Page images
PDF
EPUB

nion. C'est la seconde conquête que cet estimable ccclésiastique fait depuis quelque temps à la vraie foi.

On n'a pas perdu l'espérance à Cologne que l'avénement du nouveau roi de Prusse apportera quelque changement heureux dans l'état déplorable des affaires ecclésias tiques. L'intolérance n'a pas seulement pesé sur les catholiques, mais encore sur ceux des luthériens rigides qui n'ont pas voulu sympathiser avec les calvinistes, former l'église évangélique. Le nou→

chez les differens peuples, et il n'a pu rencontrer la vérité, le repos de la conviction et une règle certaine contre les égaremens de l'esprit humain, que dans l'Eglise catholique. Contraste frappant! Tandis que des jeunes gens frivoles, qui ne prennent pas la peine d'étudier à fond la religion dans laquelle ils ont été élevés, conçoivent contre elle des préjugés sans fondement et l'abandonnent sans savoir pourquoi, un jeune homme de talent, doué de sens et de raison et avide de vérité, vient des extré mités de l'Europe pour leur don-veau roi est trop éclairé sur les ner un exemple bien remarqua- malheureux résultats qui s'en sont ble, en déposant, après un long et suivis pour tenir la même conmûr examen, tous les préjugés de duite. On croit généralement que, secte et toutes les erreurs religieuses, pour s'attacher les provinces rhepour courber son esprit devant l'aunanes, où depuis ces derniers évétorité infaillible de l'Eglise romaine! nemens règne une grande fermenCette considération a été dévelop-tation des esprits, il ne négligera pée par le Père Manvuisse, dans l'exhortation qu'il a adressée à ce jeune néophyte au moment de son abjuration.

Loin de sa patrie qu'il lui sera désormais bien difficile de revoir avec sécurité, depuis qu'il a abjuré le schisme, et privé désormais des espérances qui devoient se réaliser un jour pour lui en parcourant la carrière de l'enseignement public à laquelle il étoit destiné, ce jeune catholique semble vouloir se fixer pour un certain temps encore à Liége.

pour

leur

pas de leur rendre leur premier
pasteur: cette espérance se fonde
encore beaucoup sur les bruits de
guerre qui se répandent depuis
quelques jours. Cependant l'atta
chement des Colonais
pour
pasteur augmente chaque jour;
le retour de l'archevêque est ce qui
préoccupe le plus les esprits. Ou
n'en sera pas surpris si l'on fait
attention que les habitans n'en sont
pas encore venus à ce point d'in-
différence religieuse, qu'ils ne res-
sentent pas, comme faire à eux-
mêmes, l'injure qu'on fait à leurs
pasteurs.

Dernièrement un habitant respectacle de Cologue, M. Webber, très-avantageusement connu du nouveau roi, lui a adressé une lettre de félicitation lors de son avénement au trône : il y a glissé l'idée du rétablissement de l'archevêque comme un moyen efficace de gagner l'affection des habitans des provinces rhénanes. Le même à aussi envoyé au Saint-Père un por

Le 6 juin eut lieu à San Remo, dans l'état de Gênes, l'abjuration de Michel Corray, Calviniste suisse. Elle fut faite entre les mains du curé délégué par l'évêque, et en par l'évêque, et en présence des chanoines et de beaucoup de fidèles. Le néophyte fut baptisé sous condition. Il avoit été instruit et préparé pendant plusieurs mois par M. le chanoine Rodi, qui le lendemain, jour de la Pentecôte, l'adinit à la commu-trait peint à Phuile du vénéra

ble archevêque; ce tableau, d'une fidélité rare, encadré avec goût et richesse, a été bien accueilli du vénérable pontife, qui a répondu à M. Webber par un bref où, tout en lui exprimant sa reconnoissance, il lui témoigne sa bienveillance du zèle qu'il déploie dans l'œuvre de la propagation de la foi.

Ce fut en effet M. Webber qui, en 1836, s'occupa un des premiers de cette œuvre si éminemment catholique; il vient d'envoyer à Lyon 11,000 fr., montant de la collecte

annuelle.

Des nouvelles de la frontière de Pologne, du 23 juillet, portent que pendant le séjour de l'empereur Nicolas à Varsovie, le haut clergé polonais a été engagé à contribuer à la réunion de l'église latine polonaise à l'église russe schismatique, Sous le synode de Pétersbourg. Le clergé catholique, comme on le pense bien, ne s'y est pas prêté. Las rutheniens-unis en Pologne restent fidèles à l'Eglise catholique; leur évêque, celi de Chelm, M. Szumborski, invité plusieurs fois à se rendre à Varsovie, s'est toujours excusé sur sa vieillesse et la foiblesse de sa santé.

prudences politiques, des ménagemens irréfléchis, des enthousiasmes hasardés et téméraires, sont venus former à ses yeux des apparences trompeuses, auxquelles un jeune homme aussi inconsidéré que lui a très-bien pu se méprendre. On l'a traité en prince, pour lequel les lois de la justice n'étoient pas faites.

On lui a reconnu une sorte d'inviolabi

lité, un droit exceptionnel. On lui a permis, enfin, de se considérer comme un conspirateur sacré, dont la personne étoit hors d'atteinte et à qui son nom devoit tout faire pardonner.

Comme si cela n'eût pas suffi, on a officiellement légitimé à la tribune le titre de souveraineté de son oncle; et

pour mettre le comble à ces distinctions, on a imaginé de décerner au chef de sa famille, des honneurs solennels et une espèce d'apothéose qui le placent au rang des demi dieux de l'ancienne Rome.

Voilà ce qui forme la partie des faits que Louis Bonaparte peut invoquer à sa décharge, et qui ont probablement servi à égarer son jugement, à lui fasciner l'csprit. Mais quand on vient à examiner les autres faits, ils disent tout le contraire de ce que ceux-là semblent dire. D'abord on ne lui accorde d'action que dans la sphère des souvenirs militaires que son oncle a laissés ; et lui-même il ne paroît pas compter sur autre chose pour le succès de ses prétentions; car c'est tou jours à la caserne qu'il s'adresse ; c'est toujours à la porte des corps-de garde qu'on le voit frapper.

POLITIQUE, MÉLANGES, ETC. Quand on cherche à quel titre Louis Bonaparte s'est donné le rôle qu'il joue depuis quelques années, on n'est pas peu Eh bien, ce sont précisément les corps. embarrassé pour s'expliquer ses préten-de-garde et les casernes qui lui résistent, tions. La seule chose dont il puisse se prévaloir, c'est l'étrange confusion qui règne dans les idées; c'est la séduction attachée aux succès heureux de l'anarchie.

Mais quant à la position personnelle de Louis Bonaparte, sous quelque point de vue qu'on l'envisage, ou n'y aperçoit rien qui parle en sa faveur, ni qui établisse l'apparence d'un droit.

|

qui font avorter toutes ses entreprises. Et pour que rien n'y manque, la garde nationale, qui représente plus directement. l'ordre civil, achève ce que la troupe de ligne a commencé.

Si cette autre partie des faits n'est pas assez éloquente pour faire tomber la cataracte de Louis Bonaparte, nous demandons en vertu de quoi, alors même que tous les autres fails parleroient pour Il est vrai de reconnoître que des im- | tui, alors` même qu'on auroit cu raison

Tous ont quitté spontanément la moisson pour l'accompagner à sa dernière demeure, et les vingt-deux fermiers de sa terre se sont disputé l'honneur de porter tour à tour son cercueil au cimetière, éloigné de plus de deux lieues de son habitation.

de reconnaître dans son oncle Napoléon. | mi les bons paysans qui l'environnoient. les titres de souverain légitime de la France; nous demandons en vertu de quoi ce seroit lui, Louis Bonaparte, qui se présen. teroit pour réclamer la succession du chef de sa famille. Est ce que l'héritage impérial n'auroit pas des ayans-droit avant lui? Est ce qu'il n'a pas son père? est-ce qu'il n'a pas trois oncles? est-ce qu'il n'a pas des cousins dont le droit d'aînesse primeroit le sien?

On nous apprend la mort récente d'un respectable vieillard, M. B. de Miribel, resté le dernier de six frères, dont l'aîné officier supérieur de cavalerie, le second officier de marine, le troisième d'artillerie, les deux suivans d'infanterie, le sixième seul, d'une santé délicate, reçu docteur en Sorbonne, gratifié d'un canonicat par son grand-oncle, M. de Condorcet, évêque de Lisieux.

M. B. de Miribel, qui vient d'être ravi à l'affection de ses proches et à la vénération de tous ceux qui le connoissoient, étoit, bien jeune encore, capitaine des grenadiers du régiment du Maine. Doué de toutes les qualités qui font le bon soldat, il eût parcouru une carrière brillante, si la révolution ne fût venue briser son épée comme celle de ses frères.

Il ne reste de lui que la fidèle compagne de quarante ans de sa vie et un jeune homme, M. Léon de Rivière, fils de M. le baron de Rivière, son gendre.

L'Helvétie de 1840 a inséré, après des | injonctions réitérées, le procès-verbal d'exhumation des restes des princes-évêques de Bâle. Mais en même temps, ellc déclare qu'elle maintient son premier récit, et qu'elle offre de faire la preuve des faits rapportés par elle et dont nous avons donné un extrait numéro du 16 juillet. Le procès-verbal est ainsi conçu :

a

L'année 1840, le 17 avril, à dix heu res du malin, nous, Jacques Gasmann, lieutenant-de-préfet; François-Xavier Moritz, maire; Gaspard Wenger, sergent de gendarmerie; et Louis Treffa, remplissant les fonctions de secrétaire de la mairie, pour cause de maladie du titulaire, tous demeurant à Porrentruy, nous som Retiré depuis long-temps dans sa mes rendus à l'ancienne église du collége terre, aux environs de Vienne en Dau- sur l'invitation de M. le préfet, à l'effet phiné, il y vivoit avec une extrême sim-de reconnoître légalement la mise en plicité et une bonhomie antique, Affa ble, affectueux pour tous, visitant les pauvres malades dans leur taudis, leur apportant lui-même des remèdes, des friandises, du vin vieux, des consolations, on eût dit une protestation vivante placée par la providence au milieu des populations les plus hostiles à l'ancien régime, pour démentir les préjugés accrédités par la révolution contre les champions héréditaires de la gloire et de l'honneur de la France.

Allié aux plus honorables et aux plus anciennes familles du Dauphiné, il laissera parmi elles de longs regrets, moins vifs pourtant et moins durables que par

ordre du caveau qui autrefois servit de sépulture aux Jésuites et aux princesévêques; où étant accompagnés par M. Thurmann, directeur de l'école nor male, qui a surveillé cette opération, nous sommes descendus dans ledit ca veau. Nous avons reconnu qu'il a été convenablement déblayé des décombres dont il étoit rempli depuis la révolution française, époque de sa dévastation; que les ossemens tirés des gravats au milieu desquels ils se trouvoient disséminés, onl été séparés et réunis avec soin dans le seul cercueil qu'on a encore pu recons truire, vu que des autres il ne restoit que des lambeaux brisés, entassés éle mêle

avec les débris et la plupart à l'état de pourriture. Onze têtes ou fragmens de têtes, que l'on n'a point renfermés dans le susdit cercueil, ont été rangés dans l'intérieur du caveau dans l'ordre et disposition usités pour les ossuaires et cata combes. Le caveau a en outre été décoré de deux croix en bois noir et de plusieurs inscriptions religieuses, ainsi que d'une autre portant les noms des princes qui sont présumés y avoir été inhumés et auxquels les ossemens auroient appartenu. De là nous nous sommes rendus à la bibliothèque, où ont été déposés et confiés à M. le bibliothécaire Trouillat différens objets extraits des décombres. Les principaux sont deux plaques, deux mitres, des fragmens de crosses et d'épées de bois, et des lambeaux d'ajustemens. ... Nous avons ainsi reconnu et apprécié que ce travail à atteint le but louable de tirer ces honorables restes de l'état d'abandon et de dévastion où ils se trou- | voient depuis un demi-siècle, et de les soustraire pour la suite aux profanations dont ils ont été maintes fois l'objet durant Jce temps. En conséquence, nous esti mons que les personnes qui s'en sont chargées ont fait une œuvre utile et méritoire, et qu'on doit leur savoir gré de l'intérêt qu'elles ont mis à restaurer dans un état décent ce qui existoit encore de ces restes historiques.

[ocr errors]

• Ainsi fait à Porrentruy, les jour, mois et an que devant.

•Signés : GASMANN, lieutenant; MORITZ, maire; TREFFA, commis; WENGER, sergent. •Moi, soussigné, curé-doyen de Porrentruy, étant descendu dans le caveau de l'église du collége le 16 avril de l'an 1840, à l'effet de reconnoître ce qui a été fait pour la mise en ordre dudit caveau, j'ai constaté que tout s'y étoit passé d'une manière conforme aux allégués du présent, que je reconnois exacts.

[blocks in formation]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]

nelle;

[ocr errors]

Vu les art. 87, 88, 91, 92, 96, 97, 98, 99 du code pénal;

Allendu que dans la journée du 6 août 1840, un attentat contre la sûreté de l'état a été commis dans la ville de Boulogne-sur-Mer;

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

Art. 1. La cour des pairs est convoquée.

» Les pairs absens de Paris seront tenus de s'y rendre immédiatement, à moins qu'ils ne justifient d'un empêchement légitime.

Art. 2. Celle cour procédera sans délai au jugement des individus qui ont été et qui seront arrêtés comme auteurs, fauteurs ou complices de l'attentat cidessus énoncé.

Art. 3. Elle se conformera, pour l'instruction, aux formes qui ont été suivies par elle jusqu'à ce jour.

Art. 4. Le sieur Franck Carré, notre

procureur-général près la cour royale de | pandus par les insurgés à Boulogne.

Paris, remplira les fonctions de notre procureur-général près la cour des pairs. Il sera assisté du sieur Boucly, avocatgénéral près la cour royale de Paris, fai sant les fonctions d'avocat général, et chargé de remplacer le procureur-général en son absence; et des sieurs Nouguier et Glandaz, substituts de notre procureur-général près la cour royale de Pa- | ris, faisant les fonctions de substituts da procureur-général, lesquels composeront avec lui le parquet près notre cour des pairs.

Art. 5. Le garde des archives de la chambre des pairs et son adjoint rempli.ront les fonctions de greffiers de notre cour des pairs.

D

- En exécution de cette ordonnance, le chancelier de France vient d'adresser aux membres de la cour des pairs des lettres de convocation pour le mardi 18 de ce mois. Dans cette première séance, la cour entendra la lecture de l'ordonnance de convocation et le réquisitoire du procureur-général. Les délibérations ultérieures ne pourront avoir lieu qu'après l'instruction du procès.

Arrivé dimanche matin à Paris, Louis-Philippe est reparti le soir même pour Eu.

--Le ministre de l'intérieur a reçu le 7 un nouveau rapport du préfet de Boulogne. Ce rapport annonce sculement que la nuit a été tranquille, et que les recherches continuoient dans la ville et aux alentours.

[blocks in formation]

Il paroît que le ministère n'étoit pas très rassuré sur les suites de la tentative du prince Louis Bonaparte, car il a fait publier dans ses journaux une note portant que d'après des nouvelles reçues par le gouvernement, la tranquillité de Lyon, Lille et Metz étoit parfaite.

[ocr errors]
[ocr errors]

Dans un de ces décrets, on annonçoit que la France étoit redevenue libre; que l'armée étoit dégagée de ses sermens; que les chambres étoient dissoules, et on nommoit M. Thiers chef du gouvernement civil, et le maréchal Clausel chef de l'administration militaire.

Le paquebot à vapeur qui a débarqué Louis Bonaparte et ses complices, appartient à la compagnie commerciale de Londres; on a trouvé sur ce paquebot neuf chevaux, deux belles voitures, plusieurs caisses de fusils, de l'argent et un aigle vivant. Le capitaine, qui a subi un assez long interrogatoire, a déclaré qu'il ne savoit pas, en quittant Londres, où il devoit aller, et que le secrétaire de la compagnie lui avoit ordonné de suivre la ligne qu'on lui indiqueroit. Il a ajouté qu'il avoit entendu dire qu'en cas de capture, la perte du bateau seroit rembour séc.

Louis Bonaparte a été transféré de Boulogne au château de llam, où il est arrivé sous la garde d'une forte escorte dans la nuit de samedi à dimanche. Le but de cette translation a été de micox assurer la garde du prisonnier, et de le priver de toute communication avec ses complices; mais il est et demeure compris avec eux dans une instruction commune. Il a été prescrit de prendre des mesures pour isoler, autant que possible, chacune des personnes arrêtées dans la matinée du 6, et pour rendre le secret praticable et effectif.

M. Letronne, membre de l'Institut, directeur de la Bibliothèque royale, est nommé garde-général des archives du royaume, en remplacement de M. Dau nou, décé lé; M. Ch. Lenormand est nommé directeur de la Bibliothèque royale; M. Naudet est nommé conservateur des imprimés à la même bibliothè que; M. Sainte-Beuve est nommé con servateur à la bibliothèque Mazarine.

-

Sont nommés par ordonnance du 5: avocat-général à Rouen, M. Du

Les proclamations les plus insensées et des décrets impériaux ont été ré-four-Montfort; à Caen, M. Desèze; avo

« PreviousContinue »