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FAMILLE NAPOLÉON,

ET

Grandes Affaires d'État.

FAMILLE NAPOLÉON,

ET

Grandes Affaires d'État.

N°. I.

Le Roi de Westphalie à S. M. l'Empereur et Roi (1).

SIRE,

(TRIPLICATA.)

LE 24, j'appris que l'ennemi était entré à Mühlhausen avec 4000 chevaux, 2000 chasseurs et 16 pièces de canon;

(1) Ce compte rendu de la première prise de Cassel est curieux à comparer avec le rapport officiel contenu dans le bulletin de l'armée combinée du nord de l'AIlemagne, du 6 octobre. Quoique le roi Jérôme veuille se donner l'air d'avoir fait bonne contenance, et que le trouble ait grossi à ses yeux le nombre des ennemis, on n'en voit pas moins dans son récit que l'attaque fut

extrêmement bien combinée et exécutée avec la valeur la plus impétueuse.

en même tems le général Lemarrois annonçait au ministre de France que trois régimens d'infanterie russe, 800 chevaux et 12 pièces de canon avec lesquels une de ses divisions s'était battue à Wollmirstadt, se dirigeaient sur Brunswick; il ne me parut plus douteux qu'ils ne voulussent faire une tentative sur Cassel. J'en prévins le duc de Valmy, et l'engageai à faire passer par Cassel sa 54°. colonne de marche, forte de 3,200 hommes en lui observant que si mes craintes n'étaient pas fondées, cette colonne ne perdrait qu'un jour de marche, et que s'il en arrivait autrement, elle servirait, soit à repousser l'ennemi de Cassel, où j'étais décidé à l'attendre, soit à assurer ma retraite en cas de nécessité. Le 26, le général Bastineller, qui observait dans le Harz les mouvemens de l'ennemi, m'annonça qu'il se portait, au nombre de 7000. hommes, sur Eschwège, et le général Zandt, qui était en position à Goettingue,

me rendit compte en même temps que l'ennemi était entré en force dans Brunswick. Cependant, comptant sur l'arrivée de la colonne française que j'avais demandée au duc de Valmy, je fis mes dispositions de défense. Je donnai ordre au général Bastineller d'appuyer sa gauche à Witzenhausen, et sa droite à Melsungen, afin que l'ennemi ne pût intercepter la route de Francfort, en passant le gué qui est près de ce dernier endroit. Le général Bastineller ne put exécuter assez promptement ce mouvement, l'ennemi étant en force devant lui. Il me rendit compte que 800 chevaux et 4 pièces de canon étaient parvenus à tourner sa droite et se hâtaient d'arriver sur Cassel. Le 27 je lui donnai l'ordre de prendre position en avant de Cassel. Le même ordre fut donné au général Zandt, mais l'ennemi les gagna de vitesse, renversa le même jour, à onze heures du soir, les avantpostes qui étaient à Elsa et à Kaufungen,

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