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XVII.

Gisement du Russkohle.

Le gisement de cette substance est exactement le même que celui de la houille schisteuse : non-seulement elle appartient à la même formation, mais encore elle se trouve presque toujours dans les propres couches de la houille schisteuse, et même lorsqu'elle prend plus de consistance et plus d'éclat, elle passe quelquefois à cette houille. En certains endroits, entr'autres près de Stockheim, dans le pays de Bamberg, elle forme, à elle seule, des couches assez puissantes, dans lesquelles on ne trouve que rarement de la houille schisteuse : à Cammerbach et Mannebach, au contraire, cette dernière substance est dominante, et la pulvérulente (russkohle) ne s'y trouve qu'en petite quantité. D'après un passage des Voyages métallurgiques de M. Jars (1), il paraît que cette sorte de houille se trouve dans les mines de Caron en Ecosse on l'y appelle clod-coal; elle se trouve en poudre dans la houille schisteuse même elle salit fortement. Elle ressemble également à du poussier, et est recherchée

ra

(1) Voici le passage: « Entre les lames, ce charbon a un » coup-d'œil fort singulier, puisqu'il ressemble parfaite»ment à du poussier de charbon de bois. On peut y » masser aussi une poudre noire, qui teint les doigts » comme fait le charbon de bois. Ce charbon, qu'on » nomme clod-coal se colle très-peu en brûlant. Il est uni» quement destiné pour les forges de fer », Tom. 1 › P. 267.

dans ce pays comme dans le nôtre, par les forgerons (maréchaux). ·

Dans les endroits où elle constitue la masse principale des couches, comme à Stockheim, elle est très-pure, et il est extrêmement rare d'y trouver des masses pierreuses et du schiste bitumineux.

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Puisqu'elle est presque inséparable de la houille schisteuse, et que, au moins d'après ce qui m'est connu, elles se trouvent ensemble il faut bien en conclure qu'elles ont une origine commune. La majeure partie de sa substance proviendra également du règne végétal; mais peut-être la dissolution (de la matière végétale) n'aura pas été aussi complète (1): il aura pu résulter de là que les particules n'auront pas pu se réunir si facilement de manière à former un tout (une masse continue), et elles seront restées sans cohérence. Un manque de matière huileuse, ou une surabondance de parties terreuses pourraient bien encore être cause de cette différence dans l'agrégation.

S. XVIII.

Usage du Russkohle.

Quand bien même on viendrait à bout d'obtenir un morceau de russkohle d'un certain volume, il ne s'en réduirait pas moins en poussière à la plus petite pression qu'il vien

(1) Ou plutôt la précipitation aura été trop prompte et trop confuse.

drait à éprouver; mais cette propriété ne nuit pas à l'usage que l'on peut en faire, car lorsqu'on en prend une pelletée et qu'on la jette sur de la houille en combustion, elle se fond sur le champ, s'unit avec la houille, brûle avec elle, de sorte qu'il n'y a point de perte. Cela est même quelquefois si favorable au travail des forgerons, que ces ouvriers réduisent à dessein de la houille en petits morceaux; peutêtre pour offrir une plus grande surface à l'action du feu. En Angleterre, on carbonise cette sorte de houille; pendant l'opération, elle se prend toute en une masse, que l'on coupe ensuite en morceaux de grandeur convenable (1).

S. XIX.

Recherche du Russkohle.

Le russkohle ayant absolument le même gisement que la houille ordinaire, et se trouvant dans les mêmes couches, sa recherche est assujétie aux mêmes règles que nous avons données pour la houille: il arrivera même souvent que c'est en cherchant cette dernière substance qu'on trouvera l'autre.

(1) Cela se pratique également en Silésie, dans les environs de Valdenburg : nous avons décrit le procédé dans le n°. 86 du Journal des Mines.

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Caractères extérieurs du schiste bitumineux.

Dans quelques nouveaux systèmes de minéralogie, on place cette substance dans le genre argileux sous la dénomination de brandschiefer (1). Cependant Emmerling et Estner l'ont dernièrement rangé parmi les sous-espèces de la houille. Je suis cet exemple d'autant plus volontiers, que je désire dans ce moment traiter ici de toutes les substances minérales que l'on peut employer avec avantage comme combustibles le schiste bitumineux est dans ce

cas.

Voici ces caractères :

Il est d'un noir-brundtre, quelquefois noir parfait. Il se trouve en masses, et en couches plus ou moius minces dans les couches même de houille schisteuse, avec laquelle il est ainsi mêlé.

Sa cassure est schisteuse, à feuillets plats; elle a quelque peu d'éclat.

Sa

cassure transversale est terreuse et matte, à moins que quelques parties de houille qu'il peut contenir ne lui donnent quelques points luisans.

Il se brise en plaques.

Il est semi-dur.

Un peu gras au toucher, et médiocrement pesant.

(1) Le nom brandschiefer signifie proprement schiste à brûler; je crois qu'il convient de lui laisser le nom de schiste bitumineux qui lui a été très - convenablement donné par M. Brochant. M. Voigt l'appelle kohlenschiefer, qui veut dire schiste des houillères, et plus littéralement schiste charbonneux.

S. XXI.

Caractères chimiques du schiste bitumineux.

Cette substance n'a pas encore été soumise à une analyse chimique exacte : mais d'après la manière dont elle se comporte au feu, on peut conclure qu'elle contient de l'argile, du bitume minéral et du carbone, pour principales parties constituantes. Elle brûle en don nant une flamme assez soutanue après la combustion, et laisse une argile brûlée d'un blanc rougeâtre; le feu a consumé les deux autres parties constituantes.

S. XXII.

Gisement du schiste bitumineux.

Le schiste bitumineuxa encore toutes les mêmes circonstances et particularités du gisement que la houille schisteuse, car on ne le trouve jamais qu'avec elle. Il vient dans les couches mêmes de houille, il y est en bandes ou en lames minces qui souvent n'ont pas plus d'une ligne d'épaisseur, et alors il est tellement imprégné de combustible, qu'il passe réellement à la houille, et qu'il lui cède peu dans ses effets, comme combustible: d'autres fois il se trouve dans la houille en lames qui ont trois pouces et plus d'épaisseur; dans ce cas il est plus solide, plus schisteux, et plus pauvre en principes combustibles : ainsi, dans la plupart des houillères, on la trie et la jette sur les haldes : le mineur la met au

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