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Le comte Vétérani

Le baron Bartenstein.

M. de Mayenberg.

Le baron de Hafen, référendaire de la Basse-Autriche.

Tous membres des états;

L'Archevêque de Vienne.

Le baron de Lederer, capitaine de la Ville.

M. Wohlleben, bourgemattre,

M. Meher, vice-bourgemaître.

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S. M. assura les députés de sa protection; elle exprima la peine que lui avait fait éprouver la conduite inhumaine de leur gouvernement qui n'avait pas craint de livrer sa capitale à tous les malheurs de la guerre, qui portant lui-même atteinte à ses droits, au lieu d'être le roi et le père de ses sujets, s'en était montré l'ennemi et en avait été le tyran. S. M. fit con naître Vienne serait traitée avec les mêmes ménagemens et les mêmes égards dont on avait usé en 1805. La députation répondit à cette assurance par les témoignages de la plus vive reconnaissance.

que

A neuf heures du matin, le duc de Rivoli avec les divisions Saint-Cyrr et Boudet s'est emparé de la Leopoldstadt.

Pendant ce tems, le lieutenant-général O'Reilly envoyait le dieutenant-général de Vaux et M. Belloate, colonel, pour traiter de la capitulation de la place. La capitulation (No. IV.) a été signée dans la soirée, et le 18, à six heures du matin, des grenadiers du corps d'Oudinot ont pris possession de la ville.

Soldats,

ORDRE DU JOUR.

Au quartier-imperial à Schoenbrunn, le 13 Mai, 1809.

Un mois après quel'ennemi passa l'Inn, au même jour, à la meme heure, nous sommes entrés dans Vienne.

Ses Landwehrs, ses levées en masses, ses remparts crées par Ja rage impuissante des princes de la maison de Lorraine, n'ont point soutenu vos regards. Les princes de cette maison ont abandonné leur capitale, non comme des soldats d'honneur qui cèdent aux eirconstances et aux revers de la guerre, mais comme des parjures qui poursuivent leurs propres remords. En fuyant de Vienne, leurs adieux à ses hahitans ont été le

meurtre et l'incendie; comme Médée, ils ont de leurs propres mains, égorge leurs enfans.

Le peuple de Vienne, selon l'expression de la députation de ses faubourgs, délaissé, abandonné, veuf sera l'objet de vos égards. J'en prends les bons habitans sous ma spéciale protection: quant aux hommes turbulens et méchans, j'en ferai un juste exemplaire.

Soldats! Soyons bons pour les pauvres paysans, pour cé bon peuple qui a tant de droits à notre estime: ne conservons aucun orgueil de nos succès; voyons-y une preuve de cette justice divine qui punit l'ingrat et le parine.

Par l'empereur,

(Signé)

Le prince de Neuchâtel, major-général,

Paris, le 22 Mai.

HUITIEME BULLETIN.

NAPOLEON.

ALEXANDRE.

Vienne, le 16 Mai, 18

Les habitans de Vienne se louent de l'archiduc Rainier. Il était gouverneur de Vienne, et lorsqu'il eut connaissance des mesures révolutionnaires ordonnées par l'empereur François II, il refusa de conserver le gouvernemeot. L'archiduc Maximilian fut envoyé à sa place. Ce jeune prince ayant toute l'in conséquence de son âge, déclara qu'il s'enterrerait sous les ruines de la capitale. Il fit appeler les hommes turbulens et sans aveu, qui sont toujours nombreux dans une grande ville, les arma de piques et leur distribua toutes les armes qui étaient dans les arsenaux. En vain les habitans lui représentèrent qu'une grande ville, parvenus à un si haut degré de splendeur, au prix de tant de travaux et de trésors, ne devait pas être exposée aux désastres que la guerre entraîne avec elle. Ces représentations exaltèrent sa colère, et sa fureur était portée à un tel point, quil ne répondait qu'en ordonnant de jeter sur les faubourgs des bombes et des obus, qui ne devaient tuer que des Viennois. Les Français, trouvant un abri dans les tranchées et leur sécurité dans l'habitude de la guerre.

Les Viennois éprouvaient des frayeurs mortelles, et la ville se croyait perdue, lorsque l'empereur Napoléon, pour épargner à la capitale les désastres d'une défense prolongée, en la rendant promptement inutile, fit passer le bras du Danube et occuper le Prater.

A huit heures, un officier vint annoncer à l'archiduc qu'un pont se construisait, qu'un grand nombre de Français avaient passé la rivière à la nage, et qu'ils étaient déjà sur l'autre rive. Cette nouvelle fit pâlir ce prince furibond, et porta la crainte

dans ses esprits. Il traversa le Prater en toute hâté; il renvoya au-delà des ponts chaque bataillon qu'il rencontrait, et il se sauva sans faire aucune disposition, et sans donner à personne le commandement qu'il abandonnait; c'était cependant le même homme qui, une heure auparavant, protestait d'ensevelir sous les ruines de la capitale

La catastrophe de la maison de Lorraine était prévue par les hommes sensés des opinious les plus opposées. Manfredini avait demandé une audience à l'empereur pour lui représenter que cette guerre peserait long-tems sur sa conscience, qu'elle entraînerait la ruine de sa maison, et que bientôt les Français seraient dans Vienne. Bah! bah! répondit l'empereur, ils sont tous en Espagne.

Thugut, profitant de l'ancienne confiance que l'empereur avait mise en lui, s'est aussi permis des représentations réitérées.

Le prince de Ligne disait hautement: je croyais être assez vieux pour ne pas survivre à la monarchie autrichienne. Et lorsque le vieux comte Wallis vit l'empereur partir pour l'armée: "C'est Darius," dit-il, "qui court au-devant d'Alexandre; il aura le même sort."

Le comte Louis de Cobenzel, principal auteur dela guerre de 1805, étant à son lit de mort, et 24 heures avant de fermer les yeux, addressa à l'empereur, une lettre forte et pathétique. V. M. écrivait-il, doit se trouver heureuse de la paix de Presbourg; elle est au second rang parmi les puissances de l'Europe: c'est celui de ses ancêtres. Qu'elle renonce à une guerre qui n'a point été provoquée et qui entraînera la ruine de sa maison: Napoléon sera vainquenr, et il aura le droit d'être inflexible, etc. etc. Cette dernière action de Cobenzel a jeté de l'intérêt sur ses derniers momens.

Le prince de Ziuzerdorf, ministre de l'intérieur, plusieurs hommes d'état demeurés étrangers comme lui à la corruption et aux fatales illusions du moment, beaucoup d'autres personnages distingués, et ce qu'il y avait de plus considérable dans la bourgeoisie, partagaient tous, exprimaient tous la même opinion.

Mais l'orgueil humilié de l'empereur François II, la haine de l'archiduc Charles contre les Russes, le ressentiment qu'il éprouvait en voyant la Russie et la France intimement unies, l'or de l'Angleterre qui avait corrompu le ministre Stadion, la Jégèreté et l'inconséquence d'une soixantaine de femmelettes, l'hypocrisie et les faux rapports de l'ambassadeur Metternich, les intrigues des Razumowski, des Dalpazzo, des Schlegel, des Gentz, et autres aventuriers que l'Angleterre entretient sur le continent pour y fomenter des dissentions, ont produit cette guerre insensée et sacrilége.

Avant que les Français eussent été vainqueurs sur le champ de bataille, un disait qu'ils n'étaient pas nombreux, qu'il n'y

en avait plus en Allemagne, que les corps n'étaient composés que de conserits, que la cavalerie était à pied, la garde impé riale en révolte, les Parisiens en insurrection contre l'empereur Napoleon, après nos victoires on a dit que l'armée française était innombrable, qu'elle n'avait jamais été composée d'hommes plus aguerris et plus braves, que le dévouement des soldats à Napoléon triplait et quadruplait leurs moyens, que la cavalerie était superbe, nombreuse, redoutable: que l'artillerie, mieux atelée que celle d'aucune autre nation, marchait avec la rapidité de la foudre, etc. etc. etc.

Princes faibles! cabinets corrompus! hommes ignorans, légers, inconséquens! Voilà cependant les piéges que l'Angleterre vous tend depuis 15 années, et vous y tombez toujours; mais enfin la catastrophe que vous avez préparée s'est accomplie, la paix du continent est assurée pour jamais.

L'empereur a passé hier la revue de la division de grosse cavalerie du général Nansouty. Il a donné des éloges à la tenue de cette belle division qui, après une campagne aussi active, a présenté cinq mille chevaux en bataille. S. M. a nommé aux places vacantes, a accordé le titre de Baron, avec des dotations en terre, au plus brave officier, et la décoration de la légion d'honneur, avec une pension de 1200 fr. au plus brave cuirassier de chaque régiment.

On a trouvé à Vienne 500 pièces de canon, beaucoup d'affûts beaucoup de fusils, de poudre et de munitions confectionnées et une grande quantité de boulets et de fer coulé.

Il n'y a eu que dix maisons brulées pendant le bombardement. Les Viennois ont remarqué que ce malheur est tombé sur les partisans les plus ardens de la guerre; aussi disaientils que le général Andréossi dirigeait les batteries.

La nomination de ce général au gouvernement de Vienne a été agréable à tous les habitans: il avait laissé dans la capitale des souvenirs honorables, et il y jouit de l'estime universelle.

Quelques jours de repos ont fait beaucoup de bien à l'armée ; et le tems est si beau que nous n'avons presque pas de malades, Le vin que l'on distribue aux troupes, est abondant et de bonne qualité.

La monarchie autrichienne avait fait, pour cette guerre, des efforts prodigieux, on calcule que ses préparatifs lui ont coûté au-delà de 300 millions eu papier. La masse des billets en circulation excède 1500 millions. La cour de Vienne a emprté les planches de cette espèce d'assignats hypothéqués sur une partie des mines de la monarchie; c'est-à-dire, sur des propriétés presque chimériques et qui ne sont pas disponibles. Pendaut qu'on prodiguait ainsi un papier-monnaie que le public ne pouvait pas réaliser, et qui perdait chaque jour davan tage, la cour faisait acheter, par les banquiers de Vienne, tout l'or qu'elle pouvait se procurer, et l'envoyait en pays Кк кк

TOME III.

étranger. Il y a à peine quelques mois que des caisses de ducats d'or, scellées du sceau impérial, ont été expédiées pour La Hollande par le nord de l'Allemagne.

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1. La milice, dite Landwehre, est dissoute.

2. Une amnistice genérale est accordée à tous ceux de la dite milice qui se retireront dans leurs foyers dans le délai de quinze jours, au plus tard, après l'entrée de nos troupes dans les pays auxquels ils appartiennent.

3. Faute par les officiers de rentrer dans le dit délai, leurs maisons seront brûlées, leurs meubles et leurs propriétés confisqués.

4. Les villages qui ont fourni des hommes à la milice dite Landwehre, sont tenys de les rappeler, et de livrer les armes qui leur ont été remises.

5. Les commandans des diverses provinces sont chargés de prendre les mesures pour l'exécution du présent ordre.

En notre camp impérial de Schonbrunn, le 14 Mai, 1809. (Signé) NAPOLÉON.

Par l'empereur,

Le prince de Neuchâtel, major-général.

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Il est ordonné aux gouverneurs de province, aux commandans d'armes, et à tous ceux à qui il appartiendra, de faire exécuter ponctuellement les dispositions du présent ordre. Le prince de Neuchâtel, major-général.

ALEXANDRE.

Extrait des minutes de la secrétairerie-d'état.

En notre camp impérial de Ratisbonne le 24 Avril, 1809.

Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la confédération du Rhin, etc. etc. etc.

Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :

Art. 1. L'ordre Teutonique est supprimé dans tous les états de la confédération du Rhin.

2. Tous les biens et domaines du dit ordre seront réunis au domaine des princes dans les états d'esquels ils sont situés.

3. Les princes au domaine desquels les dits biens auront été réunis, accorderont des pensions à ceux de leurs sujets qui en jouissaient en qualité de membre de l'ordre."

Sont spécialement exceptés de la présente disposition ceux des dits sujets membres de l'ordre qui auront porté les armes pendant la guerre actuelle, soit contre nous, soit contre la con

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