plus actifs et plus intelligens, dont la religion veille sur les besoins moraux de la société. Ce n'est pas tout encore, ces établissemens ont à soutenir en beaucoup de lieux une lutte philosophique et des antipathies aveugles de la part d'hommes riches ou aisés qui occupent des fonctions publiques, et qui ne savent faire servir cette position qu'à la tracasserie, à la guerre et au triomphe malheureux des idées anti-religieuses.

la bourse de quelques gens de bien | lui-là, disons-nous, qu'il peut être permis à la classe des hauts intéressés de l'ordre social de dédaigner les secours que les Ecoles chrétiennes leur préparent? Qui est intéressé plus qu'eux à ce que les semences qu'on y jette parmi les enfans du peuple soient cultivées, répandues et multipliées autant qu'elles peuvent l'etre? Qui donc en profitera le plus, ou de ceux qui n'ont rien à perdre, ou de ceux qui ont tout à perdre dans les désordres publics, dans les irruptions et les envahissemens dont la propriété est ouvertement menacée?

Que les riches aveugles et insensés auxquels ces observations s'adressent, regardent bien par où leur viendra le péril. Parmi les assaillans qui inarchent à la conquête de la communauté des biens, et qui ont la franchise de les en avertir, ils ne reconnoîtront point les enfans des Ecoles chrétiennes. Ceux-là ne reçoivent point de leçons dangereuses; et si une guerre sociale vient à éclater, comme tant de symptômes effrayans donnent lieu de le craindre, les agresseurs sortiront d'une autre école; ils auront eu d'autres professeurs et d'autres maîtres d'en

Cette dernière sorte de personnes, comme la première, c'est-à-dire les fonctionnaires publics philosophes, comme les particuliers riches, commettent en réalité une espèce de suicide, toutes les fois que les inauvaises passions des uns ou l'indifférence des autres concourent à empêcher l'action salutaire et le développement des Ecoles chrétiennes. Avec un peu plus de réflexion et d'intelligence, tous ceux qui possèdent, tous ceux qui ont des intérêts engagés dans l'ordre matériel de la société, comprendroient qu'ils n'ont rien de mieux à désirer ni à faire que de favoriser l'institution dont il s'agit, et de se inettre sous la protection de l'enseignement qui enseignement que cette sainte famille de Frères, qui s'imposent la tâche de vivre de travaux et de privations, sans aucune autre perspective que celle de mourir dans l'indigence et le dénûment.

sort.

Est-ce dans un temps comme le nôtre, lorsqu'un cri de soulèvement se fait entendre contre les riches, lorsque les orgies et les banquets us démocratiques retentissent de menaces et de convoitises de la part de ceux qui ne possèdent pas à l'égard de ceux qui possèdent, lorsque le prolétaire, enfin, boit hautement et publiquement à la communauté des biens et à l'abolition de la propriété; est-ce dans un moment comme ce

ent.

use

Je

Oui, certainement, on peut dire aux riches qui n'en usent pas : Vous êtes mal inspirés; res agitur tua. Vos encouragemens, votre superflu, ne sauroient être mieux placés que là. Quoi que vous en disiez, les Ecoles chrétiennes ne regardent personne autant que vous. Si la guerie

sociale ne vous atteint pas, si les | fesseurs de la foi. Il est honorable

voitise du

pour les pays où ils sont nés et pour les instituts religieux qui les ont envoyés. La France, entre autres, eu a fourni plusieurs dont la constance dans les tourmens et la fin gloriense sont une nouvelle illustration pour notre église. Le séini

particulier se réjouira de voir ses élèves donner de tels exemples et cueillir de telles palmes. Voici la traduction du décret:

amenaces qui retentissent à vos orei!les contre la propriété ne se réalisent pas, si les tentations et la conne s'éveillent pauvre point au bruit des vents qui sifflent aujourd'hui dans l'air, c'est en grande partie à l'enseignement reli-naire des Missions-Etrangères en gieux des Ecoles chrétiennes que vous en êtes redevables. Vous savez faire assurer vos maisons contre le feu, vos récoltes contre la grele, vos vaisseaux contre les tempêtes. En cela, vous êtes sages; c'est un bon emploi de votre argent, c'est une dépense bien entendue, que l'esprit de conservation et le sentiment de l'intérêt vous conseillent avec beaucoup de raison.

Eh bien, dans ce temps de désordre, où le corps social est menacé de desorganisation par tant de côtés, il y auroit encore pour vous un meilleur objet de dépense, une meilleure précaution à prendre pour mettre vos propriétés l'abri des accidens que mille signes mauvais vous font prévoir ce seroit de les faire assurer par les Ecoles chrétiennes. Cela vous étonne et vous paroît étrange à raison des idées actuellement régnantes. Mais rien, cependant, n'est plus vrai et plus sûr. Vos plus solides garanties sont là. Elles sont où les enfans du peuple reçoivent une instruction morale et religieuse. Elles sont où ils le bien d'auapprennent à respecter trui, l'ordre et les positions sociales que le sort fait à chacun.

B.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. PARIS. Le décret suivant qui nous parvient est trop important pour que nous ne le donnions pas entier. Il proclame les noms, le courage et la gloire des généreux con

«Décret dans la cause de béatification et de

canonisation des vénérables serviteurs de Dieu, en Chine, au Tong-King et à la Cochinchine:

Ignace Delgado, de l'ordre des Frères Précheurs, évêque de Mellipotamie, et vicaire apostolique du Tong-King oriental; Pierre Tuy, prêtre tong-kinois, François Gagelin, missionnaire; Doi Boung, mandarin, et leurs compagnons martys.

» Parmi les innombrables martyrs qui, depuis Jésus-Christ, ont, dans chaque siècle, illustré par leur sang l'Eglise catholique son épouse en donnant leur vie pour la foi, il semble qu'on peut justement compter les vénérables serviteurs de Dieu : Ignace Delgado, de l'ordre des Frères Prêcheurs, évêque

de Mellipotamie, et vicaire apostolique du Tong-King oriental; Dominique Hlenarès, du même ordre. évêque de Fesseite, coadjuteur de ce vicaire apostolique; Pierre Doumolin, élu évêque d'Acanthe; François Jaccard, pro-vicairegénéral en Cochinchine; Pierre Tuy, prêtre tong-kinois; François Gagelin, du séminaire des Missions de Paris; Marchand, autre missionnaire français avec un catéchiste de la chrétienté de ChimLong, son compagnon, qu'on peut à bon droit, jusqu'à ce que son nom soit connu, appeler Adauctus; Jean-Charles Cornay, aussi missionnaire français; Joseph Fernandez, Vincent Yen, Dominique Dicu, Pierre Tu. Joseph Canh, tous 'de l'ordre des Frères Prêcheurs; Pierre Tuau, prê

tre indigèné; Bernard Due, Joseph Nicu. Khoa et Diem, prêtres; Joseph Uyen, de l'ordre des Frères Prêcheurs; Doi Boung, mandarin; François Xavier Can, indigène; François Chien, catéchiste; Thomas Tieu; et dans le Tong-King, Nicolas The et Augustin, soldats; auquels, depuis, d'autres se sont joints, qui, tous, dans ces derniers temps, en 1833 et années suivantes, ont souffert la mort, en diverses manières pour la foi catholique, par la main des infidèles, en Chine et dans les contrées voisines, le TongKing et la Cochinchine.

· C'est pourquoi, ayant reçu des vicaires apostoliques, et des autres qui exercent en ces lieux la juridiction ecclésiastique, des documens suffisans et authentiques qui peuvent tenir lieu de la procédure d'information, et ayant pesé les circonstances particulières dans les quelles se trouvent ces contrécs, où, sous le coup de la persécution, tous les témoins nécessaires peuvent facilement disparoî tre, la sacrée congrégation de la Propagande a très-instamment supplié notre très saint Père le pape Grégoire XVI de permettre, après avoir entendu le -promoteur de la foi, que le doute sur la signature de la commission pour Tintroduction de la cause de ces servi

autres sociétés chargées des missions de la Chine et des pays voisins, ayant examiné et pesé les pièces ci dessus mentionnées, et surtout le vœu émis par le prélat André-Marie Frattini, promoteur de la foi, qui a même exprimé de vive voix son opinion, le doute suivant étant proposé: Doit-on signer la commission pour l'introduction de la cause des serviteurs de Dieu sus-nommés, dans le cas et pour l'effet dont il s'agit; ladite congrégation a pensé devoir répondre: On doit signer, s'il plaît à notre trés-saint Père. Le 29 mai 1840.

De quoi, relation fidèle ayant été faite ensuite à notre très-saint Père le pape Grégoire XVI, par moi soussigné, secrétaire de la congrégation des rits, Sa Sainteté a confirmé le rescrit de la congrégation spéciale, et a signé de sa propre main la commission pour l'introduc tion de la cause des sus-nommés, les vénérables serviteurs de Dieu, Ignace Delgado, évêque, et ses compagnons martyrs, ce 19 juin de ladite année 1840. » Pour Son Eminence le cardinal Pedicini, préfet,

» J.-F. cardinal FALZACAPPA.

n

»J.-G. FATATI, secrétaire de la

A

uous

congrégation des rits.. Quelques erreurs de noms s'étant glissées dans le texte latin, mettons ici les noms véritables, en distinguant ceux qui appartiennent aux diverses congrégations et aux divers pays.

congrégation des Missions-Etran gères de Paris :

teurs de Dieu puisse être discuté au sein de la congrégation spéciale déjà désignée des sacrés rits. Et le 24 mai de l'année courante, notre très-saint Père a daigné écrire au bas de cette supplique: Nous accordons selon ce qui est demandé. Une Martyrs du vicariat apostolique congrégation particulière désignée s'est du Tong-King occidental, admidonc réunie, le jour ci-dessous mar-nistré par des missionnaires de la qué, à la chancellerie apostolique, auprès de Son Eminence le cardinal Charles Marie Pedicini, évêque de Palestrine, préfet de ladite congrégation et rapporteur de la cause, et sur l'humble demande tant du prélat Jean Ignace Cadolini, archevêque d'Edesse, désigné comme postulateur par la sacrée congrégation de la Propagande, que des Pères de l'ordre des Frères Prêcheurs, du séminaire des Missions-Etrangères de Paris et des

MM. Pierre Dumoulin (et non Doumolin) élu évêque d'Acanthe; Jean-Charles Cornay, prêtre; l'un et l'autre de ladite congrégation.

Pierre Tuy, Khou, Diem, tous trois prêtres tong-kinois.

François-Xavier Cân, catéchiste. Martyrs du vicariat apostolique de Cochiachine, administré par des

missionnaires de la mème congré- | pendant 25 ans de grands services

Les Pères Vincent Yen, Domini-mense de ces écrits précieux, étoient que Dieu ou Hanh, Pierre Tu; tous trois prètres tong-kinois de l'ordre de Saint-Dominique.

La réunion de ces diverses qualités l'avoit mis à même de rendre

d'une grande réputation et les savans les plus distingués de Rome ont bien voulu s'y associer comme collaborateurs. Le prospectus qui en a paru à Rome est décoré des noms de ces nombreux promoteurs et de ces illustrations littéraires.

Une commission composée de personnages haut placés par leur naissance, leurs richesses, leurs lumières et leur rang, sera chargée de l'administration de l'entreprise. Le prince Borghese en est membre, et le comte de Shrewsbury aussi, cet Anglais distingué et zélé pour la foi catholique, à qui on a vu naguère adresser par le pape le plus hono

rable bref.

grecs. Ces découvertes de la philologie sacrée, disséminées et perdues dans des recueils difficiles à trouver et à consulter, vont être mises à leur place dans cette nouvelle publication, pour laquelle en outre on compulse activement les bibliothèques de Rome, celle du Vatican surtout, grâce à la protection éclairée et bienveillante de M. le cardinal Lambruschini, qui en est le bibliothécaire; on compulse également la grande bibliothèque des Bénédictins du MontCassin. Le texte des Pères apostoliques y rectifiera celui de Cotelier; et même de nouveaux ouvrages de Pères grecs entièrement inconnus jusqu'ici y paroîtront pour la première fois. Toutes ces additions corrections, découvertes seront soumises à la censure ecclésiastique la

On se flatte que les princes catholiques, en permettant qu'on leur dédie tour à tour les differens Pères, voudront bien ajouter par leurs noms à l'éclat de cette col-plus rigide et la plus savante, prélection unique des œuvres qui sont, après l'Evangile, le fondement et le complément de la foi.

Nous disons unique, car jamais

tous les Pères n'ont été réunis en

sidée par un théologien du plus grand mérite, le Père Buttaoni, maître du sacré palais. Les ecclésiastiques pourront donc en toute confiance s'abreuver, dans la nouvelle collection des Pères, à la plus pure des sources.

ane scule et même édition, et dans cet ordre chronologique qui montre la succession des traditions, l'en- L'éditeur a voulu en outre consemble des doctrines et leur liai- cilier en quelque sorte les avantages son progressive. L'édition sera très-spirituels de ses souscripteurs avec soignée, sur papier double-raisin leurs intérêts pécuniaires. Si leur collé et satiné, du format in-4°, nombre atteint le chiffre de 2,700, avec le texte grec en regard des il y aura tous les ans une distributraductions en latin. Elle sera sur-tion de cinq primes, une plus tout d'une correction parfaite; car grande de 5,360 fr. ou 1,000 écus les épreuves, avant que les feuilles romains, et quatre moindres de soient mises sons presse, seront li-1,340 fr. chacune ou 250 écus rovrées à l'examen du public, et toute découverte d'erreurs recevra une légère récompense. Néanmoins, le prix des volumes de 1,000 pages à peu près ne sera que de 16 fr.

Depuis les anciennes éditions des Bénédictins et d'autres, il est résulté de l'étude des manuscrits, des augmentations et des variantes importantes pour les œuvres de plusieurs des Pères, surtout des Pères

mains, réglées par les tirages de la loterie de Rome, et dont les fonds seront déposés à la banque Torlonia, le commandeur Torlonia étant aussi membre de la commission d'administration.

Les évêques, les professeurs, les séminaires s'einpresseront sans doute de souscrire pour une collection qui sera le plus bel ornement de leur bibliothèque, et qui malgré l'im