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vertit en une cendre d'un rouge de brique pâle, et rude comme du sable au toucher.

No. 2. Il ne commença à brûler, que lorsque le précédent était éteint et scorifié. Il ne se boursoufla pas, il brûla tranquillement et avec moins de fumée. Au bout de dix minutes le feu n'avait qu'attaqué et rougi sa superficie, l'intérieur était encore d'un gris obscur. Il fut encore remis au feu, il y resta dix-huit minutes, et après ce tems il se trouva réduit en une cendre rouge-brique.

N°. 3. Comme l'on savait combien cette houille était difficile à s'enflammer, on la laissa trente minutes sous le moufle. Elle rougit sans donner ni flamme ni fumée, et au bout de trente minutes, il n'y avait que sa superficie, principalement dans les coins, qui fût réduite en cendres. Le morceau était tout fendillé et divisé en petits rhombes qui avait de l'éclat et une couleur noire.

No. 4. Au bout de dix minutes, il n'y avait que les coins qui fussent brûlés et réduits en cendres, le reste avait entièrement conservé son éclat et sa couleur noire. Cependant il tombe en petites esquilles, lorsqu'on le touche avec le doigt après son refroidissement. On le remit au feu, on l'y laissa dix-huit minutes, et toute la partie charbonneuse se réduisit en cendres, parmi lesquelles on trouva quelques par celles de quartz que l'on n'avait pas apperçues dans l'échantillon.

S. V.

Du gisement de la houille schisteuse.

La houille schisteuse ne se trouve que dans les montagnes secondaires de la plus ancienne formation: elle paraît même appartenir à une formation particulière, absolument différente de toute autre. On ne la trouve pas seulement dans le voisinage et sur le penchant des montagnes primitives, mais encore sur des points assez élevés de ces montagnes. Dans les montagnes de la Saxe, on trouve près de Schoenfeld, du côté de Frauenstein une couche de houille (qui ne peut être que de la houille schisteuse) (Charpentier, Min. Géogr., pag. 147). Dans le Thuringerwald, presque sur le point le plus élevé, sur le Schnéekopf, on a les houillères de Renustiege, et de Sachsenstein qui donnent des produits considérables

On trouve ordinairement la houille schisteuse entre des couches d'argile schisteuse qui est accompagnée d'une sorte de grès semblable à la grauwacke propre à cette formation. Nous ferons connaître, dans un instant, cette argile schisteuse et ce grès. Sur des points élevés où aucune formation postérieure ne pouvait atteindre, on ne trouve plus aucune autre couche secondaire sur les houilles, d'où il paraît suivre qu'à 1 époque de la formation de la houille schisteuse avec son argile schisteuse et son grès, aucun autre terrain secondaire n'a été formé, et qu'auparavant il n'existait encore aucun de ces terrains; car la formation

des houilles repose toujours immédiatement sur le granite, le porphyre, le schiste argileux et autres roches primitives. Cependant dans quelques endroits la position de cette formation est telle, qu'elle a été recouverte par les dissolutions ou mers qui ont déposé des formations. postérieures. Dans ce cas, la formation de la houille schisteuse est recouverte par des formations postérieures : c'est ce que l'on peut voir clairement auprès de Wettin, non loin de Halle. La couche de grès ou poudingue connue sous le nom de rothe todtliegende (c'est-à-dire, mur ou sol rouge stérile), avec toutes les autres couches appartenant à la formation de la marne bitumineuse schisteuse, repose sur la formation de houille, ainsi que cela se voit, d'une manière très-distincte, dans le profil qui se trouve annexé au mémoire publié par M. Karsten à ce sujet. On dit qu'à Anzin près de Valenciennes, les houilles sont recouvertes par des couches horizontales de calcaire, de marne schisteuse et de craie.

C'est dans ce sens qu'il faut prendre le passage de Lehmann si souvent cité et si peu compris : «Les houilles, avec leurs couches qui sont au» dessous, forment toujours le sol, les schistes » sont au milieu, et les terrains qui fournissent » les sources salées forment le toit (1)». Lehmann cite ici les couches que l'on trouve entre Halle

(1) Voici comme ce passage a été rendu dans la traduction de l'ouvrage de Lehmann: Essai d'une Histoire naturelle des couches de la terre, p. 271. « Je dirai que les mines » de charbon de terre occupent toujours la partie la plus

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et le Hartz or ces couches forment trois systèmes ou formations différentes: a), celle des houilles, 6), celle de la marne schisteuse et bitumineuse qui est imprégnée de cuivre, et est l'objet de nombreuses exploitations (Voy. Brochant, tom. 1, pag. 574), elle est composée de de plusieurs couches; c); celle du gypse dans laquelle sont les sources salées. Ces formations se trouvent ensemble, celle des houilles occupe le dessous, celle de la marne schisteuse le milieu, et celle de gypse le dessus. Au reste, cette assertion de Lehmann n'est vraie et exacte qu'à l'égard de la houille schisteuse, qui est celle que Lehmann comprend sous le nom spécifique de houille; car nous verrons par la suite que quelques sortes de houille, la houille limoneuse entr'autres, sont beaucoup moins anciennes que le gypse même dans lequel se trouvent les

sources salées.

Lehmann a compté 25 couches, qui sont superposées au charbon (1): dans ce compte il a commis une erreur bien pardonnable, et qui a été relevée et discutée complètement dans le

» basse du terrain sur lequel les couches sont portées; les » ardoises ou pierres feuilletées occupent la partie du mi» lieu, et les fontaines salantes occupent la partie supé»rieure, c'est-à-dire, celle où les couches se terminent ». Il est douteux que le traducteur ait compris le vrai sens de l'auteur.

(1) Voyez p. 305 et suiv., ainsi que la pl. IV, fig. 2 de son Essai d'une Histoire naturelle des couches de la terre. Cet ouvrage fait le troisième volume des Traités de Physique, Hist. nat., etc., par J. G. Lehmann, traduit de l'allemand.

Magasin de Leipzic, pag. 169. Elle provenait de ce que Lehmann en prenant et comptant ses couches sur la superficie du terrain, avait compris parmi elles un morceau de montagne porphyrique qui paraît au jour entre la formation des houilles, et les autres formations secondaires plus récentes: il la désigna, dans son profil, par le n°. 19, et les couches appartenant à la formation des houilles, et qui auraient dû faire un tout par elles-mêmes, sont marquées par les nos. 20 30.

La formation de la houille schisteuse est si ancienne, que quelques-uns de nos nouveaux géognostes pourraient bien être tentés de la regarder comme appartenant aux terrains de formation intermédiaire (entre les primitifs et les secondaires), s'ils voulaient examiner cet objet avec une nouvelle attention. Avant de poursuiyre ce que j'ai à dire sur la houille schisteuse, je crois devoir caractériser plus exactement les deux couches minérales qui les accompagnent.

S. VI.

Du grès des houillères.

Ce grès, considéré orictognostiquement, est entièrement semblable à la grauwacke du Hartz (1). Il est quelquefois à grains très-fins,

(1) La grauwacke du Hartz est une brèche de schiste argileux, dans laquelle les fragmens de schiste, de quartz et de kieselschiefer sont agglutinés par un ciment argile ux. On en peut voir plusieurs beaux échantillons à Paris, dans le Cabinet des mines: ils ont été envoyés par M. de Trebra, directeur des mines du Hartz.

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