Page images
PDF
EPUB

me

[ocr errors]

En général, l'illusion de M. Chrestien de Poly est d'avoir cru qu'il contenteroit les sectaires par ces concessions, et qu'il feroit cesser leurs plaintes contre la religion de l'état; comme si on ne savoit pas par expérience que l'erreur est de sa nature hostile à la vérité, et que ce qu'on lui accorde n'est pour elle qu'un titre pour demanader davantage.

Dans le second volume, comme nous l'avons dit, l'auteur propose ses vues sur l'organisation judiciaire, sur l'instruction publique et sur la noblesse. Il entre sur ces

dont un si grand nombre aujour d'hui négligent la religion, ou même lui sont hostiles? Nous ne nous arrêterons pas sur l'institution de la noblesse; cette partie est aussi fort compliquée.

Ce que nous remarquons dans cet ouvrage, et nous en félicitons l'auteur, c'est qu'il paroît généralement affranchi des préventions que les anciens parlemens ont transmises aux jurisconsultes modernes. C'est un mérite pour pour un magistrat qui a eu sous les yeux tant d'autorités et tant d'exemples propres à entraîner. Il déplore l'indifférence religieuse, mais lui-même ne la favori

trois points dans d'assez grands developpemens, et conseille différense-t-il pas en plus d'un endroit de

l'état seroit tenu aujourd'hui en son livre? Car s'il dit que le chef de

tholique, il nous fait assez voir que ce n'est là qu'une simple question de majorité, lorsqu'il ajoute que les rois doivent être essentiellement en matière de culte ce que l'intérêt de l'état et la majorité du

religieuse ne seroit-elle pas fortifiée par la part active que prendroit le gouvernement au maintien de différens cultes, par les prérogati

tes réformes dans le détail desquel les nous nous abstiendrons d'entrer. M. Chrestien de Poly est ma-France de professer la religion cagistrat, et en cette qualité, il lui appartenoit sans doute de donner son plan sur l'organisation judicaire. Toutefois, nous croyons que plusieurs des dispositions de ce plan rencontreroient de grandes difficulictes. Sur l'instruction publique, il peuple demandent. L'indifférence conserve beaucoup de choses du système actuel, mais il en ôte le moHopole, et il proclame la liberté de l'enseignement. Au lieu d'une seule érie université, il en établit dix en dif- ves qui leur seroient accordées et férentes villes. Il trace avec beau- par la munificence dont on useroit envers eux ? de détails l'organisation des coup facultés, des colléges royaux et ent communaux, des écoles normales et primaires. Mais nous ne voyons pas squ'en tout cela, il donne quelque influence au clergé. Nous en sommes pa surpris de la part d'un homme si bien intentionné et si religieux. Il pose en principe que l'instruction L'ordonnance de nomination à publique doit être morale et reli- l'évêché de Périgueux et à la coadgieuse; inais comment le sera-t-elle jutorerie de Strasbourg sera accuei!si elle est abandonnée à des laïques, | lie avec joie dans les deux diocèses.

reans

eth

[ocr errors]
[ocr errors]

реть

[ocr errors]

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. M. le cardinal de La

Tour-d'Auvergne n'a pas fait un long séjour à Paris. Son Eminence est repartie samedi matiu pour retourner dans son diocèse.

Au premier bruit de ces choix, nous | bourg, puis supérieur de l'établis

avons déjà dit dans notre numéro du 27 juin combien ils nous paroissoient heureux.

sement. Il connoît la langue et les mœurs du pays. Il est considéré même des protestans. Ce choix est un événement important pour le diocèse.

Ces deux nominations complètent le corps épiscopal.

M. l'Archevêque de Paris n'avoit pas fait connoître le choix de ses grands-vicaires, sans doute parce que, comme son prédécesseur, il avoit cru plus convenable en pareil cas d'attendre l'agrément du gouvernement. Mais les journaux ont bientôt ébruité la chose. Nous ne serons donc pas accusé d'indiscrétion en annonçant ce qui est aujour d'hui public.

M. l'abbé Augé reste grand-vicaire, et sera archidiacre de NotreDame. M. l'abbé Gros, grand-vi

M. l'abbé George a été élevé au séminaire Saint-Sulpice, et étoit regardé dès lors comme un sujet distingué. M. de Cheverus, son oncle, l'appela auprès de lui, et après avoir reconnu son mérite, le fit son grand-vicaire en 1834. Après la mort du cardinal, M. George refusa d'être grand-vicaire, et annonça le désir de seconder M. Dupuch, depuis évêque d'Alger, dans les œuvres qu'il dirigeoit à Bordeaux. Mais peu de temps après, M. l'archevêque actuel de Bordeaux le nomma chanoine et archiprêtre de sa cathédrale. M.George a montré dans cette place le zèle et la sagesse qui le distinguent. Aimé du clergé, respecté des fidèles, il réunit tous les suffrages. On dit qu'il a refusé récem-caire de Reims, est appelé en la ment la coadjutorerie de Montau- mème qualité à Paris. M. l'abbé ban, qui lui avoit été offerte. On es- Gros, d'abord secrétaire de l'arche père qu'il fera céder sa modestie vèché de Reims, puis chanoine, aux raisons pressantes qu'on lui a étoit grand-vicaire en titre depuis données pour accepter. Nous savons 1828. Il avoit toute la confiance de qu'à Périgueux on faisoit des vœux M. le cardinal de Latil, et a goupour le voir nommer à ce siége. Pé- verué le diocèse pendant tout le rigueux est trop voisin de Bordeaux temps de l'absence du prélat. A sa pour que la réputation de vertu de mort, il fut le premier des grandsM. George n'y fût pas bien connue. vicaires capitulaires. M. l'abbé Gros M. Ræss, qui est d'Alsace, a été a fait preuve pendant sou adminislong-temps professeur de théologie tration d'autant de sagesse que d'ha au séminaire de Mayence. Il fonda bileté. Ce choix est une heureuse avec M. Weiss le Catholique de acquisition pour le diocèse de Paris. Mayence, dont nous avons donné Le troisième grand-vicaire n'est plusieurs extraits. Il est de plus au- pas encore connu. On dit que teur de quelques écrits de contro-M. l'Archevêque ne le nommera verse et de critique. Nous avons in- peut-être pas tout de suite, et qu'il séré dans ce journal plusieurs de ses veut se donner le temps de bien lettres, entre autres numéros du examiner avant de faire un choix. 18 décembre 1822, du 31 mai 1823, du 2 et du 7 août 1834. M. l'évêque de Strasbourg, en le mettant sur la liste des candidats pour la coadjutoMgr l'archevêque de Calcédoine, lorsrerie, a eu égard aux vœux du clergé. qu'il étoit encore archevêque de Smyrne, M. Ræss a été long-temps profes- avoit fondé un college dans cette der seur au grand séminaire de Stras-nière ville, en faveur des catholiques de

Nous sommes invités à publier la note qui suit :

[ocr errors]

:

[ocr errors]

tranquillité de sa conscience, et aussi pour la direction des ames, s'il est permis aux pénitens de prendre part aux opérations du magnétisme. » La réponse, traduite littéralement du latin, est celle-ci :

• La troisième série, 23 juin ́1840, dans la congrégation générale de l'inquisition romaine tenue dans le couvent de Sainte-Marie de la Minerve devant les cardinaux, la demande ci-dessus ayant été proposée, Leurs Eminences ont dit que l'auteur de la supplique devoit consalter les auteurs approuvés, en observant qu'en écartant toute erreur, sortilége, invocation explicite ou implicite du démon, le simple acte d'employer des moyens physiques d'ailleurs permis, n'étoit point moralement défendu, pouryu qu'il ne tende point à une fin illicite ou qui soit mauvaise en quelque manière. Quant à l'application du principe et des moyens purement physiques à des choses ou effets vraiment surnaturels, ce n'est qu'une déception tout-à-fait illicite et digne des bérétiques.

l'Asie-Mineure et des contrées voisines. Lors de son retour en France, ce col lége devint propriété de la congrégation de la Propagande qui en confia la direction à la société des prêtres de Picpus, dont Mgr de Calcédoine devenoit le supérieur-général. Le collége comptoit un grand nombre d'élèves tant de Smyrne, que de Constantinople et des îles de l'Archipel les directeurs étoient aimés de enfans et jouissoient de l'estime et de la confiance de tous les gens de bien l'état prospère de l'établissement faisoit présager les plus heureux résultats pour la science et la religion, lorsque le nouvel archevêque de Smyrne qui exerçoit déjà sur ce collège le droit de surveillance dont jouissent les évêques par rapport à ces sortes d'établissemens, sollicita et obtint de la Propagande que le supérieur du collége fût obligé de lui rendre compte annuellement des revenus et des dépenses de sa maison, qu'il versât entre ses mains pour être employé en bonnes œuvres, et même en faveur du collège, l'excédant qui resteroit, à la fin de chaque année, et qu'aucune acquisition ou réparation importante ne pût être faile Le samedi 1er août, la reine des sans autorisation expresse de l'archevêque. Mgr de Calcédoine ne croyant pas arrivée à Amiens. Descendue à l'hôBelges, voyageant incognito, est devoir souscrire à ces nouvelles conditel de la poste, elle a fait dire au tions qui lui paroissoient trop onéreuses curé de la cathédrale qu'elle désiet ne voulant pas exposer ses ecclésias-roit entendre sa messe du lendetiques à des désagrémens qui eussent été inévitables, a pris le parti de les rappeler en France à la fin de l'année classique, laissant à la Propagande et à M. l'archevêque de Smyrne le soin de pourvoir à thédrale un témoignage de sa nula direction d'un collége qui est floris-nificence pour les pauvres. sant, et dont la religion peut retirer les plus grands avantages. ■

Nous trouvons dans la dernière livraison du Journal historique et littéraire de Liége une décision qu'il est peut-être à propos de faire connoître. La supplique suivante avoit été adressée au Saint-Père: « N. supphie Votre Sainteté de vouloir bien lui faire savoir pour l'instruction et la

D

main; elle a effectivement assisté à la messe avec piété et recueillement. La reine n'est point partie sans laisser à M. le curé de la ca

Depuis la première révolution, la commune de Noyelles-sur Selle, diocèse de Cambrai, se trouvoit sans église; des ruines, un cimetière et les restes d'une tour étoient tout ce qui restoit de son ancienne paroisse. Cependant les habitans désiroient relever leur temple; ils firent des efforts de tous les genres, s'imposèrent extraordinairement pen

dant treize années, empruntèrent, sines, la procession, dirigée par M. Coupé, curé de Forest-Croix, se mit en marche, ouverte par 60 jeunes filles. Venoit ensuite nombreux clergé composé des pasteurs des paroisses voisines. Une compagnie de la garde nationale, commandée par six anciens officiers de la grande armée, formoit la haie et annonçoit au loin la fete religieuse par de fréquentes décharges de mousqueterie. L'image du Christ étoit portée par quatre vieillards de la commune, ayant à

réunirent des offrandes particulières, parmi lesquelles le modeste desservant de la future église figuroit pour une somme de 600 fr., et parvinrent enfin à trouver un entrepreneur qui leur bâtit une jolie petite église sur les plans de M. Vallez, architecte des communes de l'arrondissemeut. Le clocher et le portail furent faits l'an dernier, la nef et le chœur sont en voie d'exécution maintenant. Ces jours derniers, les ouvriers occupés aux travaux de cette église ont découleurs côtés quatre prêtres tenant vert deux vieilles plaques de plomb avec des inscriptions qui méritent d'être conservées. Une branche de l'illustre famille de Carondelet possédoit la baronie de Noyelles, et avoit ses sépultures dans l'église de ce village; ce sont les tombes des deux principaux personnages de cette noble maison, qui ont été retrouvées dans les fouilles.

les quatre coins de la draperie. Derrière le Christ étoient douze femmes voilées et habillées de noir, puis MM. les maires de Croix et de Boussies, et le fondateur du calyaire et sa famille. Plus de six mille filèles suivoient ce cortége religieux. Au calvaire, M. le curé de Forest bénit le Christ et M. le curé de Romeries prononça au miLa première plaque de plomb lieu d'un silence et d'un recueillerelate que le corps (d'autres disent ment édifians, un discours sur le le cœur du doyen François de Ca- triomphe de la croix. Après ce disrondelet, ambassadeur des archi-cours, le peuple entier revint en ducs à Paris, mort en prison à An-procession à l'église, où il reçut vers, soupçonné d'ètre gagné par avec les plus grandes marques Richelieu, a été rapporté à Noyelles piété la bénédiction du saint Saet inhumé par les soins de son frère crement. Antoine, le 6 juillet 1648. L'inscription est telle: D. Franciscus de Carondelet B. Virginis Cameracensis Decanus, acutá febre correptus, è vivis obiit Antuerpia 9 octobris 1634, ætatis suæ anno 42. Ejus corpus huc in Noyelles depositum 6 juli 1648, studio et diligentia D. Antonii de Carondelet fratris ejus.

de

Une cérémonie pieuse a eu lieu dernièrement à Lechelle, près Bapaume. Le calvaire, qui étoit tombé de vétusté, a été relevé avec le produit des offrandes volontaires faites par les habitans de la commune; on y remarquoit un nombreux concours de desservans des environs et une foule immense de la popuLe dimanche 23 juillet, une plan-lation augmentée de celle de tous les tation de calvaire a eu lieu à Croix, alentours. M. Godard, chanoine et annexe de Forest, canton de Lan- curé de Saint-Jean-Baptiste à Ardrecies; M. Jean-Baptiste Watre-ras, a prononcé un discours anamez, propriétaire de cette com-logue à la circonstance. mune, faisoit ériger ce calvaire à

ses frais. Après les vêpres, chan- Le lundi 3 août, M. l'abbé Le tées par les curés des paroisses voi-Lasseur, aumônier de la maison

d'arrêt de Nantes, a baptisé deux petites filles juives. Les père et mère de ces enfans, Bernard Kauffmann et letta Zander, juifs allemands, actuellement en prison reçoivent depuis quelque temps l'instruction chrétienne, par les soins du même ecclésiastique. Ils n'attendent que la fin de leur peine pour abjurer le judaïsme et entrer dans le girou de l'Eglise catholique.

Le Catholic Directory et Annual Register, qui s'imprime à Londres, est un annuaire catholique et une espèce d'almanach du clergé, mais mieux rédigé que n'étoit le nôtre. Nous avons donné un extrait de celui de cette année dans notre numéro du 30 mai dernier, et on a pu voir combien il contenoit de détails curieux. On y marque entre autres les maisons d'éducation, les couvens, les écoles, les établissemens de bienfaisance et de charité qui cxistent en Angleterre. Cette publication est autorisée par les évêques et est d'un usage journalier parmi les catholiques. C'est le meilleur répertoire pour les anconsidérer le tombeau d'une ville detruite. Quel spectacle! La main nonces qui peuvent les intéresser. de Dieu s'est appesantie sur cette pour l'année promalheureuse ville, et les ruines ef- chaine doivent être envoyées affrayantes qu'elle offre aux regards franchies aux libraires Dolman, 61, indiquent un mystère profond de New-Bond-Street, et Joues, 63, la providence dont on n'ose sonder Pater-Noster-Row, à Londres. 11 les rues. Mais le résultat est tout seroit bon de les adresser avant

Un respectable évêque écrivoit le mois dernier, des caux de SaintGervais en Savoie :

« J'ai passé à Sallanches et j'ai pu

Les annonces

dres

Miséricorde pour le pays, et le le 1 septembre prochain, avec l'aspectacle des flammes qui ont dévoré dresse d'un correspondant à LonSallanches est bien moins frappant pour payer les frais. Nous donnons cet avis principaque celui de la charité qui en a été lement, la conséquence. Ce sera un exemple les couvens et institupour memorable dans l'histoire. Tout un tions qui existent en France et qui sont destinées pour les catholiques d'Angleterre. Il y a des établissemens de ce genre à Boulogne, à Arras, à Montreuil, au Buissaert, près Dunkerque, à Gravelines, Douai, à Nantes, etc.

peuple s'est levé en masse pour venir au secours des victimes du désastre. Le pain et les vêtemens out abonde dès le lendemain de l'incendie. Le roi de Sardaigne s'est montré comme un père généreux envers cette partie de ses enfans. Il a envoyé sur les lieux un homme admirable, je dirois volontiers un ange pour veiller sur le tombeau de Sallanches, et préparer la résurrection de cette ville anéantie.

a

Le 19 juillet a été reçue à Liége, dans l'église des Rédemptoristes, l'abjuration d'un jeune schismatique grec qui y vit depuis quelque temps, et qui avoit suivi les conférences du Carême à Saint-Paul et les exercices et les prédications du mois de Marie.

»Le dernier neveu de saint François de Sales est là, au milieu d'une mer de difficultés, et marquant chaque jour sa noble mission par Ce jeune homme, d'une famille les plus consolans succès. Béni soit distinguee de Russie, voyageoit dele Seigneur! ses bienfaits surpas-puis dix ans, étudiant et observa..t sent les espérances. » tous les systèmes, les opinions, les croyances qu'il a rencontrées

« PreviousContinue »