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entendre, ce n'est pas une œuvre qui inAinsi, comme nous l'avons déjà fait téresse seulement la localité. Pour les hommes aux vues larges et élevées, qui savent se placer assez haut pour embrasser un plus vaste horizon, pour les hom mes intelligens et vraiment religieux, une grande église, un monument d'art tout chrétien, n'est plus l'église, le mo

peut avoir de profane, et tend pour ainsi Les journaux ont cité dernière-dire à le christianiser. ment une lettre de M. F. Nettement à M. de Châteaubriand, pour l'inviter à mettre son nom à la tète de la souscription pour l'église de Notre-Dame de Boulogne, que M. l'abbé Haffreingue fait construire. M. de Chateaubriand a en effet inscrit son nom à la tête des souscripteurs. On publie eu ce moment un appel en faveur de cette souscription. Cet appel qui est linument d'un lieu spécial. Ce sont là des thographié présente d'abord une vue de l'église, telle qu'elle sera, quand elle sera achevée. On y a joint des détails sur l'ancienne église, sur l'histoire du pélerinage et sur la destruction de cette cathedrale si chère à la religion et à la piété. Nous nous dispenserons de revenir sur ce que nous avons déjà dit à cet égard dans ce journal. Nous extrairons seulement du nouvel appel ce qui suit :

œuvres qui appartiennent au monde entier, mais surtout au royaume au sein duquel elles s'élèvent, et spécialement à la capitale de la France, foyer des grandes pensées, centre des lumières et des

arts.

Parmi les différens dômes qui couronnent les temples les plus célèbres du monde, ancun ne s'est encore élevé sous les auspices de Marie. Tous cependant sont sous l'invocation d'un saint particulier Saint-Pierre à Rome, Saint-Paul à Londres, Sainte-Geneviève à Paris. Grâce au généreux concours que M. l'abbé llaffreingue a déjà rencontré et espère rencontrer encore, la reine du ciel aura aussi son dôme spécial. Et quel lieu plus favo

:

Les travaux furent commencés en 1857; depuis cette époque, ils n'ont presque pas été ralentis. Le dôme, parvenu aux deux tiers de son élévation, domine déjà tous les édifices de la ville, sans en excepter même le vieux beffroi. Le vais-rable à ce noble dessein que la ville de seau principal de l'église, dont la construction fait tous les jours les plus rapides progrès, est déjà presque à moitié bâti.

Quant à l'architecture, M. l'abbé Hlaffreingue a cru devoir y appliquer un genre tout particulier : ce n'est ni la profusion du gothique, ni la simplicité un peu mesquine du style grec. En adoptant ce que ce dernier a de plus gracieux, il en a varié le ton général, d'ordinaire un peu trop uniforme, par mille ornemens de détail. C'est ainsi que le dôme, à sa partie extérieure, comme on peut le voir sur le plan, a reçu dans son contour une multitude de niches élégantés destinées à autant de statues, qui diversifieront l'aspect de l'ensemble et produisent déjà le plus bel effet. C'est une circonstance qui ôte à cet ordre d'architecture ce qu'il

Boulogne! Boulogne, sentinelle avancée de la France et du catholicisme, est-elle assise sur les bords de l'Océan, sans une vue particulière de la providence? L'église de Notre Dame, édifiée en face de l'Angleterre, ne paroît-elle pas comme destinée à être le boulevard naturel de la foi? Par elle, la France catholique semble tendre une main secourable à l'Angleterre protestante. Ah! sans doute, si lant de conversions éclatantes s'opèrent tous les jours chez nos voisins d'outre-mer, il est bien permis de croire que la protection de Marie n'y est point étrangère. Ainsi, favoriser la réédification de Notre-Dame de Boulogne, c'est s'associer à la grande œuvre du catholicisme, qui est la conversion des pécheurs; et en voyant un simple prêtre former une si grande entreprise, et la conduire au point où

elle ́est déjà parvenne, ne doit-on pas | registre spécial conservé dans les archives se sentir auimé du désir d'y contribuer, de l'église Notre-Dame.

de concert avec lui? A ces motifs si propres à exciter le zèle de cette œuvre, vient se joindre la haute approbation que lui donna Son Eminence le cardinal de La Tour d'Auvergne, évêque d'Arras, par sa lettre pastorale du 29 septembre 1839, adressée à ses diocésains de la ville de Boulogne, et tout à l'heure encore par la bénediction solennelle qu'il vient de faire lui-même de la partie déjà terminée | de l'édifice, la chapelle principale de la Sainte-Vierge; enfin la vive et pressante recommandation que MM. les vicairesgénéraux capitulaires du diocèse de Paris ont unanimement accordée à cette cuvre, n'est-elle pas aussi un bien grand encouragement à y participer?

*Nota. 1° Une messe est dite chaque jour dans la chapelle de la Sainte-Vierge pour tous les souscripteurs;

2o Une autre messe est dite aussi cha que jour aux intentions suivantes :

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» Le lundi, pour les ames des fidèles défunts qui s'y sont intéressés de quelque manière que ce soit.

» Le mardi, spécialement pour les personnes qui auront contribué au bien de cette œuvre, en qualité de trésoriers on trésorières, et pour tous les membres de leur famille.

Le mercredi, pour le bien général de l'Eglise.

» Le jeudi, pour la conversion de l'Angleterre.

» Le vendredi, pour le bonheur de la France.

Le samedi, pour la conversion des pé cheurs et des infidèles, en union avec l'archi-confrérie du cœur immaculé de Marie, établie à Paris, dans l'église Notre-Dame-des-Victoires.

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Une copie en sera extraite, et placće dans un cœur d'or, suspendu au-dessus de l'autel de la Sainte-Vierge:

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A la fin de l'appel on trouve les noms des personnes qui à Paris reçoivent les offrandes et souscriptions. Dans le nombre sont plusieurs de MM. les curés, d'autres ecclésiastiques, des laïques, des dames de distinction et des personnes de

toutes les classes.

On écrit à l'Emancipation de Bruxelles une lettre curieuse, sur la chronique de Sigebert de Gembloux, dont la bibliothèque royale de Belgique vient de faire l'acquisition; nous y trouvons les détails suivans, donnés M. Baudt:

par

a Voici l'histoire du manuscrit de la chronique de Sigebert de Gembloux. Lors de la suppression de l'abbaye de Gembloux, et de la chasse que l'on fit à ses paisibles habitans, dom Romuald Ypersiel, alors liscur de l'abbaye. homme profondément instruit el érudit, sauva bon nombre de livres précieux, en trompant la vigilance des commissaires préposés à la garde de la bibliothèque.

De ce nombre étoit la chronique de Si gebert. Ce même Ypersiel, par la suite cu1é à Tongrinnes, mourut long-temps après; ses héritiers naturels, grossiers paysans et ne connoissant pas la valeur de la vaste et précieuse bibliothèque de mon oncle. en firent des paquets, et vendirent pêlemêle et par sacs aux boutiquiers des environs ces précieux restes d'une des plus belles bibliothèques de la Belgique.

Entre autres acquéreurs, les sieurs Gilles et Fierart, marchands de tabac, à Gembloux, en achetèrent la charge d'une charrette, et avant de les lacérer: pour en faire des cornets, permirent à mon père d'y choisir, au prix coûtant, ce qui pouvoit lui convenir.

Il y trouva une quantité d'ouvrages rares, mais tronqués;'en revanche,, il y

çoit, différens ouvrages précieux qu'il conserve encore, et cette fameuse chroni- | de Sigebert, qui, d'une existence de sept siècles, avoit déjà échappé à bien des événemens tragiques.

que

découvrit, et sauva da sort qui les mena- | 381, où finit Eusèbe, et va jusqu'en ́ 1212. La première édition en parut in-4° chez H. Estienne, à Paris, en 1513; elle est due au docteur Antoine Leroux, et augmentée d'extraits tirés de la chronique de Galfrid et de la continuation par Robert de Torigny, abbé du MontSaint-Michel, jusqu'en 1206. La chronique de Sigebert a été insérée dans différentes collections. Aubert Lemire en a donné une nouvelle édition à Anvers en 1608. Voyez sur les continuateurs de Sigebert une dissertation du père Janning dans les Acta sanctorum des Bollandistes, tome vi de juin, 2o partie.

Depuis cette époque, il l'a toujours soigneusement gardée, et déjà, dès 1827, le gouvernement avoit voulu entrer en négociation pour l'acquérir; en 1829, un bibliophile anglais lui en offrit un très-grand prix, mais il lui fut répondu que ce monument historique ne seroit jamais aliéné que pour entrer dans le seul lien qui pût lui convenir, c'est-àdire dans le lieu où sont déposés tous les trésors littéraires de l'ancienne Belgique,

et où il est actuellement, au milieu de ceux qui, comme lui, ont échappé an vandalisme des dernières années du siècle passé. »

On a encore de Sigebert des notices sur 171 écrivains ecclésiastiques, la vie de saint Thierry de Metz, celle de saint Sigebert, roi. d'Australie, la vie de saint Guibert, fondateur du couvent de Gembloux, celle de saint Malo, les Gestes des

abbés de Gembloux, et des lettres aux Liégeois. Ces écrits ont été publiés séparément ou dans divers recueils. On peut consulter sur Sigebert l'Histoire littéraire de France, tome x1, p. 535-565.

POLITIQUE, MÉLANGES, ETC.

donne dans le Réparateur de Lyon une M. Pignod, ancien curé de Marcy, petite notice sur M. Lacroix de Laval,

Sigebert de Gembloux ou de Gemblours, écrivain savant et laborieux du xe siècle, étoit né vers 1030 dans le Brabant français, et prit jeune l'habit de Bénédictin dans l'abbaye de Gembloux, diocèse de Liege. Il y fit de bonnes études, et joignit à la connoissance du grec et du latin, celle de l'hebreu. Ses talens le firent appeler à l'abbaye de Saint-Vincent de Metz, où il professa long-temps avec éclat. Mais il désira retourner à Gembloux où il avoit laissé des amis, et il partit comblé de présens qui lui servirent à décorer l'église de l'abbaye. Té-mort le mois dernier dans cette ville. moin de la lutte engagée alors entre le sacerdoce et l'empire, il soutint que Grégoire VII n'avoit pas eu le droit de déposer l'empereur Henri IV, mais il n'en resta pas moins attaché au chef visible de l'Eglise. Il mourut fort âgé, le 5 octobre 1112, et fut inhumé sans pompe dans le cimetière commun, comme il l'avoit demandé. Indépendamment de plusieurs manuscrits que l'on gardoit à l'abbaye de Gembloux, on a de Sigebert une chronique qui commence à l'année | duit à l'hôpital. I embrasse sa famille

M. Antoine-Jean Lacroix de Laval, né au sein d'une famille vertueuse, étoit jeune encore à l'époque de la révolution.

prit part au soulèvement de Lyon en 1793, et combattit sous M. de Précy. On cite de lui à cette époque un trait d'humanité Un pauvre domestique, armé aussi contre la révolution, venoit d'être blessé, et se trouvoit abandonné sans secours. Il aperçoit M. de Laval et réclame son appui. Le jeunc cavalier n'hésite pas, il met pied à terre, fait placer sur son

cheval le malheureux blessé et le con

Le gouvernement a reçu aujouďbui de Calais deux dépêches télégraphiques, à un très court intervalle l'une de l'au

en passant, et revole an combat après | dans le Constitutionnel sous la date d'n s'être arraché aux instances qui auroient 6 août: pu le retenir. Mais il fallut que les défenseurs de Lyon payassent de l'exil on de la vie tant de fidélité à leurs principes. M. de Laval vit périr son père et une portion de sa famille; il prit la faite, et ne parvint qu'à travers mille périls à l'armée de Condé, où il fut encore ce qu'il avoit été à Lyon.

Rentré en France à la chute de Robes pierre, il passa dans l'isolement de la víc de famille des années encore orageuses. Sous la restauration, il fut longtemps administrateur des hôpitaux, et se distingua dans cet emploi par la sagesse de ses vues, autant que par la douceur et la fermeté de son caractère. A toutes les époques, il resta toujours inébranlable dans ses principes. On peut se rappeler son généreux dévoûment, lorsque vinrent les cent jours.

Depuis 1830, M. de Laval se consacra tout entier aux établissemens de charité. Il étoit président de l'œuvre de SaintVincent-de-Paul, dite des Messieurs, du comité du monument expiatoire des Brotteaux, et de la commission exécutive du dépôt de mendicité. C'est là surtout qu'il montra son zèle, son active prévoyance et son dévoûment à l'infortune. La mort de M. de Laval a dignement couronné une si belle vie, et il en a vu la fin avec un courage chrétien, spiritu magno vidit ultima. Sa foi chrétienne s'étoit réveillée plus ardente encore. Nous l'avons vu, dit M. Pignod, attentif à tout et à tous, nous émouvoir par de nobles confidences qu'il nous chargeoit de rendre publiques; et comme il savoit que, dans ses riches domaines, quelques soustractions avoient été faites à son préjudice, il voulut que les coupables en fussent déchargés devant Dieu et

devant les hommes.

PARIS, 5 AOUT.

Le prince Louis-Napoléon vient de faire une nouvelle tentative pour rentrer en France; voici ce qu'on lit à ce sujet

tre.

La première, datée d'anjourďbui 6 à huit heures et demie du matin, annonce que le prince Napoléon-Louis vient de faire une tentative sur Boulogne, que plusieurs des siens sont déjà arrêtés, qu'on est sur ses traces, et que le souspréfet de Boulogne vient d'avertir les autorités de Calais et de Montreuil.

La seconde dépêche, dont la date n'est postérieure que de trois quarts d'heure à la première, annonce que le prince Napoléon-Louis est arrêté. qu'on vient de le faire conduire au château, où il sera bien gardé, que l'autorité judiciaire instruit. et que l'attitude de la population, de la garde nationale et de la troupe de ligne a été admirable. »

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Le même journal dit que le bruit a couru que le colonel Vaudrey avoit élé arrêté dans la journée à Paris.

le

Le Messager publie ce soir un rapport du sous-préfet de Boulogne, sur la tentative et l'arrestation de Louis Bonaparte. C'est à une licue de la ville que prince et sa suite ont débarqué vers l'ois ou quatre heures du matin. Ils se sont aussitôt emparés d'un poste de douaniers, qu'ils ont contraint de les diriger vers la ville. Arrivés à cinq heures à la caserne militaire, ils se sont efforcés inutilement d'entraîner les soldats. Alors ils se sont dirigés vers la Haute-Ville en répandant des proclamations et de l'argent. Cepen dant la garde nationale avoit eu, le temps de se réunir; le sous-préfet se mit à sa tête et se rendit à la Colonne où les in surgés s'étoient portés. Ceux ci. voyant qu'ils n'excitoient aucune sympathie, pri rent la fuite et abandonnèrent leur dra peau. Louis Bonaparte et quelques autres voulurent tenter un dernier moyen de salut et rejoindre à la nage les cibarcations, mais sept d'entre eux, au nom. bre desquels étoit le prince, furent saisis

el écroués au Château. Deux insurgés ont | hommes, l'effectif des équipages, et d'augmenter le nombre des armemens actuels en vaisseaux de ligne, frégates et bâtimens à vapeur.

péri, l'un par immersion, l'autre par un coup de feu. Deux sont blessés: un Polonais et le colonel Voisin.

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La fenille du soir annonce que le gouvernemen! savoit depuis long-temps que Louis Bonaparte s'occupoit de cette tentative, et qu'il avoit pris des mesures pour la faire échouer.

Le nombre des personnes arrêtées s'élève à 52, parmi lesquelles MM. Montholon. de Persigny, Charles Parquin, etc. Ce qui a occasionné la baisse des fonds à la Bourse de mercredi, c'est la nouvelle que la Prusse et l'Autriche avoient ratifié le traité du 15 juillet. Cependant les journaux, ministériels ne considèrent pas ce fait comme une chose grave. Les ratifications des cours de Prusse et d'Autriche, disent-ils, qui paroissent avoir produit quelque effet sur l'opinion publique, sont un fait insignifiant. et l'on en seroit aujourd'hui exactement où l'on en étoit il y a deux jours, si l'apaisement de l'insurrection de la Syrie ne fût pas venu donner une chance de plus au maintien de la paix générale, el, en tout cas, une force de plus à la politique de la France. »

- Une ordonnance du 28 juillet ou vre au ministre de la guerre, sur l'exercice de 1840, un crédit extraordinaire de un million, pour subvenir à des dépenses urgentes qui n'ont pu être prévues par le budget dudit exercice, et qui seront por lés au chapitre 19 (matériel du génie) de la 2o section du budget de la guerre (Algérie).

Une autre ordonnance du 29 du même mois, ouvre au ministre de la marine, indépendamment des crédits législatifs qui ont été votés pour les dépenses ordinaires de l'exercice 1840, à l'effet de porter de 130 à 195 le nombre des bâtimens de guerre armés, avec une réserve de 24 bâtimens en disponibilité où en commission, un nouveau crédit extraordinaire de 8,120,000 fr. Ce crédit extraordinaire est destiné à donner les moyens daccroître, dans la proportion de 9,899

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On s'occupe en ce moment au ministère de la guerre de l'organisation de 27 nouvelles batteries d'artillerie.

- Nous avions annoncé d'après plusieurs journaux, que les chambres alloient être convoquées pour le 25 septembre; il est certain qu'il a été fortement question d'adopter cette mesure, mais que le ministère en a redouté les suites. En effet on lit dans le Courrier: « La convocation des chambres seroit considérée en Europe comme une déclaration de guerre. Or, il ne faut déclarer la guerre que la veille du jour où on la fera. »

Sont nommés par ordonnance du 5 : Conseillers à la cour de cassation, MM. Gillon, avocat - général à ladite cour, et Fabvier, procureur-général à la cour royale de Nancy, en remplacement de MM. Nicod et Quequct, décédés ; avocat-général à la mênie cour, M. Delangle, avocat à Paris; premier président à Nancy, M. Moreau, procureur-général à Metz; procureur - général à Nancy, M. Paillart, avocat-général à Rouen; procureur-général à Metz, M. Pion, avocat général à Angers.

- M. Guizot, ambassadeur à Londres, débarqué aujourd'hui à Calais, se rendant à Eu.

est

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