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donner. Nous écouterons leur voix dans tout ce qui a rapport au spirituel et au réglement des consciences.

Au milieu des soins des camps, des alarmes et des sollici tudes de la guerre, nous avons été bien aise de vous donner connaissance de ces sentimens, afin de faire tomber dans le mépris ces œuvres de l'ignorance et de la faiblesse, de la méchanceté ou de la démence par lesquelles ou voudrait semer les troubles et le désordre dans nos provinces. On ne nous dé tournera pas du grand but vers lequel nous tendons, et que nous avons déjà en partie heureusement atteint, le rétablissement des autels de notre religion, en nous portant à croire que ses principes sont incompatibles, comme l'ont prétendu les Grecs, les Anglais, les Protestans et les Calvinistes, avec l'indépendance des trônes et des nations.

Dieu nous a assez éclairé pour que nous soyons loin de para tager de pareilles erreurs; notre coeur et ceux de nos sujets n'éprouvent point de semblables craintes. Nous savons que ceux qui voudraient faire dépendre de l'intérêt d'un temporel périssable, l'intérêt éternel des consciences et des affaires spi rituelles, sont hors de la charité, de l'esprit et de la religion de celui qui a dit: mon empire n'est pas de ce monde. Cette lettre n'étant à d'autres fins, je prie Dieu, M. l'évêque de

qu'il vous ait en sa sainte garde.

Donné en notre camp impérial de Znaim, en Moravie, le 13 Juillet, 1809.

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Le maréchal duc de Dantzic écrit d'Inspruck le 2 Août, que le désarmement se fait dans le Tyrol avec un grand succès. Les colonnes qu'il a envoyées sur les différens poins n'ont éprouvé aucun obstacle: elles ne rencontrent points de rassem blement armés, et tous les habitans paraissent regretter sin cèrement les erreurs dans lesquelles ils ont été entraînés.

Le maréchal duc de Dantzick a publié le 1 Août, l'arrêté suivant:

Armée d'Allemagne-7e corps....

Nous, duc de Dantzick, maréchal de l'empire, commandant en chef les troupes de S. M. l'empereur des Français, roi d'Italie, et des princes alliés, dans le Tyrol et le Voralberg, nous étant assuré par nous-mêmes que toutes les mesures de clé mence qui avaient été prises, lors de notre première entrée en Tyrol, n'avaient été d'aucune utilité pour rappeler les TyroPPPP 2

liens égarés, à la soumission qu'ils doivent à leur légitime souverain, et voulant exécuter ponctuellement les ordres de S. M. l'empereur Napoléon, notre auguste souverain, qui veut que le Tyrol soit soumis, et ses habitans désarmés, nous arrêtons ce qui suit:

Art. 1. Le Tyrol, le Voralberg et la partie du pays de Saltzbourg qui a pris part à l'insurrection seront désarmés.

2. D'ici au 10 de ce mois, les armes de toute espèce, toutes les poudres, cartouches et munitions de guerre seront déposées dans le chef-lieu de chaque baillage; ces chefs-lieux sont, 1°. Inspruck, 2°. Schwetz, 3°. Rattenberg, 4°. Kusstein, 5. Furstenberg, 6°. Landeck, 7°. Telas, 8°. Reutti, 9°. Brixen, 10°. Brunegg, 11°. Liens, 12°. Betzen, 13°. Klausen, 14° Merau, 15°. Trient, 16°. Mezzo-Lombardo, 17°. Cles, 18°. Malé, 19°. Levico, 20°. Pergine, 21°. Cavalèse, 22°. Roveredo, 23°. Riva, 24. Tione.

3. Le bailif de chacun de ces bailliages, désignés à l'art. 2, réunira toutes les armes déposées dans les chefs-lieux, et les fera transporter sur sa responsabilité au chef-lieu du département dont fait partie son bailliage, et les remettra au commandant militaire qui lui en donnera un reçu.

4. Chaque commandant militaire tiendra un registre sur le quel seront inscrits tous les noms des communes de chaque bailliage, et le nombre d'armes que chacune d'elles aura déposé.

5. Les communes qui se refuseraient à rendre leurs armes, ou dans lesquelles il en serait encore trouvé, recevront des exécutions militaires, et seront punies d'une manière exemplaire,

6. Tous les baillis des vingt-quatre bailliages désignés à l'art. 2, adresseront d'ici au 10 de ce mois, au général chef de l'état-major-général du corps d'armée, l'état détaillé des compagnies de tirailleurs du pays, des compagnies connues sous les noms de défensives, et de compagnies de réserve qui avaient été formées et organisées dans chaque bailliage pendant l'insurrection, et dans lesquelles sont compris tous les habitans depuis l'âge de 16 jusqu'à 45 ans.

7. Tous les commandais de ces compagnies, et particulièrement les nommés André Hofer, Reich, Bombardy, de Morande, Joseph de Ress, Valentin Tscholl, François Frischman, Ferdinand Fischer, Strell, etc. etc. se rendront à mon quartier-général à Inspruck, d'ici au 10 de ce mois, pour nous assurer de leur obéissance, de la tranquillité du pays, et du désarmement de ses habitans.

8. Ceux désignés dans l'article précédent qui, d'ici au 10 de ce mois, ne se seraient pas présentés à mon quartier-général, seront considérés comme voulant persister dans leur rébellion et traités comme tels; en conséquence, leurs maisons seront démolies, leurs personnes et leurs familles bannies du

pays à perpétuité, leurs biens confisquée, et s'ils osaient reparaître sur le territoire tyrolien, ils seront arrêtés sur-lechamp, traduits à la commission militaire et exécutés dans les vingt-quatre heures.

9. Le soi-disant major Martin Teimer, reconnu pour être le principal moteur de l'insurrection du Tyrol, et qui a commandé les insurgés de l'Ober et Unser-Innlhatt, est exclu de la faveur accordée par l'article 7; en conséquence, partout où il sera arrêté, il sera traduit à une commission militaire et exécuté dans vingt-quatre heures.

10. Les communes sur le territoire desquelles il serait fait quelque insulte ou attaque quelconque aux personnes attachées aux armées de S. M. l'empereur des Français, roi d'Italie, ou de ses alliés, en seront rendues responsables; les baillis, bourguemestres et principaux habitans seront traduits à la commission militaire.

11. Il sera créé provisoirement une commission militaire et administrative chargée de pourvoir à la subsistance des troupes qui se trouvent en Tyrol, de remplir les fonctions provisoires de commissaire général du pays, et de connaître de toutes les causes et délits portés dans les différens articles du présent arrêté. Elle jugera également des délits qui pourraient être commis envers les habitans par des militaires ou émployés de l'armée.

La dite commission militaire et administrative siégera
Inspruck et sera composa de

MM. le général-major comte de Rechberg, président;
le colonel de Montélégier, aide-de-camp du

maréchal duc de Dantzick,

le lieutenant-colonel Le Seur, Aide-de camp du
général de division comte Drouet.

le baron de Schneibourb;

le baron de Stadler;

le major comte de Taufkirch; officier d'état-major bavarois;

le major Theobald, du 3e bataillon léger bavarois.

Lorsqu'il s'agira d'affaires administratives, elle s'assemblera en entier, et tous les membres ci-dessus désignés prendront part aux délibérations.

Lorsqu'il s'agira de délits dont la connaissance appartient seule à une commission militaire, elle ne sera composée que de

MM. le général-major Rechberg, président.,

Le colonel Montélégier;

Le lieutenant-colonel Le Seur;
Le major Taufkirch;

Le major Theobald.

M. Bressau, lieutenant de gendarmerie, prévôt du corpsd'armée, remplira près de cette commission les fonctions de rapporteur et de commissaire impérial.

Un auditeur pris dans l'armée bavaroise, au choix du président, fera les fonctions de greffier de la commission.

12. Les dispositions du présent arrêté sout applicables au Voralberg, et aux parties du pays de Salzbourg, dites Punagau et Zillerthal, et à tous les pays qui out pris part à l'insurrection.

13. La soumission des habitans du Voralberg sera reçue par M. le général de division Beaumont, comte de l'empire, et les armes déposées dans les endroits qu'il désignera.

La soumission des habitans du pays de Salzbourg cité à l'art. 12, sa reçue par M. le général de brigade Kisler, baron de l'empire, gouverneur du pays de Salzbourg, et les armes déposées à Salzbourg.

14. Lors de la publication du présent arrêté les bailliages et communes qui auraient déjà déposé les armes d'après les ordres reçus antérieurement, devront seulement présenter aux commandans militaires le reçu qui leur en aura été délivré.

15. Le présent arrêté sera envoyé à tous les commandans militaires et autorités civiles, publié et affiché dans toutes les communes, et lu en chaire par les ministres du culte; tous ceux qui s'y conformeront, recevront assistance et protection pour leur personnes et leurs propriétés.

Fait au quartier-général à Inspruck, ce 1er Août, 1809.

(Signé) Le maréchal duc de DANTZICK.

Paris, le 15 Août, 1809.

SÉNAT CONSERVATEUR,

Hier, 14, S. A. S. Mgr. le prince archi-chancelier de l'empire, s'est rendu à la séance du sénat, présidée par M. le sénateur comte Germain Garnier, président annuel. S. A. S. était accompagné de S. Exc. le ministre de la guerre; LL. AA. SS. le prince archi-trésorier, et le prince vice-grand-électeur, étaient présens à la séance, où s'est trouvé aussi S. Exc. le ministre de la police générale.

Le prince archi-chancelier a prononcé le discours suivant : Messieurs,

Au moment où l'empereur est parti pour aller venger la foi des traités violée par l'Autriche, S. M. avait ordonné toutes les dispositious propres à défendre le territoire de l'empire contre des attaques extérieures. Elle a surtout compté sur cette généreuse énergie qui caractérise la nation, et qui la fera toujours soulever aussitôt qu'elle sera menacée dans ses propres toyers.

Cependant une grande expedition se préparait avec ostentation dans les ports de l'Angleterre. Soit que le but de notre constant ennemi fût déterminé, soit qu'il ait changé de des sein lorsqu'il a appris la signature de l'armistice, ou l'a vu successivement se présenter sur différens points de la côte sep tentrionale de la France, et effectuer un débarquement dans l'île de Walcheren sur le territoire hollandais. Au premier avis de cette tentative, le ministre de la guerre a développe le zèle et l'activité que l'on avait le droit d'attendre de l'un des principaux dépositaires de la confiance de l'empereur.

Des détachemens de gardes nationales ont été appelés de service, des troupes de ligne ont été mises en mouvement; on a fait acheminer des trains d'artillerie vers la frontière de Hollande; et l'on y a envoyé des officiers du génie, pour tirer avantage de toutes les positions susceptibles d'être fortifiées. Partout la bonne volonté a prévenu les ordres, on les a exécutés avec empressement.

Des lettres circulaires du ministre de la police-générale ont redoublé l'activité des fonctionnaires et accéléré le succès des différentes missions qui leur étaient confiées.

Le ministre de la marine, animé du même esprit, a donné aux chefs de la flotte les instructions convenables. Tout ce qu'il a été possible de prévoir a été prévu de sa part.

Enfin, l'on a travaillé de concert à assurer la défense d'An

vers.

Par l'effet de ces différentes dispositions, dont vous saisirez mieux les détails, après avoir entendu la lecture du compte rendu par le ministre de la guerre, l'ennemi tenu constamment en échec, n'a pu pénétrer sur le territoire de l'empire.

Sa Majesté a daigné approuver les mesures qui ont été prises; elle en a prescrit d'autres que l'on se met en devoir d'exécuter, et qui en même-tems qu'elles pourvoient aux besoins du moment, établiront aussi la sécurité de l'avenir. Elles ont essentiellement pour objet de mettre en activité des gardes nationales, dans les divisions qui avoisinent les arrondissemens ménacés. Ces levées seront sous le commandement de généraux distingués par leurs services, et qui en ont reçu la digne récompense, en venant s'asseoir parmi vous.

Vous le savez, Messieurs, dans toutes les circonstances, l'empereur aime à multiplier avec le sénat, des communica tions dont la chose publique a toujours retiré de grands avantages.

C'est par le même motif que je viens vous instruire de tout ce qui a été fait depuis le débarquement des Anglais, et m'ai der de votre influence pour ce qui reste à faire."

Vos sages résolutions rempliront le double but, de porter au prince l'expression du dévouement de son peuple, et d'éclairer dans cette occasion les sujets de S. M. sur la constante sollicitude dont ils sont l'objet,

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