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le rétablissement des offices vénaux en l'année 1733. Aussi, pour répondre sans doute aux réclamations que l'acte dont il s'agit avait soulevées, le roi, par l'ordonnance suivante (24 août 1761), déclare que le sieur de Carouges ne restera en fonctions que jusqu'au 25 septembre suivant, époque à laquelle il autorise les magistrats municipaux d'Amiens à s'assembler et à lui présenter, selon l'usage, trois candidats à la charge de maire 1.

DE PAR LE ROY.

Sa Majesté ayant par son ordonnance du quinze may mil sept cent soixante nommé le sieur Sachy de Carouges, trésorier de France, pour continuer jusqu'à nouvel ordre les fonctions de la place de maire de la ville d'Amiens vacante par le décès du sieur d'Hangart, elle a ordonné et ordonne que ladite ordonnance du quinze may mil sept cent soixante n'aura lieu et exécution que jusqu'au vingt-cinq septembre prochain, temps auquel elle permet aux maire et échevins de la ville de s'assembler et de lui présenter suivant l'usage trois sujets capables de remplir ladite charge de maire, l'un desquels sera choisy et institué par Sa Majesté dans ladite place en la manière accoutumée; et sera la présente ordonnance lue, publiée et affichée partout où besoin sera, à ce que personne n'en ignore.

Fait à Versailles, le 24 aoust 1761.

Signé: LOUIS.

Et plus bas РHelipeaux.

1761.

24

août.

LXXX.

ÉTAT DE SITUATION DES COMMUNAUTÉS D'ARTS ET MÉTIERS

D'AMIENS.

L'intendant de Picardie, par une ordonnance du 9 septembre 1762, avait prescrit aux membres et gardes des corporations industrielles de la ville d'Amiens l'obligation de lui fournir des états de situation de

En envoyant aux maire et échevins d'Amiens l'ordonnance de Louis XV, M. de Chaulnes leur adressa la lettre suivante, datée de Chaulnes, 29 août 1761: « Messieurs, le roy ayant bien voulu vous rendre la liberté d'élire un nouveau maire en la manière accoutumée, je joins ici l'ordre que Sa

"

Majesté a fait expédier à cet effet, et que M. le
comte de Saint-Florentin vient de m'adresser. Je
vous prie de m'en accuser la réception et d'être
persuadés de la sincérité des sentiments avec lesquels
je suis très-parfaitement, Messieurs, votre affec-
tionné serviteur. Signé : LE DUC DE CHAULNES. »

leurs métiers respectifs. Les chefs des corporations répondirent aux questions posées dans l'ordonnance de l'intendant par des mémoires dont les résultats furent consignés ensuite dans le tableau qu'on va lire. Ce tableau, relevé le 30 novembre 1762 sur les déclarations des gardes jurés, et signé par le subdélégué de l'intendant de Picardie, est divisé en neuf colonnes, contenant: ° la liste, par ordre alphabétique, des corps d'arts et métiers d'Amiens; 2° l'indication de leurs titres constitutifs, brefs et statuts; 3° la date et l'objet des actes de réunion de certaines communautés entre elles; 4° le nombre des membres, maîtres ou veuves; 5o le détail des revenus de toute sorte; 6o l'état des produits des collectes; 7° la mention des autorisations en vertu desquelles ces collectes ont eu lieu; 8° le chiffre des droits de maîtrise; 9o le montant des charges et dettes passives, avec la date et l'extrait des titres constitutifs de ces dettes 1.

L'examen de ce document montre que le nombre des corporations légalement constituées à Amiens était, en 1762, de 64, non compris les marchands de bois et de tourbes, les paveurs, les plombiers, les écrivains, les maîtres de danse et les fabricants de pain d'épice, qui n'étaient pas organisés. Le nombre des maîtres et des veuves dans les 64 métiers constitués s'élevait à 2227, dont 504 sayéteurs et 224 marchands en gros, dits marchands des trois corps réunis 2.

Nous renvoyons pour les détails à la pièce elle-même, eu nous bornant à faire remarquer que, dans la plupart des corporations, les revenus étaient absorbés, et même dépassés de beaucoup par les charges annuelles et par les dettes, et que le chiffre total de ces dettes, contractées en grande partie par suite de la création des offices, s'élevait à 591,254 liv. de capital, et les rentes annuellement servies à 27,701 liv. Les marchands en gros devaient à eux seuls une somme de 219,050 liv.

Dans le manuscrit que nous reproduisons, la colonne des dettes de communautés contient le détail des charges, des sommes dues, des

Il y a une dixième colonne dans le manuscrit, destinée aux observations; mais elle est totalement vide.

2 Outre le tableau, on possède les déclarations

et mémoires envoyés par les métiers, en réponse à l'ordonnance de l'intendant de Picardie; ils sont conservés aux archiv. départem. de la Somme, intendance, liasse intit. : Réponse à l'intendant.

motifs des dettes et les noms des débiteurs; il nous a paru que ce détail ne ferait qu'allonger sans utilité l'état de situation des corporations d'Amiens, nous l'avons supprimé, et nous nous sommes borné à donner les sommes totales. On s'apercevra que l'ordre chronologique est dérangé deux fois, à partir du métier des cabaretiers; cela tient aux retards que certaines communautés avaient mis dans la remise des renseignements demandés par l'intendant de Picardie.

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Suivant les brefs et statuts, un apprentit paye 4 liv. de droit au roi, 7 liv. 10 s. pour sa prestation de serment et expédition de lettre de maîtrise, 2 liv. 10 s. de controlle, 4 liv. pour les droits des gardes jurés, à raison de 20 s. par chacun, ce qui est conforme aux statuts.

Le fils de maître paye 8 liv. de droit de communauté et l'apprentit qui ne l'est pas 12 liv., ce qui n'est point autorisé par les

statuts.

Suivant les statuts du mois de février 1672, l'aspirant doit payer à la communauté 100 liv. pour être employées à ses affaires, 12 liv. à la confrérie, à chacun des quatre gardes 3 liv, pour chef-d'œuvres, autant pour leur assistance à la prestation de serment, liv. 10 s. à chacun des anciens gardes, 20 s. à chacun des gardes modernes et 20 s. à chacun des deux derniers maîtres,

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T. III.

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