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son départ, et qui a refusé positivement de se charger de cette somme.

Après en avoir rendu compte à M. le Ministre de France, il a été convenu qu'il ne restait d'autre moyen que d'essayer de faire le dépôt de la somme chez un négociant, et M. Pottier fut chargé par le Ministre de chercher à exécuter cette négociation, d'autant plus difficile que tous les comptoirs étaient fermés.

J'ignore s'il y a réussi, parce que, peu d'instans après, le Roi ayant effectué sa retraite à la tête de ses troupes avec tous ses Ministres et M. de Reinhard, je n'ai pas cru devoir quitter son quartier-général que j'ai suivi depuis ce moment.

J'avais eu la précaution de garder 10 chevaux malades de la 3e compagnie du 10° bataillon avec 4 soldats, et je comptais dessus pour évacuer au besoin la caisse; mais ils étaient cantonnés à une lieue et il a été impossible de les faire prévenir.

'Je ne puis rendre compte à V. E. de la situation de cette caisse, parce que M. le Payeur me l'a constamment refusée, et que V. E. que j'avais consultée relativement à la surveillance et au degré d'autorité que mes fonctions me donnaient à cet égard ne m'a pas répondu; M. Pottier a cru, même dans cette circonstance, devoir faire directement ses demandes au Ministre de France, et il ne s'est nullement adressé à moi, duquel il pense ne devoir recevoir aucun ordre ni instruction; ce que j'ai fait pour l'aider n'a nullement été sollicité par lui. Je ne l'ai pas revu depuis notre départ de Cassel, et j'ai lieu de croire qu'il aura suivi le Ministre du trésor westphalien qui est passé par Paderborn, n'ayant pu rejoindre le Roi.

Hôpitaux. Depuis 24 heures il n'était pas arrivé d'évacuations, et il en était parti une forte la veille; il restait environ 400 hommes, dont la moitié

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peut qu'encourager les gardes nationales

à redoubler de zèle.

Je vous prie, monsieur, etc.

(Signé) MIOLLIS.

Pour copie conforme.

Le secrét.-gén. du ministère de la guerre.

RAPPORT.

M. de Sermet, Ordonnateur de l'Arrondissement de Cassel à S. E. Monseigneur le Comte Daru, Ministre Directeur de l'Administration de l'Armée.

Weilbourg, le 30 7bre. 1813.

MONSEIGNEUR,

Ayant constamment suivi les mouvemens du Roi depuis avant-hier, il m'a été impossible d'adresser plutôt à V. E. un rapport sur ce qui s'est passé.

Trésorerie.-V. E. aura été instruite, par les rapports du Roi à S. M., de l'arrivée inattendue de l'ennemi devant Cassel le 28 au matin. Quoique, depuis huit jours, j'eusse prévenu par écrit

M. le Ministre de France que le Payeur de la guerre avait des fonds en monnaie du pays, sans avoir aucun moyen de transport assuré et que je lui eusse proposé différentes mesures pour mettre ces fonds en sûreté en cas d'événement, S. E. s'était contentée de nous assurer qu'elle nous préviendrait à tems. Cependant nous ne l'avons été l'un et l'autre que par les coups de canon et de fusil tirés sur la ville même.

Je me rendis de suite avec le Payeur chez M. de Reinhard, et nous lui renouvelâmes par écrit la demande de faciliter par son intervention le moyen de sauver ces fonds, soit en les faisant verser au trésor westphalien, soit en procurant un caisson et l'escorte nécessaire.

Ce dernier moyen était impraticable, puisque le Roi a laissé lui-même son ar gent; quant au premier, nous nous ren dîmes de la part du Ministre chez M. Dupleix, intendant du trésor, qui était sur

son départ, et qui a refusé positivement de se charger de cette somme.

Après en avoir rendu compte à M. le Ministre de France, il a été convenu qu'il ne restait d'autre moyen que d'essayer de faire le dépôt de la somme chez un négociant, et M. Pottier fut chargé par le Ministre de chercher à exécuter cette négociation, d'autant plus difficile que tous les comptoirs étaient fermés.

J'ignore s'il y a réussi, parce que, peu d'instans après, le Roi ayant effectué sa retraite à la tête de ses troupes avec tous ses Ministres et M. de Reinhard, je n'ai pas cru devoir quitter son quartier-général que j'ai suivi depuis ce moment.

J'avais eu la précaution de garder 10 chevaux malades de la 3e compagnie du 10° bataillon avec 4 soldats, et je comptais dessus pour évacuer au besoin la caisse; mais ils étaient cantonnés à une lieue et il a été impossible de les faire prévenir.

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