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teint quatorze pieds, et il se pourrait bien que dans ces puissantes couches il se trouvât quelques minces couches d'argile schisteuse, de sorte qu'elles ne seraient réellement qu'un assemblage de plusieurs couches. Une d'elles se trouve en Angleterre, la seconde à Dultveiler dans le pays de Saarbrück, et la troisième à Pottscheppel près de Dresde (1).

Mais ordinairement on a plusieurs couches l'une sur l'autre. D'après un très joli profil que j'ai reçu d'Angleterre, je vois qu'à Saint-Antoine Collieri, près de Newcastle, sur le Jyne, dans le comté de Northumberland, on a seize couches de houille jusqu'à la principale qui est l'inférieure, et que celle-ci a deux yards on six pieds de puissance. A Wettin, dans le cercle de la Saale, on en exploite trois à la fois; à Cammerberg près d'Ilmenau, quatre à Whitehaven, cinq, d'après Kirvan: à Newcastle,

trois.

Au reste, il ne faut pas croire que toutes ces couches donnent une houille de même qualité et de même aspect chacune a ordinairement quelque chose de particulier, et l'on mêle toutes ces diverses variétés de la manière la plus propre à favoriser le débit. En outre, toute la masse d'une couche n'est pas de la houille schisteuse pure on y trouve encore d'autres sortes de houille, et même d'autres substances minérales entièrement étrangères. Ces sortes de houille

(1) Dans la Haute-Silésie prussienne, à une lieue au Sud de Benthen, j'ai vu une couche de véritable houille schisteuse, qui a près de trois toises de puissance.

sont entre autres celle qui ressemble à de la suie, et le schiste bitumineux : nous en traiterons plus bas. Les substances étrangères qui se trouvent dans les couches de houille sont principalement ces masses terreuses ou pierreuses appelées schwühlen par les mineurs allemands, et..... par les français : les français elles se trouvent en couches > ou en noyaux, ou en masses parmi la houille : elles sont toujours en plus grande quantité dans les endroits où les couches de houille sont les plus puissantes : elles sont souvent en si grand nombre, que le mineur a quelquefois plus d'avantage à exploiter une couche mince, car alors il a une bonne houille, il n'a pas besoin d'arracher ces masses (schwühlen) qui sont souvent très dures, de les porter au jour, et d'employer ensuite un tems considérable en triages.

Ces masses schwühlen sont, le plus souvent, une argile endurcie, bitumineuse, qui a l'aspect du jaspe lorsqu'elle est surchargée de silice, elle passe au kieselschiefer (Voy. Brochant, tom. 1, pag. 286) et donne beaucoup d'étincelles par le choc du briquet. Ces deux extrêmes, l'argile durcie et le kieselschiefer, sont bien caractérisés, mais tous les intermédiaires qui se trouvent entre eux, mettraient dans l'embarras le meilleur orictognoste, s'il voulait déterminer avec précision ce qu'ils sont.

Plus, lorsque cette substance se rapproche du genre argileux, et c'est alors un trapp ou plutôt un de ces whires dont les Anglais font si souvent mention dans leurs ouvrages sur les houillères. Plus elle se rapproche du genre siliceux, et plus elle est traversée par des veines

de quartz, de calcédoine, de spath calcaire, de galene, de blende: et les gros morceaux que l'on en voit quelquefois sur les Haldes, intéressent les minéralogistes par la diversité de leur contenu. Quelques nombreuses que soient ces veines dans le kieselschiefer, elles ne poursuivent jamais, ou du moins rarement, leurs cours dans la houille qui leur est adjacente et même dans les parties molles de leur propre substance. En observant ces masses siliceuses ainsi veinées, on peut s'exercer dans l'étude de la théorie des filons. Je doute cependant que cet examen puisse mener à décider avec précision si ces veines étaient autrefois des fentes ouvertes qni se sont ensuite remplies ou non, et pourquoi lorsque ces fentes se sont faites, elles ne sont pas propagées dans les parties molles et argileuses, qu'elles ne se trouvent que dans les parties dures et siliceuses (1).

Un grand nombre de ces galets de kieselschiefer, que l'on trouve dans quelques contrées

(1) L'auteur fait ici une attaque indirecte contre M. Werner, qui regarde les filons comme des fentes remplies. Mais l'auteur ignore vraisemblablement que M. Werner ne donne pas cette origine à toutes ces petites veinules qu'on tronve dans les substances minérales: il les appelle serpentaux' (schwaermer), et il pense que leur formation est contemporaine ou presque contemporaine des masses qui les contiennent; elles doivent leur origine à une affinité élective qui a rapproché et réuni ensemble des parties similaires, ainsi qu'à de petites fentes produites dans l'instant même de la formation, qui ont été remplies de la même dissolution qui les a formées, mais qui étant alors plus épurée, parce qu'elle avait déjà déposé les parties les plus grossières, y a laissé un précipité plus pur et plus cristallin.

et quelques lits de rivières, ne viennent certainement que des houillères; car on peut remonter quelques-unes de ces rivières, et l'on verra qu'elles ne coulent que dans des terrains houillers, et nullement dans les schistes argileux qui paraissent être proprement le séjour ordinaire des kieselschiefers. Lorsqu'on retire ce minéral de la houillère, il n'a que peu l'aspect du kieselschiefer, il est défiguré par la houille et le schiste bitumineux qui y sont adhérens, mais peu à peu ces substances se détachent, et peut-être même le minéral devient-il plus dur lorsqu'il reste exposé à l'air.

Plus les couches de houille sont puissantes et plus elles contiennent des substances hétérogènes. Dans ce cas, le tout doit souvent être porté sur la halde, examiné et convenablement trié. Parmi les substances hétérogènes, il se trouve réellement du bois pétrifié : mais la majeure partie n'a absolument aucune ressemblance avec lui. Une grande partie consiste en schiste bitumineux : ce schiste accompagne si souvent la houille schisteuse, qu'il est rare de voir un morceau de cette dernière substance qui en soit entièrement exempt. D'ailleurs les couches de houille par elles-mêmes sont assez pures, et contiennent peu de corps étrangers; ce n'est que rarement que l'on trouve entre leurs feuilles, ou dans de petites fissures transversales, quelque peu de spath calcaire, de quartz, de pyrite martiale ou cuivreuse.

S. IX.

S. IX.

Des couches de grès, d'argile schisteuse et de houille, considérées comme formant un

tout.

Il est extrêmement rare de trouver ces trois couches une seule fois, et sans répétition; je n'ai vu ce fait qu'à Brock, dans le pays d'Hildenburg: ces couches sont au pied Sud-Ouest du Thuringerwald, elles sont recouvertes par des couches secondaires, et se trouvent dans l'ordre suivant :

1) Agile schisteuse.

2) Houille schisteuse.
3) Grès.

Au-dessous il y a un cònglomérat (brèche) à gros grains contenant des fragmens de quartz et de schiste argileux (1), puis vient le schiste argileux lui-même, qui forme les montagnes de cette contrée. Le plus souvent les couches de la formation des houilles se répètent plusieurs fois et presque toujours dans l'ordre suivant :

1) Argile schisteuse.
2) Houille schisteuse.
3) Argile schisteuse.
4) Grès.

5) Argile schisteuse.
6) Houille schisteuse.
7) Argile schisteuse.
8) Grès.

9) Argile schisteuse, etc.

(1) Ce conglomérat paraît être une grauwacke.

Volume 27.

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