur bas âge,
et recevant des impressions d'une vie
modeste, mais honnête et fructueuse ;
» Qui préside à tous ces bienfaits? des
dames, de tendres mères, appartenant
aux classes aisées de la société; ce sont
elles qui, s'arrachant volontairement à
l'intérieur si doux de leur famille, vont
au dehors soulager toutes les infortunes,
essuyer toutes les larmes. Anges de cou-
rage, de patience et de charité, on les
voit chaque jour descendre les degrés
de l'opulence, pour venir elles-mêmes
suppléer des mères absentes, pour veiller
avec une tendre sollicitude aux besoins

des enfans du peuple, et leur témoigner
un intérêt qui participe tout à la fois et
de la bienfaisance et du plaisir.

de charité de la ville de Lyon, par M. l'abbé Bez, in-8°. L'auteur ne s'y est pas occupé des fondations publiques, des hôpitaux et des hospices, qui tous, dit-on, ont leurs historiens. Il n'a voulu donner qu'un tableau des établissemens particuliers dont la plupart sont peu connus. Il a passé en revue l'œuvre de la Propagation de la Foi, née à Lyon; l'établissement des jeunes filles incurables, dont M. l'abbé Seve, aumônier de l'hôpital militaire, a raconté naguère les commencemens et les progrès; la Solitude, les Charlottes, les jeunes Economes, la Providence, les divers patronages, les ceuvres des Messieurs et de la Marmite, et beau

coup

d'autres fondations anciennes

et nouvelles. Le Réparateur fait l'éloge de cet ouvrage.

seize ans,

l'administration du diocèse de Lyon On assure, dit le Réparateur, que est définitivement organisée et que les vicaires-généraux sont MM. Ba» Ici encore, je me permettrai d'exprimer le besoin que j'éprouve de mani-ou, déjà vicaire-général depuis Grange, curé de Saintfester la reconaoissance de l'administra-Etienne, et Beaujolin, supérieur. tion aux dames et aux hommes de bien du petit séminaire de l'Argentière. qui ont, par leur concours, favorisé celte MM. Cholleton et Cattet, anciens organisation. C'est à leur zèle philantro: grands-vicaires sous M. d'Amasie, pique que la ville de Nantes devra d'être ont été nommés chanoines de la dotée de ces utiles et précieux établisse- métropole. mens. A Dieu ne plaise que je fasse à notre époque l'honneur de cet esprit de charité! C'est une conséquence de l'Evangile, qui apprit aux hommes, non-seulement à ne pas se nuire, mais encore à se soutenir mutuellement. »

Par arrêté du 25 mai dernier, le ministre de l'intérieur a nommé M. Maurice Ardant inspecteur des monumens publics pour le départerent de la Haute-Vienne. M. Ardant est chargé de veiller à la con

On aime à voir un fonctionnaire public rendre ainsi justice au mé-servation, à l'entretien de ces morite, à la vertu et à un dévoûment si dignes en effet d'estime et de reconnoissance.

il vient de paroître à Lyon un ouvrage qui semble devoir offrir de l'intéret; il a pour titre : La ville des aumônes, tableau des œuvres

numens. Il doit s'opposer de tout son pouvoir au regrattage, au badigeonuage, au reciépissage des vieux et magnifiques édifices da département. Il doit empêcher la destruction ou la vente des vitraux, des objets d'art renfer més dans les églises. Il peut de

conseils de fabriques, pour y donner son avis sur les importantes questions relatives aux monumens. Et si sa voix étoit impuissante à empêcher des actes fâcheux, il doit invoquer toute l'autorité du préfet et en référer au ministre.

mander à être admis dans les M. de Potemkin, demandé la inise en liberté de l'évêque de Podlachie, qui renonceroit alors à son évèché de Podlachie pour se rendre à Rome sur l'invitation du SaintPère. Cela est tout-à-fait faux, dit la même Gazette. Au contraire M. Lambruschini a protesté, au nom de Sa Sainteté, contre l'arresSuivant la correspondance de Co- tation de l'évêque, parce que ce logne du Francfurter Journal, on a prelat s'est toujours montré sureçu la nouvelle que l'administra-jet fidèle et obéissant, et qu'il ne tion ecclésiastique du diocèse de Trèves vient d'exiger de nouveau l'adhésion sans réserve au bref papal contre les écrits de Hermès. † Cela prouveroit, ce que l'on sait d'ailleurs, que l'hermésianisme est loin d'être éteint, comme on a voulu le faire croire pour distraire sans doute l'attention des manœuvres des hermésiens.

s'est attiré une disgrâce qu'en remplissant consciencieusement les devoirs les plus sacrés de sa dignité apostolique.

Son Eminence a également protesté contre plusieurs ukases qui, depuis dix ans environ, ont été publiés en Russie contre la religion catholique, et qui tendent à seconder le schisme et l'apostasie des Grecs-unis. Le cardinal en a donc appelé à la justice de l'empereur, afin qu'il mit un terme aux maux dont l'Eglise catholique, en Russie

POLITIQUE, MÉLANGES, ETC.

Quelques journaux, dit la Gazette d'Augsbourg (1), avoient annoncé que le secrétaire de la légation russe avoit fait savoir à M. Lambrus-est accablée. chini, cardinal secrétaire d'état, que S. M. l'empereur de Russie désiroit vivement que le Saint-Père sanctionnat le choix du comte Ossolinski, qui avoit été proposé par Sa Majesté pour être revêtu des fonctions d'évêque de Pod!achie; cette nouvelle est tout-à fait dénuée de fondement, car il n'a jamais été fait au Sainiége la moindre proposition au sujet du comte archidiacre Ossolinski.

la

Une autre nouvelle, reproduite par plusieurs journaux, et qui n'a pas plus de fondement que précé dente. c'est que le cardinal secrétaire d'état auroit, dans une note adressée au ministre de la Russie,

La distribution des prix du collége Louis-le-Grand étoit présidée par M. Dubois, membre du conseil royal de l'instruction publique. Il a prononcé un discours où, après avoir rappelé l'état ancien de l'établissement, il a continué en ces termes :

• Continuez à unir ce double culte des modèles anciens, et des vérités conquises par la pensée moderne. Etudiez avec l'esprit de votre temps, mais n'étudiez que ce qui est pur, grand et noble. Car l'étude a sa piété, et les générations qui la profanent, ne paient que trop souvent de funestes admirations par des ivresses qui ne corrompent pas seulement le goût, (1) Nous nous défions assez en géné-mais qui atteignent jusqu'au cœur des ral des articles que la Gazette d'Augsbourg peuples. publie comme venant de Rome. Mais celui-ci nɔus paroît offrir un caractère

D

· Enfans, qui arrivez à la vie de la pen

de vraisemblance qui nous engage à l'insée au moment même de la maturité du sérer. siècle, et qui pouvez le voir finir, co..ce

vez de bonne heure ce que vous aurez à | de pauvres jeunes gens que l'orgueil de

| la dignité morale n'a pas préservés des chutes les plus humiliantes! Mais ce qui étonne et afflige surtout dans ce discours, c'est la phrase des sentimens religieux épurés par la raison du siècle. Ainsi les sentimens religieux ont besoin d'être épurés, et le sont par la raison du siècie ! Déplorable prétention d'une raison orgueilleuse! Voilà donc les enseignemens et les conseils qu'on donne à la jeunesse !

faire pour l'achever dignement. Si j'en crois l'expérience des années écoulées, plus que jamais il sera besoin d'ames fortes et tempérées, d'esprits hardis et retenus à la fois, qui sachent demeurer à la religion du progrès, sans en compromettre la sainteté. Elevez dès à présent vos ames à la contemplation des devoirs qui vous seront imposés; et nous, magistrals de l'enseignement, que ce soit notre éternel souci. Dieu qui a fait la France si puissante et si belle, ne la laissera déchoir que si elle perdoit la tradition de ses douces et élégantes ver-collége de Rennes, après avoir rendu tus, de son goût si pur, première défense de son bon sens. L'éducation des caractères est aujourd'hui plus étroitement unie que jamais à celle de l'esprit. C'est l'esprit qui perd ou qui sauve. Veillons donc sans cesse sur lui.

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Ce discours nous en rappelle un autre que nous aurions voulu oublier. En 1831. M. Dubois parlant aux élèves du

justice aux bienfaits et à la profondeur de la religion catholique, avoit ajouté : Messieurs, nous marchons vers une grande époque, ct peut-être assisterons-nous aux funérailles d'un grand culte. M. Dubois n'avoit fait que reproduire là les idées émi ses souvent dans le Globe, dont il étoit un des rédacteurs, que le christianisme étoit fini, et que son règne étoit passé. Voyez nos réflexions sur ce discours, et sur un journal qui en avoit pris la défense, tomie LXIX, numéros des 4 et 9 août 1831.

On peut juger combien la liberté d'enseignement produiroit de bons et heu reux fruits en France, quand on voit ce qui s'en recueille dans le peu d'établissemens où l'instruction religieuse s'est fixée par les soins, le courage et la persé vérance de vertueux maîtres qui ont su lutter contre les mauvais vents de notre époque.

Sentimens religieux épurés par la raison du siècle, sainte passion du devoir, salutaire orgueil de la dignité morale, venez à notre secours; et le précieux dépôt que le roi et la France ont cominis en nos mains ne souffrira aucune atteinte, et quels que soient les destins de la patrie, elle ne manquera ni de vertus ni de talent pour soutenir sa fortune. » On a cru remorquer dans ce discours quelque affectation à appliquer à l'instruction publique, aux études de la jeunesse et à la discipline des colléges, des pensées et des expressions d'un autre ordre. M. Dubois a parlé d'un double culte, de la piété de l'étude, de la religion du progrès et de sa sainteté, de la sainte passion du devoir. Tout cela a paru bien Ce n'est point pour entreprendre ici de peu naturel et bien peu juste. Qui a ja- relever ce que les ouragans et la force mais dit la piété de l'étude? La religion du des choses révolutionnaires ont aballu; progrès qu'on veut mettre en honneur et mais on ne peut se défendre de rappe dont on proclame la sainteté, est-elle des- ler l'immense perte que la jeunesse et les tinée à remplacer la religion véritable? familles chrétiennes ont faite il y a douze Espère-t-on que la sainte passion du de- ans, lorsque les huit établissemens dont voir et le salutaire orgueil de la dignité Saint-Acheul étoit le premier, furent morale remplaceront avantageusement choisis pour préluder aux désastres qui les vertus modestes que la religion ins- attendoient un peu plus loin la jeune gépire? Que seroit une jeunesse guidée nération. Par bonheur, tout ne fut pas uniquement par de tels motifs? Combien perdu. Les plantes arrachées violemment

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de celle terre précieuse se retrouvèrent † roi et la reine ont quitté Boulogne à une

éparses dans la société. Elles s'y sont conservées parmi les familles, et elles sont devenues elles mêmes d'autres familles qui sentent toujours le parfum religieux de leur origine.

C'est cette partie chrétienne de la gé nération qui cherche des arches nouvel les, et qui s'y précipite à mesure qu'il peut s'en ouvrir quelqu'une. Hâtons-nous de dire que les succès et la renommée de celles qui sont déjà en possession de la confiance publique permettent d'espérer que l'instruction religieuse se relèvera peu à peu de ses ruines. La plus forte impul. sion qui ait été donnée en ce genre, est duc an magnifique établissement de M. l'abbé Poiloup. En voyant la jeunesse qui sort de cette pépinière si cultivée et si riche, on sent renaître l'espérance pour les mœurs de l'avenir et la conservation du feu sacré.

En la plaçant au premier rang, n'oublions pas que les mêmes espérances sont attachées aux travaux des maîtres qui di. | rigent plusieurs établissemens de proviace: ceux de M. l'abbé Haffreingue, de Boulogne; de M. l'abbé Chauvel, de Versailles; et de divers autres ecclésiastiques, qui disputent si courageusement à la cor ruption des mœurs de notre âge, la portion de la jeunesse qu'il est possible de lui arracher. Nous devions ce tribut d'hommages et de satisfaction à toutes ces précieuses institutions que la fin de l'année scolaire vient de nous montrer si pleines d'espérance pour la société, et si brillantes d'avenir.

PARIS, 21 AOUT.

Le roi et la reine sont arrivés par terre de Calais à Boulogne, le 17 à huit heures du soir. Le lendemain ils ont été harangués par le président du tribunal civil, le maire et le curé de Boulogne. Louis}hilippe a ensuite passé en revue la garde nationale, la troupe de ligne et les douaniers, et a remis de sa main la décora tion de la Légion d'ilonneur aux person nes désigrées pour les récompenses. Le

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Le capitaine Pigalier a été nommé major de son régiment, et plusieurs décorations ont été accordées aux officiers, sous-officiers et soldats qui se sont distingués dans l'échauffourée de Boulogne.

Ce n'est pas sans peine que LouisPhilippe est parvenu à débarquer le 17 à Calais; par suite d'une fausse manœuvre, le Véloce aborda en travers de la nouvelle jetée actuellement en construction, où il resta engagé. On a à regretter la perte d'un marin. Quant au Véloce, on est parvenu à le dégager dans la nuit; il a peu souffert. L'amiral Roussin, qui se trouvoit à bord, l'a ramené à Dunkerque, malgré la tempête.

La reine avoit fait directement en poste le trajet d'Eu à Boulogne. Mais comme on avoit vu que le bateau à vapeur qui portoit le roi prenoit la route de Calais, elle se rendit de suite dans cette ville pour caimer ses inquiétudes.

Le roi doit quitter le château d'Eu dans les premiers jours de la semaine prochaine, et les ministres qui l'accompaguent seront de retour demain ou dimanche.

- Le duc d'Orléans est arrivé hier à six heures du matin au château d'Eu.

Le ministre de l'intérieur est arrivé d'Eu à Paris.

-Les fonds ont baissé de près de 2 fr. à la Bourse d'hier. Le Courrier français fait sur cette nouvelle baisse les réflexions

suivantes: «Une panique extraordinaire, mais non pas inexplicable, s'est déclarée à la Bourse. Notez bien que ce revirement a eu lieu au moment où la confiance paroissoit bien établie, et où la hausse des fonds anglais, ainsi que les lettres de Londres, provoquoient une amélioration sensible dans nos cours. On nous rapporte des faits, on nous dénonce des manœuvres auxquels nous voudrions ne pas croire. Des bruits évidemment faux ont été sciemment répandus, et le peuple imbécile des spéculateurs s'est laissé prendre au piége qu'on lui tendoit. On nomme les héros de cet exploit digne de Cartouche. Nous ne les désignerons pas ; de tels faits sont moins du ressort de la presse que de celui des tribunaux. »

α

Le journal de M. Thiers, le Constitutionnel, nous donne les bruits qui ont produit cette panique: Les uns dissient que les Russes marchoient sur le Taurus; d'autres que des vaisseaux français ou anglais s'étoient emparés de Candie; ceux-ci que le parlement anglais alloit être convoqué; ceux là que le gouverneinent alloit réunir les chambres. Nous croyons pouvoir affirmer qu'il n'y a rien de fondé dans tous ces bruits, et que si aucun de ces faits étoit arrivé à la con

noissance du gouvernement, il n'auroit pas laissé un instant le public dans l'ignorance de faits aussi graves. »

Aujourd'hui les fonds se sont un peu relevés; le 5 pour 100 a haussé de 65 c. sur le chiffre de fermeture d hier.

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L'instruction du procès de Louis Bonaparte et consorts a été commeneće avant-hier à la Conciergerie. v. le garde des sceaux, M. le baron Pasquier, chancelier, et MM. le duc Decazes, le comle Portalis, le baron Girod (de l'Ain), le maréchal Gérard et l'ersil, délégués par M. le chancelier pour l'assister dans l'exécution de l'arrêt rendu par la cour des pairs, s'étoient réunis le matin à cet effet au Palais-de-Justice, dans le cabinet de M. le procureur-général.

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- Le bruit a couru que la commission d'instruction devoit proposer de mettre à peu près hors de cause tous les individus qui n'étoient que des instru mens passifs, et de ne faire comparoître devant la cour, que Louis Bonaparte et les personnes que l'on peut regarder comme les confidens de l'entreprise. On ajoutoit que l'ouverture des débats n'airoit licu que vers le 15 octobre, et que les ouvriers chargés de la mise en état de la salle d'audience ne devoient terminer

leurs travaux que pour le 1 de ce

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