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au point qu'on ne distingue plus les parties qui le composent dans ce cas, il est presque toujours gris, tirant souvent sur le verdâtre et même sur le jaunâtre, ainsi que la grauwacke. Lorsqu'il est ainsi à très-petits grains, il contient quelque peu de mica qui s'aperçoit prin'cipalement lorsqu'on le divise par plaques: au reste, lorsqu'il reste exposé à l'air, il se délite souvent de lui-même. Ces plaques minces, à grains fins, sont en général très-sujètes à la décomposition, et il faut bien se garder d'en employer dans les bâtisses, parce que souvent au bout de quelques hivers elles tombent en sable.

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Le grès des houillères, celui qui est plus éloigné des couches de houille, est souvent aussi à gros grains : les galets dont il est composé, et parmi lesquels le quartz blanc et le kieselschiefer d'un gris-noirâtre (Voy. Brochant, tom. 1, pag. 282) se distinguent le plus clairement ces galets, dis-je, sont souvent de la grosseur de pois et au-delà (1). Cet aspect grenu et la dureté qu'il a dans ce cas, ont porté quelques personnes à l'appeler granite, où grès granitique (2).

(1) Je m'étonne que M. Voigt ne parle pas de certaines assises qui se trouvent dans les grès des houillères, et qui contiennent de grosses pierres roulées, quelquefois grosses comme le poing et même la tête. Ces pouddings sont appelés conglomérats par les Allemands: je les ai vus dans les houillères de la Saxe, de Waldenbourg en Silésie, de Jaujac dans le Vivarais, de Quimper en bretagne, etc.

(2) Dans le Journal des Mines, no. 26, p. 131, on lit: «Les couches de houille (des cantons du Montet et de Cressanges, département de l'Allier) qu'on a reconnues

Ce grès des houillères est très-fendillé, au point qu'il est rare de pouvoir en détacher de grandes masses, comme dans le grès ordinaire; il est en outre trop dur pour pouvoir être convenablement taillé. On en trouve cependant quelques assises qui sont à petits grains, et qui ont assez de consistance pour pouvoir être travaillées; on en fait des pierres à aiguiser en Angleterre. Un pareil grès que l'on tire de Zwickau, en Saxe, est employé pour faire les ouvrages et autres parties de hauts-four neaux, et sa bonté ainsi que sa durée l'y rendent très-propre on devrait faire de semblables tentatives ailleurs.

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Le grès des houillères renferme assez souvent des impressions des roseaux, mais elles ne sont ni si jolies, ni si fines que par celles que l'on trouve dans l'argile schisteuse : ce qui est naturel,carcette dernière substance étant d'un grain beaucoup plus fin, l'empreinte doit y être plus fine. Je possède un morceau de ce grès qui remplissait l'intérieur d'un roseau rond ayant quatorze pouces de circonférence : il a exacte

» dans cet arrondissement, alternent avec des grès granitiques et des schistes micacés (chargés de mica) friables, » noirs ou brunâtres, dans lesquels on observe quelques >> impressions de plantes, et une assez grande quantité de pyrites: elles occupent des vallées plus ou moins resserrées, bordées de côtes granitiques assez rapides, sur la » pente desquelles ces terrains secondaires se sont dépo» sés, de Quimper en Bretagne, etc. ».

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J'ai cité ce passage pour montrer combien notre formation de houille schisteuse se trouve la même dans des pays trèstrès-éloignés. J'en donnerai par la suite d'autres exemples. (Note de l'Auteur.)

ment la forme d'un saucisson dont on aurait enlevé la peau : il est tacheté de blanc et de noir, ce qui vient de grains de quartz et Kieselschiefer qu'il contient.

On trouve quelquefois, principalement dans le voisinage des couches de houille et disséminées dans ce grès, des particules de pyrites martiales et cuivreuses, du fer arsenical et même de la galène ce qui a donné lieu d'entreprendre quelques petites exploitations, mais elles

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ont été sans succès.

En finissant, je remarquerai que le grès des houillères passe quelquefois à l'argile schisteuse et qu'on trouve des couches entières qui sont un milieu entre ces deux substances. Si, par ce que je viens de rapporter, je n'avais pas réussi à caractériser le grès des houillères, j'espère cependant en avoir assez dit pour que personne ne le confonde avec le grès ordinaire dont il diffère très-sensiblement à tous égards.

S. VII.

De l'argile schisteuse (1)..

Quelque distincte que soit l'argile schisteuse, appartenant à la formation des houilles schisteuse; elle n'en est pas moins très-souvent confondue avec d'autres sortes d'argile. Les nouveaux auteurs surtout, font à peine mention d'une variété quelconque de houille ou de bois

(1) Il faut bien se garder de la confondre avec le schiste argileux ; celui-ci est une roche primitive.

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bitumineux qui n'en soit accompagnée : et cependant cette substance ne se trouve que dans la formation de la houille schisteuse, elle lui est exclusivement propre. Tout ce que l'on a pris pour elle, n'est autre chose qu'une simple argile, qui peut bien quelquefois avoir un aspect schisteux, mais qui le plus souvent ne l'a pas, et qui ne présente jamais ces impressions de plantes qus sont si caractéristiques pour la vraie argile schisteuse."

Cette substance, telle qu'elle se trouve près des couches de houille, est ordinairement d'un gris-bleuâtre, en masse, sa cassure principale est lisse et un peu brillante, la transversale est terreuse et absolument matte les fragmens sont en plaques, elle est opaque, tendre au point qu'elle se délite dans l'eau, sur-tout lorsqu'elle a été préalablement chauffée. Dans le voisinage des couches de houille, on y trouve des impressions de plantes et de roseaux infiniment variées aussi lui a-t-on donné quelqnefois le nom de schistes à plantes. Il ne faut cependant pas croire que ces impressions y soient en telle abondance, qu'on en trouve dans tous les échantillons que l'on arrache de la couche.

La description que nous venons de donner de l'argile schistense ne convient guère qu'à celle qui est près de la couche de houille. Lorsqu'elle s'en éloigne, sa couleur change, elle devient d'un vert-clair ou d'un gris-jaunâtre ; elle est moins lisse, elle est un peu rude au toucher, son grain devient plus grossier elle ne se délite plus dans l'eau, sa dureté augmente, les impressions de plantes disparaissent,

et elle se rapproche peu-à-peu du grès des houillères. On trouve dans cette formation des couches entières, et on ne peut dire si elles sont ou grès ou argile schisteuse : les mineurs allemands nomment ces couches roche sauvage. Le nom d'argile schisteuse n'est pas usité parmi eux dans quelques endroits ils la nomment schiste; auprès de Dresde ils l'appellent marne; dans d'autres endroits on la désigne sous le nom de zechstein, Quoique, lorsqu'elle a été portée hors de la mine, et desséchée à l'air, elle se délite très-facilement dans l'eau ; il n'en est plus de même lorsqu'elle est dans la mine: ce cas y est rare. J'ai vu quelques vieilles exploitations dans lesquelles un petit nombre d'étançons soutenaient, depuis plusieurs années, une couche d'argile schisteuse, et ils la soutiendront encore pendant long-tems.

S. VIII.

Des couches de houille.

Après avoir traité séparément du grès des houillères et de l'argile schisteuse, je crois convenable de faire, dans un paragraphe particulier, quelques remarques sur les couches même de houille, afin de pouvoir par la suite considérer ces trois substances comme un tout, sans avoir plus rien à dire sur chacune d'elles en particulier.

Les couches de houille sont rarement trèspuissantes, et leur puissance ou épaisseur moyenne n'est guère que de deux à trois pieds: c'est déjà rare lorsqu'elle va jusqu'à cinq pieds. Je ne connais que trois exemples où elle ait at

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