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istoire de France, divisée par épo- téméraire et plus systématique enques depuis les origines gauloises core. Il traçoit alors, avec une pétujusqu'à nos jours, par M. Lauren-lance singulièrement lyrique, comme

tie.

Tome second; in-8°.

(Deuxième article.)

il l'a dit depuis, l'histoire des législations aux ix, x et xre siècles. Tous ces auteurs, en faisant l'histoire au rebours de tous les âges précédens en vouloient surtout au clergé catholique, à l'Eglise, et à l'autorité suprême de son chef. S'ils avoient admis l'histoire avec sa vérité im

Il est impossible d'écrire notre stoire sans raconter les triomes de la religion. Mais comme tte histoire la montre dans toute beauté, qu'ont fait ses enneis dans ces derniers temps? Bles-posante, il auroit fallu admettre

dans leurs mains, s'est avilie à tracer des pamphlets contre la restauration. Les fameuses lettres de M. Augustin Thierry sur l'histoire

de France sont-elles autre chose?

Es de son éclat, et jaloux de sa aussi la gloire de l'Eglise. Mais pluloire, ils ont défiguré les siècles tôt que d'admettre cette consée notre monarchie où l'action de quence inévitable, ils ont défiguré ette Eglise a été plus forte, plus l'histoire. Ils ont ranimé les vieux. ficace et plus bienfaisante; ils ont âges pour servir leurs passions polié hardiment et avec une rare im-tiques; et la plume de l'histoire, dence les traditions des vieux es, et cette audace a été saluée de s jours comme le vrai génie de istoire. Les historiens modernes, ns leurs travaux les plus vantés, at arrangé les siècles des premiers Il faut donc savoir gré à M. Laues de notre monarchie, au gré de rentie d'être venu redresser tant urs vains systèmes. Ils ont rêvé d'erreurs, rendre à notre histoire sa es théories, et quand les faits les véritable physionomie, et la venger t contredites, il a fallu que les contre les calomnies et les faux pliassent à leurs idées. Les tèmes des écrivains de l'école libcgemens qu'ils ont portés sur les rale. Il a su se mettre en dehors cles et sur les hommes n'ont pas des partis, et n'a pris que la vérité le résultat d'une étude appro- pour guide et pour appui. L'hisdie; mais ils ont précédé cette toire, dit-il, doit se faire contempode; ils ont été formulés à l'a- raine des peuples pour les juger; ce, et c'est bien là le cas de dire et cette maxime si sage le guide ils n'ont vu l'histoire qu'à tra- dans sa marche à travers les siès leurs préjugés. MM. Augustin cles. Il seroit difficile de nier ses ierry, Guizot et Michelet se sont récits, car il cite ses autorités, et alés dans cette carrière. Nous son texte est toujours rempli des ns entendu les emphatiques dé-expressions des chroniqueurs connations de M. Lerminier, plus temporains ou des témoins oculaiAni de la Religion. Tome CI.*

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res. Ces citations fréquentes, faites | confusion générale du x* siècle, sur

à propos, donnent à son histoire cette couleur antique et locale qui, mieux que toutes les dissertations, fait connoître les siècles qu'il décrit.

M. Laurentie, en écrivant son histoire, ne développe point de système, et cependant il y a une pensée qui domine ses récits, et qui en est comme l'ame; il la fait ressortir dans ses appréciations historiques : c'est la lutte du clergé et des rois contre les oppresseurs des peuples, contre tous les élémens d'anarchie; ce sont leurs persévérans et laborieux efforts pour ramener la nation à l'unité monarchique, et à l'existence légale. Mais cette pensée est dans les faits mèmes, et puisque la France peut se mouvoir aujourd'hui comme un seul homme, il faut bien trouver dans le passé la raison de cette nationalité si fortement constituée.

lequel pourtant il répand plus de clarté. Il y a dans toute cette partie des récits attachans, des appréciations judicieuses. Le siége de Paris par les Normands se lit avec intérêt. M. Laurentie relève aussi en passant quelques jugemens peu exacts de M. Augustin Thierry.

L'auteur consacre tout un chapitre de son histoire à expliquer le passage de la deuxième à la troisième race. C'est un des morceaux les plus remarquables de ce volume. Nous n'en pouvons citer ici qu'un fragment:

L'avénement de la troisième race fut situation générale de la société française. un déploiement d'autorité imposé par la Ce ne fut point une violence personnelle, ce ne fut point un rapt, ce ne fut rien de semblable à ces faits soudains qu'on a vus dans la suite des temps, au moyen desquels une conspiration, lente ou soudaíne, savante ou fortuite, se met violemment en possession du pouvoir suprême. Depuis cent ans, le changement étoit fait dans les mœurs, dans les idées, dans les besoins. La famille régnante l'avoit subi; et même elle l'avoit consacré par un partage convent d'autorité, comme on le voit sous le roi Eudes. La couronne brilloit encore au front des descendans de Pépin; mais leur sceptre étoit à terre. La puissance étoit nulle, ou

Telles sont les réflexions qui nous ont frappé en lisant attentivement le second volume de l'Histoire de France, par M. Laurentie. Nous sommes heureux de pouvoir confirmer encore l'éloge que nous avons fait de son travail dans notre premier article. Le talent de l'historien s'est soutenu au mêine degré. C'est la même impartialité, la même sa-elle étoit dans d'autres mains. Et cepengesse.

dant la société ne pouvoit vivre dans celle absence de pouvoir; et lorsque l'ins tinct de conservation se réveilla, une

-par

Le second volume que nous avons sous les yeux commence à Charlesle-Chauve, et sous les règnes de ses impulsion naturelle, il alla droit à la race qui étoit forte, et qui par là annonfoibles successeurs, M. Laurentie montre la décadence de la race de lugues Capet fut l'œuvre de la nation en çoit protection et salut. L'avénement de Charlemagne, et l'anarchie qui sur-masse; il remplit le vide qui s'étoit fait git de toutes parts, tandis que les au cœur de la monarchie. Pour avoir le terribles Normands ravagent toutes les côtes de l'Europe. Nous ne pouvons suivre l'historien dans cette

courage de flétrir ce grand fait historique du nom d'usurpation, il faudroit pronon cer que la France devoit se dévouer

toujours aux tyrannies, et qu'étant arri | le règne de Philippe-Auguste. Il

tée aux derniers maux de l'anarchie, son trace avec sagesse le récit de la croi devoir étoit d'y périr. La providence n'a sade contre les Albigeois. Tout en pas condamné les peuples à de si fatales flétrissant les excès dont elle fut vertus. Mais, en légitimant les transfor-souillée, il est loin d'admettre conmations sociales, elle n'a pas non plus tre elle toutes les récriminations ôté la flétrissure qui s'attache aux crimes des philosophes. Il la juge avec politiques. Dans les révolutions qu'explique l'histoire, il peut se mêler des acci- plus de justice et d'impartialité, dens qu'elle ne sauroit justifier; c'est ainsi que le caractère du comte de tout ce qu'il faut à la morale humaine. Montfort, que M. Villemain a pasParce que l'histoire n'aura point assi- sablement maltraité dans son cours milé l'avénement de la troisième race à de littérature en 1830: une usurpation, elle ne perdra pas pour cela le droit de jeter une éternelle souil-rable, il eut le tort de mêler une pensée lure au front des usurpateurs.

D

Homme extraordinaire, héros admi.

d'ambition dans une querelle sociale. Sa croisade a été rendue odieuse; elle fut surtout politique. L'histoire n'absout point les cruautés de la victoire, mais la révolte. Quand l'anarchie se présente elle n'absont pas non plus les crimes de

Peut-être verra-t-on dans cette dernière phrase une allusion politique. Si elle est réelle, c'est la seule que nous ayons rencontrée. L'histoire n'est point une arène ouverte aux avec des armes sous le nom d'une hérépassions politiques, et nous eus-sie, la société n'est pas tenue de luiobéir sions vu avec peine l'auteur sortir de sa modération habituelle. Il est digne de lui de ne perdre jamais de vue la phrase énergique qu'il applique ailleurs à M. Augustin Thierry: lei, ce n'est plus l'historien qui parle, c'est l'écrivain touché par quelqu'une des passions d'un siècle tout différent, et aussi ma plume s'arrête, car le présent ouvrage n'est point ouvert à la polémique des partis contemporains. »

sous prétexte de liberté. Il est temps pour l'histoire d'oser dire le nom du comte de Montfort, nom de courage et de génie que la France ne doit pas abandonner aux souillures des sectaires. »

"

L'auteur termine son second volume par le règne de Louis VII. Ses dernières paroles font désirer les volumes qui suivront :

d'absorber la nation dans la personne des • On a reproché à l'histoire de France rois... Mais dans le mouvement général de la société, quand les rois donnent l'exemple, quand ils traînent les masses. ou qu'ils les ébranlent, ou qu'ils les élè

M. Laurentie reprend ensuite le règne de Hugues Capet. Il jette de l'intérêt sur la personne du pieux roi Robert, trop dédaigné par l'his-vent, il faut bien voir la force où elle est, toire. Il venge Louis-le-Gros des jugemens sévères des auteurs miodernes, et il lui restitue le rôle que ce prince a joué dans l'histoire. Puis vient la grande époque des croisades, qu'il montre sous son vrai point de vue héroïque et chrétien, et il fait enfin apparoître dans toute sa splendeur et dans toute sa force

et ne pas chercher l'intelligence où elle n'est pas..... Ne craignons pas le reprodroit ôler la poésie même de l'humanité. che des philosophes. A les croire, il fauLes rois sont les personnages des grands drames de l'histoire, même quand ils ne sont que des instrumens des multitudes... Et tout n'est pas fini pour nos récits!. Voici que dès ce moment se montre à nous la touchante et sainte figure de

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Samulli, chanoine de Pise et professeur d'Ecriture sainte dans l'Université de cette ville. M. l'abbé Samuelli a succédé dans cette place à l'abbé del Marè, mort en 1824, et dont nous avons publié, le 2 avril 1825, une déclaration fort édifiante. Il est très-versé dans la

nous avons

littérature biblique, et il a publié en ce genre des dissertations dont annoncé quelquesunes. Il s'applique surtout à répon dre aux difficultés des incrédules sur l'Ecriture, et montre tout ce que la raison, l'étude et les découvertes de la science appartent d'appui à la révélation.

Les deux respectables ecclésiastiques ont visité avec intérêt les établissemens religieux de la capitale et ont paru frappés de tout ce qui s'y trouve de bon, de sage et d'utile. C'est aussi la remaique que faisoit dernièrement un évêque étranger passant par Paris. Il admiroit. comment, au milien de tant de choses affligeantes, la piété et la charité inspiroient et soutenoient des œuvres nom

Deux ecclésiastiques distingués breuses qui toutes avoient le but d'Italie ont passé dernièrement plu- le plus honorable, tantôt d'inssieurs jours à Paris ; l'un est M. l'ab-truire l'enfance, tantôt de soulabe della Fanteria, chanoine et grand-ger l'indigence, d'assister la vieilvicaire de Pise, le même qui as-lesse, de visiter les prisons, de ra sista à la mort, il y a deux ans, dépravation du siècle. L'esprit de mener à la vertu les victimes de la la princesse Marie, duchesse de duchesse de Wurtemberg. M. l'abbé della Fan- foi, de zèle et de dévoument qui teria est très-considéré en Toscane a enfanté ces œuvres et qui les per pour sa piété, sa sagesse et son zèle. pétue parmi nous est en effet ce Il se livre aux fonctions du minis- qui peut le mieux consoler des désordres dont nous avons à gémir, et tère et dirige bien des personnes dans les voies de la piété. Nous ce qui peut donner le plus d'espe avons rendu compte de son orai- rance pour l'avenir de la religion et son funèbre du dernier archevê- de la société. que de Pise, M. Alliata, mort en 1836. On a de lui quelques autres éloges. Cet ecclésiastique est un des plus anciens lecteurs de notre

Journal.

M. l'évêque d'Angers, se trouvant en tournée pastorale, fut prie parle principal du college de Cholet, de

venir donner la confirmation à ses L'autre ecclésiastique qui l'ac- élèves. Il promit en effet de s'y ren compagne est M. l'abbé Claude | dre le 24 juillet ; les habitans réso

lurent d'un cominun accord de lui | reliques de saint Sérénus, évêque de Marseille dans le vie siècle, et mort en 604 près Verceil, en revenant de Rome. Nous avons raconté les détails de ce voyage, numéro du 23 juillet de l'année dernière. M. l'évêque s'étoit rendu à Blanderat, diocèse de Verceil, où l'on garde la relique de saint Sérénus, et avoit obtenu de M. d'Augennes, archevêque de Verceil, le bras droit entier de son saint prédécesseur. Il revint dans son diocèse au com

et s'occupa de faire faire un reliquaire convenable pour la recevoir. On espéroit que la translation solennelle de la relique pourroit se faire beaucoup plus tôt, mais elle n'a pu avoir lieu que récemment. Le prélat l'a annoncée à son diocèse par un mandement du 25 juillet. Il célèbre cet événement comun bonheur pour le dio

me

cèse :

faire une réception brillante. Le prélat arriva à six heures du soir. Le clergé étoit allé au-devant de lui jusqu'à une demi-lieue. La route eloit jonchée de feuillage et bordée de monde. Le lendemain samedi, M. l'évêque a parcouru plusieurs quartiers pour se rendre au collége où il a donné la première commuuion et la confirmation aux élèves. Il leur a adressé dans cette occasion une pieuse exhortation. Après la cerémonie, il a visité l'hôpital, les sal-mencement d'août avec la relique, les d'asile et les principaux habitans. Le dimanche, toutes les classes s'étoient réunies pour donner de l'éclat à la procession qui a précédé la grand'inesse pontificale. La ville étoit un véritable parterre, et les rues étoient décorées avec beaucoup d'elegance et de goût. Lorsque la procession est sortie de l'église, elle a passé au milieu de toute cette pomp. Les enfans confirmés la veille, les confréries, le clergé, M. l'évêque, formoient un cortege «Par la présence d'une partie de ses terminé par la troupe de ligne. Les précieuses reliques, saint Sérénus va, arcs de triomphe, les ornemens, les autant qu'il sera en nous, rentrer triomemblemes, tout avoit un air de fete. phant dans la cité que son zèle pastoral M. l'évêque a prononcé à l'église sanctifia dans le sixième siècle de notre une allocution où il a témoigné ère. En rendant à l'Eglise, qu'il féconda combien il étoit sensible à un acde ses sueurs, ces ossemens sacrés que cueil qu'il rapportoit d'ailleurs à la nous avons été chercher dans la terre religion. Une ville toute manufac- étrangère où il mourut, nous allons le turière s'est montrée en effet, dans replacer, en quelque sorte, lui-même sur cette occasion, toute religieuse et le siége qu'il occupa avec éclat pendant empressée d'honorer le premier pas- plusieurs années. Et vous, qui allez en teur. Les maisons étoient tapissées même temps comme revoir en lui un des produits des fabriques, et des protecteur puissant et un père pour vos arcades de verdure couvroient les ames, vous vous réjouirez, sans doute, Jues. Les différences d'opinions d'avoir de nos jours à renouveler, à son avoient disparu pour prendre part à égard, les singuliers témoignages de véune manifestation unanime de res-nération que vos pères lui offrirent, il pect pour un évêque dont l'Anjou y a près de cent ans, lorsque notre apprécie de plus en plus le mérite prédécesseur. de glorieuse mémoire, et les vertus. l'immortel Belzunce, touché, comme nous l'avons été depuis, de l'oubli dans lequel étoit tombé un si grand saint, s'attacha à le réintégrer dans ses droits long-temps méconnus, en le montrant à

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On se rappelle que M. l'évêque de Marseille fit l'année dernière le Voyage d'Italie pour se procurer des

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